mardi 30 août 2011

A propos du "TU", du "VOUS" et du "YOU" et du "THOU" anglais

L'autre soir une amie américaine s'est penchée à mon oreille et m'a demandé pourquoi les Français avaient cette habitude aristocratique de dire "Vous", alors que les gens en anglais disaient communément "You", soit "Tu" ?

Je lui ai répondu un peu étonné que ce "Vous" n'était qu'une marque de civilité, que le "Tu" les Français ne le gardaient que pour l'intimité des rapports. C'est vrai qu'en anglais le "Tu" n'est réservé qu'à Dieu ; On lui dit "Thou" (le vieux "Tu" français du Moyen-Age).
60% de l'anglais vient du vieux français apporté par la cour de Guillaume Le Conquérant après Hasting. S'y sont mélangés des termes et expressions saxonnes et germaniques, scandinaves.

Voilà pourquoi les étrangers nous trouvent "arrogants": parce que nous mettons une pointe de civilité à les respecter avec ce "Vous" aristocratique".

Hermès

samedi 27 août 2011

Paris-Athenes, de Vassilis Alexakis, Seuil Edit. 250p. 1989

Un journaliste-écrivain gréco-français se penche sur son passé et analyse son parcours avec le talent d'un conteur à voix basse, qui chuchote plutôt à l'oreille qu'il ne parle à voix haute en soliloquant. Cela permet une petite promenade dans une lecture agréable, parfois un peu tristounette, sans éclat de style, avec un monsieur qui s'est laissé pousser la barbichette parce qu'il trouve que cela fait très "français", style Napoléon III... Nous passons de la Grèce aimée et désirée, mais que l'on a quittée pour une ville du Nord de la France, Lille, où l'a boursé l'archevéché catholique d'Athènes, dans une école catholique pleine de tristesse, et une école de journalisme où l'auteur va apprendre son métier...
Comme pour l'auteur du "Dicôlon" qui lui a été étudier en Belgique (Louvain, la catholique), le Nord est pour lui un exil sinistre. Mais il y apprendra son métier, puis "filière catholique" il commencera dans sa profession à La Croix... puis Le Monde... les journaux grecs etc.
On plonge dans un univers de culpabilité dans son déchirement entre France et Grèce, Paris et Athènes, sexe et plaisir solitaire de la masturbation, course aux femmes, des bordels aux rencontres etc.
Il y a des annotations très intéressantes sur les Parisiens, le langage parigot, la vie à Paris, froide et anonyme, celle de Grèce chaleureuse et bavardante. Sur la force attractive du français, les variantes québecoises, le grec qu'il lui faut se réapproprier etc.
Les succès des livres des auteurs qui veulent écrire en français comme Matkine avec son "Testament français", l'auteur chinois du livre sur Balzac etc. démontrent l'attraction de cette langue élégante, riche et fluide...
Un livre somme toute intéressant, intelligent, bien écrit... Mais sans souffle, sans force, comme le déversement d'une tristesse insondable, besogneuse comme les murs gris qui semblent cerner l'appartement de l'auteur à Paris.

13/20

Henry Zaphiratos

dimanche 21 août 2011

Roland Barthes et Paul Valéry... le lecteur devient auteur en lisant. Ext. de Wikipédia

"... D'autre part Barthes souligne que l'approche traditionnelle de la critique littéraire soulève un problème complexe : comment peut-on connaître précisément l'intention de l'auteur ? Sa réponse est qu'on ne le peut pas. Il donne comme exemple Sarrasine d'Honoré de Balzac, texte dans lequel un homme prend un castrat pour une femme et en tombe amoureux. Quand le personnage (Sarrasine) délire sur celle qu'il croit être l'image même de la féminité, Barthes défie les lecteurs de trouver qui parle et de quoi : Balzac ou son personnage1 ?
Autrefois, lorsqu’un auteur était « consacré », tous ses écrits devenaient automatiquement œuvre, y compris la correspondance, les brouillons, etc. Maintenant que l’auteur est mort, un écrit devient œuvre (ou « texte » dans notre cas) si son contenu est conforme à l’idée que l’on se fait de l’auteur. De nombreux exécuteurs testamentaires ont brûlé la correspondance d'écrivains célèbres, pensant qu'elles pouvaient ternir l'image du disparu. Ils l'ont fait soit de leur propre chef, soit à la demande de l'auteur2,3.
Si l'on découvrait demain un manuscrit écrit de la main de Roland Barthes (l’homme) mais ne correspondant pas au style de Barthes (l’écrivain), pourrait-il être délibérément omis de ses œuvres complètes (qui pour le coup ne le seraient plus) ? Ce n'est pas impossible. Le nom de l’auteur sert en somme de désignateur à son travail. Dire « avoir lu tout Roland Barthes » signifie avoir lu ses œuvres, et non l’homme. De même, si l'on découvrait que son texte La mort de l'auteur a été écrit de la main d’un autre, cela changerait la conception de Barthes-écrivain, mais pas de Barthes-l’homme. L’auteur est donc construit à partir de ses écrits, et non l’inverse. L’auteur n’est plus à l’origine du texte ; celui-ci provient du langage lui-même. Le « je » qui s’exprime, c'est le langage, pas l'auteur. L’énonciation est ici une fonction du langage.
Pensée cousine de celle de Paul Valéry dans Tel Quel, lorsque celui-ci y indique :
"Quand l'ouvrage a paru, son interprétation par l'auteur n'a pas plus de valeur que toute autre par qui que ce soit.
Si j'ai fait le portrait de Pierre, et si quelqu'un trouve que mon ouvrage ressemble à Jacques plus qu'à Pierre, je ne puis rien lui opposer — et son affirmation vaut la mienne.
Mon intention n'est que mon intention, et l'œuvre est l'œuvre.""

Intéressante étude in Wikipédia.

Cela rejoint la conception que Gustave Flaubert avait de l'art. L'oeuvre vit sa propre vie; elle a quitté l'auteur pour s'animer de sa propre existence dans l'âme de celui qui la reçoit.

Hermès

vendredi 19 août 2011

Edith Wharton, Tatiana de Rosnay, Anna Gavalda, Katherine Pancol... Marc Lévy...

"C'était lui maintenant qui semblait contraint et gêné; elle devinait cela en le voyant changer une fois encore de position..., et en constatant qu'il avait de la peine à articuler. Elle en eut elle-même la gorge nouée.
-Vous avez été parfaite avec moi,poursuivit-il. Ce n'est pas ma faute si vous m'avez fait sentir que vous pouviez tout comprendre... tout admettre... reconnaître qu'un homme a pu tenir bon, lutter contre quelque chose...tant qu'il en a eu la force... C'est peut-être mon unique occasion... et je ne peux pas partir sans vous en parler.
.....................................................................................
Margaret se pencha vers lui, la main sur son bras.
-Si j'ai vraiment été... si j'ai fait pour vous ne serait-ce qu'une toute petite partie de ce que vous dites...de ce que vous imaginez...ferez-vous pour moi, maintenant, une seule chose en retour?
Il s'immobilisa comme s'il craignait qu'elle retirât sa main, mais elle conserva son geste timide, simple part d'un rituel d'adieu.
-Quelle chose ? demanda-t-il à voix basse.
-De ne pas me parler ! fit-elle avec un soupir suppliant.
-Ne pas vous parler ?
-Ne rien me dire... laisser notre... notre amitié... rester ce qu'elle a été... comme un peintre, si un ami le lui demande, peut laisser sa toile...inachevée, sans doute...mais d'autant plus belle...
Il retira sa main, se ravisa, essaya de prendre de nouveau la main de Margaret, mais elle se déroba aussitôt- elle eut l'impression qu'il sursautait comme s'il avait été pris sur le fait, et saisi au collet."

Extrait de "Une affaire de charme" -"Le Prétexte" Edith Wharton 1908

J'ai mis cet extrait délicat d'un grand auteur américain du début du XX°siècle, annonçant Scott Fidzgerald, pour relier les romans écrits par des femmes de talent d'aujourd'hui, à la grande tradition des romancières des siècles passées comme Mme de La Fayette, George Sand, Colette, Simone de Beauvoir etc.

Chacun pourra y puiser ce qui lui plaira, et suivra ainsi l'évolution des moeurs, les jeux de l'amour, les rapports avec les hommes, la société etc. Le roman est une sorte de révélateur de la société du temps.

Hermès

Principales MEILLEURES EMISSIONS POLICIERES TV Soft

ONZE MEILLEURES EMISSIONS POLICIERES SOFT

1- Cordier Juge et flic avec Pierre Mondy
2- Sherlock Holmes
3- Hercule Poirot avec David Suchet
4- Commissaire Brunetti
5- Inspecteur Derrick
6- Navarro avec Roger Hanin
7- Miss Marple
8- Commissaire Dalbano
9- Commissaire Moulin avec Yves Rénier
10- Inspecteur Colombo
11- Une femme d'honneur.

Hermès

jeudi 18 août 2011

L'étrange Voyage de Monsieur Daldry, roman de Marc Lévy, Robert Lafont Edit. 2011 421p.

Un livre bien écrit, avec de magnifiques paysages, sur une idée bien fouillée, inspirée de la théorie des six degrés de séparation si chère aux sites sociaux et au monde de l'Internet. Mais un livre qui n'a pas su éviter, avec l'étude de ses personnages, le grotesque et le caricatural.
Stupide, c'est ainsi que m'est apparue l'héroïne, à la recherche de l'homme de sa vie et du bonheur, et qui se fait manipuler par celui-ci, qui ne désire d'elle que son appartement pour pouvoir mieux peindre ses tableaux sous sa verrière...
Heureusement que tout cela finira bien, sans couteau, ni tir de pistolet. Mais l'impression que je retire de ce livre, à l'issue d'une lecture aisée, est bien celle de jeunes femmes crédules, un brin nunuches, qui sont incapables d'utiliser autrement leur cervelle que dans le stupide et le frivole. Heureusement qu'il s'agit de jeunes anglaises des années 1950. Espèce apparemment inconnue des femmes actives de notre époque. Car à bien lire, on se demande si l'auteur n'a pas dégoté cette étrange histoire de quête du bonheur avec son héroïne dans un vieux film en scope. Tout semble cousu de fil blanc avec une sorte d'Audrey Hepburn amnésique qui finira dans les bras d'un William Holden détective manipulateur.
Pour 21€ c'est plus cher qu'une place de cinéma, et il faut encore se taper 421 pages!
Si l'on désire, comme Marc Levy, titiller le lectorat féminin d'aujourd'hui, il suffit de camper l'action d'un roman,dans le passé, à une époque presque inconnue, sans oublier, mais là est le talent, le zeste de modernité qui est d'avoir déniché une bonne théorie, celle des six degrés de séparation, qui a fait le buzz sur la toile.
Et y ajouter un brin de magie.

13/20

SANZA

mercredi 17 août 2011

PRODUCTEURS, CREATEURS et PREDATEURS de Jean-Louis Guigou in Le Monde du 17 août 2011.

"La révolte des abeilles contre les frelons
Analyse le 17.08.11 | 15h06

par Jean-Louis Guigou

"Dans le monde des insectes, les abeilles travaillent et produisent du miel, tandis que les frelons, grands prédateurs, leur sucent le miel et les détruisent.


En économie, depuis la nuit des temps, les hommes n'ont trouvé que deux façons d'acquérir des ressources : prendre, comme le fait le frelon, ou créer, comme le fait l'abeille. En économie, les abeilles sont celles qui produisent de la richesse et de la valeur ajoutée : agriculteurs, monde de l'industrie et des services à la production, finance dédiée à l'investissement productif. Les frelons, en revanche, sont des prédateurs. Les plus connus, ce sont les rentiers qui exploitent et spéculent sur les richesses naturelles ou qui bénéficient de monopoles par les importations, la construction, etc.

Dans les pays arabes et africains, ces prédateurs sont encore très nombreux. Mais s'ajoutent, en Occident, des prédateurs nouveaux, très virulents, qui opèrent soit dans la manipulation de l'information, soit à travers la dérégulation financière.

Au Sud, comme au Nord, les frelons prédateurs tirent leurs revenus exorbitants non pas de la production-création-innovation, mais de leur proximité avec les pouvoirs politiques, par la corruption, en prenant directement dans les caisses de l'Etat, comme de nombreux dictateurs arabes et africains.

Ainsi, la crise actuelle du groupe Murdoch en dit long sur la capture de l'Etat opérée par des groupes privés et sur le rôle décisif de l'information pour détourner les populations des enjeux réels. De même, par avidité et court-termisme, l'économie financière qui a infléchi à son avantage les règles du jeu plonge le monde occidental dans la crise, la ruine et le déclin. Dans les pays émergents prévalent les abeilles. Ce sont elles les grandes gagnantes de la mondialisation, de par leur appétit pour l'industrie, tandis que l'Occident, depuis trente ans, n'a fait qu'accumuler de la richesse virtuelle, qui peut partir en fumée en une nuit de panique boursière.

Deux exemples : pour 1 % de "banques abeilles" qui financent encore l'activité de production de richesses existent 99 % de "banques frelons" qui capturent les politiques pour déréguler la finance et nous vendre des produits dérivés inutiles - des milliards de produits toxiques - et de la spéculation instantanée. Autre exemple, "l'esprit frelon" envahit même nos grandes écoles, puisque plus de la moitié des élèves de Polytechnique se destinent aux métiers de la finance.

Partout dans le monde, les abeilles travailleuses se révoltent contre les frelons prédateurs qui les exploitent. Un lien très fort de parenté unit les "printemps arabes", les "indignés" de Madrid, les révoltés d'Athènes, les insurgés de Tel-Aviv, et même les casseurs de Londres. Tous veulent vivre de leur travail et retrouver leur dignité. Partout dans le monde, les abeilles, agriculteurs, artisans, taxis, jeunes diplômés, artistes, chefs d'entreprise, ouvriers, clercs, etc. osent affronter dans la rue le monde des frelons prédateurs : les dictateurs, le monde de la finance, les rentiers en tout genre, les privilégiés, les oisifs, tous ceux qui vivent assis devant leur "péage" ("gate keeper business") à attendre que les ressources des abonnés à tous les services possibles leur envoient le prix de leur abonnement où de l'accès au service.

En finir avec les dictateurs des pays arabes, en finir avec les politiciens grecs corrompus, en finir avec les spéculateurs immobiliers espagnols, en finir avec le gouvernement israélien, qui privilégie inutilement la guerre, en finir avec les prédateurs qui se réfugient à Wall Street et dans la City ; partout, et dans tous les pays, c'est la même lutte : contre la dictature politique, au Sud, et contre la dictature financière, au Nord.

Ce que la crise en Occident met à nu, c'est un système dévié, bâti sur le virtuel, loin des grandes innovations. Emerge un désir de nouveau modèle économique et social, avec plus de production de biens, d'ingénieurs, d'industrie, d'agriculture et de vision à long terme, plus de travail pour les jeunes et les moins jeunes. Il est encore temps pour la France et l'Europe de redresser le cap.

Il serait injuste de demander aux abeilles de travailler plus pour réparer des dégâts occasionnés par les frelons du système financier qui ont réussi à imposer le maintien du système (produits dérégulés, agences financières impériales, dettes souveraines à leur merci...) aux politiques, qui plient devant ces nouveaux monstres qu'il faut sans cesse "rassurer". Mais qui s'occupe de rassurer les chômeurs, les ouvriers, les industriels ? Une solution : traquer tous les faux métiers que les frelons ont investis, toutes les niches proches des pouvoirs politiques où ils prospèrent, et taxer tous ces acteurs improductifs. Mais aussi regrouper toutes les abeilles et rejoindre leur révolte contre les frelons."

Jean-Louis Guigou

In Le Monde du 17 août 2011

lundi 15 août 2011

Les enfants et la séparation des parents... -Extrait de "la Vie de Milley B." -roman-

LE DIVORCE-LA SEPARATION
"Le déchirement entre ses parents est une source de souffrance inouïe pour l’enfant.
C’est comme un cataclysme qui s’abat sur lui. La première et effrayante manifestation du pouvoir et de la dureté humaine. Quelque chose qui fouaille le cœur, le corps, l’esprit, qui tétanise. Entendre et voir des choses absurdes, cinglantes, impensables brisant un ordonnancement des rythmes de la vie. Parfois la déchirure est imperceptible, arrangée, les parents « s’entendent »… les enfants trinquent en silence. La chambre des parents se défait, le lit ne se creuse plus de la même façon, lorsqu’on s’en approche, en plein sommeil, de l’un ou de l’autre on ressent un vide, une absence, un abandon, quelque événement poignant qui fissure l’être de l’enfant qu’on est. Quand tout se passe bien, il y a les jours avec lui ou avec elle, et puis les jours sans les deux, et où l’on fuit chez des copains, ou dans la rue, en s’interrogeant : «Qu’est-ce qui a pu se passer ? » « Qu’est-ce que c’est ? »
Personne ne répond, parce que l’on ne le demande à personne.
Un jour il y a des commodes, des placards, des bibliothèques qui se vident, et des valises, des sacs, des cartons. La maison, l’appartement devient un désert. Celle ou celui qui reste, va, vient la cigarette à la main, le regard dur. C’est fait. Plus rien comme avant. L’enfant devient d’un coup adulte, il sait qu’il n’est là que comme un témoin impuissant.
La maison s’est écroulée.

Cela a commencé doucement, lentement..."

Extrait de "La vie de Milley B." roman de H. Zaphiratos

samedi 13 août 2011

"Un train pas comme les autres"... Mimétisme et Répétitif...

L'émission nous entraîne dans un périple en train de l'Inde du nord vers l'Inde du sud, dans la province du Kérala, ceci venant après la traversée du Viêtnam, du Sud, Saïgon, vers le nord Hanoï...
Ce qui frappe à travers ces voyages de découverte, c'est la rencontre avec les habitants, un contact chaleureux, aimable de l'excellent "reporter" de l'émission, qui sait mettre ses "rencontreurs" dans le champ de la gentillesse, l'intérêt, l'attention. A travers ces pérégrinations on est surpris par l'instinct de mimétisme, de répétitif d'un grand nombre des gens rencontrés, observés, interrogés. Mimétisme sur la valeur et les enseignements des "ancêtres" ou "parents"... ainsi ces pêcheurs du Kérala qui passent des heures et des heures dans l'eau, plongent et replongent pour attraper des poissons à la main. Quand le jeune homme leur suggère qu'il y a d'autres moyens plus efficaces et moins contraignants, ils hochent la tête de refus, et préfèrent continuer leur fastidieux labeur "hérité". "Parce que l'on fait comme çà depuis toujours". Idem pour le petit garçon au Viêtnam qui pêche un maigre poisson avec un tube rempli de farine de riz qu'il plonge dans la rivière, idem pour ces pêcheurs qui par poulies de trébuchet, tire à la main à plusieurs pour sortir une maigre pêche... Et ce laveur, ces laveurs près de Bombay qui passent des heures à frapper le linge contre une pierre, les mains enduites de soude caustique... et ces "prieurs" psalmodiant sans cesse...etc. Cela conduira à une grande échelle au taylorisme(Charlot dans "Les Temps Modernes")... mentalement cela peut déboucher sur les totalitarismes...
Le monde est vraiment très divers, l'homme un être étrange capable de tout supporter enfermé dans une routine... Cela rappelle le livre d'Etienne de La Boëtie "Discours de la Servitude Volontaire ou Contr’un".

En songeant à cela, je me suis mis à penser à notre façon de voter, elle est aussi "mimétique", chacun va suivre son "courant", et sans cesse le même rythme politique se reproduit: Gauche-Droite/Droite-Gauche. Peu de variation.
Parfois cela "explose", mais cela vient d'un très petit nombre... De gens assez fous pour se dire "Et si on faisait comme ceci, au lieu de faire comme cela ?"
Et là, je pense aux écrivains, aux penseurs, aux intellos, aux chercheurs, aux scientifiques... Encore faudrait-il qu'ils ne retombent pas dans le travers du "mimétisme" ou du "répétitif". C'est si difficile de sortir de l'"habitude", pour aller vers l'inconnu, l'incertain. Et parfois la fortune...

H.Zaphiratos

jeudi 11 août 2011

Contrôler si on a pas l'APNEE du SOMMEIL (SAS)


"Le Syndrome d’Apnées du Sommeil (SAS) est une maladie respiratoire qui a des conséquences graves sur la santé. A chaque apnée, votre cœur et votre cerveau subissent un stress. Nuit après nuit votre sommeil est perturbé, votre qualité de sommeil est altérée.

QU'EST CE QUE LE SYNDROME D'APNÉES OBSTRUCTIVES DU SOMMEIL (SAOS)?
Pendant le sommeil, la personne souffrant de SAOS subit un rétrécissement de son pharynx lié à un relâchement musculaire. Cela entraîne une circulation de l'air plus difficile et un ronflement à cause des vibrations de l’air. Si les voies aériennes se ferment complètement, la personne s'arrête temporairement de respirer : elle fait une apnée obstructive.

Un tel événement peut durer 10 secondes ou plus. Il peut être fréquent et se produire jusqu'à plusieurs centaines de fois par nuit. Le sommeil est perturbé sans que le sujet en ait forcément conscience (éveils brefs après chaque apnée)."

Danger pour le coeur.

Voir le Site sur Internet :

Le site a pour vocation de vous faire connaître et reconnaître le Syndrome d’Apnées du Sommeil.

Hermès


mercredi 10 août 2011

Les Français... François I°... Chambord... Fontainebleau... Le Canada...

Stéphane Bern nous a présenté une très belle émission sur François I° (1515-Marignan), et l'émergence de la France moderne, qui se lancera dans quelques décennies plus tard dans les terribles Guerres de Religion.

Ces Guerres de Religion trouvent leur source dans la découverte de l'imprimerie par Gutenberg qui mettra la Bible entre les mains de tous. Cette Bible et surtout l'Ancien Testament avec les récits des étonnantes moeurs bibliques n'étant connue que de quelques clercs pendant tout le Moyen-Âge... seules étaient connues et révérées pendant ces siècles le Nouveau Testament avec son fondement religieux, moral et politique.

Arrive l'éblouissante Renaissance dans l'Italie. La France de Louis XII, puis du premier Valois, François I°, cousin du précédent, et c'est la transformation quasi total de la France.

La France a toujours eu des hommes-charnière, François I° fut l'un de ceux-là. Un homme qui se trouve de plain pied avec cette nouvelle époque, ce nouveau monde de la pensée, de la culture, de l'embellissement, de l'amour etc. Un monde nouveau. Et le roi voit grand, large, immense : Chambord, Fontainebleau, Blois etc. la Loire...
Des chasses grandioses, des réceptions somptueuses et politiques comme le Camp du Drap d'Or pour recevoir son cousin Henry VIII... des créations intellectuelles comme celle du Collège de France(pour concurrencer la Rhétorique de la Sorbonne) qui existe toujours, des hautes protections pour des poètes, des écrivains comme Rabelais, et une sorte de couronnement de son règne : l'Edit de Villers-Cotteret, acte de naissance pour les actes légaux et administratifs du français, comme langue. C'est alors l'apparition des premières règles grammaticales...

Jusqu'à cet édit, seul le latin était la langue officielle, mais Chrestien de Troyes pour "Les Chevaliers de la Table Ronde" en outre, écrivait en français, tout comme François Villon, et bien d'autres etc.

A tout ce lancement de la France dans une nouvelle façon de vivre, François I° joint la découverte et le début du peuplement du Canada par Jacques Cartier (Québec et Acadie futurs).

Même sa capture à Pavie, sa détention à Madrid, sa libération n'entameront son dynamisme, sa volonté de vivre, de côtoyer son peuple, de montrer l'avenir.

Quel plus bel hommage un tel roi pouvait-il rendre à l'homme qui incarna si bien la Renaissance : Léonard de Vinci, en l'appelant "Padre", et en lui donnant un petit-chef d'oeuvre de manoir : Le Clos-Lucé, à deux pas de son château d'Amboise...

Stéphane Bern en a brossé un très beau portrait dans son émission, en s'aidant des oeuvres de grands historiens et des admirateurs du roi comme Jack Lang(pour une fois sobre), et Gonzague Saint-Bris (avec sa fratrie, propriétaires actuels du Clos-Lucé).

C'est pour cette vision d'un monde qu'aujourd'hui les Français attendent...

16/20

Henry Zaphiratos

lundi 8 août 2011

ALBERT CAMUS aurait été tué par le KGB... ? AFP. in Le Figaro du 9 août 2011...

Selon les affirmations d'un universitaire italien, accueillies avec scepticisme par les experts, l'accident de la route dans lequel l'écrivain français Albert Camus a trouvé la mort en 1960, à l'âge de 46 ans, aurait été provoqué par des agents du KGB. Giovanni Catelli, un spécialiste de l'Europe de l'Est, dont la théorie a été exposée dans les colonnes du quotidien italien Il Corriere della Sera, a découvert cette version des faits dans le journal posthume du poète tchèque Jan Zabrana, intitulé "Toute la vie".

Selon Catelli, dans l'édition originale en tchèque de ce journal figure un passage non traduit dans l'édition italienne où Zabrana fait état d'une rencontre avec un Russe proche du KGB et la raconte ainsi: "J'ai entendu une chose très étrange d'un homme qui sait beaucoup de choses, et qui dispose de sources pour les connaître", commence-t-il. "Il affirme que l'accident de la route dans lequel est mort Camus en 1960 a été arrangé par l'espionnage soviétique. Ils ont endommagé un pneu de la voiture(Facel Vega)grâce à un outil qui lors d'une pointe de vitesse a tailladé ou crevé le pneu", poursuit-il.

"L'ordre pour cette action a été donné personnellement par le ministre (soviétique des Affaires étrangères Dmitri) Chepilov, comme 'récompense' pour l'article publié sur "Franc-Tireurs" en mars 1957 dans lequel Camus, à propos des événements en Hongrie, a attaqué ce ministre, le nommant de façon explicite...", ajoute-t-il.

"Cette théorie ne peut pas être vérifiée"

Aussi séduisante soit-elle, cette théorie aux ingrédients dignes d'un James Bond ne convainc pas le philosophe français Michel Onfray, qui doit publier une biographie de l'auteur en janvier. "Je ne ne crois pas cela plausible, le KGB avait les moyens d'en finir autrement avec Albert Camus", a-t-il confié. Surtout, "ce jour là, Camus devait en fait rentrer par le train. Il avait même son billet, et c'est au dernier moment qu'il a décidé de rentrer avec Michel Gallimard (neveu de l'éditeur Gaston). D'ailleurs, la voiture était celle de Gallimard", a-t-il souligné, notant également que la Facel Vegua était une voiture qui "ne tenait pas la route". "Que les Soviétiques aient eu envie d'en finir avec lui (Camus), c'est sûr, mais pas comme ça", a-t-il souligné.

Vojtech Ripka, de l'Institut pour l'étude des régimes totalitaires de Prague, est lui aussi très circonspect: cette théorie "ne peut pas bien sûr être vérifiée (...) Toutes les choses intéressantes que le StB (la police secrète communiste tchèque) a trouvées et que les Soviétiques voulaient sont allées directement là-bas (à Moscou). Les Russes ne vous laisseront pas mettre votre nez la-dedans", a-t-il expliqué.

Le mystère, si mystère il y a, risque donc de planer encore longtemps sur la mort du plus jeune Nobel de l'Histoire (obtenu à 44 ans en 1957). L'écrivain est mort à bord d'une Facel Vega qui roulait à toute allure en direction de Paris. Le véhicule avait fini contre un arbre à 24 km de Sens, mettant fin à la carrière fulgurante de l'auteur de "La peste" et de "La Chute". Ecrivain engagé, il avait protesté contre la répression sanglante des révoltes de Berlin-Est (juin 1953) et contre l'expansionnisme communiste à Budapest (septembre 1956).

(AFP)

Hermès

La Crise en Grèce : Extrait du poème de Constantin Cavafis, in Le Monde du 9 août 2011

Ce que ressentent un bon nombre de Grecs aujourd'hui a été décrit avec une précision prophétique par le plus grand poète grec moderne, Constantin Cavafy (1863-1933), dans un poème intitulé(1928) :

Dans une grande colonie grecque, 200 av. J.-C.(Alexandrie)

"Il est peut-être temps, comme bien des gens le pensent,
De faire venir un Contrôleur pour restructurer l'Etat.
Pourtant l'inconvénient et la difficulté
Avec ces Contrôleurs, c'est qu'ils font
Des histoires à n'en plus finir
Avec n'importe quoi. (...)
Ils s'enquièrent
Du plus infime détail et passent tout au peigne fin
Et aussitôt se mettent en tête des réformes radicales
En réclamant qu'elles soient appliquées sans délai.
En plus ils ont tendance à imposer des sacrifices."

Traduction de Dominique Grandmont, collection Poésie/Gallimard.
Extrait.

Fantômes d'hiver, de Kate Mosse, roman, JC.Lattès Editions, 264p. 2010

Sur une route de l'Ariège dans l'hiver 1928, un jeune anglais perd le contrôle de sa petite décapotable, qui tombe dans un ravin. Il réussit à s'extirper et à atteindre un petit village de montagne perdu, Néans, inventé de toutes pièces par l'auteure, et y rencontre, après quelques péripéties une jeune femme ravissante Fabrissa, est reçu dans l'Ostal(nom pour hôtellerie) où de fantomatiques chevaliers viennent combattre... On a compris, nous sommes dans le monde du quasi surnaturel des âmes errantes. Celles-ci, comme dans la religion viêtnamienne, n'ayant pas de sépulture décente, errent, et de temps en temps se manifestent à des âmes sensibles, comme celle du héros de ce roman : Freddie, un jeune homme qui ne cesse d'être tourmenté par la perte de son frère aîné, mort sur le front des Flandres, lors d'une charge courageuse de son régiment...

Derrière toute cette histoire, le massacre des derniers Cathares au XIV° siècle, après les bûchers de Montségur, les exactions de Simon de Montfort, dans cette Croisade contre les Albigeois menée par la Papauté et le roi de France.

Le roman est bien écrit, parfois un peu traînant en longueur. Les scènes de voiture dans les cols montagneux font penser à celles de "La Conjuration des Anges" qui se passent dans les Cévennes, où des Templiers chevauchent et attaquent une voiture...

Le livre a un certain charme.

Il y a quelques illustrations de Brian Gallagher.

A noter dans les Remerciements à la fin de l'ouvrage, la liste impressionnante des noms depuis l'agent Mark Lucas, les membres de la Société Orion, jusqu'à l'amie Mari Pulley, y compris le mari et les enfants de l'auteure...

Titre anglais "The Winter Ghosts"

Une jolie pensée : Extrait :" Ce sont ceux que nous choisissons d'aimer et ceux qui nous aiment qui font ce que nous sommes." P.250

13/20

Hermès

vendredi 5 août 2011

Première ligne, de Jean-Marie Laclavetine, roman, Gallimard 244p.

C'est un pensum de 244pages insipides. L'auteur, lecteur chez Gallimard, a voulu dauber sur les "écriveurs" dont la passion est d'écrire, et qui inondent les maisons d'édition de leurs "oeuvres". Furieux de jeter au panier des centaines et des centaines de textes, il s'est vengé en "écrivant" ce plat poulet, bourré de tout et de n'importe quoi avec l'"histoire" d'un éditeur en colère (Edition Fulmen), Cyril Cordouan qui finira par être tué par l'un des auteurs refusés, après avoir tenté de dissuader d'autres d'arrêter leur hémorragie d'écriture...
On peut éviter de perdre son fric et son temps à lire ce truc confus, sans humour, tiré à hue et à dia, d'une vulgarité à toute épreuve.
Le livre du mépris.
A noter que ce livre a reçu le "Prix Goncourt des Lycéens" à sa sortie.
Avec ce genre de bouquin on comprend que les jeunes lecteurs préfèrent les BD.


2/20

Hermès

654 nouveaux romans pour l'Automne 2011 annonce Livre-hebdo

Malheureusement l'actualité internationale et nationale est tellement forte en nouvelles tragiques délayées heure par heure, minute par minute que nous n'avons pas le coeur à lire pour nous distraire et chasser ces pesantes pensées de notre cerveau ! Les évènements d'Oslo avec la bombe et la tuerie effroyable, le krach des économies mondiales, l'impuissance des gouvernements, la guerre et l'enlisement en Libye, en Afghanistan, la guerre civile en Syrie, au Yémen, en Somalie, la famine de la Corne de l'Afrique avec plus de 29.000 enfants morts suivant l'USAID...
Et il faut en outre reprendre des forces avant l'hiver, se détendre dans la nature, mer, soleil, montagne, voyages,...amour... Il faut vivre quoi, tout simplement, alors la littérature, les livres, s'ils ne nous accompagnent pas, les oublier c'est mieux pour regarder la vie en face. Surtout, si tout à coup un évènement impromptu et douloureux surgit... Garder toute la poésie de soi...

Hermès