samedi 30 juin 2012

Attention : Chef-d'oeuvre : Peste et Choléra, de Patrick Deville, la vie romancée d'Alexandre Yersin, Le Seuil Edit.224p. 18€ 2012

C'est un chef d'oeuvre que ce livre. Patrick Deville manie l'art littéraire et l'érudition, le plaisir de lire et le plaisir d'apprendre. Il décrit la vie du grand savant Alexandre Yersin, l'homme qui découvrit le baccille de la peste, cette peste qui ravagea l'Europe et l'Asie pendant des siècles et qu'on ignorait était véhiculé par la puce des rats... Mais ce livre n'est pas une biographie ordinaire, c'est l'oeuvre d'un grand écrivain aussi, il retrace le Paris des années 1940, mais aussi la Suisse du canton de Vaud, puritaine, hautaine, l'Allemagne du XIX° siècle au tréfond antisémite, le Paris de la fin du XIX° siècle, puis la vocation de cet homme de science pour l'aventure, pour l'Asie, l'Indochine, Hongkong le Japon... C'est lui qui explorera le centre-Annam, grimpera sur la cordillère annamitique, découvrira les Hauts-Plateaux peuplés de Moïs, de Sedangs etc. et créera Dalat, et ouvrira la route vers le Cambodge par cette voie. Il mourra couvert d'honneurs, prince protecteur de l'Empire d'Annam(Viêtnam) à Nha-Trang où les Français avaient créé un Institut océanographique et installé une agence de l'Institut Pasteur. Il est vénéré par tous les Viêtnamiens.
18/20
Hermès

"La Montagne", récit de Jean-Noël Pancrazi, Gallimard, 91p. 10 euros

Jean-Noël Pancrazi, en ce sombre anniversaire de la fin de la Guerre d'Algérie a ouvert son coeur et sa mémoire. Son coeur et sa mémoire saignent encore des drames affreux dont il a été le témoin... Des centaines des milliers de Pieds-noirs ont quitté, fui l'Algérie. La France n'y avait plus sa place. Ce livre aurait pu aussi s'appeler l'"Adieu à mes copains, à mon pays" : Il y a cinquante ans, les Accords  d'Evian se mettaient en application. On attendait la Paix. Certains pensaient que tout était fini, les combats... Mais on avait oublié les fleuves de sang, les fleuves de haine. Jean-Noël Pancrazi relate avec une émotion intense un épisode qu'il a vécu. Ses copains sont partis faire un tour dans la montagne maintenant dans la paix sur la camionette  de la minoterie...  Soudain c'est le silence...Ils ne reviennent pas... on s'alarme. On retrouve les six petits corps égorgés... Le témoin reconnait bien plus tard celui qui a "livré" ces enfants... Il vit toujours... Il est libre...
Un livre puissant et poignant sur ces massacres, sur le déracinement, la perte de leur patrie, de leur village, de leur maison, de leur vie... L'incompréhension sur le "silence" de Dieu. Cela rejoint les récits des rescapés de la Shoah, des guerres, des génocides, des exterminations. "Où est Dieu dans tout cela ?" lorsque l'on a le canon d'un révolver sur la tempe, et que le corps et l'âme saignent.
Cela rappelle ces temps des exodes où l'on fuit sur les routes, les bateaux sous la menace des mitrailleuses, des Stukas, des cavaliers rouges, des armées d'envahisseurs. Des temps que l'on revoit à la télé en frémissant qu'ils ne reviennent jamais, et pourtant ils crêvent encore l'écran des Journaux télévisés...
18/20
Henry Zaphiratos











vendredi 29 juin 2012

LES PAYS, de Marine-Hélène Lafon, roman, Buchet-Chastel 2012

Lu un extrait de ce livre qui paraîtra le 6 septembre prochain. L'écriture est agréable, concise, ramassée. Ce n'est pas le charme de la pensée ailée qui emporte, mais le cheminement agréable à travers la découverte d'une grande ville, Paris, d'un quartier exotique, le 13° arrondissement, où la Tour où l'étudiante vient de s'installer est cernée par des Tours chinoises... On comprend que c'est la découverte et l'apprentissage d'une jeune fille de province, venue du Cantal rural, austère, rugueux, silencieux, d'un monde nouveau, vibrant, répandu à travers les océans... Une lecture donc qui promet d'être intéressante... Comme j'ai trouvé sur le web une de ses déclarations je vous en livre un extrait :
"Une des raisons qui m’ont fait rester si longtemps au bord de l’écriture, en sus de l’autorisation culturelle et sociale que je ne me donnais pas, est précisément que je ne voyais pas que faire avec la langue qui ne soit voué à rester à cent mille coudées en deçà du travail de ceux-là, des maîtres, des forçats insupportables, des monstrueux démiurges. Je le pense encore aujourd’hui, évidemment ; toutefois, et c’est aussi affaire de filiation, la lecture de quelques vivants, trois essentiellement, Michon, Millet et Bergounioux, m’a donné impulsion. Ils avaient ouvert une voie, quelque chose devenait possible dans le silence spectral des pays que l’exode rural avait vidés, rabotés, rendus à la friche et à l’indifférence drue des chemins fermés.

Je suis là. Je me tiens là, à cette place ; j’essaie de le faire. On continue ; ça continue."
H.Z.



jeudi 28 juin 2012

Souvenir... le poste à galène...

Le poste à galène me ramène à Nha-Trang où j'étais en camp de prisonniers avec mes parents et mes soeurs. Nous étions un millier de Français environ, et nous n'avions aucune nouvelle de ce qui se passait dans le monde. Un jour nous avons eu des news, l'un des ingénieurs prisonniers avait réussi à fabriquer un poste à galène, et nous avons eu des nouvelles de la fin de la guerre en Europe. Nous avons suivi sur des petits papiers que l'on se transmettait les informations d'espérance, mais aussi de crainte car nous étions en première ligne des combats qui pouvaient se dérouler sur le Pacifique... Cela s'est presque terminé avec Hiroshima... Après la guerre a continué... C'est drôle : l'instant c'est l'éternité. J'aime bien tout... alors je traîne avec délectation à finir le livre que je suis en train d'écrire... Je ne me suis pas aperçu du temps qui passait... Ami lecteur, pardonne le décousu de ce blog...
H.Z.

Jean-Jacques Rousseau... Tricentenaire de sa naissance.... extrait...

"J’étois sur les six heures à la descente de Ménil-montant, presque vis-à-vis du Galant Jardinier, quand des personnes qui marchoient devant moi, s’étant tout-à-coup brusquement écartées, je vis fondre sur moi un gros chien danois qui, s’élançant à toutes jambes devant un carrosse, n’eut pas même le tems de retenir sa course ou de se détourner quand il m’apperçut. Je jugeai que le seul moyen que j’avois d’éviter d’être jetté par terre, étoit de faire un grand saut si juste, que le chien passât sous moi tandis que je serois en l’air. Cette idée plus prompte que l’éclair, & que je n’eus le tems ni de raisonner ni d’exécuter, fut la derniere avant mon accident. Je ne sentis ni le coup ni la chûte, ni rien de ce qui s’ensuivit jusqu’au moment où je revins à moi.




Il étoit presque nuit quand je repris connoissance. Je me trouvai entre les bras de trois ou quatre jeunes gens qui me raconterent ce qui venoit de m’arriver. Le chien danois n’ayant pu retenir son élan s’étoit précipité sur mes deux jambes, & me choquant de sa masse & de sa vitesse, m’avoit fait tomber la tête en avant : la mâchoire supérieure portant tout le poids de mon corps, avoit frappé sur un pavé très-raboteux, & la chûte avoit été d’autant plus violente qu’étant à la descente, ma tête avoit donné plus bas que mes pieds.



Le carrosse auquel appartenoit le chien suivoit immédiatement, & m’auroit passé sur le corps, si le cocher n’eût à l’instant retenu ses chevaux. Voilà ce que j’appris par le récit de ceux qui m’avoient relevé, & qui me soutenoient encore lorsque je revins à moi. L’état auquel je me trouvai dans cet instant est trop singulier pour n’en pas faire ici la description. La nuit s’avançoit. J’apperçus le Ciel, quelques étoiles, & un peu de verdure. Cette premiere sensation fut un moment délicieux. Je ne me sentois encore que par là. Je naissois dans cet instant à la vie, & il me sembloit que je remplissois de ma légere existence tous les objets que j’appercevois. Tout entier au moment présent je ne me souvenois de rien ; je n’avois nulle notion distincte de mon individu, pas la moindre idée de ce qui venoit de m’arriver ; je ne savois ni qui j’étois, ni où j’étois ; je ne sentois ni mal, ni crainte, ni inquiétude. Je voyois couler mon sang, comme j’aurois vu couler un ruisseau, sans songer seulement que ce sang m’appartînt en aucune sorte. Je sentois dans tout mon être un calme ravissant, auquel chaque fois que je me le rappelle je ne trouve rien de comparable dans toute l’activité des plaisirs connus.



On me demanda où je demeurois ; il me fut impossible de le dire. Je demandai où j’étois ; on me dit, à la haute borne ; c’étoit comme si l’on m’eût dit au mont Atlas. Il fallut demander successivement le pays, la ville & le quartier où je me trouvois. Encore cela ne put-il suffire pour me reconnoître ; il me fallut tout le trajet de-là jusqu’au boulevard pour me rappeller ma demeure & mon nom. Un Monsieur que je ne connoissois pas & qui eut la charité de m’accompagner quelque tems, apprenant que je demeurois si loin, me conseilla de prendre au Temple un fiacre pour me reconduire chez moi. Je marchois très-bien, très-légérement, sans sentir ni douleur ni blessure, quoique je crachasse toujours beaucoup de sang. Mais j’avois un frisson glacial qui faisoit claquer d’une façon très-incommode mes dents fracassées. Arrivé au Temple, je pensai que puisque je marchois sans peine il valoit mieux continuer ainsi ma route à pied, que de m’exposer à périr de froid dans un fiacre. Je fis ainsi la demi-lieue qu’il y a du Temple à la rue Plâtriere, marchant sans peine évitant les embarras, les voitures, choisissant & suivant mon chemin tout aussi-bien que j’aurois pu faire en pleine santé. J’arrive, j’ouvre le secret qu’on a fait mettre à la porte de la rue, je monte l’escalier dans l’obscurité, & j’entre enfin chez moi sans autre accident que ma chûte & ses suites, dont je ne m’appercevois pas même alors.



Les cris de ma femme en me voyant, me firent comprendre que j’étois plus maltraité que je ne pensois."

Jean-Jacques Rousseau - Les Rêveries du promeneur solitaire.. Deuxième promenade...1712-1778

dimanche 24 juin 2012

Dernières News... La Guerre des Dames...

LA GUERRE DES DAMES EST DECLENCHEE : NKM veut la présidence de l'UMP comme Marine Le Pen est patronne du Front National, Martine Aubry patronne du PS... Roselyne Bachelot, Nadine Morano, Valérie Pecresse attaquent tout azimuth, y compris la secrétaire de Devedjan... Sans compter la guerre SEGOLENE /VALERIE... à fleuret moucheté...
-MON OEIL, de samedi 23 juin, de Michel Monpoutet, sur France2 13h15, remarquable par son montage, son commentaire, son message etc. à revoir, à continuer dans la même inspiration...
-ONPC de samedi dernier décevant et ronronnant. Dernière émission avec Audrey Pulvar... L'incisif va peut-être manquer... Baisse de régime...
-FOOTBALL / Italie-Angleterre, match brillantissime, une défense anglaise opiniâtre, une Squadra Azzura excellente : maîtrise du ballon italien, attaques groupées et concertées. Au tir au but l'Italie l'emporte et c'est justice. Elle va en demi-finale.
-Jean Jacques .ROUSSEAU : Excellente émission sur ARTE.
-REGLEMENT DE COMPTE à O.K. CORAL : Bagarres et gémissements au sein de la droite UMP, après sa défaite à la Présidentielle et aux législatives... Une centaine de députés de ce parti au tapis.
-ERE SARKOZY : sorties de livres...Bachelot etc.
-EGYPE /  un nouveau Président.
-LA SYRIE s'enfonce dans la terreur.
-LA CRISE économique continue...
Etc.

VOUS... de Henry Zaphiratos




VOUS...

Votre voix a des accents que j’entends souvent

Vos yeux me rappellent

La mer balançant le mystère de ses perles.



Je suis le pêcheur de vos reflets de nacre.



Laissez-moi figer

Les charmes de votre grâce passagère

Et l’abîme sans fond de votre regard



Vous êtes belle de la divine splendeur.

vendredi 22 juin 2012

A Saint-Tropez...

A Saint-Tropez...chez Sennequier...
Il fait très beau, soleil 32° à l'ombre, la mer à 17°. Saint-Tropez est délicieux. On se sent tout autre quand on s'y promène. il y a un souffle de jeunesse. Plus personne n'a d'âge, on ne croise que des jeunes. On ne peut plus distinguer les parents des enfants. Ils mangent tous des glaces vanille-fraise. A la terrasse de Sennequier où nous nous donnons rendez-vous il y a toujours de la place parmi les fauteuils rouge-rose. Une couleur sur les autres couleurs. Celle des bateaux, des drapeaux, de la mer, des shorts, des robes, ou de blanc que les hommes portent et qu'a lancé Eddie Barclay et ses amis dans les années 70. L'église où Marie a fait sa confirmation est souvent fermée. Les rues sont calmes avec leurs boutiques de produits de luxe. On vend la "Tropézienne" le grand gâteau à chou crémeux, des "spartiates" transformées qui laissent les pieds élégantissimes des jeunes femmes. Le musée de l'Annonciade est ouvert... et le Papagayo... La nuit va être chaude et brillante. Bientôt on dansera jusqu'à l'aube...

dimanche 17 juin 2012

Venise festival de musique baroque...

-------------------------------------------------------------------------------- Je me souviens au détour d'une ruelle à Venise d'avoir entendu de la musique de chambre et guidés par celle-ci, nous avons abouti à la salle d'un petit palais remplie d'auditeurs attentifs, pour un concertino de musique baroque... Aujourd'hui j'apprends la création d'un festival de musique baroque (Monteverdi, Vivaldi...) avec le Centre de musique baroque, parrainé par l'auteur de polars vénitiens Donna Leon, créatrice du Commissaire Brunetti et de son adjoint le gros carabinier... Ce Centre de musique baroque a été fondé par Olivier Lexa qui salue l'action de Donna Leon : «Elle est notre muse, déclare son fondateur, Olivier Lexa, selon une formule tout à la fois poétique et mystérieuse. C'est grâce à elle que le centre est né, elle a participé financièrement au début, elle nous aide à nous développer, participe aussi à des lectures publiques, où son humour fait merveille. Férue de baroque, elle ne se prend pas au sérieux et il n'y a rien de formel: l'ordre du jour des conseils d'administration se décide souvent sur un coin de table.» Hermès

samedi 16 juin 2012

Sagan et fils, de Denis Westhoff, Stock, 256p. 19€, 2012

"Sagan et fils"extrait :“Ma mère aimait ces mythomanes de la nuit. Les mythomanes sont des gens le plus souvent charmants, disait-elle, car ce sont des gens forcément poétiques puisqu’ils doivent trouver tous les moyens d’embellir la vie. (…) Et puis ces gens mentent pour plaire, et lorsqu’on veut plaire on est toujours charmant. Ma mère préférait cent fois qu’on lui raconte une histoire incroyable mais fausse, plutôt qu’un récit banal, ennuyeux, mais plein de vérité.” 1954, Julliard met la main sur un manuscrit qui deviendra un grand succès de librairie et révèlera un grand écrivain : "Bonjour tristesse" de Françoise Quoirez, qui choisira à la place de son patronyme : Sagan, comme la vraie princesse de Sagan(Talleyrand-Périgord)... C'est une jeune fille sage de la petite bourgeoisie, comme Brigitte Bardot, mais elle révèle une époque, celle d'une France sûre d'elle-même, malgré les tourments de la décolonisation en cours... Dien-Bien-Phu, les Accords de Genève et le démarrage des attentats en Algérie, sont de cette même année 1954. Mais l'Europe veille avec l'OTAN, l'Union soviétique attaque tout azimuth sur le globe etc. On craint une guerre nucléaire, mais on danse encore à Saint-Germain-des-Prés, et Julliard n'est pas loin, rue de l'Université. "Bonjour tristesse" fait un malheur, la petite bourgeoise croule sous le succès et l'argent pleut. Elle était faite pour le plaisir, l'insouciance, les "bêtises", le vie "cinéma" de ces années d'exubérance, d'espérances folles, des Trente glorieuses en marche. Toute une génération surgit dans le pouvoir artistique, intellectuel : Daniel Gelin, Danielle Delorme, Jean Vilar et le TNP, aux USA c'est le King : Elvis Prestley qui règne... Un monde en marche et "Bonjour tristesse", le ton de l'époque comme "Aimez-vous Brahms ?", comme "Le Château en Suède" etc. Sagan vit à cent à l'heure avec son ton mi-curieux, mi-ironique, toujours intéressée par ce qui se passe... préférant les oiseaux de la nuit aux faucons du jour. Mauriac, Mitterrand, tressent des lauriers, s'étonnent, mais sont heureux de cette continuité. La bourgeoisie est ravie...Elle est décrite dans son côté superficiel et délicat, elle fait pendant aux oeuvres plus fortes de café d'un Sartre ou d'un Camus, mais elle est là, comme l'oeuvre de Fitzgerald des années 30 dans l'univers américain et français. Puis le monde va tourner, une époque chasse un autre, les mentalités, les comportements changent,les rêves aussi et Robert Julliard disparaîtra, Mauriac, De Gaulle, toute une jeunesse de Saint-Germain-de-Prés... Les trottoirs de voitures vont remplacer les boulevards vides, le mois d'Août ne sera plus le mois où Paris sera vidé de ses habitants, les visages ne seront plus les mêmes... Et un jour, Françoise Sagan, au bord de ses vicissitudes aura ce cri devant Renaud Donnedieu de Vabres, le ministre de la culture de l'époque, venu la voir à l'hopital : "Je suis au fond d'un puits !"... Voilà son fils Denis Westhoff, piété filiale rare aujourd'hui, s'est penché sur elle, sur son oeuvre qu'il veut défendre, qu'il a arraché au demi-oubli, aux griffes déchiquetantes, et avec Jean-Marc Robert, un éditeur qui peut-être aime l'oeuvre de sa maman, s'est lancé à la faire revivre. Il a écrit ce livre sur sa mère et lui, enfant, adolescent. Cyrille qui l'a connu, l'a fréquenté, disait qu'il était d'une extrème sensibilité, d'une extrème gentillesse. C'est un livre à lire, et une oeuvre a conserver dans sa bibliothèque... Elle paraîtra un jour dans "La Pleïade" - 18/20 H.Z.

jeudi 14 juin 2012

Dernière mode de Paris : "Les dîners en blanc"

Environ 7000 personnes ont participé ce soir au très secret "dîner en blanc" qui se déroulait place des Vosges à Paris. Priés de se tenir prêts, les participants n'ont appris le lieu de rendez-vous qu'au dernier moment. L'an dernier, pour répondre au succès grandissant, deux dîners en blanc réunissant 8000 personnes toutes vêtues de blanc selon la règle, avaient eu lieu au même moment, dans la Cour carrée du Louvre et sur le parvis de Notre-Dame-de-Paris sans aucune autorisation préalable, comme les "flash mob", ces rassemblements éclair et ludiques. Inventés en 1988 par le Français François Pasquier et une poignée d'amis épicuriens qui rêvaient de dîner en plein air dans les plus beaux endroits de Paris, ces très chics pique-niques connaissent un succès international. Des dîners à New York et Kigali Après Lyon et Bordeaux, des dîners en blanc sont désormais organisés à New York et bientôt à Kigali, pour la première fois en Afrique. Des organisateurs dans une soixantaine de grandes villes dans le monde ont rejoint le petit collectif français. "A Mexico, le fils du peintre Botero organisera son premier dîner en blanc cet été. Une vingtaine de villes sur 5 continents se sont mis aussi aux dîners en blanc dont Montréal, Québec, Chicago, Philadelphie, Singapour, Sydney...", souligne Aymeric Pasquier, fils de l'organisateur français qui distribue gratuitement des licences et des modes d'emploi clé en mains. "Le temps d'une soirée, les invités investissent un endroit exceptionnel du patrimoine. Les participants ont en commun le goût des bonnes et jolies choses sous le signe de l'élégance, de la convivialité et du savoir-vivre", ajoute Aymeric Pasquier. A Paris, depuis 1988, les autorités accueillent avec bienveillance ces dîners en blanc: dès le début, sur consigne des organisateurs, les participants venus avec tables et chaises pliantes, nappes et vaisselles blanches, ont joué le jeu jusqu'au bout, n'occasionnant ni dégâts ni perturbation de la circulation. L'endroit est laissé intact à la fin du dîner, toujours avant minuit, "comme dans un rêve". Les parvis de la Tour Eiffel et de la Pyramide du Louvre, la place Vendôme et même les trottoirs des Champs-Elysées ont accueilli des dîners en blanc. "L'un des ingrédients de la réussite de nos dîners en plein air, est que les participants se parrainent", souligne Aymeric Pasquier. "Tout le monde arrive et repart en autobus ou en métro, avec ses déchets". Seuls vin et champagne sont autorisés. Bières et alcools forts sont interdits. In Le Figaro

mercredi 13 juin 2012

Plus l'homme engendre âgé, plus ses enfants vivent plus âgés ! BBC

La composition du sperme humain évolue au fil de la vie. Plus l'homme avance en âge, plus il développe des codes d'ADN qui favorisent une longue vie, selon une étude parue dans les Proceedings of the National Academy of Sciences et relatée par la BBC. En cause : la longueur des télomères, ces structures qui protègent les extrémités des chromosomes, "comme le plastique au bout des lacets". Plus ils sont longs, plus l'espérance de vie est longue. Or ces télomères contenus dans le sperme grandissent avec l'âge – à l'inverse des télomères de nombreuses cellules. Et ils sont transmis par le père à son enfant. Ainsi, l'étude portant sur un groupe de 1 779 jeunes Philippins montre que les télomères contenus dans leur sang étaient plus longs quand leur père les avaient conçus à un âge plus avancé, et plus long encore quand leur grand-père était lui-même âgé au moment où il a eu son enfant. Hériter de ces télomères plus longs pourrait également avoir un effet bénéfique sur les tissus et les fonctions biologiques impliquant une croissance et un renouvellement rapide des cellules, comme le système immunitaire, l'intestin et la peau. Enfanter tard, c'est donc finalement une question de santé publique, et une chance d'allonger l'espérance de vie, estime la BBC.

lundi 11 juin 2012

J'ai épousé un con - roman de Agnès Bouquet, Pocket Editions, 286p. 2012

Voilà un roman très bien torché avec le style "2012" (actuel) des jeunes femmes qui lisent les revues comme "Elle"etc. travaillent et protègent leur indépendance dans le style de "Sexe in the City", "Speed dating" et autres modernités, préfèrent l'Ile de Ré, plus "chic" à Saint-Tropez qui est surfait, lorgnent des Roméo ou des Adrien, couchent, ont des enfants de père "indéterminé" et non comme dans le temps "inconnu" etc. C'est l'histoire d'une Pépita, de ses parents, de ses copines, des mecs etc. Très bien vu. Roman écrit comme "elles" parlent aujourd'hui, dans le rythme de ce qui se passe, genre articles de revue, dialogues de cinoche ou tv etc. Pour passer quelques heures agréables, rire ou sourire... et faire connaissance des nanas loin des filles des années 90, ou 80, loin des "Bronzés"... Très intéressant. Ecrit par une journaliste. 15/20 Hermès

dimanche 10 juin 2012

A propos de Kama Soutra... sur une étude de Trendsearch in Le Figaro

L'Andromaque est une position pour les femmes de tête(12%). Avec un revenu de plus de 2.500euros la femme a un sensation de domination. Style "Sex in the City" avec déchaînement du plaisir. La "missionnaire" (23%) est plus "romantique", il y a possibilité du "regard amoureux et tendre" en plus. La levrette(31 à 37%) rapproche de la nature, de "Pan", de l'"Eros", du "cosmique". Quant au "69"(14%) c'est la rencontre des grandes eaux du plaisir. Hermès

samedi 9 juin 2012

La femme du boulanger de Marcel Pagnol avec Michel Galabru... France2

Jolie surprise avec cette célèbre pièce provençale de Pagnol portée à l'écran dans les années 1930 avec l'inoubliable Raimu et Ginette Leclerc avec la chatte Pomponette... Reprise en 2012 avec Michel Galabru dans le rôle du boulanger... qui devient un classique par la présence, la force, l'intelligence de ce grand acteur, et son interprétation égale à celle de Raimu. Tous les acteurs de la pièces sont remarquables et collent à leur rôle, dont Bernadette Lafont, Titoff en curé etc. A signaler la scénographie ample et intelligente sur la scène du théâtre de Rueil-Malmaison où a été filmé cette version. 16/20 Hermès

vendredi 8 juin 2012

Nouvelles d'Athènes : Le Théâtre adossé à l'Acropole : Herode Atticus...

L'empereur Marc-Aurèle avait comme professeur de rhétorique grecque Hérode Atticus, célèbre pour sa fortune et pour avoir fait construire des thermes somptueux à Alexandrie de Troie, et le fameur théâtre en bas de l'Acropole qui porte son nom, où se jouent des pièces et des opéras de nos jours, où Maria Callas a donné plusieurs concerts. Théâtre magnifique. Cet Hérode Atticus était un descendant d'une très ancienne famille grecque de Marathon : Polycharmos. C'est ainsi que son arrière grand-père appelé Ti. Claudius Hipparchos avait été compromis dans un procès de haute trahison(de majesté- maiestate) sous le règne de l'empereur Vespasien, et tous ses biens confisqués. La famille était ruinée. Par miracle le fils d'Hipparchos , Ti. Claudis Atticus découvre dans une maison qu'il possédait encore, à Athènes, à côté du théâtre Dyonisos(qui existe toujours) un trésor. Aussitôt il en informe l'empereur Nerva. Les trésors que l'on déouvrait alors sans propriétaire étaient considérés comme appartenant à l'empereur. "J'ai trouvé dans ma maison un trésor, empereur. Que m'ordonnes-tu de faire ?" L'empereur lui répond : "Fais-en ce que tu veux.". Atticus inquiet malgré cette réponse, lui écrit à nouveau, lui disant que le trésor d'or, de bijoux, de pièces de monnaie est considérable, et fort au-dessus de ce qu'un simple particulier pouvait posséder. L'empereur Nerva lui répondit : "Hé bien, abuse de cette aubaine (fortune); ce que tu as trouvé t'appartient." D'où l'origine de la munificence d'Hérode Atticus, et de ce théâtre dont nous profitons aujourd'hui. -Tiré du Marc Aurèle de Pierre Grimal- p. 152-153 -Avis ux évergètes. Hermès

jeudi 7 juin 2012

Les Strauss-Kahn, de Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin, Editions Albin-Michel, 265 p. 2012

Nouveau livre de Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin sur les Strauss-Kahn. "Une fois ouvert, il est impossible de le refermer" dixit Sébastien Lefoll in Le Figaro. L’amour, la mort, le sexe et la fortune jouent les premiers rôles. On apprend que Pierre Sarkozy a appris à son père, en pleine nuit, l’arrestation de Dominique Strauss-Kahn à New York. Nicolas Sarkozy, qui avait dit à Dominique Strauss-Kahn lors de sa visite après sa nomination au FMI : "Ne te crash pas à New-York". Il n’a cessé de répéter à ses interlocuteurs : «... Dominique ne PEUT pas être Président ». François Hollande fut le premier à prendre ses distances avec le social-démocrate qui, d'après le livre, avait sauvé de la noyade l’un des enfants du couple Hollande-Royal, tombé dans la piscine de la propriété où il était en villégiature à La Garde-Freinet….Quant à Martine Aubry devant le super luxe de la propriété de Marrakech des Strauss-Kahn, "elle serait tombée à la renverse", et aurait dit à DSK : « Quand on est riche, il faut être généreux. Il faut que vous créiez une fondation. Absolument. Trouvez une cause, créez une fondation ». Il n'en aurait rien fait. D'après les auteurs il avait une croyance absolue en sa bonne fortune, sa baraka, et avait un sentiment d’impunité. "C’est sa chance : plutôt que de choquer, son comportement prête toujours à sourire », notent les auteurs Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin. Le livre des deux journalistes est fascinant il brosse un saisissant tableau de mœurs. Un tableau époustouflant "d’une certaine nomenklatura française, arrogante et cynique, qui n’hésite pas à recruter ses serviteurs dans les milieux le plus interlopes". Les deux journalistes font tomber les masques.Le bouquin :"Les Strauss-Kahn" dévoile l'immense duperie de la Gauche caviar, qui côtoie sa soeur, la Droite Yacht-Rolleix-Bling-bling. C'est un véritable tableau de moeurs, les soirées dans les clubs libertins. "Tout cela participe à une sorte d'ivresse, il ne prend pas de précaution" selon Ariane Chemin : "Dominique Strauss-Kahn aime flirter avec le danger, il aime ces ambiances interlopes". Raphaëlle Bacqué souligne notamment le fait que "Nicolas Sarkozy, lorsqu'il était Ministre de l'Intérieur, avait des renseignements précis sur le comportement de DSK". "Mais à l'époque il va le protéger, il demande à ce que ces notes ne soient pas rendues publiques et il va le couvrir très longtemps mais avec la certitude que Dominique Strauss-Kahn ne sera jamais un rival pour la présidentielle". (Interview sur France-Inter, le 6 juin 2012)) Les Strauss-Kahn, Albin Michel, Paris, ISBN 978-2-226-22088-2 Un livre à découvrir. Hermès

mercredi 6 juin 2012

Shakespeare, son théâtre Curtain retrouvé...

Des archéologues ont mis au jour dans la capitale britannique les vestiges d'un théâtre où la pièce "Henry V" de William Shakespeare a été jouée pour la première fois à la fin du XVIe siècle. Des vestiges du théâtre Curtain - des murs et une cour - ont été découverts à trois mètres sous terre sur un chantier immobilier dans le quartier de Shoreditch, dans l'est de Londres. Le Curtain, ouvert en 1577, était le théâtre de la compagnie Lord Chamberlain's Men avec laquelle Shakespeare a travaillé au début de sa carrière. C'était aussi le théâtre principal où étaient produites ses pièces de 1597 jusqu'à l'ouverture en 1599 du Globe Theatre à Londres. Le Curtain "est particulièrement bien préservé, bien mieux que les autres théâtres de Shakespeare", a déclaré à l'AFP une porte-parole du Museum of London. Cette découverte est "tellement importante" que les promoteurs immobiliers feront leur possible pour préserver le théâtre in situ, a-t-elle ajouté. Après le départ de la compagnie Lord Chamberlain's Men au Globe, d'autres compagnies ont continué de se produire au Curtain. On ne trouve plus de trace écrite de son existence à partir de 1622, mais les historiens estiment qu'il pourrait avoir été utilisé pendant encore une vingtaine d'années. "C'est exaltant que le Museum of London ait exhumé les fondations du théâtre Curtain, a réagi le directeur artistique de la Royal Shakespeare Company, Michael Boyd. J'ai hâte de toucher la boue et la pierre, si ce n'est le bois, et de sentir l'atmosphère de cet endroit où les premiers travaux de Shakespeare (...) ont eu un tel impact." Les propriétaires du site, Plough Yard Development, comptent repenser leur projet immobilier pour y mettre le théâtre au centre. "Même si on savait que le Curtain se trouvait dans ce quartier, sa localisation exacte restait un mystère", a réagi un porte-parole de la société. "La qualité des vestiges est remarquable, et nous sommes impatients de travailler", notamment avec le Museum of London et les experts de Shakespeare, sur un projet qui "permettra au public d'avoir accès aux vestiges du théâtre." AFP.

Ray Bradbury, l'auteur des "Chroniques Martiennes" et de "Frahenheit 451" a...

disparu ce matin, rapporte le site IO9. L'auteur américain, notamment connu pour les deux oeuvres majeures que sont "Fahrenheit 451" et "Les Chroniques martiennes", s'est éteint à Los Angeles à l'âge de 91 ans. Son livre Fahrenheit 451, qui anticipe une société totalitaire dans laquelle toute forme d'écriture est interdite, a été adapté au cinéma par François Truffaut dans un film devenu culte. Le titre correspond à la température de combustion du papier. Né en 1920 dans l'Illinois, Ray Bradbury a connu une première reconnaissance en 1950, alors qu'il écrivait de façon professionnelle depuis 1943, avec la publication des Chroniques martiennes. Il imagine alors comment pourrait se dérouler la colonisation de Mars et quels en seraient les effets pervers ou inattendus. Sur son site internet officiel, son biographe raconte que l'auteur aurait déclaré le jour de ses 80 ans : '"Ma grande joie dans la vie a été de me lever tous les matins et de me ruer sur la machine à écrire parce que de nouvelles idées m'étaient venues. Cette sensation que j'éprouve tous les jours est presque tous la même depuis que j'ai 12 ans." Hermès

mardi 5 juin 2012

"Sieste"... et "Rue de Buci" à Paris... fragments "L'Equilibre intérieur" H.Z.

L’heure de la sieste, divine. Elle dort, les yeux mi-clos, enveloppée seulement par l’atmosphère tiède de la pièce dans la pénombre. Je me glisse d’elle lentement, doucement pour ne par la réveiller, je descends, à la cuisine je sors la pastèque du frigidaire, je la découpe en larges tranches, splendeur de ces rouges éclatants que je remonte et pose devant son sommeil, la légère fraîcheur de cassate napolitaine l’éveille, elle sourit, dehors l’été avec le magnificat des cigales. * Nous rions rue de Buci. Je lui raconte la scène où Arthur Rimbaud se débarrasant par la fenêtre de la chambre de bonne, où l’a logé Banville, de ses vêtements remplis de poux, danse tout nu au-dessus d’une foule goguenarde : « Là… là ! » Je désigne une fenêtre donnant sur le marché de légumes, de fruits et les boucheries. « Il a dû leur pisser dessus ! ». Cela nous fait rire ! Je la serre vibrante dans mes bras et l’entraîne. L’amour est un don de Dieu. H.Z Fragments de "L'Equilibre intérieur"

Van Gogh, Lettres à son frère Théo, Editions Grasset, 304p. 1937, réédi.1972

Van Gogh était aussi un très grand écrivain, ces lettres écrites en français en sont la preuve. Tout au long de ses écrits se déroulent sa vie, son travail, et l'ambiance, année par année, de ce XIX°, où Victor Hugo, Ernest Renan, les Goncourt, Guizot, Thiers, mais surtout les peintres défilent... Van Gogh n'avait qu'une passion dans sa vie la Beauté, l'Art, la peinture, tout cela emmêlé au fond de lui qu'il a essayé d'extérioriser dans ses tableaux, mûrement réfléchis avec le dosage des couleurs, des réflexions, des commentaires passionnants sur les grands peintres hollandais, français, anglais etc. des siècles précédents qu'il analysait, tentaient de déchiffrer, et qu'il tentait parfois de "reproduire". Ce qui est étonnant c'est qu'il est devenu peintre au fur et à mesure qu'il prenait conscience de sa nature, en dessinant en passant sur un pont de Londres, en faisant des croquis des "Glaneuses" de Millet, en comparant les couleurs de la terre, de l'herbe, des blés à celle des vêtements des paysans, en recherchant ce que les "impressionnistes", les peintres de "Barbizon" ont mis en avant : la nature, beauté du plein-air... Ils ont sorti la peinture de l'académisme, du portrait, des couleurs sombres, pour la porter dehors, au soleil, à l'air libre. Ces lettres sont une des plus hautes manifestations de l'esprit de création, de compréhension, d'amour filial et fraternel... Van Gogh a peint environ deux mille tableaux, et n'en a vendu qu'UN SEUL : "Vigne rouge". Son frère qui s'occupait de la Galerie Goupil de Paris a tout fait pour le soutenir. Il soutint aussi Gauguin. Les lettres de Arles, de Saint-Rémy décrivent sa joie, sa passion pour le soleil de Provence qu'il découvre, la maladie qu'il surmonte pour créer, la défiance des Arlésiens, l'aide du médecin du centre psychiâtrique... Puis les lettres d'Auvers/Oise, sa rencontre avec le bon docteur Gasquet qui aime sa peinture... C'est un livre à lire pour tout amoureux de l'art, de la peinture, de la littérature. 18/20 Hermès

samedi 2 juin 2012

Les Rapaces... d'Agatha Christie dans "Le Flux et le reflux" Editions Le Masque, 254 pages 1948/1995

Agatha Christie dont les livres se sont vendus et se vendent par millions d'exemplaires à travers le monde est vraiment un très grand auteur de la taille d'un Dostoievski. Si elle a campé Hercule Poirot, Miss Marple comme des détectives extraordinaires de lucidité et d'intelligence, si elle a écrit des dizaines et des dizaines de romans policiers passionnants parfois son génie de la psychologie des personnages et des êtres réels atteint des sommets. "Le Flux et le reflux" est l'un de ses plus fameux livres dans le genre. L'analyse de la rapacité qui agite la société occidentale notamment est merveilleusement décrite. C'est une sorte de "Crime et châtiment" sans état d'âme, sans désir de contrition ou de rémission des fautes, c'est un monde en plein dans l'envie, la jalousie, la peur du lendemain, le désir de posséder un peu, beaucoup, le maximun, c'est la loi du plus fort, de la jungle sociale et où tous les coups sont permis. C'est "Maddof", Wall-Street, les parachutes dorés, le "Toujours plus", les traders, à travers un univers familial, un village, la colossale fortune d'un héritage. Agatha Christie a le sens profond de la psychologie des êtres, leur subtilité, et elle agence avec maîtrise des situations et des dialogues qui se succèdent, étonnent par leur franchise brutale. Nous sommes loin des gros effets des romans noirs ou "narratifs" contemporains américains. Chez Agatha Christie la campagne anglaise semble plus féroce derrière son côté charmant et élégant. Ce qui rend le parfum de cette oeuvre explosif. 18/20 Hermès