lundi 26 novembre 2018

Les Loups de Marjevols de Monique Le Dantec roman Morrigane Editions 283p.

Noël, réunion de famille, ceux qui s'aiment et ceux qui se supportent se retrouvent dans la maison familiale au coeur des Cévennes, pas loin du Plateau du Larzac, région de la Bête du Gévaudan, où les loups rôdaient... rôdent, sous d'autres noms. L'auteure raconte et décrit avec vivacité les problèmes des couples, l'ambiance lourde d'une réunion familiale alors que Mattéo, le petit-fils ne rêve que de rencontrer les loups, de voir leur grands yeux obliques, leur longue et lourde queue. On le lui promet... bercé de contes, las d'attendre, il part à la califourchon sur la moto d'un jeune loup du coin... disparition, émotions, recherches... La mer... un autre continent... ou...
Les routes, les paysages, la chaleur familiale, les événements, l'enfant Mattéo donnent à ce roman son charme.
Ambiance de conte le soir à la veillée au coin du feu, sous l'arbre de Noël quand les yeux de l'enfant brillent. 

Hermès

mardi 13 novembre 2018

Leurs enfants après eux de Nicolas Mathieu, roman Actes Sud 426p. 21€

Prix Goncourt 2018   
L'auteur passe de la zoologie de son précédent livre Aux animaux la guerre à l'entomologie, l'étude des insectes. Il a vécu en observateur des milieux qu'il décrit ; c'est ainsi que nous avons ce roman-document un peu "auto-fiction" comme le précédent, sur cette France d'"En-bas", celle que les gouvernants, les dirigeants ignorent ou méprisent, celle qui ne vote pas, ne réclame pas, celle qui vit dans un univers presque clos de la désespérance et l'ennui, entre trafics, drogue shit etc. entre Dupont-Lajoie et les Demi-Sels , une adolescence, une jeunesse qui signe l'échec d'une certaine Education nationale, l'effondrement des rapports familiaux, leur inexistence ou leur brutalité... Des parvis gris des immeubles de banlieue où la jeunesse se traîne aux pavillons disséminés dans une nature que l'on ne comprend plus, que l'on n'aime pas... 
"Les médecins ici étaient complaisants. Toute la vallée était en soins palliatifs, quelque part." p.6,2. 
"Il n'en pouvait plus. La mort devenait par instant un sort enviable." ....
"Putain cette déprime."....
"Fais pas ton fils de pute,on s'en fout"...
Roman de réflexions sociologiques : "A l'usine il avait obéi quarante ans, ponctuel, faussement docile, arabe toujours. Parce qu'il avait vite compris que la hiérarchie au travail ne dépendait pas seulement de compétences..."p.110
Etc.  
La recherche d'une moto volée est à la base de l'intrigue-focus sur ce monde périphérique et rural très Gilets jaunes...
"Resté seul, Anthony alluma une cigarette.Il pensait à son vieux. Cette vie qu'on leur faisait. Il regrettait vraiment de n'avoir plus rien à boire.Il fouilla ses poches pour voir s'il n'avait pas un peu de blé, histoire d'acheter une ou deux canettes aux mômes qui se trouvaient plus bas. Mais ses poches étaient vides. Il regarda le soleil glisser à l'ouest. L'horizon bientôt flamba."... p.425 
Roman du monde "périphérique", un documentaire que les académiciens Goncourt ont couronné.
Neurasthéniques s'abstenir.
Très loin de William Faulkner " Du bruit et de la fureur"  ou " Absalon, Absalon" ou "Des souris et des hommes" de John Steinbeck.!
Descriptions efficaces... parfois répétitives
Style Djeune (salope-chiant-coke-taf-gothique-chiottes-kick-craint etc.) monotone... des longueurs...
Resserré, bon scénario de film.