lundi 28 octobre 2013

"J'appelle cela la Tristesse d'Olympio de l'Homosexualité" écrit Marcel Proust...

Des rapports entre Vautrin-Rastignac-Lucien de Rubempré, Marcel Proust écrit :
… chaque mot, chaque geste, a ainsi  des dessous dont Balzac n’avertit pas le lecteur et qui sont  d’une profondeur admirable. Ils relèvent d’une psychologie si spéciale, et qui, sauf par Balzac, n’a jamais été faite par personne, qu’il est assez délicat de les indiquer. Mais tout, depuis la manière dont Vautrin arrête sur la route Lucien qu’il ne connaît pas et dont le physique seul a donc pu l’intéresser, jusqu’à ces gestes involontaires par lesquels il lui prend le bras, ne trahit-il pas le sens très différent et très précis des théories de domination, d’alliance à deux dans la vie, etc., dont le faux chanoine (Vautrin) colore aux yeux de Lucien, et peut-être aux siens mêmes, une pensée inavouée… Mais le plus beau sans conteste est le passage où les deux voyageurs passent devant les ruines du château de Rastignac. J’appelle cela la Tristesse d’Olympio de l’Homosexualité : Il voulait tout revoir, l’étang près de la source. On sait que Vautrin, à la pension Vauquer, dans Le Père Goriot, a formé sur Rastignac, et inutilement, le même dessein de domination qu’il a maintenant sur Lucien de Rubempré. Il a échoué, mais Rastignac n’en a pas moins été fort mêlé à sa vie ; Vautrin a fait assassiner le fils Taillefer pour lui faire épouser Victorine. Plus tard quand Rastignac sera hostile à Lucien de Rubempré, Vautrin, masqué, lui rappellera certaines choses de la Pension Vauquer, et le contraindra à protéger Lucien, et même après la mort de Lucien, Rastignac souvent fera appeler Vautrin dans une rue obscure. »  Page  212/213 –folio-essais. Contre Sainte-Beuve.

Hermès

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