vendredi 26 février 2010

Vu à la Télé : L'Hôtel Matignon... la galère ?

Nous avons eu d'étranges visions l'autre soir à la télévision. Nous avons vu la plupart de nos anciens Premiers Ministres venir se plaindre de l'inconfort, des difficultés immenses de leur charge à la tête des gouvernements qu'ils ont dirigés. Ils ne se sont toujours pas remis du traumatisme que leur a causé leur fonction. Et, en effet, quelle tragédie de les voir perdus dans un palais sans âme, vide aux heures autres que celles de bureau. Certains d'entre eux préféraient rentrer le soir et les week-ends dans leur pied à terre familial, d'autres acceptaient de errer dans les couloirs vides et de dormir esseulés dans les appartement jouxtant leur bureau, n'ayant pas de logement dans Paris. Que dire de leurs innombrables problèmes à résoudre dans l'instant, des pièges à déjouer de leurs propres conseillers ou des mandataires des grands groupes, comme ce qu'Alain Juppé a narré sur une ligne électrique dans une vallée jouxtant l'Espagne, que dire aussi des innombrables choix dans les décisions entre les ministères, des vagues des sondages... Et pour couronner le tout, la position de vassal du Premier Ministre vis à vis du suzerain, le Président de la République, source de tous les pouvoirs... qui, d'un trait de plume, peut mettre fin, quand il le veut, à ses fonctions. M.Rocard a été congédié du jour au lendemain, et n'avait plus aucun lieu de refuge que sa mairie de Conflans-Sainte-Honorine dont il était maire, M.Chaban-Delmas avec sa "nouvelle société" a été remercié après avoir obtenu une majorité confortable à l'Assemblée, M. Alain Juppé s'est vu offrir par les membres de son ministère un séjour à Venise pour se remettre de ses émotions, etc.
Aussi, je pense que celui qui occupe cette fonction, maintenant que nous avons vu et entendu ceux qui en ont eu la charge, mérite toute notre compassion, un peu moins quand même que pour ceux qui errent dans les rues désespérés.
Hermès.

littérature-henrizaphiratos.blogspot.com

jeudi 25 février 2010

NOUVEAU BLOG LITTERAIRE :

litterature-henrizaphiratos.blogspot.com
Je le démarre par ma nouvelle: LE VOYAGE INITIATIQUE.
Lire aussi dans: texteslitteraireshenrizaphiratos.blogspot.com

"Les Ruines du ciel" de Christian Bobin, Gallimard, 2009, 182 p.

C'est un livre étrange.
Port-Royal,Angelique Arnaud,l'abbé de Saint-Cyran, Jansenius... sont le prétexte à de brèves réflexions de l'auteur sur Dieu, la vie, la souffrance,la mort, dans une écriture poussiéreuse, parfois prétentieuse truffée d'une maigre grandiloquence. Citations :
"La vision du chat noir au milieu des pissenlits jaunes : j'étais au paradis des yeux." "Les fleurs d'or des genêts sont des crachats divins"...
A 15€50!
Hermès

"Le Fait du prince" de Mme. Amélie Nothomb, Albin Michel Edit. 2009

Mme Amélie Nothomb a créé le genre du roman western-spaghetti du XXI°siècle. C'est la "Calamity Jane" des Lettres françaises, celle qui tire sur tout ce qui bouge. Aucun de ses personnages ne trouve grâce à son regard vrillant, et son stylo, ou son ordinateur lui sert de pistolet. C'est la cible qu'elle vise, et la balle va droit au coeur. Mme. Amélie Nothomb, c'est la Barbara Cartland d'aujourd'hui. Mais au lieu de faire dans le rose, elle fait dans le noir. Son oeuvre se situe au-delà de la fadeur et du gnan-gnan. Ca pète, ça tire, ça loufoque, ça secoue, parfois ça emmerde. Elle a substitué les rapports humains à des composants chimiques décomposant. Son style est sans apprêts, efficace, celui d'un scénario de polar à l'humour au troisième, voire quatrième degré. Le titre d'un de ses succès résume toute son oeuvre :"Stupeur et tremblements."
La foule qui s'emmerde devant la télé peut courir chez le libraire pour être secouée comme dans un shaker.
Mme. Amélie Nothomb nous a révélé au cours d'une émission télé qu'elle avait encore un bon nombre d'histoires pour secouer le cocotier. Comme elles se ressemblent toutes plus ou moins, comme les westerns-spaghettis, il arrivera un moment où les liseurs(les cavaliers) seront épuisés et les coups de pistolaches tireront à blanc.
Pour l'instant cela semble bien parti avec les centaines de milliers d'exemplaires vendus de chacun de ses livres, et c'est tant mieux pour les Lettres, l'éditeur, l'imprimeur,les diffuseurs, les distributeurs, les attachées de presse, la Télé et... les insomniaques.
Hermès

mardi 23 février 2010

Taï -Tuân, un disciple de Modigliani, 1918-2007

Une peinture subtile, des couleurs pastel,un trait léger mais net, Thaï-Tuân, le grand
peintre viêtnamien laisse une oeuvre vibrante, toute en nuance. Comme Modigliani, son maître, Thaï Tuân, s'inspire des longs visages et personnages du Greco (Dimitrios Théotocopoulos)qui, lui, sortait des écoles de penture byzantine et vénitiennes. Thaï Thuân continuait cette tradition en y mêlant sa profonde culture sino-viêtnamienne.
Il avait fait ses études à l'école des Beaux-Arts de Hanoï, dans les années 1940, puis avait exposé, notamment à Saïgon, où il avait remporté un grand prix pour son tableau
"Métamorphose". Thaî Tuân qui a vécu à Orléans où il travaillait, laisse une oeuvre profonde, élégante et forte à travers des portraits de jeunes femmes, de vagabonds, de paysages parfois tourmentés. Son dernier tableau symbolise le retour de sa femme au pays natal.

 
Texte de l’interview du peintre Thaï-Tuân, par René de Berval en 1957, pour Radio-France-Asie :

« …Depuis combien de temps, M. Thaï-Tuân, peignez-vous ? Où avez-vous fait vos études et quels maîtres avez-vous eus ?

      -J’ai débuté ma carrière d’artiste en 1938, alors que j’entrai en qualité d’auditeur libre à l’Ecole supérieure des Beaux-Arts de Hanoï. Je quittai cette école l’année suivante et me mis à étudier par moi-même, à l’aide d’ouvrages sur la peinture occidentale que je trouvais cà et là. Je commençai à m’orienter vers la technique, car je pensais alors que seule celle-ci pouvait mener à la réussite. Ce ne fut qu’en 1946 que je constatai combien j’avais pu me tromper, lorsqu’un camarade  me prêta deux ouvrages très importants de Benedetto Croce qui furent pour moi déterminants : le  Bréviaire d’Esthétique et De la Poésie. Une nouvelle et définitive étape s’ouvrit alors devant moi…

     -Je n’ai jamais pu exposer parce que j’ai manqué jusqu’ici de ces soutiens qui offrent les meilleures occasions. Aussi dirai-je ma gratitude à l’Alliance Française, qui a bien voulu accepter de m’offrir un asile et de me patronner.

    -Je me suis spécialisé dans la peinture à huile, car c’est selon moi, la matière la plus nuancée et la plus profonde, celle qui est donc pourvue de moyens d’expression les plus riches, et en conséquence, les plus efficace.

   -Mon but est de poursuivre mes recherches sur la peinture traditionnelle viêtnamienne, afin de pouvoir un jour apporter un modeste tribut à l’Art en général, et à l’art de mon pays, en particulier.

  -Les peintres que j’admire le plus sont au Viêtnam, Tô-Ngoc-Vân, et en France, Matisse et Gauguin.

-Quelle est votre conception de la peinture ?

  -Bien que votre question soit quelque peu embarrassante, je vais m’efforcer d’y répondre : à mon sens la peinture n’est pas l’Art en soi, avec un A majuscule, mais une de ses formes, complémentaires pour ainsi dire. Je pense que son rôle est d’exprimer ce que ne peut ni la musique, ni la littérature.

  -Quelle relation faites-vous entre la peinture traditionnelle de l’Extrême-Orient et la peinture moderne occidentale ?

  -Les liens entre ces deux expressions (de l’art) qui, jugées superficiellement, peuvent paraître dissemblables, sinon opposées, me paraissent évidents et étroits. En ce qui me concerne, la révélation de l’art occidental provoqua en moi un choc extrêmement violent. Au point que pendant un certain temps, je pensais que rien ne pouvait lui être comparé. Puis un retour aux sources vives de mon pays me donna à réfléchir : la campagne, la nature, les hommes que je vis pendant des mois, me firent comprendre la parenté étroite qui existe en tous les modes de vie, et qu’il n’y a de différent que les moyens de les exprimer. Mon rôle de peintre, d’artiste viêtnamien doit justement consister à les rechercher, et à en rendre l’expression la plus valable, la plus authentique.

  -Chaque maître a fait, au cours des nombreuses époques de l’art, dans le monde, un apport original et essentiel. Je me demande donc pourquoi les artistes viêtnamiens n’en feraient pas autant, à condition, bien entendu, qu’ils aient pris conscience de leur état et de leur rôle. Et le message viêtnamien pourrait être entre tous original en ce qu’il consisterait en la somme, la synthèse, de la raison consciente et de l’intuition subconsciente. »

 Hermès

lundi 22 février 2010

"La société française est fatiguée psychiquement... Rapport de M. le Médiateur de la République

Deux livres que je viens de lire colorent tristement ce pessimisme. La littérature serait-elle contaminée par le virus de la déprime ?
1/"La borne SOS 77" d'Arno Bertina et Ludovic Michaux (84 pages, Le Bec en l'air Editions, Manosque, 2009) décrit dans un style fluide et naturel le Périphérique parisien (Porte Maillot particulièrement) sous l'oeil d'un surveillant de trafic derrière ses écrans, et la vie d'un S.D.F. qui a bricolé un lieu de survie entre les piliers de la dalle... et ramasse des objets, des meubles hétéroclites dans les poubelles et les décharges... qui, parfois, intéressent des photographes et des collectionneurs. Quand on songe que ce sont les endroits les plus terribles de Paris (-10° sous le vent du nord l'hiver, des rafales de pluie souvent etc.)... Où sont les services sociaux ?... Haiti, le Tsunami, le Darfour... c'est aussi à Paris... en France...
2/Le second livre "La Centrale" d'Elisabeth Filhol(140 pages P.O.L. éd. 2010)est tout à la description des centrales atomiques avec leurs grosses tours, leurs fumées blanches de Chinon, de Le Blayais, en Gironde..., et aux tribulations des employés interchangeables de l'E.D.F, chargés de l'entretien de celles-ci, dans des conditions difficiles... Le lecteur a droit à beaucoup d'explications techniques (E=mc2, le césium... Tchernobyl...l'effet Tcherenkov etc.).
Un livre pour ceux qui s'intéressent au nucléaire, aux risques de celui-ci...
Je les ai refermés sous le ciel gris de l'hiver et j'ai mis un peu de musique pour évacuer la déprime. Pourquoi faire une dépression ?
"La société française est fatiguée psychiquement"

Où est la littérature ?
Hermès.

dimanche 21 février 2010

Le Nuoc-Mâm vient du Garum romain, depuis l'empereur Marc Aurèle

L'empereur Marc-Aurèle, le philosophe des "Pensées" envoya en l'an 166 de notre ère, une ambassade à l'empereur de la Sérique( la Chine pour les Romains). Cette ambassade traversa l'Arabie, appelée alors l'"Arabie heureuse", faisant partie de l'Empire romain, je cite:" contourna l'Inde, atteint la péninsule malaise, séjourna brièvement au Fou Nam(le Cambodge actuel) et jeta l'ancre dans le golfe du Tonkin, au nord du Nam-Viêt. Puis par voie terrestre, ils ont rallié Luoyang, après un périple de quatre ans. Les annales chinoises en ont gardé la trace :"Les envoyés de Ta T'sin l'empire Romain dont l'empereur est Antoun (Marc-Aurèle) sont arrivés par l'Annam et ont offert des défenses d'éléphants, des cornes de rhinocéros et des écailles de tortue" Cela se passait sous le règne de l'empereur chinois Houan-ti, la neuvième année de la période Yên-hi."
Les ambassadeurs romains avaient probablement emporté avec eux dans des amphores leur fameux GARUM, la sauce de saumure dont se régalaient les peuples de la Méditerranée et les Romains, dont le fameux Apicius, et d'autres fameux Lucullus... A l'escale du Tonkin, les habitants ont dû être intrigués par le "parfum" puissant de la saumur, les Romains leur en ont expliqué la provenance, la fabrication et les gens du pays, grands pêcheurs, l'ont adopté. Ce qui est fantastique, c'est que ce sont aujourd'hui les ports sur la mer de Chine du sud qui ont été, et sont toujours les plus gros producteurs de cette excellente sauce de poissons : Phan-Thiêt, Phan-Rang, et la meilleure l'île de Phu-Quôc.
Dans toutes ces régions du Viêtnam-Cambodge, on a retrouvé de nombreuses pièces de monnaie romaines.
A ajouter que les peuples du royaume du Champa (Phan-Rang, Phan-Thiêt...) commerçaient avec l'Occident.
"Rendons à César ce qui est à César"
Hermès

"Cosmos Incorporated" de Maurice G.Dantec, Albin Michel, 568 pages, 2005

Je me suis plongé dans cette galactique histoire, mais j’ai dû vite refaire surface et prendre le parti d’une lecture transversale, pour tâcher, au-delà, du pathos, de la soûlographie des mots et des formules redondantes, Modèèèrnes, up-to-date… , des Pères de l’Eglise… de Giordano Bruno(c’est la mode), de comprendre ce que l’auteur voulait dire. Je confesse que je suis bouché, car je n’ai rien compris, je n’ai rien ressenti, je n’ai rien appris de ce Mégamonde, qui est une immense machine ;la Bible le proclame, les androïdes schizos par nature, les androputes… etc. le composent. Tout ça, à travers un Grand Djihad apocalyptique, un hôtel Laïka, un clébard cyborg : Balthazar, un seňor Métatron…
Enculage de bits d’informations.
Maurice G. Dantec est un génie cybertronic.
J’ai perdu 22€50, mais j’ai gagné la connaissance de l’hyper redondance
Hermès

mercredi 17 février 2010

"Les Insoumis" d'André Gide contre la défaite de la pensée.

J'entendais ce matin un débat sur France-Culture à propos de Michel Foucault et de la "philosophie". J'ai peur de ce mot dans notre XXI° siècle, et je préfère me réfugier chez les penseurs d'"avant", chez les Stoïciens, Spinoza, Bergson etc. certains penseurs chrétiens, et les grands écrivains comme Balzac, Tolstoï ou Chateaubriand.
Les philosophes comme Sartre ou Foucault, et d'autres, actuels, ont prôné ou prônent ce qu'ils appellent la "révolution". La "révolution" chantée par Sartre c'était l'aube de l'oppression, celle de Foucault, l'aube de la dictature des Mollahs, celle des chantres d'aujourd'hui: l'oligarchie des Super-riches sur le désert de la pauvreté. Sans compter les "canaliseurs" de la pensée, qui cherchent à manipuler et influer sur leur époque...
Je préfère ce qu'écrivait André Gide, le 24 février 1946, répondant à un jeune homme, Bernard Enginger,qui lui écrivait ceci :"Voilà cinq ans que je désire vous écrire. Je découvrais à cette époque "Les Nourritures Terrestres";j'avais 17 ans... Depuis je n'ai plus été le même... Je me suis battu cinq ans contre vous. Votre Ménalque sait dire :"Quitte-moi."C'est trop facile. J'ai lutté contre cette tyrannie spirituelle que vous exerciez sur moi... certains passages de vos livres m'ont aidé à vivre dans les camps de concentration... J'ai fait une table rase pour être neuf à la loi nouvelle. Je me suis libéré. Je me suis détaché de vous, mais je n'ai point trouvé de nouveaux maîtres, et je reste pantelant. L'effrayante absurdité de Sartre et de Camus n'a rien résolu et n'ouvre que les horizons du suicide... Mais j'ai soif. Tous les jeunes ont soif avec moi.
Voilà ce que Gide lui a répondu,(extraits): "Pourquoi chercher de nouveaux maîtres ?...C'est ainsi que, sans trop se rendre compte, ou ne s'en rendant compte que trop tard ...par dévouement- ou par paresse- ils vont concourir à la défaite, à la retraite, à la déroute de l'esprit; à l'établissement de je ne sais quelle forme de "totalitarisme"... Le monde ne sera sauvé, s'il peut l'être, que par des "insoumis"... Ils sont..."le sel de la terre" et les responsables de Dieu."
Fin de citation.
Hermès
J'ajoute, pour ceux qui seraient intéressés de connaître Bernard Enginger, qu'ils pourront se reporter sur l'article qui lui est consacré dans Wikipédia-Google.

mardi 16 février 2010

Jeux Olympiques de Cypress Mountains Vancouver

Le charme puissant de la jeunesse, de la beauté et de la volonté des hommes et des femmes sont devant nous, aussi leur modestie dans leur triomphe. Ils nous font partager leur bonheur à travers leurs prouesses. Les descentes des bosses, les sauts vertigineux, la tension du Biathlon, du Combiné nordique, du snow-board etc. nous plongent dans l'admiration devant l'élégance, la puissance et la maîtrise de soi. La technique des cameramen avec leurs mouvements, leurs ralentis où l'on voit suspendus en vol ces athlètes dans leurs combinaisons multicolores a quelque chose de fabuleux, d'antique et de futuriste à la fois. Il faut remercier les Grecs, et leurs dieux de l'Olympe d'avoir créé ces Jeux de la vie. A l'heure où je dépose ce billet, un couple de patineurs chinois a été sacré, Jason Lamy-Chapuis, Vincent Jay ont reçu leur médaille d'or.
Devant la télé,nous sommes aux premières loges pour vibrer à leurs exploits.
Hermès

dimanche 14 février 2010

Chez Laurent Ruquier, Eric Zemmour décrypte BHL, le 13 février 2010

Ce fut un débat passionnant. Laurent Ruquier qui en avait compris l'importance l'a laissé filer.
Il n'en était ni plus ni moins de l'avenir de la France et du monde. Grave débat, terribles enjeux sur un avenir incertain. Celui du mondialisme avec comme porte-drapeau BHL. Libéralisme à tout crin par la mondialisation des esprits, du commerce, de l'argent, de la littérature, de la philosophie, avec les effets qui se dessinent sous nos yeux, le stress, l'effondrement des marchés nationaux, la destruction massive des emplois, le désert rural, l'entassement des banlieues des métropoles... des millions de chômeurs, de pauvres, la création de la classe des Super-riches, un petit monde d'AVATARS vivant sur une une autre planète, celui de la haute finance, de l'irréalité des destins. Et pour se protéger, la constitution de "communautés", linguistiques religieuses, politiques etc. où l'on se retrouve, s'entraide, et se "défend", communautés à la lisière des nations.
Un avenir qui se dessine sous nos yeux, jour après jour.
Hermès.

Merci, Patrick pour votre commentaire. Puis-je ajouter qu'il serait très intéressant que le dialogue entre Eric Zemmour et Bernard-Henry Lévy soit publié sur le web.

vendredi 12 février 2010

Le Cercle des Douze, de Pablo de Santis, Métailié Editions, 271 pages

Roman policier long, lent, détaillé... "Soporifique" !
Hermès

Les Onze, de Pierre Michon, Verdier Editions, p.137

L'auteur a dû s'amuser à se triturer les méninges pour accoucher de ce livre. Le lecteur que je suis s'est embourbé page après page et fut d'un héroïsme méritoire d'avoir pu aller jusqu'au bout de ce pensum qui mélange les styles (déclamatoires,répétitif, alambiqué etc. tout ce qu'on veut). Quant à l'histoire, il s'agit d'un vague tableau (qui n'a jamais existé) sur "Les Onze" du Comité de Salut Public de la Révolution.
Vous me direz : "Mais qu'est-ce qu'on peut s'en f...!"
Et je vous répondrai : "Vous avez bien raison!".
En se cramponnant au bureau pour écrire, je peux ajouter que l'"histoire" commence à la page 75, dans la deuxième partie du bouquin.
Et puis en voici un extrait,page 68 :..."Il découvrait au grand jour le substrat limousin des eaux calmes;que les eaux calmes sont faites avec des Limousins;il découvrait ceux-ci sans grand plaisir-ni déplaisir, d'ailleurs, car à peine les avait-il découverts qu'il décrétait qu'ils n'existaient pas, en tous cas étaient à un tel point des êtres contingents que c'était comme s'ils n'existaient pas: comme n'existent plus les muscles, leurs efforts, leur tension, leur torsion, leurs acrobaties et leur géhenne dans la grande magie de l'acte d'Eros."...
Un livre "inutile", loin de la langue "claire et concise" qu'est le français, loin de Voltaire, Proust ou Breton...

mardi 9 février 2010

L'éclat de rire du jour au "Canard Enchaîné" !

M. Bernard-Henry Lévy (BHL) a cité le livre d'un auteur fantôme, dans son dernier bouquin encensé par la presse, et qui vient tout juste de paraître :"De la guerre en philosophie"(page 122). Il s'est même servi de cet écrivain fantôme et de sa fantomatique "série de conférences aux Néo-kantiens du Paraguay(sic)" dans une conférence qu'il a donnée devant les futurs profs-agrégés de l'Ecole Normale Supérieure, de la rue d'Ülm, le 6 avril 2009, qui n'ont vu que du feu...
Or l'auteur de ce Jean-Baptiste Botul qui n'existe pas, et par conséquent, de son oeuvre qui est un canular, est un authentique journaliste-philosophe, facétieux et rigolard : Frédéric Pagès du Canard Enchaîné...

Si vous voulez en savoir plus lisez LE CANARD ENCHAINE du 10 février 2010.

jeudi 4 février 2010

Les Sirènes de Bagdad, de Yasmina Khadra, Julliard Edit. 2006

Un style de "Titi parisien", avec des phrases à l'emporte-pièce, une sorte de "Bigard"
du roman. Un rythme soutenu toujours dans la même veine avec des personnages violents,
passionnés, des événements brutaux, une guerre cynique entre désert, pistes, routes carrossables, et Bagdad en délire.
Partout la mort rôde avec la misère, le fanatisme, l'incompréhension d'un monde pour un autre, les valeurs patriarcales jusqu'à la souffrance de la honte ultime du personnage principal, un jeune bédouin qui lors d'une perquisition brutale d'une unité américaine, voit : je cite " Mon père tomba à la renverse, son misérable tricot sur la figure, le ventre décharné, fripé, grisâtre comme celui d'un poisson crevé... et je vis, tandis que l'honneur de la famille se répandait par terre, je vis ce qu'il ne me fallait pas voir, ce qu'un Bédouin authentique ne doit jamais voir -cette chose ramollie, repoussante, avilissante; ce territoire interdit, tu, sacrilège :le pénis de mon père rouler sur le côté, les testicules par-dessus le cul... Le bout du rouleau ! Après cela, il n'y a rien, un vide infini, une chute interminable, le néant..." fin de citation (P.139 de l'Ed.Loupe).
Cette vision le fera fuir de chez son père pour aller le venger à Bagdad, puis Beyrouth, où il sera choisi pour être le "transporteur", pour l'Angleterre, d'un virus mortel. Il n'ira pas jusqu'au bout de son dessein. Citation de Chaker, son ami :" Je vais te dire un secret,mon brave. Garde-le pour toi. Je hais l'Occident comme c'est pas possible. Mais à bien réfléchir, tu as bien fait de ne pas prendre cet avion. Ce n'était pas une bonne idée." P. 399.
Hermès.

lundi 1 février 2010

D'autres couleurs de Orhan Pamuk, Gallimard "essais" 554 pages, 2009

Ce livre est très intéressant à l'heure où la Turquie frappe à la porte de l'Europe. Il montre toute la fascination qu'exerce la France et l'Occident avec leur littérature, leur mode de vie, les libertés individuelles, la démocratie, leurs films, leurs avancées technologiques etc. sur les autres peuples du monde.L'auteur a écrit une trentaine de livres dont plusieurs ont été des best-sellers en Turquie et dans le monde, et certains primés. Pour couronner son oeuvre, le Prix Nobel lui a été décerné en 2006.
Du haut d'une fenêtre sur le Bosphore, il contemple la rive orientale ou asiatique d'Istambul, qu'un gigantesque pont aujourd'hui relie à la rive européenne, et il soupèse le poids des blocages, des interdits, des coutumes qui entravent la vie de ses concitoyens. L'Empire Ottoman après la prise de Constantinople en 1453, a jeté sa machine de guerre pour conquérir toute l'Europe et imposer sa domination. On sait que cette ambition a été brisée à Lépante, Vienne, Navarin. Pendant que l'Europe grâce à ses chercheurs, ses littérateurs, ses savants, ses explorateurs, ses conquistadores se projetait vers l'avenir, la monarchie ottomane s'entourait d'interdits, de complaisantes facilités, et restait rivée au Moyen-âge, tant pour les arts(peinture, sculpture, musique),la littérature que pour la technique.
Aujourd'hui, le carcan du passé pèse sur le présent, et certains de ses compatriotes
ne rêvent que d'entrer dans l'Europe pour bouleverser leur mode de vie, et redonner souffle à leur pays. Mais les pesanteurs sont là. Une grande partie de la population
des rives méditerranéennes à l'Anatolie craint d'y perdre son âme. D'où un débat déchirant.
Orhan Pamuk au fil des pages décrit très bien cet amour-répulsion entre l'Occident et
l'Orient.
Décrivant le présent en ne tenant compte que:
du fondement de la Turquie moderne sur les restes de l'Empire ottoman, et de l'Occident du XVI° au XXI siècle,
il ne peut qu'"oublier" ou omettre, les fondements de cet Occident, qui plonge ses racines mille ans avant l'ère chrétienne, s'appropriant sans complexe les acquis éblouissants des peuples antiques,Sumériens,Akkadiens, Egyptiens du temps des Pharaons, etc.
Ce livre est une oeuvre très attachantes de cet auteur des "Deux rives."
J'ajoute qu'il y a des pages éclairantes sur son travail d'écrivain, sur sa vie familiale, sur les oeuvres qui ont "construit" sa personnalité, comme ses réflexions sur "La Chartreuse de Parme" : "J'étais étreint par une intense émotion..."
Hermès