vendredi 30 novembre 2012

A propos de la Droite française...

La Droite est un courant d'état d'esprit, une façon de voir les choses, de vivre, une "culture"... L'UMP et le Centre sont des partis "ramassent" tout, genre "voiture-balai".La droite a besoin d'un homme providentiel, de sa "culture", de son état d'esprit, de sa volonté "inconsciente", de sa difficulté à s'exprimer vraiment, d'où son goût pour un "fédérateur" : De Gaulle, Pompidou, Giscard, Chirac...
Sarkozy qui savaient "parler", "gueuler" dans les grandes réunions, avec un côté "Bonaparte au pont d'Arcole"... pour réveiller le parti des "veaux" (dixit De Gaulle) le temps d'une élection... Après c'est l'amorphisme, la désillusion du gouvernement, si la Droite arrive au pouvoir, et la sanction si son "Leader maximo" se révèle autre que l'on croyait... Et il faut recommencer à rechercher un autre leader... C'est le rocher de Sisyphe !
Copé l'a très bien compris, et dans sa trajectoire son "J'y suis, j'y reste" est une façon très "droitière" de s'imposer... de faire ce qu'il veut.
Se rappeler qu'il y a eu les rivalités Giscard-Chaban, Chirac-Balladur, Sarkozy-Villepin... avant celle d'aujourd'hui Copé-Fillon...

Rappelons aux citoyens-électeurs ces paroles de Périclès prononcées dans son discours pour les guerriers morts pour la patrie et citées par Thucydide dans "Les Guerres du Péloponèse" :"dites-vous que la liberté se confond avec le bonheur et le courage avec la liberté'.

Armelle, Eric-Emmanuel,Christophe, Frédéric Lopez et les autres... Emission TV sur la 2

La parenthèse inattendue...
Dans le grenier d'une petite maison de campagne, au bord d'un étang, dans le froid d'un automne gris, quatre ombres se sont penchées sur leur adolescence, leur jeunesse, leur parcours. Ils bavardent, s'interrogent, "avouent"... Une comédienne, un écrivain, un chanteur et leur hôte "interrogateur". On est entre bons copains, on a pas honte de parler de soi simplement, on est chez vous, chez nous... La caméra fait office de notre présence, nous pourrions parler, interroger, mais nos mots sont devancés par ceux de Frédéric Lopez, tout en nuance, en attention, en questionnement amical. Assis en tailleur dans une pénombre propice à une confession, ils se laissent aller... Ce qu'ils disent peut être sincère, peut aussi avoir été calculé. Nous sommes dans le champ de grands professionnels de la communication. Eric-Emmanuel Schmidt parle de son nouveau roman, deux hommes s'"épousent" à travers un vrai mariage célébré dans une église, et prennent en charge l'enfant qui va naître du couple qui est devant l'autel... une fille qui héritera d'eux sans comprendre d'où vient la manne qui lui tombe du ciel une vingtaine d'années plus tard... Eric-Emmanuel, auteur du très beau "Le Visiteur", propose une formule pour le mariage "gay" dont on parle aujourd'hui... Entre deux bavardages étudiés, chacun parle de soi, de ses rencontres, de sa façon de vivre, des hasards de la réussite... Pour l'un une rencontre avec Edwige Feuillère, grande prêtresse du théâtre des années 1950, pour l'autre la découverte par un "casteur" de son jeune talent de déhancheur et de chanteur cadrant bien avec l'époque, pour Armelle, savante, perfectionniste, cuisinière émérite... la passion du théâtre, de la rigolote de service...
Une petite balade forcée sur l'étang sans pêche miraculeuse, mais froidure assurée... Petit déjeuner sur l'herbe mouillée, sous un ciel gris, et emmitouflés...
"Trois petits tours, et puis s'en vont"
Beaucoup de charme et de savoir-faire.
16/20
H.Z.

jeudi 29 novembre 2012

Une autre vie est possible, de Jean-Louis Guillebaud, essai, Edit.L'Iconoclaste, 160p. 14€ 2012

Grand reporter Jean-Louis Guillebaud de ses voyages dans les zones sensibles du globe et de ses retours en France tire un essai entre misères, guerres, souffrances indicibles et le syndrome qu'il nomme de Roissy, c'est-à-dire la sinistrose française.
Ce choc entre ces deux univers est la raison de son essai. En réfléchissant et en retrouvant des réflexions de saint Augustin (encore lui), de Montaigne, de Kant et d'autres auteurs plus contemporains, il rappelle à ses compatriotes qu'à travers les souffrances des guerres et de la misère qu'il a cotoyées, les gens gardaient au  fond d'eux-mêmes l'espérance, une espérance vibrante, alors que ses mêmes compatriotes se délectent dans la sinistrose, la râlerie, l'insatisfaction alors qu'ils ont "tout" : la paix, la tranquillité, le confort, l'abondance...  Deux mondes qui se cotoyent à quelques heures d'avion...
Il prêche pour nous dire du haut de son livre que nous assistions à l'effondrement d'un monde et à la naissance (silencieuse comme une graine qui germe sous terre), d'un nouveau monde, comme le passage du monde Antique à celui des grandes Invasions, du Moyen-Âge à la Renaissance, du monde agraire et rurale au monde industriel...
Tout cela on le savait déjà. Il le ramasse en un petit livre peut-être un peu trop professoral, mais peut-être utile.
Rappelons l'Espérance de Charles Peguy.
Rappelons que le fondement de la vie est l'Espérance.
Maintenant  pour la sinistrose française ou européenne, elle ne veut pas dire désespérance, mais réflexion profonde sur ce qui se passe dans le monde tel qu'il est, tel qu'il se développe, et si la route choisie est la bonne etc.

dites-vous que la liberté se confond avec le bonheur et le courage avec la liberté'.
 Périclès.

14/20
Hermès

mercredi 28 novembre 2012

Jean-François Copé "J'y suis, j'y reste !"

Le maréchal Mac-Mahon s'était fait une renommée en proclamant sur le champ de bataille de Crimée et à la Présidence de la République (temporaire) "J'y suis, j'y reste". Et il est resté.
Jean-François Copé a craint probablement le Référendum & un nouveau vote des militants de son parti l'UMP, et a prétexté de la publication au J.O. de la liste des députés ralliés à François Fillon comme nouveau groupe à l'Assemblée nationale, pour refuser le plan de sortie proposé par Sarkozy.
La date limite du 30 novembre pour le dépôt des listes des groupes à l'Assemblée, a joué en faveur de François Fillon. Le vote de la présidence de l'UMP ayant eu lieu à une autre date, Copé aurait peut-être gagné. Philosophe, il s'est peut-être dit: il y aura deux UMP, mais je resterai maître de l'un. "Il vaut mieux un tien que deux tu l'auras" dit le proverbe.
Hermès

mercredi 14 novembre 2012

Nouveautés.... Dernières confessions de J.L.Delarue, Le roman de Charette de Philippe de Villiers, etc.

A/"Dernières confessions" de Jean-Luc Delarue. Publication d'un entretien de plus de trois heures accordé par l'auteur le 21 mars 2011 à Marie Bernard, rédactrice en chef du magazine “Parents d’ado”.  Une enfance malheureuse, la compétition avec un frère brillant, etc. il se réfugie dans l'alcool puis la drogue. La drogue dans laquelle il s'abandonne et qui le tuera. Jean-Luc Delarue se livre sans fard. 
Un phrase très forte :" J'ai fait vraiment une grande confusion entre réussir sa vie et réussir dans la vie." 
Editions du Moment.
Dans bien des familles l'esprit de compétition entre les frères, les soeurs, sous le regard des parents, préparant à la compétition de la vie, compétition pour les examens, le baccalauréat, les grandes Ecoles, l'Université, l'ENA, les concours divers pour réussir, avoir "Une place au soleil" dans la société.
Et la catastrophe personnelle au bout très souvent ! 
B/"Le roman de Charette" de Philippe de Villiers, 480p.  Chiré Editions 480p. 22€
L'ancien ministre, créateur du célèbre "Puy du Fou" et ses spectacles somptueux et historiques, se met dans la peau de François de Charette, le héros royaliste des Guerres de Vendée de 1793. Cette guerre fut comme un premier génocide, près de 500.000 Vendéens et Bretons,dont des femmes et des enfants furent exterminés par ce que l'on a appelé les Colonnes infernales. Victor Hugo a écrit Quatre-vingt-treize, sur le même thème.
Hermès

mardi 13 novembre 2012

Un scandale ! "La Liberté guidant le peuple" d'Eugène Delacroix quitte le Louvre de Paris pour celui de Lens ! ..



    La liberté guidant le peuple - Par Eugène Delacroix - 1830

    Je vis cela comme un scandale que "La Liberté guidant le peuple" quitte Paris ! C'est le symbole même de Paris, des barricades, de la démocratie, Gavroche pistolet à la main qui franchit les obstacles pour la liberté ! Toute une page de l'histoire est là ! C'est un scandale que ce limogeage à Lens ! "Encore deux pâtés d'immeubles et je serai place Fürstenberg. J'ai rendez-vous avec ce que j'ai choisi de faire. Tous mes efforts, toutes mes espérances pour cet instant où je vais tourner la première scène de mon premier film. J'ai choisi cette petite place où j'avais surpris un écureuil grimpant aux arbres quelques années auparavant, en me disant qu'il me porterait bonheur. Là, près de l'Atelier d'un des dieux de mon adolescence, Delacroix. Je suis fasciné par le torrent romantique que j'ai découvert par la poésie. Il a brisé les barrages de mon adolescence incertaine, de mes convictions religieuses. J'étais un peu janséniste, très mystique, je me suis découvert révolutionnaire. Dans la lignée de la grande révolution de Berlioz, Delacroix, Hugo, Baudelaire, Rimbaud, Rostand, Picasso, Giacometti...J’ai rejeté le monde  « rouge », froid, glacial, désespérant de Sartre. J’ai dévoré « l’Etranger » de Camus, « l’Univers concentrationnaire » de Claude Bourdet, Victor Serge, Pasternak, Soljenitsyne, j’ai vu les atrocités communistes en Asie, et aux Actualités les crimes nazis…Je refuse viscéralement tout cela. Je ne me sens bien que dans la liberté, le romantisme de la liberté ! Sans attache, sans diktat, aérien, libre, au-delà de ce que nous sommes, avec ce que je suis. J’avance dans ces pas là vers mon film. C’est une fièvre qui m’anime. Je vis dans l’instant de la création. On me regarde, mais « on » ne sait pas ce que j’ai dans le cœur. Ils pensent que c’est l’appât du gain, de la notoriété, de la gloire qui m’anime. Ils me croient un peu fou de me lancer dans cette aventure. Ils me regardent comme un animal étrange. La création est une folie. Mais une folie sage car elle participe à la vie du monde…"

Extrait de "La vie de Milley Brose" roman de Henry Zaphiratos

lundi 12 novembre 2012

Gâteau de châtaignes... la recette.

-4 oeufs
 6 cuillerées à soupe de sucre (miel)
 6 cuillerées à soupe d'huile
 6 cuillerées de farine de châtaignes
 1 paquet de levure
 2 cuillerées à soupe d'eau de vie.

Séparer le blanc des jaunes
Ajouter le sucre ou miel et mélanger
Ajouter l'huile  et mélanger
Ajouter la farine et mélanger
Ajouter la levure et l'eau de vie

Ajouter les blancs en neige.

Four à 6... Cuisson de 20 minutes (environ)
Rajouter quelques noix avant d'enfourner.

OK.

SALON DU LIVRE DES EDITEURS INDEPENDANTS

10e Salon des éditeurs indépendants
du 16 au 18 nov. 2012 Espace des Blancs Manteaux

48 rue vieille du Temple PARIS 4e (M° Hôtel de ville)
Ce salon gratuit fait découvrir au cœur de Paris, les livres de 150 éditeurs français ou étrangers dont la production contribue activement à la bibliodiversité.
Livres pour enfants (pôle jeunesse composé de 20 maisons), livres de cuisine originaux (5 éditeurs rénovent le genre), balades touristiques littéraires...
et aussi "d'autres" LIVRES : romans, essais, poésie, théâtre, beaux livres et petits papiers pour changer, le temps d'un week-end, de la littérature industrialisée.
Le catalogue des éditeurs indépendants sera distribué gratuitement avec le programme et le plan du salon.
Conférences, lectures, rencontres, dédicaces…
les éditeurs vous invitent à échanger autour du thème 10 ans d'édition indépendante avec un grand débat samedi à 16h30.
Inauguration vendredi soir jusqu'à 22h en musique...
ENTREE LIBRE ET GRATUITE !
Plus d’info : www.lautrelivre.net

dimanche 11 novembre 2012

Littérature et interviews en fauteuils-chaises ou table ?

C'est assez intéressant de noter les différences de comportement des écrivains interviouvés suivant la façon dont on les a invités à s'asseoir... Chez François Busnel sur la Cinq, ils sont confortablement installés dans trois ou quatre gros fauteuils blancs très confortables. Ils ont l'air assoupis, prêts à la méditation ou au sommeil. Ils attendent sagement que l'interviewer leur pose des questions. Ils rêvassent pendant que leur confrère ou consoeur répond. Celui-ci sortant de sa quiétude se redresse et tente de surmonter la douceur du confort du siège. Il se fait violence pour répondre le plus intelligemment possible aux questions de François Busnel. Celui-ci les fesses sur le bord de son fauteuil, presque sur ses jambes, tente d'arracher à son interlocuteur quelque chose de vivace sur son "oeuvre". Il cite même des  passages dont ne se souvient plus l'auteur, qui se réveille brusquement pris en défaut, et répond au mieux qu'il peut. Pendant ce temps les autres auteurs guettent bien engoncés le match qui se joue... Parfois, un mot, une phrase les réveille et ils hasardent une remarque pour ne pas sembler à des potiches du moment... Leur tour de passer vient... petit sursaut... et réflexions profondes sur leur livre, puis rechute dans l'abîme de leurs pensées. 
A l'opposé, lorsque les auteurs sont sur des chaises ou des fauteuils plus secs, comme chez les anciennes émissions de Bernard Pivot, ou d'autres actuelles, ils sont sur leurs gardes et prêts à la riposte; ils ne chôment pas. Leurs réponses sont plus incisives, plus drôles, plus pertinentes... les Libraires et les lecteurs les guettent : Qui va faire assaut d'intelligence ? Lequel va intéresser les acheteurs de bouquins ? Chez Pivot c'était l'homme aux yeux bleus, Jean d'Ormesson, le pilier de l'émission sans conteste, puis les Umberto Ecco etc. Les ventes s'en ressentent le lendemain.
Après il y a plus fort, les chaises... autour d'une table... la discussion s'anime : assauts de saillies, de drôleries, de vâcheries. Là, le corps est projeté en avant, la bouche rapide, l'oeil en feu, on coupe la parole, Baffie lâche ses vannes pour exister, tout le monde se bat... sous le regard ravi du meneur de jeu qui voit l'audience monter. (VTCN).
Enfin il y a la "mise en accusation", le pilori-pub de Laurent Ruquier. Là, le fauteuil est rembouré de béton. L'auteur se remue dessus, le cul roide, pas très à l'aise sous l'avalanche de questions des journalistes-critiques. Laurent Ruquier s'amuse, suit le débat, montre le livre et parfois rectifie, annote pour bien montrer qu'il l'a lu... L'auteur sait qu'il doit être sur le qui-vive, en alerte, son adrénaline en explosion ...

Voilà, en plus d'écrire, il faut se vendre, se faire estourbir, et passer par tous les états du trac, comme un comédien sur la scène. Cela en vaut la peine pour le tiroir-caisse.
Hermès

samedi 10 novembre 2012

Terreur et angoisse provoqués par les films "Sinister" ou "Paranormal Activity 4"

Le film Sinister, tout juste sorti en salle cette semaine, a été déprogrammé dans 40 salles françaises. La raison ? Des débordements de spectateurs lors de projections de Paranormal activity 4.
Peut-être qu'ayant une grande trouille devant la force des images et de l'histoire, certains ont le réflexe de s'agiter, faire du boucan, téléphoner, même se bagarrer pour "évacuer" le stress emmagasiné. A une autre époque, avec "Amytiville" par exemple ou d'autres films de "terreur", les gens se terraient dans leurs fauteuil, fermaient les yeux... les pulsations cardiaques augmentaient... Aujourd'hui on éprouve le besoin de s'agiter, d'extérioriser pour conjurer la peur, une sorte de maso-phobie qui conduit à se mettre en situation "extrême . Les films comme "Sinister", "Paranormal activity" sont une réussite. Spilberg a co-produit la série des "Paranormal", ayant été lui-même "secoué" par la vision du premier. L'homme a besoin de ressentir la frayeur, car il cotoie le paranormal et le stress social chaque jour. C'est une sorte de "catharsis" qui lui permet d'"éponger" d'un coup, en une séance de cinéma, son trop plein d'énergie destructrice.
Hermès

mercredi 7 novembre 2012

Les fidélités successives, de Nicolas d'Estienne d'Orves, roman, Edit.Albin Michel, 712p. 2012

Il ne faut pas sortir d'une oeuvre comme "Les frères Karamazov" comme je l'ai fait, pour ouvrir ce roman de Nicolas d'Estienne d'Orves. La chute est brutale. On tombe de haut ! De la formidable machine intellectuelle et littéraire de l'oeuvre de Dostoiesvki, à un ouvrage ardu, besogneux, à travers des clichés à foison, des alignements de sentiments, des constructions artificielles, des empilements de noms connus, pour faire "réél" "époque". Le thème de la défaite de la Bataille de France, de l'Occupation, de la Collaboration, de la Résistance, des personnages troubles, qui jouent double triple jeu, des jeunes arrivistes prêts à tout, sans patriotisme, sans foi, ni loi, dépouillant, des victimes, des amours trompés etc. Tout cela on le connaît. Cela a été mille fois raconté. Alors le ressasser dans un livre de plus !!! Dans un style sans grâce... avec des personnages à tous les recoins de la France occupée : de Brinon, l"ambassadeur" bidon de Vichy à Paris, Lucien Rebatet de la revue collaborationniste "Je suis partout" et des Décombres, Jean Cocteau "sans Marais"!!!, Sacha Guitry, etc. Et le lire ? Quel intérêt ? Il faut saluer l'acharnement de l'auteur pour arriver au bout des 712 pages de son livre !
J'ai refermé. Une page noire de notre histoire.
Je préfère La Chasse à courre de Maurice Sachs... Venises de Paul Morand... des oeuvres.
10/20
Hermès

lundi 5 novembre 2012

A 15 ans qu'est-ce qu'on peut lire ?

"A 15 ans c’est con de lire Flaubert ou Zola, c’est super chiant et on referme et on soupire, et on baille et on passe à autre chose ! A 15 ans on lit des trucs qui entraînent, qui font jaillir des images, qui pétaradent, qui « vivent » quoi, qui enflamment l’imagination, à 15 ans on lit Tolkien, Alexandre Dumas, les voyages au bout du monde, la Science-fiction, les Vampires, des trucs historiques, des trucs qui secouent, et la poésie qui enflamme. A 15 ans on écrit aussi, on pond des oeuvres, on prend la pose, on s’habille à sa façon, on dandyse, on se distingue des autres, à 15 ans on s’aime dur, on aime, on vibre… Flaubert le calculateur, Stendhal et Fabrice del Dongo, Zola le sinistre, Proust c’est après, quand la porte est ouverte, qu’on peut s’embarquer vers l’inconnu, rencontrer d’autres « soi », découvrir le monde à travers les écrits d’auteurs qui vous parlent tout près du coeur… découvrir Giraudoux… Montherlant… Mauriac… les grandes épopées comme Guerre et Paix, les Boddenbrock… Dostoievski… A 15 ans faut écouter des chanteurs qui parlent votre langue,tomber sur des livres qui vous entraînent dans un nouvel univers dynamique, la guerre des mondes, des étoiles, et met le feu à l’imagination, provoque l’imagination, vous « parlent »…"
Hermès

dimanche 4 novembre 2012

La bataille d'Occident, récit de Eric Vuillard, Edit. Actes Sud - 180 p. 2012

C'est un livre qui m'a beaucoup intéressé, d'abord pour la qualité du style, puis de la pensée, puis de la période, puis de l'événement, disons les événements absurdes qui se suivent, se bousculent, des apprentis-sorciers dingues qui détenant des pouvoirs immenses pour des raisons stupides, sur des prétextes qui n'en valaient pas la peine ont déclenché une conflagation mondiale, celle de la Grande Guerre 1914/1918 qui a fait vingt millions de morts, déclenché l'épidémie de la grippe espagnole, a ouvert la voie à la Seconde Guerre mondiale, à la bombe A etc.
Eric Vuillard a le don de la synthèse, l'oeil perçant, le ton haut, l'écriture éclatante. Ils sait embrasser d'un coup d'oeil les champs de bataille, les misères des hommes, la tragédie des gens de l'exode, il rappelle que déjà dans la Guerre contre les Boers à la fin du XIX° siècle, la démocrate Angleterre avait ouvert des camps de concentration en Afrique du Sud, dans l'Etat de l'Orange, ou 47.000 Afrikanders et autochtones qui les suivaient,  y compris des femmes et des enfants moururent affamés et sans soins... Il rappelle le martyr des Arméniens de l'Empire Ottoman... Bref un livre qui est une vision apocalyptique de ce qui fut, qui exista, pas une fiction, la réalité, et une réalité douloureuse pour l'homme, une bête malade de lui-même, de ses dirigeants, princes absurdes, idéologues absurdes...
Un livre réquisitoire contre l'innommable bêtise humaine, et qui ne présage rien de bon pour notre avenir. Déjà la petite Lissie Van Zyl en squelette vivant, ptotographiée par Hawthorne à Bloemfontein préfigure les petits Arméniens massacrés, et les Anne Franck de toutes ces guerres du monde...
Une profonde méditation, comme ce livre "Faillite du christianisme ?" qui en posait la question après deux mille ans de christianisme en Occident.
18/20
Hermès

vendredi 2 novembre 2012

Sauve-toi, la vie t’appelle, mémoires de Boris Cyrulnik - éd. Odile Jacob - 2012

Boris Cyrulnik écrit comme il parle, avec douceur, lenteur. C'est un homme à l'écoute des autres. Le découvreur du principe de "résilience" pour la nature humaine, en plus que pour les métaux, raconte sa vie, la met en perspective du petit garçon de 7 ans qui perd ses parents, se sauve de la déportation des Juifs de Bordeaux en fuyant par une petite fenêtre des WC... à l'homme d'aujourd'hui, discret, profond et calme, perspective qu'il contemple sous le regard du neuro-psychiatre qu'il est. Un récit qui va et vient suivant les évènements qui se produisent et réveillent ses souvenirs, ses traumatismes.
Il explique le long silence qui a suivi la fin de la Seconde guerre mondiale, sur le sort fait aux Juifs en France. Il faudra attendre Michel Mitrani avec son film "Les Guichets du Louvre", film qui raconte un épisode de rafles à Paris, pour que l'on commence à soulever un coin du voile de l'oubli.
Un témoignage simple et direct écrit par un conteur.
14/20
Hermès

jeudi 1 novembre 2012

Emmaüs d'Alessandro Baricco, roman - Gallimard Edit. 136 p. 2012

Quatre jeunes catholiques italiens se dévouent par tradition aux pauvres et aux vieux grabataires. Ils tournent autour d'eux-mêmes, de leur famille qu'ils subissent plus qu'ils ne supportent, de l'Eglise qu'ils suivent par foi naturelle, et de leurs péchés, leur culpabilité, exacerbée par la présence, devant leurs yeux, de André(a), une jeune pute qui se donne comme on mange un sandwich... Cela tourne autour de la bonne bourgeoisie italienne, respectable et respectée, et hypocrite, sulfureuse. Une histoire entre les "Vitelloni" et "La Dolce vita", dans la pure tradition des comédies de moeurs italiennes.
Alessandro Baricco écrit bien, il regarde s'agiter ses personnages avec condescendance et un certain mépris. Des êtres bourrés de remords, agités de désirs sensuels. Il décrit au scalpel, sans fioriture, certaines scènes médicales ou de sexe, scènes"visuelles", et avec hauteur les tourments de ces jeunes"catho"
Un style.
14/20
Hermès

La nuit tombée, de Antoine Choplin, Edit. La fosse aux ours- 124p. 2012

Un court récit sur un retour clandestin de Gouri sur sa moto dans la zone sinistrée de Tchernobyl, en Ukraine. Il retrouve des copains, Véra, et la morne tristesse des gens qui ont dû fuir cette région contaminée...Il y revient de nuit, entre les gardes armés, par un chemin de forêt découvre que des gens y viennent de nuit pour récupérer ce qu'ils peuvent, cette nuit-là, un piano... Avec son copain  ils ramènent une porte...
Un récit-scénario, déjà découpé et dialogué pour un moyen-métrage...
Un certain charme mélancolique... avec un tel sujet. Nous sommes loin de l'Ukraine de Gogol, de Bounine...
14/20
Hermès