Nous avons eu d'étranges visions l'autre soir à la télévision. Nous avons vu la plupart de nos anciens Premiers Ministres venir se plaindre de l'inconfort, des difficultés immenses de leur charge à la tête des gouvernements qu'ils ont dirigés. Ils ne se sont toujours pas remis du traumatisme que leur a causé leur fonction. Et, en effet, quelle tragédie de les voir perdus dans un palais sans âme, vide aux heures autres que celles de bureau. Certains d'entre eux préféraient rentrer le soir et les week-ends dans leur pied à terre familial, d'autres acceptaient de errer dans les couloirs vides et de dormir esseulés dans les appartement jouxtant leur bureau, n'ayant pas de logement dans Paris. Que dire de leurs innombrables problèmes à résoudre dans l'instant, des pièges à déjouer de leurs propres conseillers ou des mandataires des grands groupes, comme ce qu'Alain Juppé a narré sur une ligne électrique dans une vallée jouxtant l'Espagne, que dire aussi des innombrables choix dans les décisions entre les ministères, des vagues des sondages... Et pour couronner le tout, la position de vassal du Premier Ministre vis à vis du suzerain, le Président de la République, source de tous les pouvoirs... qui, d'un trait de plume, peut mettre fin, quand il le veut, à ses fonctions. M.Rocard a été congédié du jour au lendemain, et n'avait plus aucun lieu de refuge que sa mairie de Conflans-Sainte-Honorine dont il était maire, M.Chaban-Delmas avec sa "nouvelle société" a été remercié après avoir obtenu une majorité confortable à l'Assemblée, M. Alain Juppé s'est vu offrir par les membres de son ministère un séjour à Venise pour se remettre de ses émotions, etc.
Aussi, je pense que celui qui occupe cette fonction, maintenant que nous avons vu et entendu ceux qui en ont eu la charge, mérite toute notre compassion, un peu moins quand même que pour ceux qui errent dans les rues désespérés.
Hermès.
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