J'ai assisté devant la télévision à un débat parisianiste ce soir chez F.O.G. avec un aréopage d'hommes et de femmes éminents, dont M.Henri Guaino, conseiller de M. Nicolas Sarkozy. Je suis sorti traumatisé de ce dialogues de sourds entre des intellectuels qui ne croient manifestement plus en la pérénnité de la France. Le genre de vie à la française, ce que l'on pourrait appeler la "civilisation française" sont pour eux condamnés à plus ou moins longue échéance. Pierre Nora, l'éminent académicien expliquait que puisque la France changeait il n'était plus opportun d'apprendre au lycée, en 4°, le Cid de Corneille. Pourquoi aussi apprendre d'autres grands textes qui fondent le goût et la culture comme ceux de Racine, La Fontaine ou Proust ? Quel intérêt vraiment pour "La Princesse de Clêves"? Maintenant les lycéens sont beaucoup plus intéressés par I-Pade, PlayStation etc. Le monde et la France sont embarqués dans un consummérisme à outrance, et la phrase prémonitoire de Beaumarchais (XVIII°siècle) " Si l'on veut se faire du bien mieux vaut le savoir-faire que le savoir" est en plein à l'honneur. Les enseignants acceptent que les enfants n'aillent plus à l'école, que les parents n'en soient pas sanctionnés. Mme. Alix de Saint André parle du monde des pauvres pélerins de Compostelle, comme si toute la France allait l'entendre et se mettre en chemin et faire 4kms à l'heure, dormir pour 3 euros, manger pour 7 euros, et s'offrir des Tongs... Un débat surréaliste au coeur de la mondialisation. M. Jean Tulard défend son Napoléon, d'autres parlent de l'absence de Dieu dans ce monde, certains évoquent les ombres de Pétain ! et de De Gaulle, des Trente Glorieuses, oubliant que la France sortait d'une guerre de SIX ans et que les Français se sont acharnés à la reconstruire... Qu'il y a eu les guerres d'Indochine et d'Algérie, la guerre froide... la décolonisation à accomplir et à réussir... Et puis, il y a eu le dénigrement politique pour se saisir du pouvoir, tout flanquer en l'air pour s'assurer un bon électorat pour 50 ans... Et puis, il y a eu la mise à jour de la Shoa, du malheur au-dessus du malheur, du crime des crimes, qui a fait douter de la France.
Mais on a dit, ce n'était pas la République, ce n'était pas la France. Et c'est vrai ce n'était pas la République. La III°République avait été assassinée le 17 juin 1940.
Ce qui est étrange c'est que cet aréopage n'a parlé que pour lui-même, dans une sorte d'irréalité sortie de ses bureaux, de ses bibliothèques, de ses soucis quotidiens de gouvernement, mais qu'en réalité s'ils sortaient d'eux-mêmes ils verraient que les théâtres sont pleins, les lecteurs de grands textes comme Fabrice Luchini remplissent les salles, que les jeunes face-bookeurs tentent de bien écrire le français, qu'ils recherchent et veulent la culture, et qu'une fois qu'ils y ont goûté ils en veulent plus, que les profs se démènent comme des fous pour transmettre.
Non, je ne crois pas qu'il faille voir tout en gris.
F.O.G. réunit son monde pour choquer, il a réussi. Mais pour quelques instants seulement. A la réflexion les Français "qu'ils croient au ciel ou qu'ils n'y croient pas" aiment et chérissent la République, et l'avenir est à eux. Ils ont trop à apporter au monde.
Hermès
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