jeudi 27 juin 2013

Les heures souterraines de Delphine de Vigan, roman édit.JCLattès, 300p. 2009 . A déconseiller aux NEURASTHENIQUES...

Mathilde, Jacques, Thibault et les autres. des vies tristes, coincées dans une grande ville comme Paris, dans de grandes entreprises ou dans la situation d'un travailleur indépendant ( médecin célibataire) comme Thibault. La haine entre collègue, la mise au placard, la lutte pour exister, se battre pour vivre... Une mise à jour pas très réjouissante dans ce roman de Delphine de Vigan. Tout est sans avenir, tout est destiné à la désespérance humaine. Un monde de moutons, d'esclaves, de sous-êtres, se débattant avec intelligence pour rien, pour un constat de rien, de finitude. Le métro transporte des cargaisons de chairs humaines sans espoir :
"Il lui a semblé que cette femme et lui partageaient le même épuisement, une absence à soi-même qui projetait le corps vers le sol. Il lui a semblé que cette femme et lui partageaient beaucoup de choses. C'était absurde et puéril, il a baissé les yeux." Extrait page 299.

"Elle voudrait hurler sortez de là, regardez ce que vous êtes devenus, ce que nous sommes devenus, regardez vos mains sales et vos visages blafard, regardez les immondes insectes que nous sommes, rampant sous terre, répétant chaque jour les mêmes gestes sous la lumière des néons, votre corps n'est pas fait pour ça, votre corps doit être libre de ses mouvements.... Mathilde passe les portillons qui marquent l'entrée dans le métro." Extrait page 289.

On comprend mieux la crise politique dans laquelle nous vivons depuis des décennies, les votes continus pour les mêmes partis. Enfoncer les êtres dans un no man'land de vie personnelle, les faire dériver sans espoir.  Delphine de Vigan a très bien décrit les murs qui entourent les êtres et l'hostilité entre eux qui les anime, jalousie, esprit de domination, solitude, détresse etc.

A ne pas lire si l'on est neurasthénique, cafardeux, triste, désenchanté.
15/20
Hermès

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