samedi 29 avril 2017

A propos de l'Election présidentielle en France...

Le monde assiste stupéfait à une mise à mort subtile de la démocratie en France. Cette démocratie qui a coûté tant de révolutions, de larmes et de sang, semblait pérenne, croyait-on, en France, d'où elle s'était répandue dans toute l'Europe et le monde tout au long des XIX° et XX° siècle après les conflits sanglants qui ont fait des dizaines de millions de morts, cette démocratie est en train d'être atteinte dans son âme même. Cette élection présidentielle en France est peut-être celle où l'on verra sombrer cette passion de la liberté qui animait les Français. On ne se rend pas compte que la violence des vagues de haine qui se sont levées, qui enflamment toute une partie de la population contre l'autre est inouïe. La raison ne préside plus au débat, mais le goût du lynchage, la volonté d'imposer par la force des mots, des passions, une loi. Toute une classe politique s'est dressée soulève la tempête de la colère dans toute une partie de l'opinion publique, celle qui est la plus riche, la plus forte, celle qui tient tout, qui irrigue de sa puissance, de son renom, tout, contre une autre en la noyant sous l'injure, l'ostrascisme, la relégation, en fait un bouc émissaire pour la neutraliser, la pulvériser. Il semblerait que tous les moyens seraient bons car on s'estime du bon côté, du côté "sain" , du côté "propre", et ainsi "on a le droit", pour maintenir par tous les moyens sa domination. On est dans le sens de l'Histoire, du progrès, le chemin tracé, de force s'il le faut, vers ce que l'on veut imposer aux autres. Il n'y a plus de dialogue, mais un diktat terrifiant car il pourrait s'attaquer aux urnes mêmes, symboles ultimes de la démocratie, de la liberté. On assiste à ce vent mauvais qui ramène du passé des mots, des slogans infâmants pour brûler l'adversaire. Mais l'adversaire est l'autre partie du peuple, celui qui est le plus faible. Alors on s'unit, on chasse en meute. Des lettres, des discours, des appels, les médias mobilisés, l'espace moral, mental noyé, asphyxié. Un président de la République sortant, qui devrait être l'arbitre de la Nation, demandant, exhortant les électeurs à ne prendre qu'un bulletin de vote, celui de son protégé, stade ultime de la dégradation de sa fonction. L'Europe, même celle de Bruxelles, se tait, retient sa respiration, regarde médusée la mise à mort de la grande idée des hommes de la Révolution Française, puisée à la source de l'idée de démocratie à Athènes, aussi imparfaite était elle alors. J'écris cela avec une grande tristesse car ce n'était pas l'idéal européen des hommes comme Victor Hugo ou Stéfan Zweig, ou jean Monnet que de détruire ou même de porter la moindre atteinte à la démocratie pour imposer ses vues. .
H.Z.

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