mardi 17 novembre 2020

Une Terre Promise de Barack Obama... A propos de l'Interview

Interview d’Obama par François Busnel. Pondéré, réfléchi, des réponses à des interrogations pertinentes. Le tableau d’un monde cosmopolite, translatéral, multiculturel, idyllique, l’étonnement qu’après ses deux mandats où sa popularité était restée intacte, ce soit Donald Trump qui lui ait succédé. Il le met dans l’opposition entre le monde qui réussit, des grandes villes, des grandes agglomérations, et le monde rural, laissé sur le bord de la route… (Il semble que nous ayons le même schéma en France). Il souligne la dichotomie entre la « fonction » présidentielle avec son protocole, et l’être qu’il est. Il mesure la folie de la toute-puissance que peut engendrer la Présidence, se croire « vraiment » au-dessus de tout ; Se prendre la « grosse tête » en somme... Description ironique d’un Sarkozy agité, toujours en nervosité: «coq nain qui bombe le torse ». En opposition Mme Merkel, le calme. On comprend mieux l’alignement total de l’Allemagne aux Etats-Unis. La France compte peu pour l’Allemagne, peut-être aussi pour d’autres nations européennes, et les agitations des présidents français ne servent à rien sinon à « desservir ». UNE TERRE PROMISE est la première partie des Mémoires de l'ancien président des Etats-Unis : son enfance, sa jeunesse, son engagement politique et la première partie de sa Présidence. Il aurait reçu 60 millions d'Euros pour ce livre ! Une Présidence qui vaut de l'or... H.Z.

lundi 31 août 2020

ATHENA d'après "ITHAQUE" de Constantin Kavafis


ATHENA

                D’après « Ithaque » de C. Kavafis

Garde la Grèce présente dans ton cœur,
But ultime de tes rêves,
Mais vogue à travers la vie
N’écourte aucun chemin,
Mieux vaut que tu abordes
Ses rivages enchantés,
Riche de tout ce que tu auras amassé.

Souhaite que le voyage soit long,
Où tu respireras des parfums enivrants,
Où tu caresseras des étoffes précieuses,
Où le roi de Siam te couvrira d’Or,
Où ton vaisseau franchira des passes
Ombreuses ou éclatantes,
Où les sages d’Egypte et de Chine,
Les philosophes d’Occident
T’instruiront de leur savoir.

Garde sans cesse la Grèce dans ton cœur,
Rêve premier, but ultime,
Que tu aborderas aux jours de ta maturité
Riche de tout ce que tu auras amassé.

Elle t’aura donné un rêve immense,
Sans lui tu ne serais pas parti,
Ta vie aurait été quelconque
La Grèce t’a conduit vers elle,
Si tu la trouves différente,
Elle ne t’aura pas trompé.
Sophia maintenant t’accompagne
Tu auras enfin compris ce que signifie
La Vie !
 Henry Thano Zaphiratos  Extrait "Poésies 2"

vendredi 28 août 2020

Une Année à Paris ou Le Voyage de Dorian - d'Henry Zaphiratos


"Comment vas-tu  ?
Ils s'étaient retrouvés comme s'ils ne s'étaient quittés qu'un court instant, après une sorte d'entracte de cinéma, ou un arrêt de jeu entre deux sets de tennis, le temps de boire un verre ou de prendre une douche. Il sentit une petite réticence lorsqu'il lui proposa un rendez-vous, une sorte de gêne imperceptible, peut-être aurait-il du attendre quelques jours de plus, mais la voix de Manfred était si enjouée, cela allait de soi que l'on se revît. Maintenant, il était là, dans le salon de la Chancellerie et il avait hâte de le rencontrer. Un journal traînait sur la table basse, il le prit machinalement, il y avait des photos des vallées bavaroises, il porta sa main à son front, des souvenirs lui revenaient, cette traversée de l'Amper pendant ces vacances... Non... non ! dit-il, cherchant à chasser ces visions, mais c'était plus fort que lui, il sentait encore la pression du menton de Manfred sur la saignée de son bras, il se revoyait tentant, à la nage, de le ramener sur la berge, il s'entendait lui dire : -Tiens- moi fort, Manfred, nous arrivons. Il sentait la pression de ses mains, de ses bras sur son corps, à l’étouffer.
Ils étaient tombés à l'eau après une bagarre pour rire dans le canoë. Il sourit à ce souvenir, puis son visage devint plus grave, il y avait cet incident auquel il ne voulait pas penser, mais l'été avec ses champs, ses allées de peupliers et de sapins sous le soleil, dans cette campagne fleurie au bord du lac s'imposa à lui avec le souvenir de leur nudité lorsqu'ils basculèrent dans l'eau glacée, son saisissement lorsqu'il vit que Manfred se noyait parce que par bravade il n'avait pas osé lui avouer qu'il ne savait pas nager.
-Tu aurais dû me le dire.  Il le revit se détournant comme pour pleurer. Devant cette détresse, il eût honte de son reproche dans un élan il l'avait étreint, embrassé. Son éducation puritaine aurait dû le retenir, mais cela avait été instinctif. Il s'était levé et regardait des enfants s'ébattre sur la pelouse sous l’œil de gouvernantes anglaises... Puis, tout se brouilla à nouveau, son pouls s'accéléra, il revivait sa surprise devant leur érection impudique, tendre, inattendue, cette chaleur qui montait en lui, l'étourdit,  il serra les poings... cette attraction fut si forte qu'ils se rejetèrent à l'eau pour réfréner la brutale montée du désir qui les envahissait. Il entendait encore les cris confus de Manfred, il revoyait son regard trouble qui lisait en lui, ce qu'ils découvraient en eux...
- Cher Helmut ! Manfred par dessus son immense bureau lui tendait la main, souriant. Mais Helmut restait troublé, courant derrière ses idées, cherchant quoi dire qui restât dans le ton, Manfred devant cet embarras sauta sur des phrases toutes faites."
Extrait  d'UNE ANNEE A PARIS ou LE VOYAGE DE DORIAN;

lundi 24 août 2020

La Couronne de Philippe - Traduit du grec et présenté par Dominique Buisset Edit. Orphée La Différence

 "L'an Trois ou Quatre du règne de Caligula, soit l'an 39 ou 40 de notre ère, cent à cent-cinquante ans après la Couronne à Méléagre, un certain Philippe de Thessalonique, autrement  inconnu, citant expressément Méléagre comme son modèle, publia une seconde Couronne, qui porte son nom..."  Dominique Buisset.

Ensemble très intéressant et plaisant d'épigrammes de l'Antiquité...

Hermès


vendredi 21 août 2020

La Passion du Christ... à propos de L'émission : "L'ombre d'un doute"... POURQUOI ?

 

Hier les souffrances indicibles du Christ dans des extraits du film de Mel Gibson… L’image  est d’une puissance telle qu’elle vous brise. Jésus a souffert d’une flagellation atroce des soldats romains, d’une montée au Golgotha terrifiante dans ce qui deviendra la via Dolorosa… « Père pourquoi m’as-tu abandonné ? ». L’homme monstrueux dans toute son horreur contre son prochain. Les massacres, les guerres, les crimes résumés dans le corps pantelant, supplicié de Jésus. Toute l’humanité dans sa profondeur de douleur et dans l’abjection de ses actes monstrueux. La condamnation de Caîphe, celle de Ponce Pilate et le corps de Jésus livré aux bourreaux. Mel Gibson a eu raison de tremper son film dans le sang de cette immense tragédie. On comprend soudain le message christique qui vous déchire le cœur, vous prend l’âme. On s’effondre plongés dans une immense douleur. « Grand est le mystère de la Foi » dit le prêtre pendant la messe. Oui grand est le mystère de la mort et de la Résurrection de Jésus, après toute cette épouvantable tragédie.

Le visage du Christ dans le linceul de Turin, le tissu d’Oviedo… Visage que Léonard de Vinci, suivant la Tradition, a tenté de reproduire dans ce tableau parti on ne sait où… et dans La Cène. Les siècles passent, les hommes sont toujours les mêmes, ils torturent, emprisonnent, tuent, massacrent…

« Je vous donne ma Paix » la paix du Christ.

Plonger dans l’étude, le silence, l’amour, l’indifférence pour ce qui heurte, blesse, frappe…

Contraste avec le visage de Marie… la Piéta… la Vierge aux douleurs…

Le jeudi 20 août 2020

 La question centrale : Pourquoi ? Pourquoi le Christ a-t-il choisi d’entrer dans ce que l’Eglise appelle sa Passion ? La Passion des hommes ? De leurs effroyables turpitudes de méchancetés, de douleurs provoquées ? Mais aussi de la lumière pure de certains, de la beauté que l’homme peut créer, dans les Arts, la Science, le dévouement… Jésus est venu pour se mêler à tout cela, pour le « guider », au cœur du monde, au cœur de la joie de la naissance, de Noël, et au cœur profond de la souffrance. " Vous êtes capables du pire et du meilleur…" : « Vous êtes libres de choisir ! »… L’énigme de la Passion fait frémir le monde entier, bouleverse les croyances, suscite l’incompréhension, parfois le refus, le rejet. Des peuples devant des choix, devant des « explications » ; Comment Le choisir, Lui, le plus faible, le plus vulnérable, l’Incompréhensible ? Peut-être par une autre passion, une adhésion, une compréhension : le bonheur d’essuyer le visage du Christ des douleurs comme Véronique, de baiser ses pieds comme Marie-Madeleine, de l’écouter, de l’entendre comme Jean, de le voir vivre comme Marie… D’un coup le Christ est en nous. Il participe à chacun de nos gestes, de nos mots, de notre vie. C’est peut-être cela sa Passion, d’un amour incommensurable à un amour incommensurable. Dieu vit des hommes, témoins ultimes, au cœur de la Création.

La prière, expression de l’amour.

HZ.

samedi 30 mai 2020

GUY BEDOS, de l'enfance douloureuse à l'humour grinçant de l'adulte....

Emission d'hommage à Guy Bedos, hier  à la TV.  Le parcours d'Alger au succès d'un enfant mal aimé dans un pays déchiré, dont les populations se détestent, s'affrontent depuis des générations. Une famille qui n'y échappe pas, le père disparaît quand l'enfant a deux ans. Mère "absente", beau-père et cravache, guerre civile partisane, puis Paris ! Découverte du Cours dramatique de la Rue Blanche en thérapie, rencontre de jeunes futurs vedettes : Jean-Pierre Marielle, Claude Rich, Jean-Paul Belmondo etc. Rencontre avec un parolier-écrivain de talent : Jean-Loup Dabadie, rencontre amoureuse d'une grande actrice en herbe, Sophie Daumier... L'humour grinçant naît. Tout un public le réclame sous la chape de la politique de Droite d'alors... La Gauche anti-raciste avait besoin d'un héraut, Guy Bedos déverse ses fureurs maternelles retenues, ses rancoeurs politico-familiales, sa détestation contre le "fascisme" disparu qu'il croit renaître de ci de là. Les Années 1981, les bras du Mitterrandisme triomphant avec le Front de Gauche, se tendent vers lui; il y est à l'aise, et le voilà chantre de la Gauche, alors que d'autres, comme le talentueux et facétieux Thierry Le Luron, deviennent chantres de la Droite...
Deux enfants brillants, un fils dévorant de célébrité, dévorant de vie...
Guy s'en est allé.
"Maman donne-moi du bonheur"  
Hermès

mercredi 27 mai 2020

Un drôle de Printemps : le Coronavirus, LE VIRUS DE LA DISCORDE !

Le grand virus de la discorde agite et transforme le monde depuis son apparition à Wuhan, en Chine. Dans la rue les gens s'évitent ou se "distancient" comme le prescrivent les gouvernements, l'Europe se barricade, les nations qui la composent ferment ou entrouvent leurs frontières, l'espace européen s'est morcelé. Les scientifiques désarmés se lancent dans des recherches tout azimut pour trouver le vaccin salvateur. Les virologues les chercheurs s'opposent, le Professeur Raoult de Marseille monte au créneau pourfend la classe "versaillaise" de Paris, un ministre condamne en janvier un médicament connu depuis soixante ans, pour annuler un mois plus tard sa condamnation pour ensuite un mois après le recondamner Les Etats-Unis et la Chine se défient, les masques ont disparu puis réapparaissent, les multinationales rapatrient leurs productions, et la crise économique déchirent les finances, les budgets des Etats... Bref le monde est en pleine explosion  La confusion des esprits, des rapports, la fermeture de tous lieux d'Art, de contact etc. 
Un drôle de printemps ! 
Hermès

mercredi 13 mai 2020

"MAI 68" Un jeune homme sans importance d'Henry Z. Extrait

"J'aime Ethel.
A travers les vapeurs des gaz lacrymogènes, belle, intrépide, elle passe des pavés que d’autres descellent dans la furie, à Archie. Elle va jusqu’au bout d’une logique à laquelle je n’adhère pas. Oui, pour notre liberté, mais non à cet enfermement dans un système. En courant je lui ai expliqué mes raisons, je lui ai dit que je me battais avec elle pour la libération de la femme, l’égalité des sexes, pour un autre monde, plus juste, tolérant, mais que c’était absurde de suivre les mots d’ordre de « La Cause du peuple », que c’était une dictature, celle d’un soi-disant prolétariat, que les gauchistes voulaient instaurer ; qu’il n’y avait qu’à voir ce qui se passait chez Mao, en Chine ! Rien n’y faisait. Archie, du haut de son aura héroïque, était le plus beau, le plus romantique des révolutionnaires. Elle respirait près de lui l’air des cimes. Elle revoyait la villa de Neuilly, les meubles Art-déco, les domestiques de ses parents, elle entendait la componction qui tombait des après-midi de thé, dans le salon de sa mère.
-C’est l’horreur ! me criait-elle, et elle ajoutait, méprisante :
- Il y a trop de choses dans ta caboche, tu réfléchis trop ! Nous devons raser le passé pour construire un monde nouveau ! Lis Marx, Lénine, « Le Deuxième sexe » ! 
 Je suis frappé de stupeur. En quelques jours, elle était devenue ça ! Une passionaria, une communarde ! 
Je l’ai traitée de « pétroleuse ! Elle a pouffé.
Je ne l’ai plus aimée. J’étais sur une rive, elle, sur une autre.
Elle est partie avec Archie distribuer des tracts."
UN JEUNE HOMME SANS IMPORTANCE  d'H. T. Zaphiratos -EXTRAIT 

lundi 11 mai 2020

Devant la mer (Journal) de Henry T. Zaphiratos page 92/93

Octobre 54

Nuit avec Schpetz, parlé toute la nuit dans les bars, dans la voiture,sur le bord du  fleuve. Il est commotionné par ces multitudes en marche, qui ont enlevé Dien-Bien-Phu, se répandent dans le Viêtnam après avoir inondé la Chine. Le visage ravagé par la captivité, la voix sourde il raconte les leçons d'endoctrinement, les marigots du désespoir, les appels des mourants dans cette grande Asie, l'abandon dans lequel ils croyaient être. La nuit propice le déliait du poids qu'il traînait depuis des mois,
"Je ne crois pas que nous pourrons endiguer ce déferlement, tout ce calme n'est qu'apparent, le monde va être renversé par l'Asie.. Je ne le croyais pas, maintenant j'ai vu, j'ai compris, un an, dix ans, cent ans, cela n'a pas d'importance pour eux, ils montent la garde devant l'avenir." Dehors la musique et les cris du Grand Monde, les putes chinoises fardées au couteau frappent contre la vitre de la voiture, Schpetz les chasse de la main comme des papillons nuisibles. "Je n'ai pas envie, je n'ai plus envie". Il a le visage défait, des rides courent le long de son cou naguère noueux et robuste, aujourd’hui frêle. Nous sortons de la voiture, les muscles noués par la tension de ces trop longues heures se dénouent, s'assouplissent, une onde de force remonte jusqu'à ma nuque, envie de m'étirer, mais je me contrains, il est là, tassé, regardant les lumières des gargottes, un peu ivre, ébloui par tout ce qu'il a dit de ces millions d'ombres se faufilant des montagnes, des rivières, des jungles, des rizières, debout maintenant comme les gigantesques de Goya derrière cette ville. Je m'imagine Constantinople à la veille de sa prise par les turcs, avec ses palais, ses basiliques, ses échoppes, ses lupanars, cette vie prête à disparaître. J'ai le cœur serré, nous nous comprenons. Sylvie son calot sur l'épaule veut que nous entrions pour nous griser de lumière, de jeux. Nous la suivons machinalement dans les petites voies grouillantes. La Chine nous accueille, Cholon est à deux pas. "Taï  Xieu" je mise quelques piastres, la fille avec un cri strident secoue les dés dans le grand gobelet de verre, les jeux sont faits,
"Nous avons gagné ?" demande Schpetz
"Nous avons gagné !" lui répondis-je
Il sourit, c'est son premier sourire depuis que je l'ai revu, la vie lui revient, le hasard embusqué derrière ce comptoir lui a fait un signe, il pouvait revivre, repartir à nouveau."...
Henry T. Zaphiratos  (Devant la mer - Journal extrait p.92/93)

samedi 9 mai 2020

Le Temps d'avant .... UNE NUIT D'ETE de H. Zaphiratos


Une nuit d’été
Les Trentenaires sont là avec leurs corps gracieux et agiles. Adeline et Jean-Pierre, Isabelle et Dorian, Ibrahim et Lucie. L’été est là, magnifique sur la baie. Les voiliers sont là. Le soleil illumine l'océan du temps.
Hier dans le petit restaurant au nom chanceux de »Baraka », la jeune serveuse est passée près de nous, laissant apercevoir la beauté arrondie d’un sein. Elle ne l’a pas voilée comme Sophie Marceau montant les marches de Cannes. Quand je lui ai dit : « Vous avez un charmant avantage ». Elle a souri et m’a dit « merci », heureuse que dans l’anonymat d’une foule de clients, quelqu’un ait remarqué sa délicatesse d’été. Une petite seconde de bonheur entre elle et nous.
La foule a envahi les quais du port. Les étalages de nuit sont illuminés sur des produits venus des quatre coins du monde, comme il y a deux mille ans les débarcadères des ports grecs et romains. Sous des palmiers éclatants on cause, les rires fusent. Des enfants à moitié endormis passent, dans les bras de leurs pères. Les mamans suivent, nonchalantes, le regard perdu sur les devantures de robes légères, de dessous affriollants. Au-dessus du marchand de tabac et journaux, le losange rouge flamboie. C’est une nuit d’été simple au bord de la mer.
Des skippers préparent leurs voiliers pour la prochaine régate.
Nous avons repris la voiture après cette douce soirée. Certains sont partis prendre le bain de minuit en abandonnant leurs maillots, d’autres ont continué à faire la fête dans une petite boîte aux lampions dans les pins.
Nous avons suivi la route qui longe le bord de la mer. Sur des kilomètres des ombres promenaient  leurs rires et leurs jeux. Puis, nous nous sommes glissés dans la nuit. Les sons lourds des sonos se fondaient dans le vent léger.
MT s’était endormie. Son profil se dessinait sous l’éclairage du tableau de bord. Je l’aimais pour tout ce que nous avions vécu. Pour les jours gagnés et les jours perdus.
Là-bas, dans l’Orient profond, les jours et les nuits ont toujours une couleur de sang.
Henry Zaphiratos "Journal" Extrait






      H


vendredi 1 mai 2020

LIRE - De la médiocrité littéraire...?

La revue dite "littéraire" ne présente le plus souvent que des livres médiocres, avec parfois de courts "extraits".
A part Jean Montenot, Jean Oberlé, dont les chroniques ou la présentation d'auteurs classiques sont très intéressantes, il n'y a rien que des "critiques" de faire valoir de livres très peu intéressants, parfois mal écrits.
Une exception pour les courts textes signés Sylvain Tesson;
Hermès

Tandem Stephan Bern & Lorant Deutsch .... Paris Napoléon III-Haussmann TV

Excellente émission ! Le tandem Bern-Deutch fonctionne très bien. Vu hier jusqu'à 1h30 du matin la transformation de Paris par Napoléon III et Haussmann, et les Journées de la Révolution (Bastille-Marat-Palais-Royal-etc.) Très remarquable avec les effets spéciaux, et l'amour fou pour Paris de Lorant. Très belles prises de vue de Paris en fête avec des gens en balade dans les rues, la Seine, les bateaux-mouches etc. 
"Le monde d'avant ?"
Hermès

J'ai découvert que l'église de la Madeleine avait été édifiée sur ordre de Napoléon I° pour être le Temple des Victoires et c'est à la Restauration que ce temple est devenu l'Eglise de la Madeleine.... Comme la création de la façade en style grec du Palais Bourbon, siège de l'Assemblée Nationale, a été voulue par le même Napoléon I° pour faire face au style antique de la Madeleine. Ainsi ces deux monuments se font face, dans la perspective de la magnifique place de la Concorde. L'axe Est-Ouest, encore voulu par Napoléon, oriente l'Arc de triomphe du Carrousel face à l'Arc de Triomphe de l'Etoile. 
Hermès

vendredi 24 avril 2020

Chef d'oeuvre : Histoire de Gil Blas de Santillane de Lesage Edit. Rencontre Lausanne 2 tomes

Une oeuvre complète au style brillant et alerte, plein d'humour, d'ironie, de réfections... Les aventures du jeune Gil Blas dans une Espagne du XVIème siècle, qui doit rejoindre l'Université de Salamanque pour trouver une place de précepteur et continuer ses études...
Embûches, enlèvements, gargotiers, marquises, corregidor-juges indélicats, vols etc. Un splendide catalogue d'aventures, de leçons, de luttes, écrits dans le style du XVIIIème triomphant.
Un vrai plaisir.
Un Best-seller à lire de toute urgence en ces temps de confinement , pour s'évader, voyager à travers des paysages, des émotions, des sourires, des rires, et une profonde beauté.
Certaines scènes ont été plus ou moins plagiées par de grands auteurs du XIX°siècle.
20/20
Hermès 

mercredi 15 avril 2020

Nouveautés....

-POMPEI, Les Nouvelles heures de Pompéi  de Massimo Osanna, directeur du parc archéologique de Pompéi...  en présentation de la grande exposition du Grand Palais à venir.  Editions Flammarion.
-L'Enigme de la chambre 622  de Joël Dicker Editions de Fallois.
-Française d''Alexandre Jardin , une balade chez les Gilets Jaunes, Albin-MICHEL Edit.
-L'Ambitieux de Patrick Poivre d'Arvor - Grasset Edit.
Hermes

dimanche 12 avril 2020

Meilleurs Amis de Xavier Bentegeat - De Gaulle-Churchill - Confrontation

Xavier Bentegeat a écrit et fait représenter une excellente pièce de théâtre basée sur les Mémoires de De Gaulle et de Churchill. L'action se situe à Londres à la veille du Jour J du Débarquement en Normandie. Les deux lions s'affrontent, De Gaulle défend pied à pied l'indépendance de la France, alors que Churchill, pris par sa dépendance vis-à-vis de Roosevelt, accepte l'idée d'une "administration américaine" sur la France débarrassée du régime de Vichy-Pétain, et de l'Occupation nazie...
De Gaulle tient bon, et fera ce qu'il veut.
Excellente pièce diffusée sur Public-Sénat ce 12 avril 2020 à 15h.
L'auteur a participé aux cabinets de François Mitterrand et Jacques Chirac;
A lire et à revoir.
Excellents interprètes.
20/20 

mardi 7 avril 2020

La Vérité de Henri-Georges Clouzot film 1960

Revu avec un vif plaisir le film de Clouzot cet après-midi, retransmis sur ARTE. Film qui atteint au chef d'oeuvre par son équilibre, la puissance de la mise-en-scène, le jeu formidable de tous les acteurs, le sujet éternel de l'amour. Amour étrange, incompris, inconscient, sous-jacent qui étreint. Brigitte Bardot flamboyante, Samy Frey remarquable, J-Loup Reynold dans toute sa jeunesse, Jacques Perrin en copain affectueux et attentif, la gouaille aux lèvres, Marie-José Nat. On aperçoit Claude Berri et une flopée jeunes acteurs... Paris superbe des Années de la 4cv, de la dedeuch, de la petite Dauphine-taxi, des pavés luisants, du monde étudiant entre les années 1945 des caves de Saint-Germain-des-Près et le Paris de Mai 68 et de la Révolte étudiante.... Un film documentaire sur la justice d'une époque passée avec des messieurs bien tranquilles, de formidables acteurs-personnages Paul Meurisse, Charles Vanel, Louis Seigner...  
Un chef d'oeuvre, avec une photo N/B magnifique.
H.Z 

samedi 4 avril 2020

Cher Milley.... Lettre extraite du roman "Les Bouleversements du coeur"d'H;T. Zaphiratos


Cher Milley,

Je vous remercie d’avoir pensé à moi, au milieu de vos vacances. C’est le moment de vous ressourcer auprès de votre famille, et de reprendre des forces pour l’année scolaire qui vient. Elle sera plus difficile car elle vous conduira aux examens de fin du deuxième cycle, pour franchir le seuil décisif de l’entrée en seconde.
Vous me dites que vous recherchez l’authenticité des êtres et des choses.
L’authenticité n’existe pas. Tout va, évolue sans cesse. Ce n’est que nous, « roseaux pensants », qui voudrions que le monde reste figé dans sa splendeur présente. Mais l’âge vous l’apprendra, il bouge sans cesse, et vous appartenez au monde qui vous entoure, vous êtes le produit de votre milieu, des connaissances que vous allez acquérir, de votre culture, des épreuves que vous allez traverser comme tout homme.
Nous, nous vous transmettons ce que nous pouvons dans l’amour de Dieu. Et vous, vous en recevez ce que vous voulez ou pouvez recevoir. Mais l’important c’est l’effort de s’ouvrir à la connaissance, à la connaissance du monde qui conduit à la connaissance de Dieu, à sa parole, et vous connaîtrez des bonheurs absolus. Ces instants exquis de la communion avec la nature et avec Dieu…
Frère Paul-Casimir
EXTRAIT du roman "Les Bouleversements du coeur" d'H.T. Zaphiratos



vendredi 3 avril 2020

Réflexions... Extrait Journal .... d'H. Zaphiratos


Un Premier ministre confiné à Londres, un autre dans une ville vide, aux rues vides, en vidéo conférence, isolé pour ne pas être contaminé… Elysée, Matignon et les ministères, des navires flottant dans le vide des villes, bruissements de téléphones, de télé-conférences, chacun isolé allant au plus pressé : les masques, les médicaments, tout ce qui fait défaut dans cette guerre, comme une Troisième Guerre mondiale inopinée, surgissant du « moi » que nous sommes, de ce pays que l’on pensait bienveillant, industrieux, attentionné à lui-même et qui s’est révélé brutalement dérangé, archaïque avec son goût des nourritures sauvages pour exacerber ses libidos… Les armées, les flottes de guerre pouvant être défaites, devenir sans objet avec un virus proliférant, un monde angoissant qu'on nous promet avec ces nouveaux systèmes d'instantanéïté aux ramifications planétaires où l’homme domestiqué, vaincu, vivrait en zombie attendant quelque nouveau cataclysme.... La fin d'une époque... 
Extrait de mon Journal  H.Z  

mercredi 1 avril 2020

JOURNAL Extrait du 1° Avril 2020...... d'Henry T. Zaphiratos


De notre fragilité à la fragilité de l’humanité toute entière… Rien, nous ne sommes rien…
La TV montre chaîne sur chaîne les transports par TGV, avions, hélicoptères des malades en réanimation avec des précautions infinies…Cela tétanise les téléspectateurs, chacun se sent menacé, le parfum de la vie a disparu devant ces rues, ces jardins, ces parcs, cette nature, vides. Il n’y a que le vide de gigantesques Pompei pas encore engloutis. L’incendie de Notre-Dame était comme un signal que quelque chose de grave, d’important allait arriver. Sensation bizarre d’un inconnu qui allait advenir. Toutes ces « choses » de l’homme d’un coup, stratifiées, statufiées, figées alors que la flèche de plomb s’effondrait au cœur de l’édifice comme au cœur de nous-mêmes. Tout s’effondre, les certitudes chaotiques de la vie, devant cette bestiole qui s’est installée dans le cœur des cellules, de la vie, révélant sa fragilité, sa vulnérabilité. La pensée emportée dans l’infini de l’inconnu qu’il faut explorer, découper, infinitiser pour la percevoir et la vaincre. Tout le génie de l’homme, dans le combat, toute la ferveur des soignants, médecins, infirmières, infirmiers, assistants pour endiguer, soutenir, retenir, tout le génie des chercheurs. Combat continuel, permanent du vivant pour persister, pour survivre...
Journal Extrait du 1° avril 2020  
H. Zaphiratos

mardi 31 mars 2020

Transalpin de Vincent Jolit - roman Fayard 157p. 16€

Trois millions d'Italiens sont venus travailler en France dans les années 1920, fuyant la misère et la pauvreté, ils venaient des Dolomites et des régions sinistrées. Ils ont travaillé dans l'agriculture, les salins, les usines.... Deux millions sont revenus dans leur pays quand la situation économique s'y est améliorée... Vincent Jolit situe son roman dans ce milieu, près des Salins d'Hyères qu'il décrit avec tendresse.
Un joli livre pour dissiper la grisaille du Confinement...
Hermès 

lundi 30 mars 2020

VOYAGE AUTOUR DE MA CHAMBRE de Xavier de Maistre Poche GF Edit.

Chassé de la Savoie, dépendant du royaume de Sardaigne en 1793, à cause de la Révolution, Xavier de Maistre traverse l'Europe et finit sa vie en Russie où il écrit ce petit bréviaire de réflexions pendant sa vie de reclus.
"La chambre, cette contrée délicieuse qui renferme tous les biens et toutes les richesses du monde."
Sa chambre comprenait outre son lit qui "défie la magnificence et la mollesse des monarques d'Asie" ? sa bibliothèque, des lettres, un buste de son père,  et "luxe inutiles six chaises, deux tables, un bureau ! un miroir !" dit-il en songeant "aux malheureux dont la misère est venue souvent... en chemin."
Il y discute avec Périclès qui s'était approché de la fenêtre de sa chambre....

Une merveille
Hermès

La Grande Gaîté de Louis Aragon - cris-poèmes Poésie/Gallimard

Recueil de ses cris de colère-poèmes après que Nancy Cunard, la richissime héritières de la Cunard-Lines l'eût quitté, "abandonné".... "Je n'aime pas les gens...

"Tel que
Je ne me sens pas homme
Je me sens
Un pauvre déchet pas très propre
un lambeau de pantalon
Une lamentable quéquette...

Maladroit
Je fais ce que je peux pour le dire
Avec l'élégance désirable
Je n'ai jamais su le moins du monde
Inspirer le désir
Quand j'aurais voulu l'inspirer

Un exhibitionnisme naïf en matière de sentiment
Me caractérise au moral comme au physique.

Poème à crier 
..........
Crachons veux-tu bien
Sur ce que nous avons aimé ensemble
Crachons sur l'amour
Sur nos lits défaits
Sur notre silence et sur les mots balbutiés
Sur les étoiles fussent-elles
Tes yeux
Sur le soleil fût-il
Tes dents
Sur l'éternité fût-elle
Ta bouche
Et sur notre amour
Fût-il 
TON amour
Crachons veux-tu bien." 


Un Sanctuaire à Kyros de Lucien d'Azay, essai Les Belles Lettres Edit. 166p. 19€

Un petit retour dans la Grèce d'un traducteur émérite pour "apprendre" le grec....la découverte d'un petit paradis terrestre et de la pensée profonde de la Grèce jusqu'à la "Prière" qui élève l'âme comme disait Simone Weil...au milieu de Sophocle, Eschyle, Périclès, Xénophon... au pays où l'homme s'est découvert et a découvert l'Univers... 

vendredi 13 mars 2020

La Loi du Rêveur de Daniel Pennac - essai- Gallimard 164p.

Livre en deux parties, la première "L'Inondation", la seconde "Federico Fellini - Le Livre de mes rêves".
La première partie sert  à une divagation de 79 pages de l'auteur avec son double "Louis" sur la lumière liquide :"La lumière c'est l'eau". 
La seconde des rêveries et des hallucinations littéraires autour de Federico Fellini, de ses films 81/2, La Dolce Vita, Les Vitelloni, Amarcord etc.  dues en partie à une chute qui a provoque un coma et un "hématome cérébral sur le diencéphale..provoquant la profusion des rêves à la pression de la même poche de sang sur les circuits limbiques, où notre mémoire stocke les souvenir d'une vie. (page 123).
Quelques pages pédagogiques.
Sans style.
Rêveries "inodores et sans saveur". 
11/20
Hermès.

dimanche 8 mars 2020

Chanson Bretonne et l'Enfant et la Guerre de J.M.G. Le Clézio - Gallimard 160p. 16,50d

Le Prix Nobel de littérature publie un nouveau livre. Livre de réminiscences et de réflexions sur sa vie d'enfant et de jeune homme face à la destinée et à la guerre.
Cependant ont pourrait remarquer que né en 1940, dans la deuxième année de la Seconde Guerre Mondiale, il avait 4 ans quand la France a été libérée, 5 ans quand la guerre s'est terminée, aussi  on peut être étonné de lire dans son interview du JDD du 8 mars ceci " J'étais alors petit garçon dans le village de Roquebillière. Ma mère m'a raconté le massacre des réfugiés juifs de Saint-Martin tentant de franchir la frontière de la France vers l'Italie pour fuir l'arrivée de l'armée allemande pendant l'été 1943. Je ne me suis pas rendu là où ils habitaient, je n'ai pas vécu ce qu'ils ont vécu. Mais j'étais présent, au même endroit, au même moment. Une poignée de kilomètres nous séparait. J'ai dû croiser certains de ces enfants. Nous avons vécu le même temps, mais différemment."  J.M.G. Le Clézio avait alors 3 ans. "Il s'agit de la faim dont souffre un enfant; Elle est semblable à celle d'un chien attaché à un arbre qui attend une gamelle. Je déteste la guerre car j'ai subi la faim, la peur, le vide..."
A trois ans ! Entouré des soins de sa mère...
"A 16 ans je lisais à Nice dans le journal local (Nice-Matin) la chronique des morts en Algérie. J'étais sous la menace d'être conscrit pour y prendre part. (Le service militaire était obligatoire, mais à partir de 18ans, et non à 16ans ou 17 ans, avec possibilité de sursis pour les études, etc.)  J.M.G. Le Clézio poursuit dans l'interview : "Je ne vivais plus sous aucune menace au Nigéria en 1947" (où il était chez son père...)
Etc.
Gênant.
Hermès

mercredi 26 février 2020

Les Etincelles de Julien Sandrel, roman - Calmann-Lévy 396p. 19,50€

En remontant la piste d'un père perdu, à travers des documents qu'il a laissés, une jeune fille Phoenix découvre tout un monde d'intrigues et de dangers entourant les pesticides répandus dans le monde... Troisième roman de Julien Sandrel, après La Chambre des Merveilles et  La Vie qui m'attendait.
Hermès

vendredi 31 janvier 2020

La Septième Croix d'Anna Seghers

La Septième Croix d'Anna Seghers, traduit de l'allemand par Françoise Toraille6 Métaillé Edit. 440p.  22€  -  Nouvelle édition, nouvelle traduction. (première édition Gallimard 1947)
Plusieurs fois porté à l'écran.
Hermès

Ma Maison d'Emma Becker - roman- Flammarion - 384p.

Ma Maison ou plus justement Ma Maison "Close" comme on disait autrefois, ou Eros Center, à Berlin où se situe celle-ci. L'auteure nous découvre un monde où les femmes se sentent libres, libres en sexualité, libres en amour.
Roman témoignage. Scènes explicites.
Hermès

mardi 28 janvier 2020

Ma petite école dans la colline de Jean-Claude Broussais....

Rencontre et Dédicace du Livre : Ma Petite École dans la Colline

Ma Petite Ecole dans la colline de Jean-Paul Broussais - 200p 15€.

Un très beau livre sur la vie d'une petite école de la France profonde, en Provence, dans la jolie petite ville de Solliès au coeur du Var, près du massif des Maures. Trente ans de la vie d'un professeur-Instituteur.
A lire 
Hermès
Editions JC Broussais 0494337202

samedi 25 janvier 2020

Livres sur les camps de mort nazis....

Mauthausen de Jakovos Kambanellis, traduction du grec de Solange Festal-Livanis. Albin-Michel 374p. 22€9
Terminus Auschwitz d'Eddy de Wind, traduction du néerlandais de Marie Hooge-Michel Lafon 312p 18€95
Personne ne me croira de Félix Spitz avec Anne Akrich - Fayard 158p. 17€
999 l'histoire des premières jeunes femmes juives déportées à Auschwitz de Heather Dune Macadam trad. de l'anglais E.U. de Caroline de Hugo,  préface de Beate et Serge Klarsfeld - Hugo"Doc" 450p. 22€
Journal d'une survivante D'Eva Schloss - traduction de l'anglais d'Alexander Fox. City Edit. 400p 8€20

mardi 21 janvier 2020

La Montagne Magique, de Thomas Mann, Essai, nouvelle traduction de Marie Darrieussecq - Fayard Edit..

Première Edition 1924.


Quatrième de couverture: Un jeune homme, Hans Castorp, se rend de Hambourg, sa ville natale, à Davos, en Suisse, pour passer trois semaines auprès de son cousin en traitement dans un sanatorium. Pris dans l'engrenage étrange de la vie des "gens de là-haut" et subissant l'atmosphère envoûtante du sanatorium, Hans y séjournera sept ans, jusqu'au jour où la Grande Guerre, l'exorcisant, va le précipiter sur les champs de bataille.


Extraits:

"- Peut-on raconter le temps en lui-même, comme tel en soi ? Non, en vérité, ce serait une folle entreprise. Un récit, où il serait dit : " Le temps passait, il s'écoulait, le temps suivait son cours " et ainsi de suite, jamais un homme sain d'esprit ne le tiendrait pour une narration. Ce serait à peu près comme si l'on avait l'idée stupide de tenir pendant une heure une seule et même note, ou un seul accord, et si l'on voulait faire passer cela pour de la musique. Car la narration ressemble à la musique en ce qu'elle " accomplit " le temps, qu'elle " l'emplit convenablement ", qu'elle le " divise ", qu'elle fait en sorte qu' " il s'y passe quelque chose " (...). Le temps est l'élément de la narration comme il est l'élément de la vie : il y est indissolublement lié, comme aux corps dans l'espace.

- Rien n’est plus douloureux que lorsque la partie animale, organique de nous-même, nous empêche de servir la raison

- L'habitude est une somnolence, ou tout au moins un affaiblissement de la conscience du temps

- Quelques heures après le coucher du soleil, il faisait sept ou huit degrés au-dessous de zéro. Le monde semblait voué à une pureté glacée, sa malpropreté naturelle semblait cachée et figée dans le rêve d'une fantastique magie macabre.

- Il y a toutes sortes de bêtises, et l'intelligence n'est pas la meilleure d'entre elles.

- N’est-ce pas bon et grand que la langue ne possède qu’un mot pour tout ce que l’on peut comprendre sous ce mot, depuis le sentiment le plus pieux jusqu’au désir de la chair ? Cette équivoque est donc parfaitement « univoque », car l’amour le plus pieux ne peut être immatériel, ni ne peut manquer de piété. Sous son aspect le plus charnel, il reste toujours lui-même, qu’il soit joie de vivre ou passion suprême, il est la sympathie pour l’organique, l’étreinte touchante et voluptueuse de ce qui est voué à la décomposition. Il y a de la charité jusque dans la passion la plus admirable ou la plus effrayante. Un sens vacillant ? Eh bien, qu’on laisse donc vaciller le sens du mot « amour ». Ce vacillement, c’est la vie et l’humanité, et ce serait faire preuve d’un manque assez désespérant de malice que de s’en inquiéter.

- L'individu peut envisager toute sorte de buts personnels, de fins, d'espérances, de perspectives où il puise une impulsion à de grands efforts et à son activité, mais lorsque l'impersonnel autour de lui, l'époque elle-même, en dépit de son agitation, manque de buts et d'espérances, lorsqu'elle se révèle en secret désespérée, désorientée et sans issue, lorsqu'à la question, posée consciemment ou inconsciemment, mais finalement posée en quelque manière, sur le sens suprême, plus que personnel et inconditionné, de tout effort et de toute activité, elle oppose le silence du vide, cet état de choses paralysera justement les efforts d'un caractère droit, et cette influence, par-delà l'âme et la morale, s'étendra jusqu'à la partie physique et organique de l'individu. Pour être disposé à fournir un effort considérable qui dépasse la mesure de ce qui est communément pratiqué, sans que l'époque puisse donner une réponse satisfaisante à la question《à quoi bon?》, il faut une solitude et une pureté morales qui sont rares et d'une nature héroïque, ou une vitalité particulièrement robuste.

- Deux journées de voyage éloignent l’homme de son univers quotidien, de tout ce qu’il regarde comme ses devoirs, ses intérêts, ses soucis, ses espérances ; elles l’en éloignent infiniment plus qu’il n’a pu l’imagine dans le fiacre qui le conduisait à la gare. L’espace qui, tournant et fuyant, s’interpose entre lui et son lieu d’origine, développe des forces que l’on croit d’ordinaire réservées à la durée. D’heure en heure, l’espace détermine des transformations intérieures, très semblables à celles que provoque la durée, mais qui, en quelque manière , les surpassent.
A l’instar du temps, il amène l’oubli ; mais il le fait en dégageant la personne de l’homme des ses contingences, pour la transporter dans un état de liberté initiale ; il n’est pas jusqu’au pédant et au philistin dont il ne fasse en un tournemain quelque chose comme un vagabond. Le temps, dit-on, c’est le Léthé. Mais l’air du lointain est un breuvage tout pareil, et si son effet est moins radical, il n’en est que plus rapide."



vendredi 17 janvier 2020

Les Voraces, l'élite et l'argent sous Macron de Vincent Jauvert - Enquête- Robert Laffont Edit. 19€

Note de l'éditeur :
"Jamais sous la Ve République les élites qui dirigent notre pays n'ont été aussi riches et obnubilées par l'argent.
Jamais autant de hauts fonctionnaires n'ont pantouflé à prix d'or dans le privé.
Jamais autant de ministres n'ont été multimillionnaires.
Jamais autant de responsables politiques, et non des moindres, ne sont devenus lobbyistes ou avocats d'affaires...
Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi la situation a-t-elle empiré sous Macron ?
Après deux ans d'enquête et grâce à une quarantaine de témoignages inédits, Vincent Jauvert révèle les moeurs de ces élites si voraces qui ont pris le pouvoir dans le sillage du nouveau président de la République. Il décrit leur course à l'argent, leurs campagnes en coulisses pour dissimuler leurs véritables revenus et leurs conflits d'intérêts. Un document implacable.".
L'auteur est un journaliste de la revue L'Obs.

A lire en ces temps de contestation, de Gilets Jaunes, de grèves etc.

samedi 11 janvier 2020

L'Intelligence artificielle n'existe pas de Luc Julia -essai sur l'Informatique- First Editions 286p. 17€95

Etude descriptive sur l'intelligence artificielle et le monde scientifique et technique qui l'entoure. De la différence entre la conception hiérarchisée et cloisonnée française et la conception dynamique, ambulatoire de la Silicon Valley. La déconstruction du mythe de la toute puissance de l'I.A.
Pour rentrer dans l'univers de la création de l'Intelligence artificielle..
Hermès