lundi 30 septembre 2013

Crise de la littérature en France...

La politique de nivellement de la classe littéraire en France menée par les groupements syndicaux de l'enseignement public depuis cinquante ans ont porté leurs fruits amers. Lorsqu'on se penche sur le grand champs littéraire de ces quarante dernières années, on aperçoit qu'aucun grand nom ne se détache franchement de la masse courante des écrivains, des auteurs. Les noms prestigieux de Marcel Proust, Jean Giraudoux, André Malraux, François Mauriac, Paul Claudel, Jean Anouilh, Jean Cocteau, Colette, Louise de Villemorin, Jean-Paul Sartre, Albert Camus, Raymond Gary, Albert Cohen etc. font partie des générations qui se sont éteintes dans les années 1970. Depuis, à part Marguerite Duras qui a pu surnager à cause des protections qu'elle a eues en tant que membre du parti communiste et socialiste, il n'y a pas grand nombre, sinon rien. Les écrivains édités de ces quarante dernières années, sont ceux qui ont accepté le jeu de l'écriture blanche, de raconteur d'histoire sans faire trop d'effet. Tout style personnel et original étant banni par les éditeurs, les professeurs de la rue d'Ulm, comme étant "réactionnaire" et "bourgeois", donc d'une classe qui se transmettait le savoir bien écrire, bien parler, l'individualisme en un mot. Tout ceci a été banni du champs littéraire. Puis, sont venus les enfants de ces professeurs-éducateurs, et les femmes écrivains, et ce qui était une mode, une structure s'est durci, et nous ne trouvons aujourd'hui que de pâles écrivains, sans nerf, sans style, noyant leur impuissance dans des histoires de couple, de cul,( sans avoir le génie d'un Apollinaire), histoires de trentenaires, de quarantenaires etc.
Les traductions de romans étrangers suivent le même cours. traductions difficiles mais courantes, banales. Le tout est de rabaisser le niveau de l'art littéraire et le mettre au niveau des élèves de 6°. Ce qui a été parfaitement réussi. On voit aujourd'hui des "écrivains" se ravaler à l'écriture journalistique de peur d'être refusés par des éditeurs calibrés, sourcilleux de plaire au Conseil National du Livre, aux acheteurs profs des bibliothèques nationales et municipales, des hôpitaux etc.
Ce qui est le plus tragique, c'est que des écrivains pour complaire à leurs directeurs éditoriaux pratiquent l'auto-censure, et gomment dans leurs écrits, leur propre personnalité.
De l'idéologie meurtrière en littérature !
Consternant constat d'une littérature à vau-l'eau. encadrée, surveillée par des "critiques idéologues" ou des lecteurs-éditoriaux ou dans des revues comme Tel Quel, Les Innrockuptibles, le Magazine Littéraire... D'autres restent dans l'expectative de rentabilité comme Lire, la NRF...
Hermès

dimanche 29 septembre 2013

Les Couplets de Claire Castillon - Nouvelles - Grasset Editeur - 204p. 2013

Un désastre !
On tente de lire une, puis deux, puis trois, puis quatre nouvelles, etc.  Un ennui profond, une lassitude nous saisit. Vraiment l'auteur, l'éditeur prennent les lecteurs pour des c.  ou des ânes, ou des tarés. Ils leur servent un brouet indigeste au lieu d'un festin.
A des années-lumière de la littérature.
De l'argent jeté par les fenêtres.
0/20
Hermès

samedi 28 septembre 2013

Les Perroquets de la Place d'Arezzo de Eric-Emmanuel Schmitt , Albin-Michel Edit. 730p. 2013, 34€

C'est un gros navet que ce gros roman !
L'auteur voulant rivaliser avec les auteurs de romans d'inspiration "Socio-érotico-porno" a accouché de perroquets verts-porno. C'est-à-dire rien, zéro.
Autour d'une place, celle d'Arezzo, des immeubles "opulents", dans ceux-ci des couples qui baisent, s'enc. se sucent, s'enchaînent, un Commissaire européen de Bruxelles s'enfourne des cons, se fait sucer la bitte comme Clinton à la Maison Blanche, fonce dans des partouzes pour se calmer, une concierge à moitié cinglée, des amoureux du style homo, hétéro, maso; un père de famille respectable que son fils découvre déguisé en vieille bonne femme, et ça... détruit sa famille... bref une galerie fastidieuse de niaiseries de clichés sociaux, érotomaniaques.
Pour ménager le suspens, tout ce petit monde reçoit, (en fin de chapitre pour faire un effet théâtral) une petite lettre glissée on ne sait comment avec ces mots :"Ce mot simplement pour te signaler que je t'aime. Signé : tu sais qui."... puis au milieu du bouquin un autre mot : "Rendez-vous ce soir jeudi, 23 heures, aire de la Vistule, à côté du bâtiment de haute tension, sous l'antenne. Tu seras nue sous ton vison. Signé : tu ne sais pas qui."  ou "J'ai envie de coucher avec toi. Signé :" tu sais qui."
Rendez-vous pièges pour ceux qui sont curieux, rencontres insolites mais téléguidées...
Extrait : "Entre elles, l'orgasme ne constituait plus le but. S'enfermer dans la chambre pâle aux voilages pudiques, y passer de longues heures, enlacées, nues,  douces, détendues; protégées, loin des maris, des enfants ou des obligations sociales, leur offrait une escale inattendue, secrète et merveilleuse." page 305
Extrait : "Finis-moi, murmura-t-il.
Alors Meg se mit à quatre pattes et permit à son seigneur et maître d'arriver à la jouissance".
C'est-à-dire qu'elle a pris la position de la Levrette..
Culs, bigamie, triolits, sodomisme etc. Autant de couples autant de dé-couples, de sur-couples etc. Fastidieux !
Ils se disent tous qu'ils s'aiment sans savoir ce qu'est l'amour.
Eric-Emmanuel Schmitt court sur l'air du temps, sur la mode porno, sur le succès de 50 Nuances de Grey.ou sur la vie des Trentenaires/Quarantenaires urbains comme Anna Gavalda etc.
Mais le talent fait défaut. Un bouquin de sexe sans sexe, sans l'âme profonde de la sexualité, sans amour. Un lourd pensum.
Un style de garçon-boucher.
8/20
Hermès


vendredi 27 septembre 2013

Très bel entretien d'Anna Gavalda dans la revue LIRE

Anna Gavalda se livre dans cet entretien très important sur sa position sur la littérature, l'importance du style : "Avec des mots de tout le monde, écrire comme personne." cite-t-elle de Colette. Comme des notes de musique un vrai compositeur tire d'admirables sons...
Un texte à lire pour tout écrivain, intellectuel. Il va à contre courant de la conception du style "écriture blanche", neutre, journalistique, fade... De la difficulté de lire des livres traduits, où la saveur de la langue originale est diluée, escamotée, et a disparu...
EXTRAITS :
"La richesse intérieure,on n'a jamais fait mieux et on ne fera jamais mieux."
"...ce qui et difficile c'est de balancer de la nourriture pour l'âme sans en avoir l'air."
" Tout n'est que rythme. Intelligence, humour et rythme."
"...la littérature est intraduisible."
"Pourquoi, quand on feuillette un livre plutôt qu'un autre, soudain on entend une voix ?"
"...je prends un livre, je l'ouvre à n'importe quelle page et je dois entendre une voix. Tout de suite. Une voix. Sinon je le referme direct."
"Vous voyez, j'ai beaucoup de mal avec les points de suspension... J'en use et j'en abuse. C'est pour ça que Camille Cazaubon et Lucia Di Bisceglie qui fabriquent mes livres au Dilettante, un éternel motif de moquerie à mon égard et de discussion et de correction à n'en plus finir."
"Donc, oui, beaucoup de solitude."
"...je pense qu'on a raison d'envier les artistes... ils ont de la chance."
Fin des extraits.

Henry Zaphiratos

DE LA LUMIERE A L'OUBLI... de Michel Drucker - Robert Laffont Edit. 2013

a cour et les favori
Un titre qui se veut philosophique. La notoriété, le pouvoir passent.... tombent dans le silence, puis l'oubli. Des hommes célèbres dans leur temps, il ne reste rien, peut-être le souvenir, peut-être un livre, des images...Michel Drucker  le pense, le dit. Il en a tellement vu... Et il n'a pas sa langue dans sa poche. Les hommes mis au pouvoir par les électeurs deviennent des potentats qui se croient tout permis, et devant qui les organismes publics, dont la Télé, tremblent, et exécutent les "souhaits" qui sont des ordres. Et l'on arrive à des situations dignes d'Ubu-Roi, des républiques bananières. Pour garder leur poste, leur retraite dorée, les chefs des Chaînes (ou Presse) courbent l'échine et exécutent. Puis le potentat renvoyé, on attend avec la tremblote l'élection de son remplaçant, nouveau Manitou "Louis-Quatorzième", sans le génie artistique de celui-ci.. 
Extraits du livre :
«Si Sevran a très bien évolué à la télévision dans les années Mitterrand, il n'a probablement rien eu à demander. C'est la cour, souvent, qui s'empresse de faire plaisir à un favori. Tous les patrons sont aux petits soins avec ceux qui ont l'oreille du roi - pas seulement à la télévision... Aux yeux du landerneau des décideurs, savoir que vous dînez régulièrement avec «Dieu» suffit pour que pas mal de choses aillent de soi. Vous êtes en cour, vous êtes quelqu'un. Vos projets ne sont pas des ordres, mais pas loin.»
Réseau et presse
«À partir du réseau politique, on accède aussi au pouvoir de la presse. À la table du prince viennent manger les propriétaires et les patrons de journaux, leurs éditorialistes en vogue.
Jacques Martin: la plus terrible des colères
«Jacques Martin, côté coulisses, était fameux pour ses colères. La plus terrible étant celle que lui inspirera Nicolas Sarkzoy qui, après l'avoir marié (il était à l'époque maire de Neuilly) finira par partir avec son épouse, Cécilia».
Notoriété 
«À la télé, le trou noir est à la mesure de la surexposition. Notre notoriété bizarre brûle davantage que les autres parce que notre image entre chez les gens par la petite lucarne, au quotidien... Cette présence paraît un pouvoir mais elle est sans fond, sans oeuvre. Juste son image...»
Narcisse
«Je me suis aperçu que sous un grand journaliste d'antenne sommeillait souvent un comédien. Un refoulé narcissique et artistique, soucieux du désir de plaire. L'exposition peut donner envie de l'exhibition.»
Zitrone et PPDA
«Zitrone et Poivre ont un point commun: tous les deux étaient persuadés d'être maîtres de leur destin, tous les deux ont oublié que le patron reste l'actionnaire - public ou privé.»
Cuire un oeuf
«Cinquante ans plus tard, je ne sais rien faire d'autre qu'être dans la lumière. Je ne sais même pas me faire cuire un oeuf coque ou dévisser une charnière...»
Téléréalité toxique
«Même la téléréalité ou les Star Academy pleines d'ultraviolets aussi toxiques qu'éphémères, usinant des fantômes à la pelle, ont lancé des vrais chanteurs.»
Snipers imités
«Les snipers, moi aussi j'en ai fait mon miel, leur laissant faire le boulot qu'on n'ose et qu'on ne sait pas faire soi-même. C'est la valeur d'une Bruno Masure, Philippe Geluck, Gérard Miller, Jean-Pierre Coffe ou Pierre Bénichou. Tous les animateurs de talk ont imité la formule...».
Partir
«Je partirai probablement deux fois: de l'écran d'abord et de ma vie ensuite, comme tous mes collègues... Paradoxalement, j'y pense davantage encore en vacances qu' à Paris, à cause des grandes journées plus libres... Je sais déjà ce dont je rêve en guise d'adieu. Partir à la fin d'une bonne émission, pas au début ou en plein milieu - j'ai trop le goût du travail bien fait. Pas sur scène non plus, je ne suis pas Dalida. J'aimerais que ce soit dans la loge, quand on est content, vidé, que les machinos roule les câbles et que l'invité sourit...»
Extraits publiés dans Le Figaro


Nouveautés... Livres d'octobre 2013...

-Légendes et chansons de gestes canaques de Louise Michel  Edit. Grains de sable
-La confrérie des chasseurs de livres de Raphaël Jerusalmy Edit.Actes Sud
-Comme les amours, de Javier Marias  Edit.Gallimard
-Le Colosse de Maroussi de Henry Miller Edit. Buchet-Chatel  - Chef-d'oeuvre-
-A l'Est d'Eden de John Steinbeck  -Chef d'oeuvre-
-Billie, de Anna Gavalda Edit. Le Dilettante
-New-York-sur-mer de Jean-Marie Delthil Edit Publibook
-La Fin de l'homme rouge  de Sveltlana  Alexievicth Edit.Actes Sud
-Pulphead de John Jeremiah Sullivan Edit. Calmann-Lévy
-Recettes de ma vigne  de Catherine Bernard et Anne-Sophie Thérond Edit. Le Rouergue
-Tel-Aviv suspects de Liad Shoham, Edit. Les Escales  
-L'Effet papillon de Btissam Ammari  Edit.Edilivre
-Conversations intimes partagées de Tatie Nilda  Edit.Edilivre
-Un été à Saint-Rémy-de-Provence de Marie Wills  Edit.Monpetitéditeur
-Au-delà des apparences de J.C. Lanoizelez Edit.Monpetitéditeur
-Dictionnaire du vocabulaire savant de la langue française de Martin Moreau Edit.Publibook
-De la lumière à l'oubli, de Michel Drucker Edit. Robert Laffont
Hermès

mardi 24 septembre 2013

Le danseur russe de Monte-Carlo, de Abilio Estévez, Grasset Edit. 268p. 2012, 18€

Pas de "danseur russe", pas de "Monte-Carlo", un titre trompeur, aguicheur pour leurrer. Astuce d'auteur, d'éditeur. Roman fourre-tout, mais le mot roman est fait pour cela : fourrer dans les pages tout ce qu'un écrivain veut dire, ou tout ce qu'il s'arrache de la cervelle pour tenter d'intéresser un lecteur, un éditeur...
Ici, pas lourd.
Un prof de la soixantaine, un cubain, d'une famille naguère aisée, instruite "éduquée" à la castillane, pommé dans le Cuba du sinistre Fidel Castro... de la "Révolution" du XIX° siècle d'Espagnols-Cubains, contre les Espagnols d'Espagne, avec un José Corti, issu de la classe des intellectuels Cubains, diplômé en Espagne, une "Révolution", en réalité gagnée par les Etats-Unis en 1898, qui prennent à l'Espagne : Cuba, Porto-Rico, les Philippines, Guam, Hawaï. Suite de cette guerre dont le Washington Post avait écrit à la veille de la guerre dans un éditorial : « Nous sommes confrontés à un étrange destin. Le goût de l’empire règne sur chacun de nous comme le goût du sang règne dans la jungle»
Un prof de la soixantaine, donc, Constantino Augusto de Moreas a osé suggérer dans le paradis de Castro, que peut-être le poète-révolutionnaire José Marti était homosexuel, et pour cette raison est déchu de son poste de prof et envoyé aux travaux forcés pour casser de la canne à sucre afin de fabriquer "L'Homme Nouveau" cher aux communistes... Style la fameuse "Révolution Culturelle" de Mao-Tsé-Tung, qui envoya des millions d'intellos dans les labours, et fracassa une belle partie du patrimoine artistique de la Chine millénaire...  OK. Notre prof réussi à se faire porter pâle, a la chance d'aller en Espagne, invité par une université... et se fait la belle. Il erre dans les rues de Barcelone... revit son histoire, en serrant précieusement un petit bouquin de son adolescence, enfoui dans sa poche : des extraits des Mémoires d'outre-tombe" de Chateaubriand, surtout du chapitre 10 "Fantômes d'amour" de toutes ces femmes qu'il imaginait.
A travers cette errance, l'homme vieilli, brisé, croise ses souvenirs, ses réminiscences, chants, danses, films, musique, opéras, symphonies... Tout le tissu de sa vie d'amoureux de littérature et d'art.
Plus castillan que cubain.
12/20
Hermès

lundi 23 septembre 2013

Nouveauté : Un thé à Istanbul, de Sébastien de Courtois Edit. Le Passeur - Essai.

Une balade autour du Bosphore et du Proche-Orient par un écrivain fasciné par le monde des chrétiens d'Orient.
Une découverte.
Hermès

samedi 21 septembre 2013

Nouveauté : Dictionnaire amoureux de Marcel Proust, de J.P. et Raphaël Enthoven, Plon/Grasset Edit. 2013

Un dictionnaire qui tente de traquer à travers les noms, les anecdotes, la vie amoureuse de Proust. Albertine/Alfred, le baron Charlus/Lyautey etc. Cela intéressera ceux qui aiment fouiner dans la vie des auteurs, ceux qui préfèrent leur parcours à leur oeuvre, ceux qui désirent décrypter ce qui se cache derrière les mots, les noms etc.
Les Universités, les universitaires pour leur thèse.
Personnellement je préfère, l'oeuvre, le style, la respiration littéraire de Proust, à ce dictionnaire peut-être éclairant, mais somme toute ennuyeux, bavard, et le contraste est saisissant entre le style des auteurs et celui de l'auteur de A la recherche du temps perdu. Une distance sidérale les sépare.
L'écrivain transcende la réalité, comme l'abeille du pollen, fait du miel, de la gelée royale. Parfois le geste aussi transcende, comme celui de Proust mourant demandant que l'on envoie une gerbe de fleurs à Léon Daudet... le seul critique qui l'avait défendu, révélé, et qui lui avait fait obtenir le Prix Goncourt, pour le remercier une nouvelle fois dans son adieu.
Suprême élégance...
Hermès 

L'écrivain de la famille, roman de Grégoire Delacourt, JC.Lattès Edit. 264p. 17€30 2012

Un livre que l'on a hâte de refermer tant il n'y a RIEN. Des vies d'ectoplasmes suivant les rythmes et les paroles des chansons à la mode de 1970 aux années 1990... Une famille de la petite bourgeoisie commerçante qui se déchire, entre un père qui tient un magasin, une mère qui fume clope sur clope, fantasque, un enfant handicapé, son frère, le narrateur, à qui toute la famille voue une admiration parce qu'il compose un poème, jeune, et écrit, et à qui est dévolu le soin d'écrire ce qui s'est passé pendant ces trente années... D'un collège de prêtres à une vie de nabab de la publicité avec son cortège d'"aventures" de réussites, de culs, de ruptures, de recollages ... tout cela rythmé pour faire "date" sur des succès des chansons, des 33 puis des 45tours, des CD, avec le papa affublé d'un titre de "Dumbo" quasi méprisant parce qu'il atteint de surdité etc.
Un livre qui se lit avec intérêt jusqu'à la 155° page, car on attend, on patiente... En vain... Après... redites... l'auteur se gratte, nous aussi.
Mais un livre de Rien... sans profondeur, sans puissance. Un survol de destinées sans éclats, avec un regard assez froid sur les siens, sur les autres, sur une époque de Sheilalisation, de Chosalisation de la vie, etc. Rien de neuf, si ce n'est que quelques pages sur la pub... L'auteur est publicitaire.
10/20
Hermès

vendredi 20 septembre 2013

La jeune femme au soleil...


La jeune femme au soleil. Peinture - Cyril T. Zaphiratos 1985

jeudi 19 septembre 2013

Octobre : La Grande Bataille des Prix littéraires est engagée...

Tous les éditeurs sont sur le pont ! Les états-majors fourbissent leurs arguments, leurs offres, les attachées de Presse sont sous pression, la pub tout azimut est lancée. les Libraires qui ont "lu" les pré-tirages qu'on a bien voulu leur envoyer crient au "miracle" littéraire pour recommander tel ou tel livre, tel ou tel roman.
le Goncourt, le Femina, l'Interallié, le Prix de Flore, le Grand Prix de l'Académie française, les prix X...Y...Z.. pour faire acheter tel ou tel livre... même des Prix Bidons s'il le faut. Les critiques de Lire devenus membres de Jury vont favoriser leurs copains etc. Allez... allez... au travail pour le succès ! Pour le tiroir caisse
A chacun de ceux qui sont "poussés" par leurs éditeurs, la chance... les gros tirages !
Pour les autres... le silence ou le miracle.
Bonne chance aux auteurs !
Hermès

mercredi 18 septembre 2013

Les exploits d'un jeune Don Juan, de Guillaume Apollinaire, JJ.Pauvert Edit/Gallimard 2004, 110p. - genre Porno-cochon.

Guillaume Apollinaire, le poète d'Alcools, Calligrammes, La Chanson du mal-aimé, l'amant de Marie Laurencin, a écrit deux romans porno-érotiques "Les onze mille verges" et celui-ci : "Les exploits d'un jeune Don Juan", où il décrit avec élégance et précision les mouvements de la sexualité  qui agitent un jeune garçon, puis un jeune homme.
"... (à sa tante Marguerite)..." pourquoi ne laves-tu plus tout entier ton Roger ?"
Elle rougit beaucoup, et me dit d'une voix mal assurée :" mais je t'ai lavé tout entier !
-Allons donc, ma petite tante, lave aussi ma quéquette.
-Fi ! le vilain garçon ! Tu peux bien la laver toi-même.
-Non, ma tante, je t'en prie lave-la toi-même. Je ne sais pas le faire comme toi.
-Oh ! le polisson ! dit ma tante en souriant et reprenant l'éponge,  elle lava soigneusement mon vit et mes couilles.
-Viens, ma petite tante, dis-je, laisse-moi t'embrasser pour la peine que tu as été si gentille.
Et je l'embrassai sur sa jolie bouche, rouge comme une cerise et ouverte sur de belles dents saines et appétissantes."...
Extrait : Les exploits d'un jeune Don Juan, page 22.

Roman que je ne connaissais pas. Alors, là, très fort, totalement « osé », et très bien, très libre, écrit par un grand auteur avec un naturel surprenant pour l’époque (1903). Cela fait plaisir de voir la puissance de la littérature qui englobe tout l’univers humain, et la force épique de l’écrivain qui fait fi de toutes les barrières, et passe par-dessus tous les conformismes.
Une sorte de roman à la Maupassant-porno-cochon.
18/20

Dans le genre, on annonce la parution prochaine de "Nos Amours, Poésies érotiques et Libertines" de H. de Lasalle...
que je ne 
Hermès

mardi 17 septembre 2013

Nouveautés Octobre 2013 ... Romans

-CANADA de Richard Ford, Edit. de l'Olivier
-Happé par Sempé de Christophe Carlier, Serge Safran Edit. 80p. 7€
-Le Vieux Journal de Lee Seung-U, traduit du coréen - Serge Safran Edit. 240p. 19,50€
Hermès

dimanche 15 septembre 2013

Le Club des Incorrigibles Optimistes de Jean-Michel Guenassia, roman, Albin-Michel, 756p. 23,90€

Une compilation des événements d'octobre 1950 à avril 1980, à Paris, à travers la vie d'une famille de la bourgeoisie commerçante et catholique, divisée en son sein par un mariage préfigurant la lutte des classes, entre un père "employé" et une mère héritière, un magasin en plein boom, des enfants : les uns, désirés, les autres croyant que non. Le fils Michel, élève d'Henri-IV, anti-maman, un frère, Franck, révolutionnaire qui rejoint le FLN, son amoureuse délaissée qui ne sait pas si elle continue une thèse pour être peinarde-enseignante, ou Psycho, c'est-à-dire, l'"aventure", et entre temps fait du jogging et nettoie son appartement.... Un Club de joueurs, le Balto, où se réunissent des arrivants de l'Est avec leurs histoires politiques, Hongrie, Grèce, URSS etc.
Une sorte de Meltingpot, de fourre-tout, écrit sans grâce, sans nerf, sans vie. Des personnages falots, suintant la jalousie, l'étroitesse d'esprit...
Les histoires s'enchaînent, les personnages paraissent, bavardent, puis repartent etc. Succession de lieux communs, de stéréotypes, de formules toutes faites.
Pas folichon.... Endormant tant cela est cousu de fils blancs.
Un travail de compilation avec des personnages stéréotypés.
8/20
Hermès

mardi 10 septembre 2013

Sibérie ma chérie, de Sylvain Tesson,Thomas Goisque, Bertrand de Miollis, Gallimard- avec des illustrations-photos

Les Français ont toujours dormi près du coeur des Russes. Il y a une affinité insaisissable entre ces ceux peuples l'un de l'extrême Ouest, et l'autre de l'extrême Est du même continent de l'Eurasie. Les Russes sont un peu chez eux en France, comme un Français est un peu chez lui à Moscou ou Saint-Petersbourg ou Irkoustk, sur la Volga ou près du fleur Amour. Cela tient de toute l'âme russe révélée par la formidable littérature russe de Gogol, Lermontov, Pouchkine, Tolstoï, Dostoievski, Solenidjine... et le goût incomparable des Russes pour la littérature française, les mots français, la vie française... C'est pourquoi Gérard Depardieu a été accueilli à bras ouverts à Moscou, comme Petitpas, comme Lucien Guitry, comme des milliers d'autres... Nous nous souvenons du colonel Chabert revenu des combats de la retraite de Russie... Aussi nous ne sommes pas étonnés du joli cri d'amour que pousse aujourd'hui Sylvain Tesson pour la Sibérie, la cabane au bord du lac Baïkal dans ce petit livre illustré de photos de Thomas Goisque, et d'aquarelles de Bertrand de Miollis. En lisant et en regardant ces illustrations on ne peut s'empêcher de revoir les magnifiques scènes de cortèges dans un océan de neige du film "Le Fils de Tarass Boulba" , celles de la fin du film "Anna Karénine"  avec la locomotive qui surgit de la nuit, des plans des films de S.M.Ensenstein, de songer aux personnages de Gogol etc.
16/20
Hermès

dimanche 8 septembre 2013

ONPC, Ouverture en fanfare !

L'émission de Laurent Ruquier a démarré sur des chapeaux de roue hier au soir. Avec un Luchini débridé, un ministre ex-trostkyste-mélanchonite, aujourd'hui dans ses petits souliers de ministre avec le Parlement, de François Hollande, Yann Moix, le romancier aux 1.150 pages qu'on ne lira pas, vu le poids du livre, ZAZ, en primo tournées de promo pour son dernier album au clip ravageur, une Natacha Poloni, ravissante parisienne, comblée par la naissance de son fils, etc.
Cela décoiffait. Chacun de ses arguments, pour ou contre les frappes en Syrie, que faire ? Peu de prises de position tranchées... Nous sommes sur un service public de télé et nous avons une carrière à protéger, alors pas trop en faire, pas trop dire, pas trop exagérer... Le clivage Droite-Gauche a disparu dans le patchwork de paroles, de rires ... Luchini et ses incontournables : La Fontaine, Une Vie de Flaubert, Philipp Murray, et Zeller, la pièce de Zeller qu'il interprète, en continuité, pas en reprise SVP.
Une soirée agréable, mal commencée par le tunnel des flops de Laurent Ruquier, et qui a explosé avec le fatigant et torrentueux Luchini...  Il devrait de temps en temps mesurer sa TA...
Hermès

samedi 7 septembre 2013

La servante du Seigneur, de Jean-Louis Tournier, Stock, 160p. 14€ REGLEMENT DE COMPTE A O.K.- PAPA

Règlement de compte à OK-Papa. Ainsi l'auteur, ancien humoriste, ami de Pierre Desproges, acteur, romancier Prix Femina, aurait-il pu intituler son livre. Mais le sujet ne prêtait pas à l'humour. Un homme se bat contre le destin, son destin, et il a eu besoin de crier. Comme il est acteur, auteur, qu'il a une caisse de résonance, que sont les médias, toute prête à l'accueillir, il clame, il se dépouille, il se jette dans un cri qui veut ressembler au CRI de Munch, et que par vagues successives celui-ci frappe l'oreille de sa fille. Elle l'a entendue, elle lui a répondu dans les quelques pages insérées dans le livre, qui devient un livre à deux voix.
C'est un problème éternel que celui du père et de sa fille... Tôt ou tard il se pose. C'est souvent un problème d'un amour incompris par l'un comme par l'autre. Cela plonge dans les profondeurs mouvantes de la vie, dans le monde des regards, des sous-entendus, des soupirs, de l'âme blessée. Cela naît à l'aurore de la vie, déjà dans le sentiment d'exclusivité, de la jalousie d'avec la mère. La petite fille grandit avec ce sentiment d'étrangeté en elle, le père ne le sait pas, ne s'en doute même pas, seule la maman le sent, le soupçonne... Puis quand c'est l'adolescence, c'est la crise, la révolte devant le couple des parents, la jalousie s'exacerbe. Le père ne soupçonne toujours pas, ou fait joue à celui qui l'ignore... C'est la période des sorties,  des boîtes, de "La Grande Frime", de "La Gifle"..., des copines, des copains.
Peut-être que Jean-Louis Tournier, comme beaucoup de père, n'a pas vu tout cela. Ce cheminement intérieur, et même s'ils ont travaillé ensemble, même si elle était "gaie" etc. cachait-elle au fond d'elle-même une blessure saignante.
Peut-être qu'en rencontrant la foi, d'un seul coup, s'est-elle débarrassée d'une douleur prenante et inconsciente, qu'elle cachait ?
Le père, l'auteur, s'est retrouvé soudain seul.
Une solitude qu'il n'a pas supportée. Le questionnement est venu. Le cri est sorti. Une ironie blessante. Sur la place publique.
Sa fille lui a répondu.
Il n'a rien compris.
Il devrait relire "Electre" de Sophocle - (414 av.JC), et éventuellement l'"Electre" de Giraudoux ; mieux écrits que son lamento.
Un court livre de 160p. Un brûlot familial que l'éditeur lance dans l'océan des nouveaux livres, en souhaitant qu'il fasse des remous.
Hermès

vendredi 6 septembre 2013

FERMINA MARQUEZ de Valery Larbaud, Gallimard-Folio, 156 p.

Un beau roman sur l'adolescence, la jeunesse, avec une étude psychologique très fine. Des personnages très intéressants : la jeune Fermina partagée entre le mysticisme et l'appel de l'amour, le jeune Joanny Léniot, type de jeune intellectuel plongé dans des rêves de gloire, les jeunes Sud-Américains que des parents fortunés envoient à Paris parfaire leurs études, apprendre le français... Tout le milieu d'un collège strict, conservateur, d'où s'échappent la nuit, en faisant le mur, Santos Iturria et son copain Demoisel, pour faire la fête dans les quartiers chauds de Paris, décrit par l'auteur, qui revit sa jeunesse de lycéen.
15/20
Hermès

jeudi 5 septembre 2013

Rentrée de La Grande Librairie de François Busnel... SINISTRE

Ce soir rentrée de La Grande librairie, Grand'messe de la littérature que voudrait faire son mentor François Busnel. Disons que ce soir ce n'était pas très réussi. Amélie Nothomb comme les marronniers revient tous les septembre de la rentrée, elle était là avec son histoire japonaise, narrant que la nostalgie au Japon était heureuse et non cafardeuse comme en Occident. Son livre a ses fanas, et il se vendra à coups de centaines de milliers d'exemplaires. Bon pour son éditeur Albin Michel, qui présentait un autre de ses poulains : Pierre Lemaître pour son "Aurevoir là-haut", sombre histoire se passant dans le juste après-guerre 14/18, et qui semble d'après ce qu'il en dit, sinistre. puis "Lady Hunt" une histoire de revenants dans des lieux hantés que doit vendre une responsable d'agence immobilière...
Bref des histoires pas folichonnes.
L'intermède librairie avec la séquence sur La Boîte à livres de Tours était trop courte.
J'ai préféré zapper.
Hermès

Sobheya, Princesse de Cordoue de Bernard Domeyne, Edit.Publibook, 418p. 24€

Un roman à la Christian Jacq sur le royaume des Omeyyades de Cordoue en 940. Aurore, petite fille basque est enlevée lors d'une razzia au cours d'une incursion armée que font les Sarrasins du sud de l'Espagne en remontant vers le Nord, traversant des principautés chrétiennes. Vendue, elle atterrit dans le harem du Calife de Cordoue. A travers le déroulement de sa vie, c'est toute la conception de la vie dans ce royaume construit comme d'autres royaumes arabes, sur la conquête, qui partie de l'Arabie et du Yémen a détruit l'Afrique du nord greco-romaine (Egypte-Libye) le royaume Vandale de l'actuel Algérie-Tunisie-Maroc, puis a conquis l'Espagne et est remontée jusqu'à Poitiers, où, en 732, Charles Martel et les Francs l'ont stoppée.
Pendant plusieurs siècles invasions, razzias, pillages vont continuer, du Nord par les Vikings sur leurs Drakkars, du sud de l'Espagne, à partir des royaumes maures, dont celui de Cordoue. Esclaves, or, commerce avec l'Est de la Méditerranée, c'est à dire du Califat de Bagdad, de l'Empire Byzantin de Constantinople, de l'Arabie, toutes les richesses de l'Inde et de la Chine, de l'Asie, épices, soieries, agrumes, transitent par les marchands des principautés arabes qui s'étaient substituées à l'Empire romain.
Cordoue devient un royaume florissant où tout converge, où des lettrés cachent et sauvent des textes de l'Antiquité, où on les étudient, et on les "transmet" à l'Occident, comme celui-ci en reçoit de l'Empire Byzantin, quand ils ne sont pas détruits par des moines incultes et bornés, où les Arabes adoptent les bains romains (les thermes), les mosaïques, les arts...
Le roman de Bernard Domeyne est une longue réflexion, une longue comparaison, une confrontation entre différentes religions comme le bouddhisme, le brahmanisme, le christianisme, le judaïsme et l'islam. Sur une conception de la vie construite sur la domination du plus fort, la soumission des faibles, le système de guerre de razzia, de rapts, de pillage venant du fond des âges, et qu'a pratiqué Rome dans son expansion, avant de se construire un système législatif comme le Code Justinien... Nous sommes loin de la démocratie grecque de Démosthène et de Périclès...
Le roman se déroule avec intelligence et vivacité, et la dernière partie, après la mort du calife al-Hakam, époux et maître de Aurore-Sobheya, est centrée sur le "fléau de Dieu" El-Mansour...
Un livre très intéressant, bien écrit. Un livre de réflexion et d'érudition d'un univers qui a laissé de somptueux vestiges à Cordoue, Grenade etc. que les rois catholiques après la "Reconquista", ont su conserver, et que nous pouvons visiter aujourd'hui.
Le livre Bernard Domeyne est une introduction à ces visites.
15/20
Hermès

lundi 2 septembre 2013

Sarkozy-Kadhafi, Histoire secrète d'une trahison, de Catherine Graciet - Le Seuil Edit.

Les Editions du Seuil annoncent un premier tirage de 35.000 exemplaires de ce livre explosif qui raconte les rapports entre Sarkozy et Kadhafi, et le financement de la campagne présidentielle de 2007...
A suivre.

BOIRE AU CHANT DE L'OISEAU...


           BOIRE AU CHANT DE L’OISEAU



                             Les premières étoiles palpitent
                             Le vieux fourbu voit la ville cardinale
                             Scintiller de ses mille feux,
                             La nuit mourante
                             Et l’espoir renaissant
                             Battre au creux de ses tempes.

                             Jeunesse, jeunesse perdue, retrouvée
                             En cette heure incertaine
                             Où le Temps, divine fraîcheur !
                             Remonte son cours
                             Vers la trompeuse clarté
                             De sa première aurore.

                             Les vaisseaux des mers du Sud
                             Croisent la Grande Ourse
                             Et les battements de la vie
                             Aux bords des rives Alexandrines
                             Réveillent des sables d’or.

                              Boire au chant de l’oiseau
                              La première gorgée de la vie
                              La première liqueur
                              Le premier vin

                              Et danser !

de POESIES de Henry Zaphiratos

dimanche 1 septembre 2013

MIGONDO,et Le FEU SACRE, L'Afrique et l'Asie aimées, de Pierre-Henri Chanjou, 375p. dont 65p. de photos couleur, PH.Chanjou Edit. 30€

Un livre intéressant et qui est une approche amoureuse de l'Afrique, et de l'Asie des Hauts-plateaux.
Un extrait sur le Tigre :
"L'année du Tigre ne reviendra que dans 12 ans selon le zodiaque asiatique. Ni meilleure, ni pire qu'une autre, elle requiert de la prudence et en vérité le Ciel ne manque Ujamais de mettre les hommes en garde. Pour le reste il est évident que tout dépend de la sagesse et de l'intelligence, dont nous sommes dotés.
Ainsi cette nuit tous les devins, chacun en sa pagode , seront attentifs aux moindres signes pour capter et traduire les oracles en termes savants et ambigus. En belles lettres mandarines. Monseigneur le Tigre pour sa part, le plus grand, le plus fort de tous, celui des  hauts-plateaux Moïs, était lui aussi à l'écoute de la nuit. Il leva sa tête puissante vers la lune qui montait au zénith, vêtue ce soir de couleur orange, cerclée d'anneaux qui annonçaient la pluie. Il se leva et, sortant de l'ombre du banlang, se mit à feuler, puis à rugir comme dans l'attente d'une réponse. Sa tigresse l'entend du fond de sa tanière, les flancs déjà lourds de ses petits qui ne tarderaient plus à venir. Elle entendit leur père feuler encore une fois, rauque, à peine audible, mêlé au vent qui le portait au lieu. La tigresse se garda  bien de répondre tant pour le moment, et avant que ses petits ,e soient grands,elle redouterait pour eux la dent peu paternelle. Le grand Cliou, à l'approche des marécages, s'arrêta un moment, écoutant dans le silence les bruits colportés par la nuit. C'est alors qu'ayant perçu  la marche des cerfs dans l'eau peu profonde, il se mit à émettre quelques appels, imitant la biche amoureuse... "Pep"... repris par plusieurs femelles de la harde. Le grand sambar répondit enfin, en un brame profond. Et c'est à ce jeu cruel, qu'ayant bien situé sa proie, Seigneur Tigre, fignolant l'ultime approche à contre vent, telle une ombre au contact, ramassant son long corps tout en souplesse, il se détendit sans aucun élan, en un bond sans appel, sur l'échine du grand cerf d'Aristote lui brisant aussitôt les vertèbres cervicales, d'un seul coup de ses terribles mâchoires. Tandis que là-bas, aux confins des hauts-plateaux Moïs, le jour inondait la plaine de ses premières lueurs, sur un peuple en liesse. c'était le Têt !"
Le Feu sacré
Vert ne répond plus
Migondo 
Passion et servitudes de la profession de Guide de Chasse, Protecteur des Espèces animales sauvages.
Livres disponibles : P-H.Chanjou, 2 rue Marat, 34410, Sérignan.