jeudi 31 janvier 2013

Quel temps fait-il à Paris ?

Le joli temps gris donne à Paris ce ton si particulier qui fait que lorsque quelques rayons de soleil font leur apparition, brutalement tout prend un côté joyeux, coloré, vif, mais le gris revient avec les nuages et ce gris est une ouate délicate et mystérieuse dans lequel tout s'estompe un peu plus, le bruit, les lumières. La tête de la Tour Eiffel, les tours de Notre-Dame, qui vont bientôt recevoir de nouvelles cloches, les coupoles des églises, le Sacré-coeur, la Tour Montparnasse, semblent un peu perdues  dans le gris du ciel. Mais les rues, les boulevards sont plus silencieux malgré le flot de la circulation. Les gens sont aussi en gris ou en noir dans leurs doudounes d'hiver, ou leur manteau de mouton retourné. certains bravent le froid et en liquette font du jogging, d'autres foncent dans les bars ou le métro ou des magasins. Une bourrasque de temps en temps, on presse le pas, on remonte le col... Les quais de la Rive Gauche vont devenir des jardins, où il y aura de petites guinguettes, en bas du Musée d'Orsay cela évoquera l'époque des "Impressionnistes"... Je peux vous dire que Saint-Germain-des Prés est toujours là avec le Flore et les Deux-Magots, la plus vieille église de Paris est aussi là avec son square et la petite place qui donne sur le rue Bonaparte... On annonce de nouveaux bouquins dont une interview de Marguerite Duras  retrouvée et traduite de l'italien par de Ceccaty, Gallimard lance des notations de Bruno Lemaire, l'ancien ministre, sur le Pouvoir, etc. la rue de Rennes prend toujours en enfilade le carrefour et conduit au joyeux quartier de Montparnasse.  Je peux aussi vous signaler que toutes les rues du Quartier Latin n'ont pas bougé avec leur charme déambulatoire,, que les bouquinistes sont sur les quais malgré le froid, qu'à côté des livres d'occasion il y a pas mal de pacotille venant de Shanghaï, qu'après le petit pont qui donne sur l'île de la Cité, il y a toujours la queue pour visiter les tours de Notre-Dame, que dans l'église tout est calme, serein, la foule tourne autour de la nef , silencieuse. Dehors quelques bateaux glissent sur la Seine... grise elle aussi... Tout est calme, et attend votre visite...
Voilà ma carte postale de Paris.
Hermès

mercredi 30 janvier 2013

Nouveauté : Abruti de fonctionnaire, de Jérôme Morin... en Auto-Edition. 2011

L'auteur s'amuse à raconter ses aventures de fonctionnaire auprès d'une mairie. En l'occurence la mairie de Pontault-Gombault. Un récit à la Courteline, comme son :"Messieurs les ronds-de-cuir". Un livre qui cause de nombreux ennuis à l'auteur qui croyait que la censure en France n'existait plus depuis la fin du Second Empire...
Hermès

samedi 19 janvier 2013

Romans générationnels... Musso, Lévy, Pancol...

Ceux qui captent bien l'air du temps, entre séparation, divorce, famille recomposée, solitude, sexe, recherche du bonheur, de la stabilité, avec un ton contemporain, sont les romanciers qui plaisent au public et font les grands tirages. Par les thèmes c'est le lectorat féminin qui est le plus intéressé par ce genre de littérature du mystère de rencontres qui brisent la solitude, de vies qui commencent, s'entrecroisent, de sortilèges, d'accidents, de voyages à la recherche de soi ou des autres... Des problèmes qui hantent les hommes et les femmes d'aujourd'hui. Les auteurs de ces romans privilégient une lecture aisée, une description précise mais rapide, l'action continue, une psychologie simple de personnages un peu naïfs, mais ouverts à l'avenir, cherchant à le comprendre, avec un fond bon. Les dialogues restent sur plusieurs niveaux, mais gardent la simplicité et le cheminement cursif que le lecteur peu suivre aisément. On peut prendre ou reprendre le roman à une page déterminée sans à-coup, en revenant simplement dans le déroulement de l'histoire. Le lecteur reste à l'aise dans le roman, à l'aise parmi les personnages. Un roman au niveau du lecteur.
Y-a-t-il une recette ? Il y at-t-il un truc ?
Il y a, en plus du talent des auteurs des constantes, celles que j'ai soulignées, les bons sentiments, la compassion, l'avenir meilleur à obtenir etc.
Mais il y a quelque chose en plus, comme si l'auteur prend par la main le lecteur et le conduit pas à pas. Les personnages sont pour eux-mêmes des énigmes. Ne sommes-nous pas pour nous-mêmes des énigmes que nous cherchons chaque jour à découvrir, à comprendre, à adapter à notre environnement, à nos situation ? Or les personnages de ces romans se cherchent... et rencontrent au fur à mesure que se déroule l'histoire l'être, ou les êtres, où les situations qui vont les révêler à eux-mêmes, vont leur faire découvrir des trésors cachés dans leur propre personnalité... Ce sont des romans de la pêche aux trésors humains... A travers les personnages le lecteur se découvre... 

Hermès

vendredi 18 janvier 2013

Le théâtre de Francis Veber...

Francis Veber est un auteur de théâtre et de cinéma à succès, à grand succès. Sa dernière pièce va être interprétée par l'un des acteurs le plus aimé du public : Gérard Jugnot, toujours dans le rôle du con fini créé par Francis Véber : Pignon. Pignon qui sort de toutes ses pièces et films depuis "L'Emmerdeur" en passant par "Le dîner de con". On peut peut-être tirer quelques réflexions sur ce théâtre/cinéma, et remarquer que le thème général est le "Mépris", le mépris d'une classe sociale de cadres supérieurs pour les inférieurs, les gens plus ou moins handicapés. C'est un théâtre de la dureté, de la puissance. Il n'y a que peu de place pour le sentiment. Le public est ravi de voir à quel point son semblable peut être stupide ou malchanceux.
Sa nouvelle pièce aura le même triomphe que les précédentes, et sera aussi dérangeante. Nous sommes loin de Feydeau, plus près du théâtre de moeurs, d'un théâtre acide de la constation des classes sociales, de leur haine réciproque ! Ce théâtre rappelle furieusement le film de Claude Autant-Lara, celui du "salauds de pauvres !" de "La Traversée de Paris", prononcé par Gabin, et de la diatribe contre les riches, ceux qui sont au-dessus de tout, de Bourvil, quand il découvre que son compagnon d'une nuit est un peintre connu et riche... et non un pauvre diable comme lui. Film tiré d'une nouvelle de Marcel Aymé. Une haine qui a du alimenter la délation pendant l'Occupation..., que l'on doit retrouver à pas mal d'échelons dans une entreprise, surtout si elle est grande... Peut-être plus que la haine, la rage envers celui que l'on considère en "haut", et le mépris hargneux envers celui que l'on considère comme un con d'en bas... D'où ce méprisant : "ces gens-là !" ou " Nous ne sommes pas du même monde" etc.
Henry Zaphiratos

mardi 15 janvier 2013

Fabrice Lucchini chez Frédéric Taddeï

Lucchini plus Lucchini que lui-même. L'amoureux de la langue française, l'amoureux des grands textes, des grands auteurs Céline, Chrestien de Troyes, Flaubert, La Fontaine, Paul Valéry... Il s'emballe, se calme, repart de plus belle, cite, cite... Il étouffe dans l'encens des mots de la langue française, dans le rythme propre à chaque auteur, au phrasé, à la délicatesse, à la robustesse de la pensée. Luchini est plus qu'un amoureux, c'est un passionné, et un passionné de la restitution du texte en lui-même..."Serviteur, monseigneur, serviteur". Voilà c'est un serviteur émérite,extraordinaire car il en tombe en France rarement, comme des extra-terrestres, des E.T. de la langue. D'un coup il fout tout par terre, le nouveau roman, les titillements intellos, les précisiosité à quatre sous, la platitude, la monotonie, l'étiolement de la langue, des romanciers, des écrivains. Il a besoin du charnu, du brillant, de l'époustouflant dans la pensée et le style, une sorte d'ogre de l'art de la découverte des textes. Il met son vaste public étonné, découvreur, pisteur en suspension sur une idée, sur un mot, sur une phrase sur un auteur. Lucchini ce n'est pas un écrivain, c'est plus que tous ceux qui écrivaillent aujourd'hui, peinent à ramasser des idées, des mots, des phrases, s'échinent pour trousser des histoires à vendre à la télé au cinéma, dans la banalité des mots sans âme. Il y a eu et il y a de merveilleux professeurs, artistes, comédiens à la diction quasi parfaite, mais Luchini, hors de ses emballements nerveux, lorsqu'il se maîtrrise reste unique, comme le furent Louis Jouvet, Louis Salou... Il permet de redécouvrir les textes jetés au rebut par la fausse modernité de l'Education nationale, l'outrageuse et insensée conception de la déstructuration de la pensée et du style, "fauteurs" de la pensée bourgeoise, pour l'accession de la "masse prolétarienne" à la culture du pathos, de la culpabilisation ! Conception d'une élite dévoyée de politiciens bourgeois enrichis à la M. Jourdain qui veulent faire de la culture comme on fait des perles, rondes, sans originalité, sans mouvement, à la Kim Il Song, à la Staline... Mais il y a toujours des dissidents, qui ouvrent la voie, des Soljenitsine, des Victor Serge, des Malraux qui veillent, éclatent soudain dans des jaillissements de lumière, d'éclairs, ils aveuglent brutalement, et tout est changé.... les auteurs à la mode, les pensées à la mode éclatent comme des bulles de savon, les gens se remettent à penser, se remettent à rythmer leur vie. On les entend venir dans le silence de la nuit, sous les grand soleil de la voix des Luchini.
Mais qu'il ne fasse pas du "Lucchini", sa grande tentation; là on ne le suit plus.
Son nouveau film avec Lambert Wilson sort demain. Espérons que Wilson ne lui serve pas de faire-valoir.
Henry Zaphiratos

Le jeu de l'Amour et du hasard de Marivaux...

Arte a retransmis la merveilleuse comédie de Marivaux ce soir, présentée et jouée par les Comédiens français de la rue Richelieu. On ne peut que féliciter les acteurs, le metteur en scène pour leur interprétation. A voir et à revoir, à entendre et réentendre.
18/20
Hermès

mercredi 9 janvier 2013

Le Murmure de l'Ogre, roman policier de Valentin Musso, Seuil Editeur,430 p. 2012

1922, deux jeunes femmes assassinées, des enfants assassinés... un commissaire des brigades mobiles (Les Brigades du Tigre Clemenceau) Louis Forestier( clin d'oeil au journaliste de Bel-Ami de Maupassant) enquête à Nice.
Enquête tirée par les cheveux, faite de discussions, de coups téléphonés. Derrière tout cela la Sybille de Cumes de l'Enéide de Virgile, une petite balade aux Enfers gardés par Chiron... Cela un peu tiré par les cheveux, mais cela fait bien. Cela pose son monde. On va même jusqu'aux Ides de mars : "Toi aussi mon fils !" de César à Brutus... "  Notre "assassin" suit le calendrier romain et ne tue que les jours des fêtes religieuses."... Le tueur est un intello...  et le commissaire " Tiens on ne se gausse plus de mon érudition! " dixit.
Un roman policier basé sur le dialogue, dont l'action avance comme une recherche dans un jeu dans une forêt de signes  et d'indices... vers un psychopathe.
Pour les amateurs du romans policiers.
Ne pas confondre avec l'autre auteur "Musso".
12/20
Hermès


mardi 8 janvier 2013

Une place à prendre, de J.K.Rowling, Grasset Edit. 680p. 2012

Après les succès de ses Harry Potter, J.K. Rowling s'est lancée dans l'écriture de ce volumineux bouquin à cheval entre un Agatha Christie et un Jane Austen. Tout est british, le village, les gens, les pubs, les cancans, les jalousies, les mesquineries etc. Barry Fairbrother, un notable, vient de mourir d'un AVC... toute la petite bourgade de de Pagford se déchaîne. Cela tient des séries TV  genre "Inspecteur Barnaby". Après une cinquantaine de pages on retrouve les mêmes rancoeurs, les mêmes jalousies etc. Cela fait rengaine sur près de 700 pages. Le lire jusqu'au bout tient de l'héroïsme car on nage dans le convenu, le connu, le surfait, malgré la précision des détails, les descriptions presque au scalpel des scènes, les dialogues.
12/20
Hermès

lundi 7 janvier 2013

Les enquêtes de Nicolas Le Floch - L'Enquête russe- de Jean-François Parot, JC Lattès Edit.500p. 2012

Une nouvelle enquête du commissaire au Châtelet Nicolas Le Floch... Le Tzarévitch et sa femme visitent "incognito" l'Europe, la France, sous le nom de Comte du Nord... Nous sommes en pleine période où se prépare le traité de Versailles qui fera reconnaître par le roi d'Angleterre, la victoire de ses sujets d'Amérique du nord révoltés(les Insurgents) et l'indépendance américaine, grâce à Louis XVI, aux forces françaises engagées et à la flotte de l'amiral de Grasse...
Des meurtres sont commis, horribles, le commissaire enquête sous la responsabilité de Sartine...
Ecrit avec des tournures qui se veulent XVIII° siècle, mais sentent le "forcé"... A lire avant de s'endormir...
Une série TV a été tiré cahin-caha des aventures de Le Floch.
Ce n'est pas du Dumas, moins encore du Restif de la Bretonne... Mais il faut en saluer l'initiative.
13/20
Hermès

dimanche 6 janvier 2013

TZAR et STAR- POUTINE & DEPARDIEU...

En recevant son passeport russe de Wladimir Poutine, Depardieu a inauguré une nouvelle ère des relations Russo-françaises, l'ère de la Russification de l'Europe ou de l'Européisation de la Russie, si l'on pouvait douter encore que la Russie, y compris la Sibérie, n'était pas en Europe... Voilà c'est fait. Brigitte Bardot pour ses deux éléphants, les tigres des neiges, s'apprête elle aussi à prendre ce nouveau passeport, et combien d'autres stars, ou moins stars... C'est que le passeport français semble à leurs yeux s'être dévalorisé, il a besoin d'un contre-fort, celui de la Communauté européenne, semble bien fragile avec la Grèce abandonnée à sa misère, l'Espagne malade, l'Italie malade, le Portugal malade, l'Allemagne qui craint la contagion, l'Angleterre qui fait cavalier seul sur bien des points etc.  Depardieu est un énorme symbole, le président Hollande en a eu conscience brutalement dès la déclaration de Depardieu de se fixer en Belgique à 500 mètres de la frontière à Nechin, un joli petit village genre "Asterix", mais voilà que Poutine qui aime Depardieu, qui aime les grands hommes, les grands espaces, le Raspoutine incarné par Depardieu, qui va certainement interpréter le Père ivrogne, débauché, hâbleur, menteur des "Frères Karamazov" de Dostoievski, a ouvert ses bras à ce Russe, plus russe que nature, tout en restant Français de la plus belle eau, prolétaire stakhanoviste de la production cinématographique et théâtrale, charmeur et puissant séducteur, fonceur casqué des pensées les plus fortes, des plus tranchées, lisant les grands, les plus grands comme Saint Augustin dans Notre Dame de Paris, qui a démarré à poil dans "Le camion" de Marguerite Duras, les "Valseuses" avec Patrick Dewaere... ! Un homme total, un Français total, entreprenant, dirigeant sa vie, se moquant du quand-dira-t-on, un homme de coeur, mais centré sur l'univers gràce à la littérature qui lui a fait découvrir l'envers des choses, la beauté des choses, et la force totale de la pensée. Wladimir Poutine a compris que cet homme, il devait l'avoir, l'accueillir, lui offrir les grands expaces, les grandes ambitions.
Depardieu était arrivé au stade où à l'univers enchanteur de la réussite, de la découverte, de l'affirmation de soi, de l'amplitude des grands textes, avait succédé un monde presque hostile, plein de chausses-trappes, d'envieux. Tant que ce n'était que des masques individuels cela passait, entre sa bécane, ses passions vignoblesques, restaurantesques etc. il supportait... attendant de nouveaux défis, de nouveaux combats, il commençait à chanter en Ousbek ! ou avec l'Ousbek ! Il vivait planétaire, comme un citoyen du monde, comme avait voulu vivre Gary Davis dans les années 50. Mais voilà le mur s'est édifié,  et il s'est trouvé confronté à un monde à l'esprit borné, étroit, à un monde difficile, mesquin qui hait la réussite, la création, la richesse, la culture, la diversité... et ceci par des hommes en complet strict, cravate, sentencieux, énarqués, pontifieux...Et quand il a voulu prendre ses devants pour ne pas sombrer comme bien d'autres : Polnareff, Aznavour, Pani etc. dans le piège de la mesquinerie qui l'aurait frappé en plein coeur de création, l'une des plus hautes autorités
a lâché ce mot "minable".
On sait ce qui s'en est suivi.
Il s'est débattu. Hollande comprenant que quelque chose se passait dans l'esprit public a tenté de le saisir aux basques, mais c'était trop fort, c'était encore un piège, le piège du sentiment national, celui que certains foulent aux pieds de leur idéologie... Poutine a compris, Poutine a ouvert les bras... Tolstoï et Dostoïevski ont accueilli Depardieu, comme leurs ancêtres ont accueilli Petitpas, Guitry, Custine etc. comme la France a accueilli la Comtesse de Ségur, Ivan Bounin, les exilés russes en leur temps... Un univers interférant.
 Henry Zaphiratos