jeudi 31 octobre 2013

Prix Apollinaire de Poésie à Frédéric-Jacques Temple 92 ans

Poète à découvrir  avec ces principaux textes :
-Poèmes de guerre 1996
-Profond  Pays- L'Obsidiane Edit. 2011
-Beaucoup de jours, Faux journal Actes-Sud Edit.
-Anthologie personnelle - Actes Sud Edit. 1989
Hermès

Les Petits Blancs, de Aymeric Patricot, Editions Plein Jour, Essai

Essai sur la transformation profonde de la France, et de la naissance d'une classe sociale défavorisée, en but aux difficultés de vivre dans un monde qui se modifie à la vitesse grand V, avec la crise économique, la gestion politique ne favorisant que les grands groupes industriels, favorisant les "pauvres" venus de l'étranger par commisération, mais excluant de cette commisération cette classe qui se transforme d'après l'auteur, en classe de "Petits Blancs". Dans son film "Les Orgueilleux", dont les personnages principaux étaient Gérard Philip et Michèle Morgan, Yves Allégret, décrit cette classe sociale d'Européens paumés dans un pays étranger, (le Mexique dans le film) et qui s'adonnent à la boisson et au désespoir.
Aujourd'hui, l'auteur voit toute une classe sociale, dans son propre pays, "paumée", perdue devant les transformations qu'elle subit, et des millions de gens qui se trouvent réduits au chômage, à la précarité, à la désespérance, parfois à la colère et à la haine... Il cite des jeunes, des moins jeunes comme Estelle, Agnès, Laurent, Damien... L'un dit en traversant les beaux quartiers de Paris : " Je suis terne, ma vie ne me plaît pas." L'auteur parle de "Blancs déchus, figés dans leur archaïsme", d'"animalisation" de cette partie de la population; population abandonnée par la Gauche et les pouvoirs publics. 
Aymeric Patricot cite le magazine de gauche "GLOBE" qui en 1985 écrivait : " Tout ce qui est terroir, béret, bourrée,binious, bref "franchouillard" ou cocardier nous est étranger". Il ajoute cette phrase de Jean-Luc Mélanchon du Parti de gauche :"Je ne peux pas survivre quand il n'y a que des blonds aux yeux bleus. C'est au-delà de mes forces."
Il ne resterait, pour ceux qui sont forts, que l'issue de l'exil, de l'expatriation... ou de la Révolte.
Hermès

L'Oeuf d'Einstein de Romain Puértolas, Publibook Editions

Romain Puértolas dont le roman "L'Extraordinaire Voyage du fakir qui était coincé dans une armoire Ikéa" qui franchit les 100.000 exemplaires de ventes et est le grand succès de librairie actuellement, avait publié juste avant "L'Oeuf d'Einstein" chez Publibook. Sur Internet une critique élogieuse de ce livre loufoque qui est situé entre La Conjuration des imbéciles et Le Dîner de cons. 

L'Extraordinaire Voyage du fakir... va être porté à l'écran. Et les droits ont été vendus dans de nombreux pays, dont l'Espagne.
"Dans le roman, le fakir, dissimulé dans la malle Vuitton de "Sophie Morceaux", écrit sur sa chemise, faute de papier.Ce roman est "un conte humaniste. Cela peut faire rigoler mais je crois à l'amour entre les peuples et tout ça, que les hommes sont meilleurs qu'ils ne paraissent". Car le fakir devient un homme meilleur au contact des clandestins et grâce à Marie Rivière, rencontrée à la cafétéria d'Ikea. "Un peu naïf et utopiste, mais ça fait du bien", reconnaît l'auteur.. 
"Le charme de l'imprévu est l'attrait du roman"
Hermès


mardi 29 octobre 2013

Proust-Maupassant... Coïncidence ? :

Marcel Proust note que dans La Comédie Humaine de Balzac, le jeune Rastignac ( A nous deux, Paris !) épouse la fille de sa maîtresse, Delphine de Nucingen...
Or dans Bel-Ami, de Guy de Maupassant, Forestier, qui a aussi "réussi" à Paris, épouse la fille de sa maîtresse, Mme Walter...

Similitude d'attitude et de scénario à noter.
Hermès

LIVRES A SIGNALER...

-Adieu mon livre, roman de ÔE Kenzaburô, Prix Nobel, Editions Philippe Picquier
-Les Herbes de l'Eternité, soixante estampes de Sekka. Editions Philippe Picquier
-Amères Vacances, roman de Frédéric Pichon. -Antilles-
-Etham a disparu, roman de Frédéric Pichon - Antilles-
-Passant l'Eté, roman de Jean-Baptiste Pédini - Cheynes Editions
Hermès

lundi 28 octobre 2013

"J'appelle cela la Tristesse d'Olympio de l'Homosexualité" écrit Marcel Proust...

Des rapports entre Vautrin-Rastignac-Lucien de Rubempré, Marcel Proust écrit :
… chaque mot, chaque geste, a ainsi  des dessous dont Balzac n’avertit pas le lecteur et qui sont  d’une profondeur admirable. Ils relèvent d’une psychologie si spéciale, et qui, sauf par Balzac, n’a jamais été faite par personne, qu’il est assez délicat de les indiquer. Mais tout, depuis la manière dont Vautrin arrête sur la route Lucien qu’il ne connaît pas et dont le physique seul a donc pu l’intéresser, jusqu’à ces gestes involontaires par lesquels il lui prend le bras, ne trahit-il pas le sens très différent et très précis des théories de domination, d’alliance à deux dans la vie, etc., dont le faux chanoine (Vautrin) colore aux yeux de Lucien, et peut-être aux siens mêmes, une pensée inavouée… Mais le plus beau sans conteste est le passage où les deux voyageurs passent devant les ruines du château de Rastignac. J’appelle cela la Tristesse d’Olympio de l’Homosexualité : Il voulait tout revoir, l’étang près de la source. On sait que Vautrin, à la pension Vauquer, dans Le Père Goriot, a formé sur Rastignac, et inutilement, le même dessein de domination qu’il a maintenant sur Lucien de Rubempré. Il a échoué, mais Rastignac n’en a pas moins été fort mêlé à sa vie ; Vautrin a fait assassiner le fils Taillefer pour lui faire épouser Victorine. Plus tard quand Rastignac sera hostile à Lucien de Rubempré, Vautrin, masqué, lui rappellera certaines choses de la Pension Vauquer, et le contraindra à protéger Lucien, et même après la mort de Lucien, Rastignac souvent fera appeler Vautrin dans une rue obscure. »  Page  212/213 –folio-essais. Contre Sainte-Beuve.

Hermès

dimanche 27 octobre 2013

L'Extraordinaire Voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea, de Romain Puértolas, Le Dilettante, 256 p., 19 €

"Le charme de l'imprévu fait l'attrait du roman." Sainte-Beuve.

L'auteur, Romain Puértolas, a écrit huit romans, 7 de ceux-ci ont été refusés par tous les éditeurs, français et espagnols. Celui-ci, envoyé par la poste, a été tout de suite retenu par Dominique Gaultier, patron de Le Dilettante, l'éditeur d'Anna Gavalda, qui surfe sur le succès.
L'Extraordinaire Voyage... a déjà été vendu à Cent mille exemplaires.
L'auteur, ancien professeur, est aujourd'hui lieutenant de Police à la Police des Frontières, et un fou de littérature.
S'étonnant que tous ceux qui avaient lu son livre riaient, il a déclaré dans une interview au Figaro :
«Je n'ai pas du tout rigolé en l'écrivant et j'étais perplexe lorsque tout le monde m'a dit que c'était un livre très drôle. Tant mieux, mais ce n'était pas le but recherché. Je suppose que c'est un roman différent de ce que font les écrivains français habituellement.»
Le livre fantaisiste trimbale son fakir au milieu des clandestins tout autour de l'Europe et de la Méditerranée. Un sujet qu'il connaît bien. «Une grande partie de mon travail consiste à traquer les passeurs qui arnaquent ces pauvres gens et qui, parfois, organisent des réseaux de prostitution avec les clandestins qu'ils ont abusés. Mais je n'ai pas voulu faire passer de message, ni de critique sur l'immigration illégale. J'ai simplement tenté de montrer que les clandestins sont des hommes comme les autres. Ils sont juste nés du mauvais côté de la Méditerranée. Si j'étais né au Soudan, peut-être serais-je aujourd'hui en train de me faire arrêter par la police à Calais. Qui sait?»
En attendant, Ikea n'a rien dit.
Hermès

samedi 26 octobre 2013

Albert Camus - Etude dans la revue LIRE de novembre 2013 - L'Anti-Proust -

22 pages très intéressantes sur Albert Camus dans ce numéro de LIRE. Son parcours d'enfant pauvre de Mondovi, en Algérie, de membre du football club universitaire d'Alger, de sa vocation littéraire jusqu'au Prix Nobel de littérature, qu'il estimait devoir revenir à son mentor, André Malraux, sa vie chez Gallimard pendant l'Occupation, entre Jean Paulhan, Drieu La Rochelle, Louis Guilloux, ses amitiés, "Combat" et son travail de romancier, qui deviendra célèbre, 7 millions de livres vendus d'après le rapport de son éditeur.
Jean Montenot fait une excellente analyse de ses thèmes.
Un homme qui cherchait, se cherchait.
"la vérité mystérieuse, fuyante, toujours à conquérir;"
"la liberté dure à vivre autant qu'exaltante."
"L'art est le contraire du silence, il est l'une des marques de cette complicité qui nous lie aux hommes dans notre lutte commune."
"Notre seule justification, s'il en est une, est de parler, dans la mesure de nos moyens, pour ceux qui ne peuvent le faire."
Ses oeuvres principales : L'Etranger, La Peste, Les Justes, la  Chute, Caligula, Lettres à un ami allemand, et son dernier texte inachevé : Le Premier Homme, dans lequel il recherche le retour au paradis enfui de son enfance, de sa jeunesse, l'"éternité dans l'instant du bonheur"....
Oeuvres à relire pour savoir si elles ne sont pas trop d'une époque, celle de la guerre, de l'Occupation, d'une atmosphère lourde entre les régimes totalitaires comme le fascisme, le nazisme, le communisme, d'un Paris qui vit au ralenti sous l'Occupation allemande, avec la censure, mais où l'on joue des pièces théâtre, où l'on se fréquente, où on s'écrit entre l'Algérie et la France, où la Résistance se réunit au dernier étage de chez Gallimard, chez Camus, et où, aux autres étages, et dans le comité de lecture, se trouvent des adeptes du fascisme comme Drieu la Rochelle et bien d'autres...  Après la guerre, la lutte entre Albert Camus, anti-communiste,"seul", témoigne sa fille Catherine, dans son interview avec François Busnel, face à Sartre, Jeanson, aux Temps Modernes, crypto-communistes, à André Breton, le pape du Suréalisme etc. Relire son oeuvre  qui pose d'emblée des problèmes métaphysiques, plonge ses racines dans l'inconscient, soulève le voile de la culpabilité, des "autres", de l'absurde... Comment ne pas trouver absurde, difficile, extraordinaire, Contre-nature, cette vie dans la ruche de l'immeuble Gallimard, rue Sébastien-Bottin, à deux pas de la Seine, dans un Paris de l'Occupation, en pleines années de guerre, d'esprits, d'actions antagonistes qui se fréquentent, se côtoient, "travaillent" ensemble, et qui sont pour les uns pour Vichy, la Collaboration, et de l'autre pour la Résistance ? L'un écrivant dans Je suis Partout, l'hebdo collaborationniste, et l'autre dans Combat ?
Epoque terrible et déchirante qui fera naître l'Absurdie des oeuvres de Cioran, d'Eugène Ionesco, d'Arthur Adamov...
Les critiques ont remarqué le style dépouillé, froid, de Camus. Une "pellicule cinématographique", qui "enregistre" dans le genre du style d'Ernest Hemingway : sujet-verbe-complément. Style "journalistique" des téléscripteurs, que l'on surnommera l'écriture "blanche".
Une littérature "cérébrale", dont il manque une dimension essentielle de l'être humain : l'amour. Il est très loin, ce qui a fait son originalité de la littérature ambiante, même engagée comme celle de Malraux ou de Sartre. Camus est à l'opposé de Marcel Proust.  Deux arts différents, deux visions du monde, différentes.
Chez Camus, c'est l'esprit de révolte de l'homme contre lui-même, et contre une époque en proie à des idéologies meurtrières, et plongée dans une guerre mondiale effroyable.
17/20
Hermès

vendredi 25 octobre 2013

Récréation - de Frédéric Mitterrand, Journal tenu de l'ex-ministre de la culture de Nicolas Sarkozy, Robert Laffont 752 pages


Ce "Journal" d'un ex-ministre de la Culture reçu fraîchement par la critique, donne une image balzacienne et tragique d'un homme qui semble seul et fait tout pour exister sous les feux des médias. Pourtant le titre veut dire que Frédéric Mitterrand, Frédo comme on l'appelle familièrement, s'est bien amusé à ce poste prestigieux où il a pu à loisir observer les gens et les budgets.
Jean d'Ormesson s'est fendu d'une lettre mi-figue, mi-raisin, par politesse (?) ou pour donner "le coup de pied de l'âne", ou pour adoucir le choc des critiques prévisibles ?
A noter pour Nicolas Sarkozy, ce que le critique de l'Express cite en extrait  de ce livre :
"12 janvier 2011, en plein "printemps arabe": "A tout prendre, on peut préférer un dictateur corrompu mais solide et moderne à des illuminés islamistes." dixit Sarkozy ! rapporte Mitterrand-le-Jeune. C'est terrifiant ! Voilà un Sarko pleinement conscient de ce qu'il allait faire : des dizaines de milliers de morts, la déstabilisation de l'Afrique du Nord, de tout le Sahara, le Mali etc. Aujourd'hui encore on nous annonce une grande opération au Mali, où nos troupes sont engagées et risquent leur vie !
.
A lire ces extraits publiés dans l'Express, on retient seulement des impressions que l'auteur, un vrai écrivain, est obsédé par les culs, la baise et la grande vie, les copains quémandeurs de subventions pour la Gauche "intello", et quelques annotations sur les hommes politiques. On en sort écrasés par la légèreté, l'indigence, la prétention dévoilées. Le masque tombé montre une face inconsistante d'un monde de pouvoir, de gloriole et de vanités.
Alexandre Jardin a raison de chercher un ZEBRE pour sauver ce qui peut l'être encore.


Hermès

Mes Trois Zèbres, d'Alexandre Jardin, Essai, Grasset 2013

Alexandre veut réveiller la France. Pour lui c'est une belle endormie entre les mains d'apprentis-sorciers. Il voudrait que se lève un homme extraordinaire, un ZEBRE, un type inattendu, fort, indépendant, plein de conviction sur la force et la grandeur de la France; Son dernier livre veut rappeler trois grands "Zèbres", comme il dit, trois grands noms :
Charles de Gaulle, en tête, et son immense parcours, depuis son premier bouquin "Au fil de l'épée" et dont la théorie des divisions blindées sera appliquée par l'Allemagne nazie de Guderian.
Sacha Guitry, le prince de la langue et du théâtre parisien.
et Casanova, Vénitien, mais qui écrit ses Mémoires en français, dans la plus pure tradition de la langue.

Alexandre Jardin court les plateaux de télé, tente de secouer la pesanteur politique...
Il voudrait incarner une nouvelle génération avec Florian Zeller et bien d'autres...
Sympa.
Hermès


jeudi 24 octobre 2013

Les Illusions perdues... de Balzac... vues par Marcel Proust :

"La lecture de cet admirable livre qui s'appelle Les Illusions perdues restreint et matérialise plutôt ce beau titre : Illusions perdues . Il signifie  que Lucien de Rubempré venant à Paris s'est rendu compte que Mme de Bargeton était ridicule et provinciale, que les journalistes étaient des fourbes, que la vie était difficile. Illusions toutes particulières, toutes contingentes, dont la perte peut l'acculer au désespoir et qui donnent une puissante marque de réalité au livre, mais qui font  rabattre un peu de la poésie philosophique du titre. Chaque titre doit être ainsi pris au pied de la lettre : Un Grand Homme de Province à Paris, Splendeurs et Misères des Courtisanes, A combien  l'Amour revient aux Vieillards, etc. Dans La Recherche de l'Absolu, l'absolu est plutôt une formule, une chose, alchimique que philosophique. Du reste il n'en est peu question. Et le sujet du livre est bien plutôt les ravages que l'égoïsme d'une passion étend dans une famille aimante qui la subit, quelque soit d'ailleurs l'objet de cette passion. Balthazar Claës est le frère des Hulot, des Grandet...
...Le style est tellement la marque de la transformation que la pensée de l'écrivain  fait subir à la réalité, que dans Balzac, il n'y a pas à proprement parler de style... le style ne suggère pas, ne reflète pas : il explique. Il explique d'ailleurs à l'aide des images les plus saisissantes, mais non fondues avec le reste, qui font comprendre ce qu'il veut dire, comme on le fait comprendre dans la conversation, si on a une conversation géniale, mais sans se préoccuper de l'harmonie du tout et de ne pas intervenir.... "Le rire de M. de Bargeton était comme des boulets endormis qui se réveillent..."  " On ne pouvait pas ne pas comparer M. X... à une vipère gelée."
Note de lecture : "Avec Marcel Proust" H.Z.

C'est pratiquement un "tiers", l'auteur, qui assiste au déroulement de l'action et qui "commente" les personnages... Nous sommes plongés dans le roman avec l'auteur qui s'exclame, commente...
Hermès

mardi 22 octobre 2013

A propos de l'expression "FRANCAIS DE SOUCHE" !

Les Français de "souche" !

Elle est mal venue et malveillante. Les Français ont toujours eu un style, une façon d'être, de voir les choses, le monde, ils ont toujours été comme cela, élégants, présomptueux, aimants la vie, l'art, la littérature, la philosophie, ils ont toujours été "à part" dans l'Europe, le monde. Les Français ont un charme absolu, et c'est ce charme absolu qui fait qu'ils font s'agglomérer autour d'eux, se fondre en eux toutes sortes de gens, de peuples. Les Français ce sont les Grecs d'Athènes qui subjugués par Rome, transforment l'empire romain, en empire gréco-romain, et la Grèce est toujours là, et Rome aussi, et les Français venant d'eux, des orgueilleux Francs sont là, mélangés à tout le monde, mais en gardant ce quelque chose d'immense, d'énorme qui fait que le monde entier vient en France s'abreuver, 85 millions chaque année... L'Amérique sans la France, la Russie sans la France, l'Europe de Merkel sans la France, la Chine sans la France, l'Algérie sans la France, le Japon sans la France ? Qu'est-ce cela serait ? Voilà les Français sont des sortes de pivot... De l'équilibre du monde. Français de Souche ou de l'émigration = idem... Ils deviendront tous des crâneurs élégants, instruits, amoureux de la Beauté... Même le Qatar veut devenir français !
Commentaire in Le Point.
J'ajoute que c'est un pays où le roi danse comme François I° ou Louis XIV, fait construire des palais, des châteaux, des jardins "à la française", où un général part à la conquête avec un bataillon de savants, d'archéologues, de chercheurs, comme Bonaparte, où un roi se ruine, et ruine son pays pour aider une grande nation à naître,celle des Etats-Unis, où les princes comme les quidam font des vers, publient des poèmes, chantent des amours, où les femmes sont aimées, admirées, parfois gouvernent, un pays qui pleure mais sait se relever, un pays à panache etc.  Où les gens n'apprécient pas des présidents prétentieux, orgueilleux, ou larbins ou ploucs... on n'apprécie pas les chaussettes de ville en caleçon à Brégançon, la cravate négligée, le bermuda dans les jardins de l'Elysée, la suffisance pseudo aristo, etc.
Hermès

Fabrice Luchini, fou amoureux de la langue et de la littérature françaises ! Interview in Le Point- Extraits


1

Par 


 Je suis un privilégié. J'exerce un métier qui est une passion.
Non, je n'ai qu'une infime responsabilité dans ce qui m'est arrivé. Hélène Luchini, la femme de ma vie, a tout fait pour que j'aille à l'école. Mais ça ne marchait pas. À 14 ans, on me renvoie. Elle ne veut pas que je sois dans les "fruits et légumes", comme mon père. Il se levait tous les jours à minuit pour aller aux Halles, revenait vers 8 heures, dormait une heure ou deux avant d'y retourner jusqu'à 21 heures ! Ma mère trouve dans France Soir une petite annonce : "On cherche un apprenti coiffeur." On est 250 devant la porte et, coup de chance, c'est moi qu'on prend. Au lieu d'être coiffeur, dans mon petit coin, à la Goutte-d'Or, elle me trouve un salon avenue Matignon. Elle me faisait ainsi dépasser en une seconde toutes les hiérarchies des classes sociales. Je me rappelle qu'on a pris le bus n° 80, qui passait par Miromesnil, Saint-Augustin, le rond-point des Champs-Élysées et Alma-Marceau. Ce fut une hallucination pour moi qui n'avais jamais dépassé la place de Clichy ! C'est un coiffeur en étage. On monte au premier, il y a des orangers devant la grande porte. Je me dis : mais où je suis ? C'est Ali Baba ! Un jour, on m'annonce que je suis pris ! Immense joie de ma mère. Le premier jour, je pars à 7 heures du matin, on m'habille en ange. On me met un pantalon en satin de velours marron qui me moule énormément... Il n'y a que des homos là-dedans et on me moule un peu les "ylleucou". Les chemises sont à jabot. À la fin de la coupe pratiquée par le maître, mon travail est de mettre la voilette ou éventuellement de finir la nuque. Au bout de trois ans, après avoir passé, passé et encore passé les épingles, c'est là que j'ai accédé au Graal suprême : la nuque de Joe Dassin, puis l'épilation du maillot de Marlène Jobert, tout en croisant Sylvie Vartan...
En fait, vous tenez les propos d'un petit immigré qui n'en revient pas d'être là !
Absolument. Je n'en reviens pas ! J'ai rencontré Labro vers 17 ans. Il me donne un petit rôle dans Tout peut arriver, puis je vois le producteur de Godard, qui parle à Rohmer. Et j'arrive à 18 ans, ne sachant absolument pas qui est Éric Rohmer, avec un livre de Nietzsche dans la main. Brialy a une liaison affective et affectueuse avec moi. Et à partir de là le puissant Artmedia me convoque et me dit : "Je ne sais pas ce que vous valez. À mon avis, vous ne ferez jamais de carrière, parce que vous n'êtes pas sexué." Je ne vais pas, moi, maintenant, moi qui ai la chance d'avoir appris un métier, de le pratiquer, de vivre de "ce miracle avec soi-même", comme disait Jouvet, flinguer le système... Je ne mène pas la vie de tous ceux qui prennent le train à 7 heures, je ne suis pas légitime, alors je m'abstiens ! C'est d'ailleurs pour ça que je suis toujours sidéré du conformisme et de l'indignation mécanique avec laquelle certains artistes parlent de la société. Même si je prends mon métro à Saint-Georges, ce ne sont pas les mêmes horaires.
...Cette phrase de Cioran me parle assez bien : "Les Français préfèrent un mensonge bien dit à une vérité mal formulée." Comme disait Flaubert : "Je n'aime que les têtes accentuées, les phrases bien tournées et les couchers de soleil."
Vous sentez-vous conservateur ?
Absolument. Je ne lutte pas pour que ce système se détruise. Je n'ai pas la fibre de ces combats. Mais j'aimerais bien... Être de gauche demande de telles vertus et exige une telle excellence, un tel dépassement de son petit égoïsme que j'ai toujours trouvé le projet trop ambitieux. Un tel sens du collectif, ça me décourage avant de commencer. On voudrait m'enfermer dans des prises de position politiques, mais ce qui me passionne, c'est la langue. Est-ce que je lutte contre ce système ou, comme mon père, je reconnais que ce système m'a privilégié, me fait prendre un thé aujourd'hui dans un grand hôtel parisien ? Est-ce que je vais cracher en disant que cette société est abjecte, alors que j'étais avec Daniel Vaillant [ancien ministre de l'Intérieur et maire du 18e arrondissement] à l'école, rue de Clignancourt, et que chacun de nous est parvenu au-delà de ce qu'il pouvait espérer ? Je n'ai pas besoin de m'inventer une existence en banlieue. Je ne m'invente pas, comme pas mal d'artistes, une mère qui m'a négligé ou un père qui m'a frappé ! Mais rassurez-vous, quand je suis à l'île de Ré et que je vois cette droite antipathique, arrogante, certifiée par sa classe - ce qui est pour moi l'abomination -, je la hais autant qu'Alain Badiou l'exècre.
Est-ce un reproche que vous formulez à la France et aux Français ?
Pas du tout. Je n'ai pas de reproche à faire à qui que ce soit. La France est un pays merveilleux. Comme disait Céline : "Loin du français, je meurs." J'ai été élevé par un père qui avait une passion pour la France, qui a choisi la langue française et a quasiment abandonné ses racines italiennes. Ce pays l'a nourri et il a eu la reconnaissance du ventre. Mon père avait une passion et un respect sans limites pour la France. Il pouvait illustrer cette phrase de Cocteau : "Qu'est-ce qu'un Français ? Un Italien de mauvaise humeur." Il me disait également, alors qu'il sortait d'une misère effrayante : "Tout le monde ne peut pas habiter sur la place du village." Je conclurai là avec deux citations de Jules Renard : "L'argent ne fait pas le bonheur, rendez-le", et celle-ci, plus intéressante : "Les Français détestent les riches, mais ils méprisent les pauvres."
Ça y est, le concours de citations redouble...
Ce procès en citations est un procès bidon ! Quand un écrivain génial formule en un seul jet, une seule métaphore, tout un pan de subtilités psychiques, sociales, politiques ou métaphysiques, comment ne pas citer ses fulgurances qui nous évitent le chaos, l'hésitation et l'approximation hagarde de la modernité actuelle ? Ce matin même, je lisais dans le journal cette phrase de Victor Hugo : "La forme, c'est le fond qui revient à la surface." Cela va mille fois plus vite et ça prouve un esprit assez humble qui a - en plus - un sens aigu de la hiérarchie.
In Le Point

lundi 21 octobre 2013

L'Art Khmer d'Angkor au musée Guimet à Paris

Le Musée Guimet présente Louis Delaporte,  l'officier de marine qui rapporta de précieuses œuvres et des documents d’Angkor et créa le premier Musée indochinois à Paris.
En 1863 fut signé entre Ernest Doudart de Lagrée représentant de Napoléon III et le roi du Cambodge un traité de Protectorat. La France assurait la protection du royaume du Cambodge alors menacé de disparition par l'avancée des Siamois et des Viêtnamiens. Les rois du Cambodge en étaient réduits pour leur échapper à naviguer sur les eaux du Mékong et à se cacher. Grâce à ce traité, la France récupérera pour le Cambodge les province de l'ouest, celles de Battambang et de Siemréap qu'avait annexées le Siam, et qui ainsi furent restituées aux autorités cambodgiennes. Territoires où se trouvent les ruines cachées dans la jungle de leur ancienne capitale Angkor et d'autres merveilles architecturales datant du XII° siècle, époque où Surger faisait construire Notre-Dame de Paris.
Des officiers de marine français partirent sur le Mékong pour délimiter le royaume et tombèrent sur ces ruines fantastiques, oubliées même de la mémoire des Cambodgiens de cette époque. Ce sont ces officiers français qui, continuant la tradition des savants français de Bonaparte en Egypte, ont relevé la typographie et dessiné ces ruines. Dont l'officier Louis Delaporte, dont le Musée Guimet possède aujourd'hui les fabuleux moulages et les trésors que l'on peu y découvrir.
 Henry Thano Zaphiratos 
Fait suite l'article de Sabine Gignoux dans le Journal LA CROIX /
Photo RMN - Thierry Ollivier- 2012

Vue idéale d’Angkor Vat. Aquarelle de Louis Delaporte, après 1866.

Comment un jeune officier de marine, embarqué en 1866 dans une mission d’exploration du Mékong, tomba amoureux d’Angkor et consacra le reste de sa vie à faire connaître en France « cette autre forme du beau » : c’est l’histoire étonnante que raconte aujourd’hui le Musée Guimet. Depuis presque un siècle, celui-ci s’enorgueillit de posséder la plus belle collection d’art khmer au monde, en dehors du Cambodge. 
Mais le musée avait un peu oublié à qui il devait ce trésor. Il a fallu toute la passion de Pierre Baptiste, conservateur en chef des collections de l’Asie du Sud-Est, pour réhabiliter, avec le concours des descendants de Louis Delaporte, cette figure de découvreur sensible, rigoureux et désintéressé, qui dépensa sa fortune dans l’organisation de missions au Cambodge (en 1873 et 1881-1882), puis dans l’ouverture du Musée indochinois du Trocadéro dont il fut jusqu’à sa mort, en 1925, l’unique conservateur bénévole.
Dès les premières salles de l’exposition, les superbes dessins aquarellés du jeune marin reflètent son émotion à la découverte des temples khmers. Ces ruines majestueuses enfouies sous une végétation exubérante, avaient été abandonnées depuis le XVIe  siècle, à l’exception d’Angkor Vat où survivait un culte bouddhiste. 
Vue idéale du Bayon depuis l’est. Aquarelle de Louis Delaporte et H. Devérin, 1891.
Photo RMN - Thierry Ollivier - 2012
Vue idéale du Bayon depuis l’est. Aquarelle de Louis Delaporte et H. Devérin, 1891.


SES DESSINS SONT ENCORE AUJOURD’HUI DES DOCUMENTS PRÉCIEUX

Fasciné par « la conception hardie et grandiose de ces monuments, l’harmonie parfaite de toutes leurs parties », Louis Delaporte les dessina en imaginant certains éléments peu visibles et quelques détails pittoresques, comme ces majestueux éléphants, ou ce grand bassin avec une pirogue devant la porte d’Angkor Thom… 
Vue idéale du perron nord de la terrasse des éléphants. Aquarelle de Louis Delaporte, après 1890.
Photo RMN - Thierry Ollivier- 2012
Vue idéale du perron nord de la terrasse des éléphants d'Angkor Thom. Aquarelle de Louis Delaporte, après 1890.

 « Plus tard, on a dénigré son approche non scientifique, pourtant certains de ces relevés sont si précis qu’ils servent encore aujourd’hui de témoins pour les restaurations d’Angkor », souligne Thierry Zéphir, l’un des commissaires. De même, rappelle l’exposition, un site comme Koh Ker, ravagé par les pillages, serait resté incompréhensible sans les magnifiques statues sauvées par le lieutenant de vaisseau.
Désireux « d’enrichir notre musée national de ces richesses artistiques dont il n’existe aucun spécimen en Europe », Louis Delaporte, à peine revenu en France, va mettre sur pied deux nouvelles missions destinées au recueil de photographies, de dessins et relevés de monuments, mais aussi d’impressionnants moulages d’éléments d’architecture et de bas-reliefs, aujourd’hui enfin remis en lumière à Guimet. 
Bas-relief d'Angkor Vat (première moitié du 12e siècle) : détail du barattage de l'Océan de Lait.
Photo RMN - Thierry Ollivier- 2012
Moulage d'un bas-relief d'Angkor Vat (première moitié du 12e siècle) : détail du barattage de l'Océan de Lait.


LE LOUVRE REFUSE LES SCULPTURES RAMENÉES PAR DELAPORTE

Sa collecte d’œuvres originales, elle-même, est assez exemplaire. « Louis Delaporte a obtenu des autorisations des rois du Cambodge et du Siam pour emporter des sculptures. Jamais il n’a arraché une œuvre à un monument, se contentant de ramasser des statues gisant à terre. Et il n’a rien gardé pour lui », note Pierre Baptiste. Les conservateurs du Louvre, pourtant, refuseront ces sculptures trop éloignées de leurs canons classiques et les feront expédier à Compiègne. Il faudra attendre l’exposition universelle de 1878 pour que le public parisien et la presse enthousiaste découvrent enfin l’art khmer.
Bouddha protégé par le naga découvert en 1873-1874 par Louis Delaporte dans le temple de Preah Kh...
Photo RMN - Thierry Ollivier- 2012
Bouddha protégé par le naga découvert en 1873-1874 par Louis Delaporte dans le temple de Preah Khan de Kompong Svay (Fin 12e-début 13e siècle)

La ténacité de Delaporte allait lui permettre de s’incruster ensuite dans les salles du Trocadéro pour y ouvrir le musée de ses rêves. Mêlant des œuvres originales et des moulages dont de monumentales reconstitutions d’une tour à visages du temple du Bayon ou d’un porche d’Angkor Vat, ces collections allaient inspirer des monuments khmers de fantaisie lors des différentes expositions coloniales de Paris et de Marseille. 
Le parcours de Guimet rappelle que des écrivains comme Pierre Loti, des artistes comme Paul Jouve, Rodin ou Léon Bakst ont alors succombé à cette « Angkormania » qui culminera en 1931 avec la spectaculaire reconstitution d’Angkor Vat dans le bois de Vincennes, vue par 30 millions de visiteurs !
SABINE GIGNOUX

vendredi 18 octobre 2013

Pour lire et mieux travailler... il faut dormir... Etude de la revue Science

Des chercheurs américains pensent avoir compris pourquoi l'homme est programmé pour dormir plusieurs heures chaque nuit, alors que le sommeil le laisse vulnérable aux prédateurs. Le repos permettrait au cerveau de se débarrasser des toxines produites pendant les phases d'éveil, explique l'équipe de l'Université de Rochester (État de New York) dans un article publié jeudi dans la revue Science.
«La nature récupératrice du sommeil résulterait de l'élimination des déchets produits par l'activité neuronale qui s'accumulent pendant la période d'éveil», explique le Dr Maiken Nedergaard, le principal auteur des travaux.
Le rôle essentiel du sommeil dans l'apprentissage et la mémoire était déjà connu, mais les chercheurs ont cette fois expliqué l'intérêt chimique d'alterner les phases d'éveil et de repos. «Cette recherche a permis de voir que le cerveau a deux états de fonctionnement distincts. Il est soit éveillé et alerte, soit dormant et en mode nettoyage. Comme il ne dispose que de ressources énergétiques limitées, il est contraint d'alterner entre l'un et l'autre».

Une piste contre Alzheimer

Dans le reste du corps, c'est le système lymphatique qui élimine les déchets cellulaires. Mais il n'inclut pas le cerveau, qui reste en vase clos, protégé par un système complexe de portes d'accès moléculaires contrôlant entrées et sorties. Le cerveau utilise lui un système unique appelé «glymphatique» dix fois plus actif pendant le sommeil qu'en éveil, ont montré les chercheurs.
Les chercheurs ont pu observer pour la première fois ce système de nettoyage cérébral grâce à une nouvelle technologie d'imagerie, utilisée sur des souris dont le cerveau est similaire à celui des humains.
Le mécanisme est intégré dans le système sanguin du cerveau. Il pompe le fluide cérébro-spinal à travers les tissus et le renvoie purifié, les déchets étant transportés par le sang jusqu'au foie où ils sont éliminés. De plus, les chercheurs ont découvert que les cellules cérébrales réduisaient leur taille de 60 % quand on dort, permettant aux déchets d'être enlevés plus efficacement.
Tout cela permet notamment de nettoyer les toxines responsables de la maladie d'Alzheimer et d'autres pathologies neurologiques.
In Le Figaro

La Première Pierre, par Pierre Jourde. Gallimard, 200 p., 17,90 euros.

Ce livre dans lequel l'auteur s'interroge sur le déchaînement de violence dont lui et sa famille ont été l'objet en revenant passer quelques jours de vacances dans sa maison de famille dans le Cantal, déchaînement de violence de ses propres voisins.... avec qui il avait des rapports amicaux... vient de recevoir le Prix Jean-Giono.

jeudi 17 octobre 2013

Nouvelles Australes 2013, Jeunes Ecrivains, Lycée Jules Verne de Johannesburg- Edilivres, 264p. 19,23€

Sous la direction de Marion Majean, de très belles nouvelles de jeunes écrivains, dont celle de Lovena Vitse de l'Ecole du Nord de l'Île Maurice.
15/20
Hermès

LETTRES À SA VOISINE de Marcel Proust Texte établi et annoté par Estelle Gaudry et Jean-Yves Tadié, avant-propos de Jean-Yves Tadié, illustrées de fac-similés et de photos inédites Gallimard, 86 p., 14,50 €

A l'occasion du centenaire de la parution de "A l'ombre des jeunes filles en fleurs" Gallimard publie ces "Lettres à sa voisine" de Marcel Proust. Il habitait l'appartement du deuxième étage du 102 boulevard Haussmann, et fut incommodé par les bruits que faisaient ses voisins les Williams. Le docteur Williams étaint dentiste à Paris et Deauville. Madame Williams répondit, et ainsi naquit cette correspondance, versée à la Maison des Manuscrits par son petit-fils.
C'est toujours très intéressant de lire Marcel Proust. Je le fais actuellement avec Contre Sainte-Beuve, oeuvre préparatoire et inconsciente, écrite plusieurs années avant A la recherche...
Hermès

Nostalgie heureuse d'Amélie Nothomb, reportage Albin-Michel 152p. 1,50€

Mme Amélie Nothomb doit rire sous cape de l'innommable niaiserie de ses fidèles lecteurs. Livre après livre, elle leur sert des histoires saugrenues, assaisonnées de réflexions de coiffeuse ou de masseuse, qui vous triture les cheveux ou les muscles, et laissent échapper, de temps en temps, des formules sentencieuses sans intérêt autre que de vous faire passer le temps. L'avantage du salon de coiffure ou de la table du ou de la masseuse, c'est de vous restituer un peu de beauté, de fermeté. Vous sortez de leurs mains parfumés (ées),
décontractés (ées), plus sûrs (es) de vous, prêts (es) à affronter la vie avec plaisir. En sortant d'un livre de Mme Amélie Nothomb, on est un peu désemparés, un peu désorientés, un peu désarçonnés... Elle a le talent de vous tournebouler, de vous faire prendre des vessies pour des lanternes, et ses histoires à dormir debout, pour des histoires qui se tiennent. Son dernier bouquin de 152 pages en gros caractères, est le reportage financé  par la 5° chaîne (donc nous aurons droit au doc.) sur son pèlerinage, après seize ans, au Japon de son enfance, et de sa jeunesse, où son papa était ambassadeur du roi des Belges. Elle raconte mi-amusée, mi-cynique, un peu pleurarde, ses retrouvailles de quelques minutes avec la devenue vieille bonne de la famille, Nishio-san, sous les yeux de la caméra, son "émotion", sa traversée du Japon, Tokyo, Kobé etc.
interview avec sa traductrice, son éditeur, l'annonce de son prochain livre Barbe Bleue, "accepté" par Albin-Michel ! Corinne Quentin etc. Les retrouvailles avec Rinri, son premier amour... etc.
Et bien sûr le retour à Paris, via Dubaï.
Un bouquin de promotion, intelligent, mais sans âme, un bouquin qui ne sert à rien et coûte 16,50€ pour du papier gâché.
Mme Amélie Nothomb écrit à la sauvette avec des histoires à dormir debout pour épater les provinciaux.
Elle y réussit à merveille. On ne compte plus les centaines de milliers de ses livres vendus. Même au Japon, ils n'en reviennent pas !
10/20
Hermès

mardi 15 octobre 2013

Les bases de la civilisation grecque... base de la civilisation occidentale

Recherche de la BEAUTE ... Apollon, Aphrodite, Athéna, Arthémise... Poésie-Théâtre-Architecture-Sculpture-Peinture-confort etc.

Recherche du BONHEUR... dans et par la LIBERTE...  Pour conserver la Liberté : le Courage... Lire le texte de Périclès pour les soldats morts pour défendre la liberté.

Recherche de DEMOCRATIE...  La création de la Démocratie en Grèce... V° siècle avant J.C.

Hermès


lundi 14 octobre 2013

La Poésie... note de Marcel Proust

"En réalité, la poésie est quelque chose de secret..." note citée par de Fallois, dans sa préface de "Contre Sainte-Beuve" Edit. Gallimard ,page 24.

vendredi 11 octobre 2013

LIRE DE BELLES OEUVRES LITTERAIRES AMELIORE VOTRE INTELLIGENCE EMOTIONNELLE

Lire des oeuvres littéraires" améliore votre intelligence émotionnelle. Autrement dit, lire les grands classiques de la littérature (quelques milliers en téléchargement ) augmente votre capacité à maitriser et comprendre vos "états mentaux" ... mais aussi ceux des autres. Conclusion: pour préparer un rendez-vous galant ou un entretien professionnel, en plus d'une bonne douche et d'une tenue adéquate, vous feriez bien de lire un peu de Shakespeare, de Proust ou de Flaubert
C'est en tout cas ce que démontre une étude publiée dans le très réputé magazine Science, rapporte Openculture. Deux chercheurs, David Comer Kiff et Emanuele Castano -de la New School for Social Research-, ont mené une série d'expériences pour essayer de découvrir ce qui pouvait améliorer l'ensemble des capacités comprises dans la Théorie de l'esprit: l'empathie, la perception sociale etc. L'intérêt? Mieux comprendre les "états mentaux" des individus afin d'enrichir ses relations sociales: une meilleure communication, meilleure collaboration, apprentissage plus aisé (on en revient au rendez-vous galants et aux entretiens professionnels...). 

Quelques conseils de lecture pour vous ou vos proches

Concrètement, les deux scientifiques ont prouvé que les personnes qui lisent des "fictions littéraires" réussissent mieux les tests relatifs à la Théorie de l'esprit que ceux qui lisent des essais, des fictions populaires ou ceux qui ne lisent rien du tout. Certes, rien de bouleversant, (presque) tout le monde s'accorde à dire que lire rend plus intelligent, mais les études scientifiques le démontrant restent rares. Sans compter que les deux chercheurs ont en plus prouvé que dans certains cas il ne faut que quelques minutes de lecture pour améliorer son score au test. 
Le New-York Times, qui s'est procuré l'étude dans sa totalité, livre son analyse (plus digeste que la publication scientifique, mais toujours en anglais): "Lire des livres qui explorent en profondeur les sentiments de leurs personnages vous oblige à plonger littéralement dans la vie des autres, à vous mettre à leur place (...). Donc, oui forcément, c'est logique que les chercheurs arrivent à démontrer que ces livres peuvent améliorer votre empathie et votre compréhension de la vie des autres". 
Résultat, que faut-il lire pour devenir plus "intelligent émotionnellement?". "Un bon livre", recommande OpenCulture, qui propose sa liste des 10 meilleurs livres de tous les temps. Parmi les auteurs suggérés, Léon Tolstoï, Gustave FlaubertWilliam ShakespeareMarcel Proust et Anton Tchekhov.
AFP

Donc ne pas lire des navets... ou des livres qui vous font mal !
Visage magique de la belle inconnue
Qui porte dans son regard tout l'étonnement
Du monde.
Visage de la belle inconnue, cheveux au vent
Col remonté, long cou à la Modigliani
Lèvres surprises
"Bonjour, vous peignez !
Captez ce que je suis
Avec ma beauté singulière,
Que vous garderez 
Précieusement...."                                                Mademoiselle  de Thaï-Tûan 1959


mardi 8 octobre 2013

BILLIE, d'Anna Gavalda, Le Dilettante Edit. 224p. 15€ Le triomphe de La Balasko

Le personnage de Billie fait irrésistiblement penser à Josyane Balasko dans tous ses rôles d'époustouflantes  banlieusardes à cheval sur le "Périphérique", les bidons villes, la province perdue, le quart monde du"Père Noël est une ordure", de  "La vie est un long fleuve tranquille" etc. Anna Gavalda a retrouvé toute la verdeur d'expression, la puissance évocatrice de ce genre de personnage. L'école, les contacts ne servent qu'à se révéler ce que l'on est, d'où l'on sort, et à quoi on se trouve enchaîné dès sa naissance, son enfance malheureuse, brisée dès le début par une "mère" qui aime la voix de Billie Hollyday , mais n'aime pas l'enfant qu'elle a mise au monde, lui a donné "Billie" comme prénom et a foutu le camp illico presto. La rencontre et l'amour avec Franck illumine cette vie... L'étude de Camille de "On ne badine pas avec l'amour" de Alfred de Musset, pour une représentation scolaire les réunit, permet à Billie (Balasko) de rencontrer un autre monde... Mais c'est trop tard. Les jeux sont faits... malgré un happy-end laborieux.
Reste le rôle de l'art, de la littérature, de la pensée qui passent en "contrebande", à travers des livres, des profs, des rencontres. et c'est ce qu'Anna Gavalda a privilégié dans le roman.
Un roman au bord du misérabilisme, à l'écriture qui s'entend comme celle des "d'jeunes", vulgaire, de 2013, avec souvent un mouvement de la parole, de la pensée qui ne sont plus de la narratrice Billie, cette pseudo-Balasko, mais de l'ex-prof, la romancière, qui veut faire passer un message à travers cette histoire...
Peut-être qu'Anna Gavalda veut conquérir un  public de jeunes... public fasciné, figé sur ses sms, sur Internet, ses jeux videos... en adoptant son langage, ses postures... Mais auront-ils la patience de se farcir plus de deux cent pages de soliloque d'une "d'jeune" en langage balaskien ?
350.000 exemplaires auraient été dispatchés dans les librairies et les e-ventes.
Un livre intéressant pour les collèges pour le brillant dépiautage des personnages de Camille et Perdican. 
Il semblerait que les écrivains de ce début de siècle se sentent obligés de se servir des "béquilles" des grands auteurs classiques pour appuyer leur propos. On a eu le rappel de Balzac, celui de Flaubert, de Montaigne, dans un film, celui de Voltaire etc. On a l'impression qu'ils se sentent un peu perdus dans ce monde, et qu'il leur faut à tout prix surnager à la marée des livres... en se raccrochant à des noms, à des oeuvres célèbres du passé, quitte à payer un lourd tribut à la finesse...
12/20
Hermès

samedi 5 octobre 2013

ONPC de ce samedi 5 octobre... Vitrine d'une gauche persifleuse...

C'était la grand-messe de la Gauche ce soir. Laurent Ruquier, Michel Drucker et l'assemblée, à l'exception de Mme Polony et de l'invité politique Eric Ciotti, tous étaient de gauche comme les hebdomadaires cités : Télérama, les Inrockuptibles etc. Drucker a senti le vent du boulet avec son départ forcé de la radio. Il a écrit un bouquin amer sur l'ingratitude de son métier. Il a cité Léon Zitrone, renvoyé à la demande de De Gaulle pour ne je sais quoi etc. A l'époque, je n'ai pas fait attention. Pour mai 68, nous étions tous dans la rue, à la Sorbonne, dans des Comités de réflexion ou de contestation. Rien de nouveau. Le gouvernement de Pompidou-Peyrefitte, de Droite, après Mai 68, a "mis au placard" des contestataires de l'ORTF, grévistes de mai 68...  Aujourd'hui, ou dans d'autres temps, les gouvernements de Droite ou de Gauche ont aussi "placardisé" ceux qui ne se révélaient pas de son bord (ex.Danielle Gilbert, trop proche VGE, virée par la Gauche). C'est dire que Michel Drucker a survolé les époques des placardisations avec succès et qu'il nous est parvenu sain et sauf, toujours installé avec talent sur son canapé rouge du dimanche après-midi et soir... Mais il commence à faire attention, d'après ce qu'on comprend, car il n'aurait pas un public de "d'jeunes" 15 à 35 ans... Il va devenir ringard. Le canapé rouge commence à remuer... Alors il se défend. Il est de gauche et  il aime les vieux... Son public ? Michel Drucker aime les "vieux", le 3°, le 4° âge. Pour le prouver il va inviter Frédéric François pour la première fois depuis 30 ans ! Que les femmes âgées se le disent..., Alamo, Alagna, Dick River (pour quelques chansons)... et alors ? Il est de gauche. Il est né en Normandie, mais d'une famille d'immigrés de Roumanie, naturalisés...  Faudrait-il être de gauche pour être conservé à la télé ? Bizarre, révélateur avec les renchérissements de Laurent Ruquier. Gênant.  Voilà c'est dit : l'ONPC est une émission de Gauche...
Le peuple des autres sensibilités va se sentir exclu, brimé.
ONPC de Laurent Ruquier est la vitrine expressive d'une Gauche persifleuse.
Drôle de service public !
Hermès

La Vie secrète d'Emily Dickinson, de Jerome Charyn, Edit.Rivages, 432p. 2013, 24,50

Pauvre Emily Dickinson ! L'émouvante et profonde poétesse américaine ne méritait pas ce roman sur sa vie.
En plus une traduction de Marc Chénetier pas extraordinaire pour le moins. Un livre raté. Emily Dickinson vaut la peine d'être lue, pas ce livre qui a la prétention de "raconter" sa vie..

jeudi 3 octobre 2013

LE MONDE-LIVRES ne parlerait pas de livres ...d'après Pierre Bergé.

Pierre Bergé, président du conseil de surveillance duMonde, a sévèrement critiqué le supplément littéraire du journal dans une interview à la revue politique Charles, s'attirant jeudi 3 octobre une réponse circonstanciée de la Société des rédacteurs du quotidien. "Je désapprouve le plus souvent le supplément littéraire du Monde. Parce que on y parle pas de livres", a déclaré M. Bergé, accusant certains chroniqueurs de ne pas aimer la littérature ou les livres. "C'est rarissime que dans le supplément on parle de livres, de vrais livres", a ajouté l'homme d'affaires, qui dit préférer le cahier livres du Figaro.

mercredi 2 octobre 2013

Alain Mabanckou reçoit le prix Prince Pierre de Monaco.


Alain Mabanckou reçoit le prix Prince Pierre de Monaco

L'écrivain congolais, qui vient de publier "Lumières de Pointe-Noire", a été récompensé, mardi 1er octobre, pour l'ensemble de son oeuvre. Il est professeur de littérature française dans une Université de Los Angeles.