samedi 30 mai 2020

GUY BEDOS, de l'enfance douloureuse à l'humour grinçant de l'adulte....

Emission d'hommage à Guy Bedos, hier  à la TV.  Le parcours d'Alger au succès d'un enfant mal aimé dans un pays déchiré, dont les populations se détestent, s'affrontent depuis des générations. Une famille qui n'y échappe pas, le père disparaît quand l'enfant a deux ans. Mère "absente", beau-père et cravache, guerre civile partisane, puis Paris ! Découverte du Cours dramatique de la Rue Blanche en thérapie, rencontre de jeunes futurs vedettes : Jean-Pierre Marielle, Claude Rich, Jean-Paul Belmondo etc. Rencontre avec un parolier-écrivain de talent : Jean-Loup Dabadie, rencontre amoureuse d'une grande actrice en herbe, Sophie Daumier... L'humour grinçant naît. Tout un public le réclame sous la chape de la politique de Droite d'alors... La Gauche anti-raciste avait besoin d'un héraut, Guy Bedos déverse ses fureurs maternelles retenues, ses rancoeurs politico-familiales, sa détestation contre le "fascisme" disparu qu'il croit renaître de ci de là. Les Années 1981, les bras du Mitterrandisme triomphant avec le Front de Gauche, se tendent vers lui; il y est à l'aise, et le voilà chantre de la Gauche, alors que d'autres, comme le talentueux et facétieux Thierry Le Luron, deviennent chantres de la Droite...
Deux enfants brillants, un fils dévorant de célébrité, dévorant de vie...
Guy s'en est allé.
"Maman donne-moi du bonheur"  
Hermès

mercredi 27 mai 2020

Un drôle de Printemps : le Coronavirus, LE VIRUS DE LA DISCORDE !

Le grand virus de la discorde agite et transforme le monde depuis son apparition à Wuhan, en Chine. Dans la rue les gens s'évitent ou se "distancient" comme le prescrivent les gouvernements, l'Europe se barricade, les nations qui la composent ferment ou entrouvent leurs frontières, l'espace européen s'est morcelé. Les scientifiques désarmés se lancent dans des recherches tout azimut pour trouver le vaccin salvateur. Les virologues les chercheurs s'opposent, le Professeur Raoult de Marseille monte au créneau pourfend la classe "versaillaise" de Paris, un ministre condamne en janvier un médicament connu depuis soixante ans, pour annuler un mois plus tard sa condamnation pour ensuite un mois après le recondamner Les Etats-Unis et la Chine se défient, les masques ont disparu puis réapparaissent, les multinationales rapatrient leurs productions, et la crise économique déchirent les finances, les budgets des Etats... Bref le monde est en pleine explosion  La confusion des esprits, des rapports, la fermeture de tous lieux d'Art, de contact etc. 
Un drôle de printemps ! 
Hermès

mercredi 13 mai 2020

"MAI 68" Un jeune homme sans importance d'Henry Z. Extrait

"J'aime Ethel.
A travers les vapeurs des gaz lacrymogènes, belle, intrépide, elle passe des pavés que d’autres descellent dans la furie, à Archie. Elle va jusqu’au bout d’une logique à laquelle je n’adhère pas. Oui, pour notre liberté, mais non à cet enfermement dans un système. En courant je lui ai expliqué mes raisons, je lui ai dit que je me battais avec elle pour la libération de la femme, l’égalité des sexes, pour un autre monde, plus juste, tolérant, mais que c’était absurde de suivre les mots d’ordre de « La Cause du peuple », que c’était une dictature, celle d’un soi-disant prolétariat, que les gauchistes voulaient instaurer ; qu’il n’y avait qu’à voir ce qui se passait chez Mao, en Chine ! Rien n’y faisait. Archie, du haut de son aura héroïque, était le plus beau, le plus romantique des révolutionnaires. Elle respirait près de lui l’air des cimes. Elle revoyait la villa de Neuilly, les meubles Art-déco, les domestiques de ses parents, elle entendait la componction qui tombait des après-midi de thé, dans le salon de sa mère.
-C’est l’horreur ! me criait-elle, et elle ajoutait, méprisante :
- Il y a trop de choses dans ta caboche, tu réfléchis trop ! Nous devons raser le passé pour construire un monde nouveau ! Lis Marx, Lénine, « Le Deuxième sexe » ! 
 Je suis frappé de stupeur. En quelques jours, elle était devenue ça ! Une passionaria, une communarde ! 
Je l’ai traitée de « pétroleuse ! Elle a pouffé.
Je ne l’ai plus aimée. J’étais sur une rive, elle, sur une autre.
Elle est partie avec Archie distribuer des tracts."
UN JEUNE HOMME SANS IMPORTANCE  d'H. T. Zaphiratos -EXTRAIT 

lundi 11 mai 2020

Devant la mer (Journal) de Henry T. Zaphiratos page 92/93

Octobre 54

Nuit avec Schpetz, parlé toute la nuit dans les bars, dans la voiture,sur le bord du  fleuve. Il est commotionné par ces multitudes en marche, qui ont enlevé Dien-Bien-Phu, se répandent dans le Viêtnam après avoir inondé la Chine. Le visage ravagé par la captivité, la voix sourde il raconte les leçons d'endoctrinement, les marigots du désespoir, les appels des mourants dans cette grande Asie, l'abandon dans lequel ils croyaient être. La nuit propice le déliait du poids qu'il traînait depuis des mois,
"Je ne crois pas que nous pourrons endiguer ce déferlement, tout ce calme n'est qu'apparent, le monde va être renversé par l'Asie.. Je ne le croyais pas, maintenant j'ai vu, j'ai compris, un an, dix ans, cent ans, cela n'a pas d'importance pour eux, ils montent la garde devant l'avenir." Dehors la musique et les cris du Grand Monde, les putes chinoises fardées au couteau frappent contre la vitre de la voiture, Schpetz les chasse de la main comme des papillons nuisibles. "Je n'ai pas envie, je n'ai plus envie". Il a le visage défait, des rides courent le long de son cou naguère noueux et robuste, aujourd’hui frêle. Nous sortons de la voiture, les muscles noués par la tension de ces trop longues heures se dénouent, s'assouplissent, une onde de force remonte jusqu'à ma nuque, envie de m'étirer, mais je me contrains, il est là, tassé, regardant les lumières des gargottes, un peu ivre, ébloui par tout ce qu'il a dit de ces millions d'ombres se faufilant des montagnes, des rivières, des jungles, des rizières, debout maintenant comme les gigantesques de Goya derrière cette ville. Je m'imagine Constantinople à la veille de sa prise par les turcs, avec ses palais, ses basiliques, ses échoppes, ses lupanars, cette vie prête à disparaître. J'ai le cœur serré, nous nous comprenons. Sylvie son calot sur l'épaule veut que nous entrions pour nous griser de lumière, de jeux. Nous la suivons machinalement dans les petites voies grouillantes. La Chine nous accueille, Cholon est à deux pas. "Taï  Xieu" je mise quelques piastres, la fille avec un cri strident secoue les dés dans le grand gobelet de verre, les jeux sont faits,
"Nous avons gagné ?" demande Schpetz
"Nous avons gagné !" lui répondis-je
Il sourit, c'est son premier sourire depuis que je l'ai revu, la vie lui revient, le hasard embusqué derrière ce comptoir lui a fait un signe, il pouvait revivre, repartir à nouveau."...
Henry T. Zaphiratos  (Devant la mer - Journal extrait p.92/93)

samedi 9 mai 2020

Le Temps d'avant .... UNE NUIT D'ETE de H. Zaphiratos


Une nuit d’été
Les Trentenaires sont là avec leurs corps gracieux et agiles. Adeline et Jean-Pierre, Isabelle et Dorian, Ibrahim et Lucie. L’été est là, magnifique sur la baie. Les voiliers sont là. Le soleil illumine l'océan du temps.
Hier dans le petit restaurant au nom chanceux de »Baraka », la jeune serveuse est passée près de nous, laissant apercevoir la beauté arrondie d’un sein. Elle ne l’a pas voilée comme Sophie Marceau montant les marches de Cannes. Quand je lui ai dit : « Vous avez un charmant avantage ». Elle a souri et m’a dit « merci », heureuse que dans l’anonymat d’une foule de clients, quelqu’un ait remarqué sa délicatesse d’été. Une petite seconde de bonheur entre elle et nous.
La foule a envahi les quais du port. Les étalages de nuit sont illuminés sur des produits venus des quatre coins du monde, comme il y a deux mille ans les débarcadères des ports grecs et romains. Sous des palmiers éclatants on cause, les rires fusent. Des enfants à moitié endormis passent, dans les bras de leurs pères. Les mamans suivent, nonchalantes, le regard perdu sur les devantures de robes légères, de dessous affriollants. Au-dessus du marchand de tabac et journaux, le losange rouge flamboie. C’est une nuit d’été simple au bord de la mer.
Des skippers préparent leurs voiliers pour la prochaine régate.
Nous avons repris la voiture après cette douce soirée. Certains sont partis prendre le bain de minuit en abandonnant leurs maillots, d’autres ont continué à faire la fête dans une petite boîte aux lampions dans les pins.
Nous avons suivi la route qui longe le bord de la mer. Sur des kilomètres des ombres promenaient  leurs rires et leurs jeux. Puis, nous nous sommes glissés dans la nuit. Les sons lourds des sonos se fondaient dans le vent léger.
MT s’était endormie. Son profil se dessinait sous l’éclairage du tableau de bord. Je l’aimais pour tout ce que nous avions vécu. Pour les jours gagnés et les jours perdus.
Là-bas, dans l’Orient profond, les jours et les nuits ont toujours une couleur de sang.
Henry Zaphiratos "Journal" Extrait






      H


vendredi 1 mai 2020

LIRE - De la médiocrité littéraire...?

La revue dite "littéraire" ne présente le plus souvent que des livres médiocres, avec parfois de courts "extraits".
A part Jean Montenot, Jean Oberlé, dont les chroniques ou la présentation d'auteurs classiques sont très intéressantes, il n'y a rien que des "critiques" de faire valoir de livres très peu intéressants, parfois mal écrits.
Une exception pour les courts textes signés Sylvain Tesson;
Hermès

Tandem Stephan Bern & Lorant Deutsch .... Paris Napoléon III-Haussmann TV

Excellente émission ! Le tandem Bern-Deutch fonctionne très bien. Vu hier jusqu'à 1h30 du matin la transformation de Paris par Napoléon III et Haussmann, et les Journées de la Révolution (Bastille-Marat-Palais-Royal-etc.) Très remarquable avec les effets spéciaux, et l'amour fou pour Paris de Lorant. Très belles prises de vue de Paris en fête avec des gens en balade dans les rues, la Seine, les bateaux-mouches etc. 
"Le monde d'avant ?"
Hermès

J'ai découvert que l'église de la Madeleine avait été édifiée sur ordre de Napoléon I° pour être le Temple des Victoires et c'est à la Restauration que ce temple est devenu l'Eglise de la Madeleine.... Comme la création de la façade en style grec du Palais Bourbon, siège de l'Assemblée Nationale, a été voulue par le même Napoléon I° pour faire face au style antique de la Madeleine. Ainsi ces deux monuments se font face, dans la perspective de la magnifique place de la Concorde. L'axe Est-Ouest, encore voulu par Napoléon, oriente l'Arc de triomphe du Carrousel face à l'Arc de Triomphe de l'Etoile. 
Hermès