mardi 31 mai 2011

Deux articles à signaler...

A)
Le premier est un article-conférence du Général Desportes sur la guerre en général et en particulier la guerre en Afghanistan.

B)
Le second, publié dans le Nouvel Observateur du 1° juin 2011, est "une étude qui s’appuie sur une série d’entretiens conduits avec Evelyne Brun, en février et mars 2011, auprès de personnes de milieux populaires ayant voté en 2007 pour Nicolas Sarkozy ou pour Ségolène Royal.
Les résultats de ces entretiens sont mis en perspective avec 120 entretiens qualitatifs réalisés en 2008, 2009 et 2010 sur les attitudes des Français face à la crise. Alain Mergier, directeur de l'institut Wei"

lundi 30 mai 2011

"Mon Oncle" de Jacques Tati, un pur chef-d'oeuvre offert par ARTE

Ce soir Arte nous a offert la rediffusion de MON ONCLE (1958), un film qui ne s'oublie pas et qui respire le souffle de son créateur Jacques Tati. Une oeuvre d'une rare beauté mêlant le monde qui s'achève au monde futuriste dans lequel nous vivons. Un monde construit sur les ruines de l'autre,et créateur de déshumanisation, d'artificielité. Jacques Tati était un grand artiste doublé d'un grand philosophe. Il nous expliquait le monde qui venait, où il n'y avait plus de place pour la civilité, l'attention à l'autre, mais où la machine sans coeur remplaçait l'homme. Chaque scène du film est un message et parle avec la voix de Tati. La bicoque sur le toit d'un vieil immeuble, le balayeur des rues, les joueurs de cartes, les arpenteurs de bistrot, les chiens heureux de leur liberté quand ils l'ont faussée aux hommes, le petit neveux qui s'emm. avec son père plongé dans le modernisme et son usine, sa mère, merveilleuse Adrienne Servantie (la mère dans "Les Nymphettes"), qui joue avec les boutons de sa cuisine robot, la porte du garage... sa voisine, bourgeoise chochotte du XVI°... Tout est pensé, rythmé pour que l'image et la musique-prodigieuse de Claude Bolling- qui reste dans la tête et revient sans cesse, comme celle d'ailleurs de "Jour de fête", Vraiment une oeuvre complète, achevée avec le voile léger qui vient entre nous et l'écran, qui flotte imperceptiblement au zéphyr, à la fin du film. Nous mesurons combien nous avons perdu dans cette transformation du monde qui est passé, progrès et multitudes obligent, de l'ère du Solex à celui des grosses cylindrées, de la bouffe familiale à la bouffe calibrée. de M. Hulot de Jacques Tati à M. Hulot d'Ushuaia, de la simplicité à l'environnement.
On ne peut revenir en arrière, mais on peut garder le regard de Jacques Tati sur son prochain, sur nos amis les bêtes, sur nos maisons, notre habitat, sur une certaine liberté qui meurt chaque jour un peu plus, une certaine courtoisie de gentilhomme.
L'un des plus beaux films du monde, qui laisse Jacques Tati auprès de nous.

Henry Zaphiratos

Le Pressentiment, roman de Emmanuel Bove, préface de M. Darrieussecq, 150p. Points/le Castor Astral -2009-

C'est le roman de la décrépitude voulu, accepté par un "bourgeois" fatigué qui veut changer de vie, quitte sa fortune, sa femme, sa famille, le quartier chic, pour aller se "refaire" une vie dans un quartier populaire (à l'époque Vanves), dans un immeuble pauvre. Il y recueille une fillette abandonnée par des parents indignes et criminels, prend des femmes de ménage, se balade dans son quartier, glandouille, se fait agresser par la concierge, les gens du quartier qui le regardent d'un mauvais oeil etc. Un texte voulu terne dont on a fait un film avec Jean-Pierre Darroussin, en 2006. Un bouquin qu'on peut ne pas lire, pour un type (Charles Benesteau, le personnage), que les intellos voudraient qu'il symbolisât la décrépitude "bourgeoise" française, (Peter Handke, Wim Wender).
Emmanuel Bove (1898-1945) a publié ce texte dans un recueil de nouvelles à succès de l'époque : "Les Oeuvres Libres"( une revue qui manque à notre temps) en 1935.
Ce texte transpire un monde au bout du rouleau qui s'écroulera en 1940, et d'où surgira une nouvelle énergie qui fera la Libération et les "Trente glorieuses".

Hermès

Du RIFFIFI entre Eric Naulleau et Nicolas Bedos chez Laurent Ruquier samedi soir...

Cela volait dans les airs de foudre chez Laurent Ruquier l'autre soir. Nicolas Bedos avait les honneurs du fauteuil de l'émission, et aussi... les inconforts... Zemmour et Naulleau en embuscade attendait le nouvel attaquant au sourire à fossettes, au regard bleu acier, au menton avantageux prêt à décocher ses flèches... Nicolas a retenu la leçon, il faut ironiser, moquer pour se faire un prénom. Comme Guy a construit sa notoriété sur son talent de créateur de sketchs hilarants (avec Sophie Daumier), et d'expressions vachardes, notamment contre les gens de la Droite (dite : "la plus bête du monde", ce qui est faux !), son fils a chaussé ses gros sabots et se propulse, ou a été propulsé, aux lucarnes des médias -radio, télé-. Il a un nom qui sonne fort, à lui à se faire un prénom qui porte. Il le dit : il est heureux lorsqu'on l'appelle "Nicolas" tout court dans la rue. Alors il fait le forcing. On a vu des exemples de ses "pointes" sur Rocard et d'autres... le rire de complaisance était garanti. Quand Naulleau a tenté une petite "analyse", le ton est monté. Nicolas s'y attendait un peu... Naulleau défendait Jérôme Garcin, du "Masque et la Plume" qui avait fait des critiques acerbes des pièces de théâtre de Nicolas Bedos... pas de quoi fouetter un chat, des trucs qui arrivent tous les jours à Paris. Le nombre de pièces éreintées est prodigieux, (le Suréna de Pierre Corneille par la Comédie Française en moderne, mammamia !!!). Mais Nicolas n'aurait pas apprécié, alors Paff ! dans le lard de Garcin, qui ne pouvait pas répondre, s'expliquer...
Naulleau a "flingué", l'autre a répondu qu'il critiquait tout le monde à mauvais escient etc.
Combat sans héroïsme, sur un écran télé, dans une émission qui va se séparer de Naulleau et de Zemmour...

On vous dit qu'il se passe toujours quelque chose à Paris !

Hermès

La Vie de Milley B. - roman - (Extrait 2) de Henry Zaphiratos

..."Elise m'a téléphoné ce matin, comme je lui faisais remarquer que nous ne nous étions pas parlés depuis deux jours, elle a eu une exclamation : « Ce n’est pas possible ! » Comme elle joue bien la comédie !
Elvis à la radio : « Tender…Sweet »
Je suis allé me détendre au tennis. J’ai mal joué. Maurice m’a engueulé. « Tu fous pas mal de balles au filet »… Je pense trop à Elise. « On reprend demain ? » … « O.K. ». J’ai préféré arrêter.

Elle part à Londres pour trois mois pour un stage à la National Gallery, pour le Cabinet Lemont-Dumer. Je ne peux pas l’y suivre à cause de mes cours. Vais-je l’oublier ? Impossible ! Je voudrais qu’elle m’aimât, que toutes ces paroles à cause de sa mère, de son milieu, ne nous séparent pas ! J’ai vu ses cheveux dénoués, je crois en avoir volé la plus belle part avec ce coup d’œil comme dit Kiergekaard : « Un fleuve amoureux d’une jeune fille l’enroula pour la garder à jamais ». Mon regard l’enroula et l’a gardée à jamais.
Je me souviens. Je désirais que son corps fût frêle et que ses cheveux coulent sur elle comme l’ombre d’un platane en plein midi.
…Elle a mes dix-huit ans ! Je brûle, mais mon désir fou se tourne vers Sianne. Est-ce possible d’être ainsi entre deux amours ? Je glisse où la passion m’emporte. Vers Elise toute en souplesse, élégance, toute en retenue bourgeoise ; à l’ombre d’une vie toute tracée, balisée, et peut-être avec…l’ennui, et vers Sianne…"...

H.Z. - Extrait-

dimanche 29 mai 2011

LES HYPOCRITES... DON JUAN...

"...l'hypocrisie est un vice à la mode, et tous les vices à la mode passent pour vertus. Le personnage d'homme de bien est meilleur de tous les personnages qu'on puisse jouer aujourd'hui, et la profession d'hypocrite a de merveilleux avantages. C'est un art de qui l'imposture est toujours respectée; et quoiqu'on la découvre, on n'ose rien dire contre elle... On lie, à force de grimaces; une société étroite avec tous les gens du parti. Qui en choque un, se les jette tous sur les bras; et ceux que l'on sait même agir de bonne foi là-dessus, et que chacun connaît pour être véritablement touchés; ceux-là, dis-je, sont toujours les dupes des autres; ils donnent hautement dans le panneau des grimaciers et appuient aveuglément les singes de leurs actions... Enfin c'est le vrai moyen de faire impunément tout ce que je voudrai. Je m'érigerai en censeurs des actions des autres, je jugerai mal de tout le monde, et n'aurai bonne opinion que de moi..."

Molière -Dom Juan- extrait Scène II acte V

samedi 28 mai 2011

GUERRE ENTRE LE LIVRE BROCHE ET les E-BOOKS...

Dans son courrier des lecteurs, la revue "LIRE" publie une lettre de Mme.Claude D. très intéressante. Dans celle-ci Mme. Claude D. donne son âge 75ans, et souhaite que l'on spécifie dans les critiques si les livres en question sont ou non en format e-book, car elle n'arrive plus, vu ses problèmes de santé, et son confort, à lire les gros livres, et les livres en petits caractères, et qu'elle préfère les lire, s'ils existent en ce format, sur le e-book.

Ainsi se pose pour les auteurs et les éditeurs le problème de l'"épaisseur" et du "poids" des livres, s'ils veulent exister dans l'avenir en format "papier"... face à l'offensive des e-books.

Les livres de 200 à 300 pages, en caractères lisibles sont d'ores et déjà mieux placés pour ce lectorat, que les gros et lourds bouquins...

Problème pour les "bestsellers". Ils sont pour la plupart épais et lourds, avec une belle couverture... Vont-ils se diriger vers le format e-book ?

Ce sera une question de survie pour l'industrie du livre.

Hermès

CET ETE-LA, de Véronique Olmi, roman Grasset Edit. 220p. 2011

Un petit roman pour celles ou ceux qui resteront dans leur jardin, leur appartement, ou qui passeront leurs vacances chez eux. C'est une histoire qui rappelle le roman américain "ETE 42", ou les films de Claude Sautet, d'Yves Robert(Un éléphant...). Tout se passe entre copains et copines quadragénaires, avec une belle situation, des enfants proches ou lointains, dans un radieux été Normand : Coutainville, Coutance...
Lola, épuisée par son travail à la radio, est heureuse d'être en vacances, avec ses amis, son amant Samuel... La vie de vacances se déroule avec les aléas de la vie commune et des retrouvailles, entre repas dans le jardin, balades en vélo, tennis, plage... les enfants, le "14 Juillet", avec des propos parfois acerbes, des souvenirs, et des désirs.
Passe un jeune homme, style James Dean, Gérard Blain, Christian Pezey... gauche, maladroit et ... charmant, comme une femme-maman les aime : Dimitri. On se demande d'où il sort ? Peut-être de la DDASS... probablement de "nulle part" comme dans "Théorème" de Pasolini. Un jeu parfois ambiguë. Lola tombe amoureuse... Ils ont vingt ans de différence... une "Cougar" ?
Le tout est rythmé par "L'Eté Indien" de Joe Dassin.
Le roman est léger, le style est simple, courant. Il ne manque pas de charme. Un charme estival.

14/20

H.Z

vendredi 27 mai 2011

Ecrire un livre ! Un travail de titan !

Il y a un foisonnement d'écrivains et c'est heureux. Le poids des matières grises, si chères à Hercule Poirot, pèse vachement lourd dans la balance de tous ces livres qui sont dans les librairies, les supermarchés, les centres commerciaux. Quand on pense à ce que cela représente de nuits blanches, d'accélérations cardiaques, intellectuelles, de bagarres avec ses copains, ses proches, son éditeur(si on en a un!), les techniciens de la mise en page etc. On se demande vraiment pourquoi s'embarquer dans une telle galère. Mais c'est plus fort que soi, c'est une question vitale. Pour vivre, pour exister, pour être, l'écrivain a besoin de mettre noir sur blanc sa façon de parler, de penser, de s'exprimer. "Les paroles s'envolent, les écrits restent". Il y a des livres témoignages, ou des vies racontées comme Chateaubriand, Alexandre Dumas, et aussi Roland Dumas avec ses années mitterrandiennes, mais il y a le trop plein des villes, des villages, comme ces histoires de pêcheur à la mouche (Les Murmures du Versant), la chasse et l'éthologie africaine (Mikongdo), la Grèce antique, l'Asie mirifique, etc. Tout le monde parle et peu écrive. Mais ce peu est considérable, et remarquable par la somme de ce travail d'organisation, de retructuration de la pensée, de l'écrit, de l'ordinateur. Certains mettent quelques semaines pour écrire leur roman comme Stendhal avec "La Chartreuse de Parme", d'autres comme Victor Hugo qui mit trente deux ans pour écrire "Les Misérables"... Le temps ne compte pas... Le succès ou non non plus.
Fred Vargas laisse un très intéressant entretien dans le dernier N° de "Lire" sur sa façon de travailler, son insuccès au départ (un exemplaire de vendu pour "L'Homme aux cercles bleus"), puis le succès qui vient lentement et s'installe avec l'affirmation de son talent d'écrivain de polars avec son héros Adamsberg.
Travail d'artiste, travail de titan.

Hermès

jeudi 26 mai 2011

Après le largage de FOG, voici celui de ERIC ZEMMOUR et ERIC NAULLEAU par France 2

On peut le regretter, mais le temps de la Présidentielle approche, et il vaut mieux qu'il n'y ait pas trop d'aspérités...

FOG avec son livre sur Sarkozy a fait beaucoup de bruit. Surtout au moment où il faut la couleur muraille pour passer inaperçu avant l'échéance finale, l'estocade finale.

Pour les deux Eric, ils ont déjà leurs émissions-interventions ailleurs, sur le câble notamment, et on connaît en profondeur leurs idées, leurs tics et leurs tocs, alors cela ne fera pas trop de mal à l'émission de Laurent Ruquier. D'autant qu'il aura le temps de l'été, avec Catherine Barma sa productrice, de peaufiner quelques modifications, en gardant, nous l'espérons, le côté "tribunal vachard", et "critique" des invités, pour promouvoir leurs nouveaux livres, leurs nouveaux CD ou DVD, les nouvelles pièces de théâtre, films etc.

On gardera ainsi les éclats du rire "homérique" de Laurent Ruquier, et son regard faussement malicieux, un peu fourbe pour une vacherie.

Mais ça fait tard pour ceux qui vont en boîte, au cinoche, au théâtre etc. C'est pour ceux qui sont à l'étranger, ou qui sont bloqués chez eux, les "dorment" tard.

Il faut ajouter que Ruquier et Barma ont une arme totale : Jonathan Lambert.

Hermès

dimanche 22 mai 2011

Une semaine fantastique... 15 au 22 mai 2011

Nous venons de vivre une semaine fantastique:

-Dimanche dernier nous avons eu droit en direct et mondialement à l'arrestation, l'emprisonnement, la mise en accusation, puis la remise en prison, le re-tribunal, le versement d'une caution de 1 + 5 millions de dollars, et la mise en résidence au 71 Broadway, au-dessus du Ground Zero de l'un des hommes les plus puissants de la planète, de plus leader de l'un des deux grands partis politiques français.
Nous avons eu droit au déchaînement de colère et de réprobation de ses amis contre ce qu'ils considéraient comme une atteinte à la dignité humaine et à la présomption d'innocence, pour ces shows télévisés judiciaires.
-Les journaux américains sont outrés et raillent ces intellectuels.
Nous avions quitté "les Experts..." ou "New York Police..." etc. pour une réalité plus brutale, explosive.
-Les féministes manifestent à Paris contre le maschisme.
-L'avocat dit, en Israël, être certain de l'acquittement de son client.
-Sortie du film : La Conquête.
-Sa Sainteté Bartholomée, Patriarche de Constantinople nous a présenté, à Paris, son livre "A la rencontre du Mystère", édité par Le Cerf, dans lequel, l'auteur explique l'unité qui enserre l'homme et la nature dans le même mystère de la vie et du divin, et défend en cela même l'écologie, nécessité pour la vie.
-Le Figaro nous apprend, en ce dimanche soir 22 mai, que le Porte-hélicoptère BPC- Tonnerre, a appareillé de Toulon le 17 mai dernier avec des hélicoptères de combat, pour les côtes libyennes. De la phase "Aube de l'Odyssée":"Exclusion aérienne", il semblerait que l'on passe à la phase aéro-terrestre de la guerre contre Kadhafi...
-En Espagne, le parti socialiste subi une lourde défaite électorale. Grandes manifestions à travers le pays : "Un printemps espagnol" ? Ceci malgré les milliers de tonnes de fruits et légumes espagnols déversés sur l'Europe...
-Jean Dujardin et Maïween récompensés à Cannes...
Fin du Festival du film.

Une semaine fantastique
Hermès

Les Cendres froides de Valentin Musso, Editions Les Nouveaux Auteurs 364p. 2011

Une histoire assez triste tournant autour d'une de ces organisations nazies pour la race aryenne, le "lebensborn"; maternité pour la procréation d'enfants SS organisée.
En découvrant dans un vieux film de 9mm,5, parmi ceux laissés par son grand-père collectionneur cinéphile, des images troublantes d'un centre en France, Aurélien remonte le temps dans une enquête longue, étrange et inattendue, au coeur de sa propre famille.
Il manque à ce roman un certain détachement, une vue d'"en haut". On est constamment terre-à-terre, à suivre des évènements très ordinaires, qui semblent déconnectés de l'histoire, ce qui casse le rythme. Peut-être qu'avec cent pages de moins, moins de clichés, une plus grande souplesse, le roman y aurait gagné.

12/20

Hermès

Balade au marché en Provence...


samedi 21 mai 2011

Je ne sais quoi ... in "Voyages et Confession d'un rêveur" H.T.Zaphiratos- Edit.Athéna- 1998

A S.V.

« Je ne sais quoi tintait dans le chant des oiseaux,
Un vitrail brisé à coup de pierre ?
L’éblouissement de la neige a frappé mon regard,
Le nom de cette mer éclate que j’ai perdu.

La mémoire remontait au fil des songes en fleurs,
Dans ce couloir où le crapaud-buffle veillait,
J’entendais battre mon sang sur les notes du clavier.

Ô nuit, le cerf a senti ma main courir
Sur le bord des étoiles, comme la caresse ultime,
Avant la Résurrection…

Pluie de nacre, de sel,
Les arbres tendaient leur force,
Et les mouettes rasaient l’écume

Alors, Tu naquis !

Ton corps vibrait au moindre frémissement de l’onde,
Tes muscles couraient désespérément contre mon cœur
Etouffant ses derniers sursauts.

Au matin, le claquement des coursiers
Bâtissait des campagnes, le grincement des roues
Résonnait sur le gong de l’Inconnu

L’Inconnu !

Tu naquis !

Ma main jouait au soleil avec tes doigts
Où luisaient des cascades et des pirogues

Comme la plaine, la nuit, se répond à elle-même,
Je contemplais ton étonnement
Dans mon étonnement
Où glissait le silence

Ah ! Quel été bercera mes sens comme un océan
Où coule l’âcre parfum du soleil ?

Quelle brebis me donnera sa toison ?
Ah, glisser ma main dans cet univers
De forêts et de nuages !

Encore, encore, ma Douce, ma Bienaimée
Je t’attendrai au bord du Fleuve
Que vienne notre amour, que nous partions enfin !

Ce Voyage, dis-moi, ce voyage, quand reviendra-t-il ?

Henry T.Zaphiratos

vendredi 20 mai 2011

Casanova et Don Juan, et... le pervers... "Psychanalyse du libertin" de Albergo Eiguer, Dunod Editeur 224 p. 2010

"Un libertin d'ailleurs,qui, sans âme et sans foi
Se fait de son plaisir une suprême loi"
Nicolas Boileau (1636-1711)

Ce libertin-là n'en est vraiment pas un. C'est un pervers qui considère l'autre comme un "objet" à soumettre à son bon plaisir. C'est un prédateur qui est à l'opposé du vrai libertin, celui qui aime et respecte les femmes. Alberto Eiguer dans son livre analyse et différencie les aventures libertines sympathiques d'un Casanova, qui aimait les femmes et les respectait en les accompagnant dans ses jouissances amoureuses, à travers un code subtil de badinage, de civilité, de conquête légère, de langage amoureux, du pervers qui se comporte en prédateur, parfois "masqué" et qui regarde l'autre, la femme comme une proie à dominer à soumettre à son bon plaisir, à ses exigences, en la dérobant, en la forçant. Le pervers ne respecte pas la "dignité humaine" ne respecte pas la "dignité de la femme". Entre le joyeux libertin qu'est Casanova et le sinistre pervers, il y a Don Juan. Molière, Mozart l'ont pris comme l'archétype du séducteur-absolu. Il veut tout, l'âme et le corps de la femme qu'il désire, mais il y met les formes, il joue de sa séduction, il veut que Dona Elvire, comme toutes les femmes qu'il désire, s'effondre à ses pieds, se livre corps et âme à lui, et pour cela promet tout, offre tout(le mariage), joue de tout avec art. C'est Méphistophélès et Faust à la fois. Et son crime c'est "voler l'amour", "dérober l'amour". Pour ce rapt il sera châtié. Cela nous donnera des oeuvres sublimes. Car ce combat de l'homme avec lui-même, de l'homme avec sa foi, son honneur, qui se joue de la foi et l'honneur des femmes, porte au paroxysme l'idée de la dignité de ce qu'est l'être humain : Un sommet de la civilisation, de l'art d'aimer et d'être aimé. Don Juan pour avoir transgressé toutes les règles, à la fin, sera châtié. Apparaîtra le "Commandeur" et le "Festin de pierre".

Hermès

jeudi 19 mai 2011

Un festin à Tunis en 1943 ! Un menu de fête, in le Journal de Gide..., page 76/77 NRF

Le 10 janvier 1943, Tunis. Les Italiens et les Allemands occupent la Tunisie. Ils sont en Libye, qui est alors colonie italienne.
"... Quel repas ! Il m'eût paru parfait si j'avais pu le partager en quatre. Précédé d'un délicieux "punch des Antilles", car Mme Cattan est de la Guadeloupe, il a commencé par des "breiks" (qui sont de grands triangles de pâte très feuilletée où se niche un oeuf mollet entouré d'un succulent hachis de viande; on n'imagine rien de meilleur);l'ont suivi d'abondants hors-d'oeuvre qui, à eux seuls m'eussent nourri jusqu'au soir. Puis est venu un extraordinaire canard à l'orange, avec sauce au curaçao épaissie de foie de volailles pilés; c'était si bon que je n'ai pu me tenir d'en reprendre; imprudemment, car ensuite il fallait faire honneur à une longe de veau de lait aux champignons; puis à une salade de homard et de légumes à la russe; pour achever, m'achever, deux énormes gâteaux, l'un aux amandes, l'autre une sorte de tarte à la crème couverte d'un abondant caramel. Le tout arrosé de quatre sortes de vins vieux et parfaits :Sauternes, Beaune, Pouilly, et je ne sais plus quoi de derrière les fagots.J'ai obtenu qu'on ne débouchât pas une dernière bouteille de champagne authentique, Veuve Cliquot d'avant-guerre et "telle qu'on ne reverra plus d'ici longtemps". Ivre-mort et surrepu, je me suis laissé tomber sdur la couche que les Cattan avaient préparée pour moi dans une chambre tranquille( car je les avais avertis de mon habitude de faire la sieste), avec couverture et boule d'eau chaude à mes pieds. Mais presque aussitôt une alerte des sirènes et les coups de canon de la D.C.A. m'ont arraché à un sommeil réparateur". ...

mercredi 18 mai 2011

Le Siècle de Maupassant à la télé... et l'art de la nouvelle

J'ai vu et revu avec plaisir ce soir l'adaptation de la nouvelle de Maupassant "Le Vieux" et "Les Trois messes basses" d'Alphonse Daudet. Maupassant est vraiment un des grands maîtres de la nouvelle. Ce récit simple en quelques dizaines de pages qui organise le déroulement de toute l'intrigue. Le cinéma et la télé s'en emparent avec bonheur. Jean Renoir en 1936 avait déjà tourné une version très fine et gaie, avec une fin amère de "Une Partie de campagne"(film qui ne sera terminé qu'en 1946). La version présentée ce soir m'a paru empruntée, et bien moins "fine". Les personnages sont gauches et excessifs, un peu "plaqués". "Le Vieux",au contraire, avec Francis Perrin, Rinaldi était excellent dans l'étude des moeurs du Pays de Caux qu'aimait Maupassant. Quant aux "Trois messes basses" d'après la nouvelle d'Alphonse Daudet, je les ai revues avec plaisir. J'écris tout cela car je viens de lire "Voyageuses" de Paul Bourget, qui tenta aussi d'écrire des nouvelles. Les six nouvelles de ce recueil réédité en 2006, chez Buchet-Chatel, sont inégales, mais ont le mérite d'éclairer un aspect de la "société" bourgeoise et "hommes de lettres" de la fin du XIX° siècle/début XX° siècle. Paul Bourget représente bien l'écrivain à la mode de ces années-là, il montre dans son style et dans les situations le fossé qui sépare les classes sociales. C'était l'époque de la munificence pour certains et l'extrême misère pour les autres, de l'argent que l'on jette par les fenêtres pour les uns et pour le pain que l'on ramasse dans la rue. Même le style s'en ressent; un style qui se trahit au détour d'une phrase par l'adjonction d'adjectifs clichés. Mots que l'auteur met là pour "plaire" à ces dames, à son lectorat. Malgré tout, édulcoré pour ne pas blesser, adapté "moderne" cela pourrait faire quelques petits films pour la télé. Paul Bourget était l'auteur des bien-pensants de son époque. Il a eu un succès
comparable à celui de Musso ou Katherine Pancol, Marc Lévy aujourd'hui. On peut le lire en sautant des pages, par curiosité.
J'ai essayé aussi d'écrire des nouvelles. C'est un exercice très intéressant : dire beaucoup en peu de pages.
L'un des maîtres de la nouvelle fut Somerset Maugham, un contemporain, de Paul Bourget, dont "Les Trois grosses dames d'Antibes" reste un régal.

Henry Zaphiratos

FESTIVAL DE CANNES : A propos de LA CONQUÊTE, le film de Xavier Durringer

Pour ce film :

A signaler l'article de Sophie Benhamou dans l'Express-Web de ce jour:

intitulé : "LA CONQUÊTE"

puis une première interview de Denis Podalydès par la même Sophie Benhamou, intitulé : "J'ai joué Sarkozy en chaussettes".

et une seconde interview de l'acteur par Eric Libiot intitulé " La cruauté de Sarkozy m'amusait":
Extrait :"Ce qui, chez lui (Nicolas Sarkozy), j'imagine, désigne l'élu. C'est une vision de l'humanité très cruelle. Une vision binaire, violente. Sans appel. Pour lui, le monde ne se partage pas entre gauche et droite mais entre "du talent" et "pas de talent". Et, en même temps, c'est un homme obsédé par la trace qu'il va laisser. Il ne correspond plus du tout au personnage de "La Conquête" qui, lui, est totalement dans le présent."

De France-Soir cet extrait de l'article de Marilyne Le Tertre intitulé : "Tout ça pour ça" :
"La performance de Denis Podalydès, nerveux et gesticulateur dans le rôle du Président, est saisissante. Tout comme celles de Bernard Le Coq et Samuel Labarthe, interprètes respectifs de Chirac et de Villepin. Les joutes verbales entre les trois hommes, écrites dans un langage des plus grossiers, réservent d'ailleurs les séquences les plus cocasses et « couillues » au spectateur. Entre les requins de la politique qui se vannent respectivement sur leur taille, leur âge, leur embourgeoisement, les insultes fusent... Les absents, Michèle Alliot-Marie, Ségolène Royal et les journalistes en tête, en prennent aussi pour leur grade."...


-Vraiment terrifiant cette foire d'empoigne décrite dans ce film dans le marigot politique pour se saisir du pouvoir, pour dominer le reste de la population, pour détenir le droit sans partage de muter, nommer les fonctionnaires, pour permettre à son parti, ses amis, ses alliés d'avoir les frais de la "princesse", d'avoir le droit de déclencher des guerres, de diriger l'opinion, la télé, etc. Un pouvoir vraiment terrifiant !-

Sur une note plus douce :
On peut se réjouir de la remise hier, au Festival de Cannes, d'une Palme d'Or exceptionnelle à Jean-Paul Belmondo pour l'ensemble de sa prestigieuse carrière.

Hermès

L'Amour et les Rustres...

Souvent certains hommes parlent de l'amour qu'ils ont pour les femmes en oubliant l'amour courtois, la poésie des rapports amoureux, le charme des dialogues, le désir sublimé, transcendé. Parmi ceux-ci certains rustres cachent souvent leur comportement, derrière une fausse suavité, une fausse élégance, un regard doux ou appuyé, une démarche sûre, balancée, ou nerveuse, électrique, à la volonté de puissance, qu'ils cachent, d'être au-dessus de tout, à cette façon de parler "catégorique" derrière une fausse amabilité, à croire détenir quelque chose comme leur "vérité". Une attitude fascho mussolinienne. Certaines femmes s'y laissent prendre attirées par cette sorte de "solidité", de force qu'elles pensent être "protectrice"; mais qui n'est qu'une façade brillantissime, que l'éclat attirant et brûlant le papillon.


Hermès

A propos de l'amour... "Place Saint-Sulpice..."

PLACE SAINT-SULPICE

À M.T.

Il y a toujours une table et deux chaises
Il y a toujours un banc, le soir
Près de Saint-Sulpice, où s’écoule
À la fontaine des prêtres, l’eau du temps.

Il y a toujours une table et deux chaises
Pour parler à deux
En se contemplant dans les yeux.

Il y a toujours un banc dans le noir,
À Saint Germain, près la rue de Buci
Q’embaume le marché que tu faisais
Une fleur dans tes cheveux

Il y a toujours un banc pour parler à deux,
Pour t’attendre comme un amoureux
Sur le Boulevard du Montparnasse
Où les tramways ne passent plus,
Où les cinoches du Cinéac n’existent plus
Où le bastringue de la rue de la Gaîté
A fermé ses portes.

On vend, on vend toujours des fleurs
D’amours et d’illusions sur les trottoirs.

Il y a toujours une table et deux chaises
Pour voir le temps passer,
Pour voir s’enfuir nos rêves,
Pour voir fondre nos ombres.

Il y a toujours un banc, le soir
Rue de l’Espoir.

Henry Zaphiratos
Copyrights

A propos de l'amour... et de la femme... Comment les chante Baudelaire :

L'invitation au voyage

Mon enfant, ma soeur,
Songe à la douceur
D'aller là-bas
vivre ensemble!
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble!
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l'ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale
Tout y parlerait
A l'âme en secret
Sa douce langue natale.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté
Luxe, calme et volupté.

Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l'humeur est vagabonde;
C'est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu'ils viennent du bout du monde.
Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D'hyacinthe et d'or;
Le monde s'endort
Dans une chaude lumière.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Charles Baudelaire

samedi 14 mai 2011

LADY R. de Henri Courtade, roman, Les Nouveaux Auteurs Editeur, 600p. 2011

Dans la lignée de Sir Walter Scott, Alexandre Dumas, le Victor Hugo de "Notre-Dame de Paris", Henri Courtade a écrit un roman magnifique sur le siècle de Richard Coeur de Lion. Dès que l'on ouvre le livre on ne peut plus le quitter, et lorsqu'on le referme on reste très longtemps imprégné du Moyen-Âge du XII°, XIII° siècle. Ken Follett a écrit sur cette époque en Angleterre avec "Les Piliers de la terre". Le roman de Henri Courtade a la dimension romanesque et historique qui emporte le lecteur. Nul doute qu'il y aura des veilles pour tourner les pages. On pense aussi "Au nom de la Rose" d'Umberto Eco, avec la dimension religieuse et philosophique que l'auteur a donné à ce roman. A noter les voyages dans le temps, et aussi dans le présent, puisqu'on peut aller à Venise, dans les châteaux d'Ecosse, visiter les cathédrales et les abbayes...
Moyen-Âge ? Temps présent ? L'homme ne change pas. Les personnages sont vivants, dynamiques. Lady R. est vraiment un grand roman.

Flora

vendredi 13 mai 2011

Notre époque : Deux livres témoignages qui viennent de paraître.

1/ UNE VIE ORDINAIRE de Maxime Brunerie, Editions Denoël, ou "Je voulais tuer Jacques Chirac" In Le Parisien-Aujourd'hui : "Je voulais mourir pour entrer dans l'histoire" !

2/ JE SUIS DEBOUT de Chérif Delay, Editions du Cherche-Midi, 190p. par l'aîné des enfants de l'affaire d'Outreau.

Livres non lus, simplement signalés.

mercredi 11 mai 2011

mardi 10 mai 2011

Coups & Blessures de Roland Dumas - Mémoires- Le Cherche-Midi Edit. 520p. 2011

C'est une bonne surprise que de découvrir que Roland Dumas est un grand écrivain. Céline disait "C'est le style, le style seul qui dit si c'est le véritable écrivain ou non, le reste ce ne sont que des écritures de faits divers que l'on trouve partout dans les procès-verbaux etc.". Or Roland a du style. Un très beau style. On comprend que François Mitterand ait beaucoup apprécié son ami. Tous deux avaient la passion des Lettres, la passion des beaux livres, et tous deux savaient écrire. Roland Dumas,à mon avis, avec plus de talent. C'est avec plaisir que l'on découvre l'ironie, la légèreté, la luminosité des propos. Qu'il s'agisse d'une conférence avec Ronald Reagan, d'un débat, des hiérarques des gouvernements socialistes ou de Françoise Sagan, le ton est léger, cursif, ironique et amusé. C'est du grand art. Roland Dumas continue la tradition des grands écrivains qui étaient de grands seigneurs de l'Etat.
Un livre à lire pour tout ce qu'il renferme...
Un grand moment de plaisir.
18/20
Henry Zaphiratos

lundi 9 mai 2011

Jours d'Alexandrie, de Dimitri Stefanakis, roman, Ed. Viviane Hamy, 542p. 2011, 24€

C'est un roman souk, bazar, virevoltant, avec une traduction "va-à-la-que-je-te-pousse !". Dimitri Stefanakis est un écrivain visionnaire et prolixe. Il remue l'Alexandrie de la fin du XIX° siècle, et du XX°siècle, comme on remue un shaker. Et il remplit un livre de vie, d'anecdotes, de personnages, de paysages constantinopolitains, alexandrins pour en faire un fouillis presque inextricable de sentiments, de désirs qui étreignent ses personnages, presque tous de la ville grecque, où il y a ceux qui tiennent le haut du pavé, ceux qui veulent grimper en haut de l'échelle, les acheteurs et vendeurs de coton, de cigarettes, de magasins, les manipulateurs levantins, Yvette, l'espionne française, le major anglais (armée des Indes), le summun de l'élégance : parler français, vivre français, se montrer dans les cafés à la mode, cancanner. Tout ça ne vole pas très haut. Même les combats homériques entre la langue "démotique" et la langue "kattharévoussa, entre les Vénizélistes et les royalistes, qui divisent les Grecs de l'époque de la Première guerre mondiale, se passe entre gens pragmatiques, sans grands sentiments. Cela grouille avec villas, bordels, salles de jeux, meubles, bibelots imitations France XVIII° siècle, luxe, volupté superficielle. Derrière tout ça les grands enjeux : le Canal de Suez, la Route des Indes, l'équilibre du Moyen-Orient... les guerres sous-jacentes, la Première, la tragédie de Smyrne, la Seconde avec Hitler, le Nazisme parce que Rudolf Hess était aussi un Alexandrin et que sa mère était grecque. La fascination pour le Berlin des Années 20, Berlin des travestis, de "Nosferatu le Vampire" "M.le Maudit"
Un roman de cross-over, de flashs, sans sentiment uniquement de désirs à satisfaire sur l'heure. Puis l'irruption de Neguib, de Nasser, du réveil arabe, les persécutions, la fin de l'Alexandrie cosmopolite et drôle.
Dimitris Stefanakis a fait un gros travail de documentaliste. Il est allé aux sources. Son livre est une mine d'or pour tous ceux que le mot "Alexandrie" fascine, et puis il y a ceux qui s'y intéresseront parce que Dhalida, Claude François, et bien d'autres... viennent de cette ville, comme aussi le grand poète grec Constantin Cavafis, dont Marguerite Yourcenar traduisit les poèmes.
Un livre pour rigoler et s'instruire. Comme il est gros, le lire, le reposer, le reprendre... Comme un feuilleton à épisodes.

15/20

Ce livre vient de recevoir le Prix Méditerranée 2011, le 9 juin.

Henry Zaphiratos

jeudi 5 mai 2011

Henri Borlant dans La Grande Librairie, Un grand moment de télévision....

Ce soir François Busnel nous a donné un grand moment de télévision avec l'interview de Henri Borlant, venu parler de son livre-témoignage "Merci d'avoir survécu" qui vient de paraître aux Editions du Seuil.
Quand il a commencé à parler, en fin d'émission, un profond silence s'est abattu sur le plateau et dans tous les salons, où l'on suivait cette émission. Les visages des participants se sont figés, ceux de Alain Rey, Roger Grenier, Jean-Jacques Pauvert. Leurs mots se sont dissipés d'un coup, laissant une puissante onde de choc envahir l'écran. Avec calme, Henri Borlant disait qu'il n'avait rien écrit depuis 70 ans de ce qu'il avait vécu, pensant qu'il n'était pas un écrivain, qu'il ne trouverait pas les mots justes pour raconter l'indicible, l'inimaginable : son arrestation et sa déportation avec son père et son frères, par les nazis et leur envoi dans les camps de la mort, en 1942, suite aux infâmes ordres du régime de Pétain. Il a raconté avec calme, le ton simple, ses réactions, son étonnement, sa surprise devant une telle ignominie. Il dit ne pas savoir comment il a survécu à ces trois années, alors que son père et son frère n'ont pas survécu.
Il ne songeait qu'à survivre pour retrouver et aider sa mère et ses soeurs, laissées
démunies de tout à Angers...
Le témoignage d'un garçon de quatorze ans restitué dans toute sa fraîcheur et sa sincérité par un homme sur qui l'âge n'a pas eu d'emprise est saisissant.

"Merci d'avoir survécu", est le titre du livre. Celui-ci lui a été donné par un jeune garçon après une des conférences-avertissements qu'il donne dans les lycées et collèges.

On peut aller sur le site de "La Grande Librairie" pour retrouver cette interview.
Merci à François Busnel d'avoir présenté Henri Borlant.
Un livre à lire.

H.Z.

mercredi 4 mai 2011

Recette du "Pastitsio" ou "Macaroni à la grecque"....

Délicieux plat, typique des Îles Ioniennes, très proches de Venise.

Ingrédients
pour 6 à 8 personnes

- 500 gr de Macaroni
- 1 kg de Boeuf hâché
- 1 boite de Tomates concassées (400 gr)
- 1 cc de Concentré de Tomate
- 1 gros Oignon coupé fin
- 1 gousse d'Ail émincée
- 1 petit verre de Vin blanc sec
- Sel/Poivre
- 2 cc de Cannelle

Pour la Crème :
- 2 litres de Lait
- 6 CS de Maizena
- 1 CS de Beurre
- 3 Oeufs
- 200 gr de Fromage Râpé
- Sel

Préparation :

* Faire cuire les pâtes "al dente" dans de l'eau salée, les égoutter et réserver (Attention, verser un peu d'huile pour ne pas qu'elles collent).

* Dans de l'huile d'olive, faire revenir l'oignon et l'ail. Y faire revenir la viande. Verser le vin. Ajouter les tomates.
Bien saler, poivrer, ajouter la Cannelle.

Préparer la Crème :

* Faire chauffer 2 litres de lait avec le beurre. Délayer la maizena dans un peu de lait.
L'incorporer au lait en remuant avec le fouet. Saler. Laisser épaissir. Retirer du feu et y incorporer les oeufs battus et le fromage.

* Mélanger 1/4 de la crème avec les pâtes, 1/4 avec la viande.Dans un grand moule, étaler un peu de macaronis et verser dessus la viande. Verser sur la viande le reste des macaronis et finir avec la crème.

* Mettre au four moyen pendant 30 min.

-Recette de Mary d'Athènes, trouvée sur Coogle.

Hermès

A propos du livre "Un milliard de secrets" de Marie-France Etchegoin sur F.M.Banier ...

"Un milliard de secrets" par Marie-France Etchegoin semble être un livre intéressant avec ce découpage que vous faites:-Balzac-Mauriac-Molière. C'est passionnant de voir que la nature humaine se métamorphose continuellement comme par "métempsychose", passant d'un être à l'autre dans la même enveloppe. Le beau jeune homme à la tignasse exubérante soudain transmuté par l'effet du temps en un homme aux rides ravageuses que montre la photo, au regard "picassoïen" scrutant fixe devant lui l'avenir inconnu. Jean-Marc Robert peut-être se parle-t-il à lui-même quand il s'exclame, d'après votre article,(L'Express) : "mon ange", "mon coeur", "mon trésor".
Le coeur, l'ange, le trésor d'une jeunesse merveilleuse évanouie.

Hermès

mardi 3 mai 2011

Les Murmures du Versant, roman de Philippe Cortay, Les Nouveaux Auteurs Edit., 2011, 240p. "Le Vieil homme et l'Enfant..."...

Ce livre laisse une résonance profonde. Hemingway avait écrit "Le Vieil homme et la mer", à la fin de sa vie, racontant la pêche au gros dans le Golfe du Mexique, ici Philippe Cortay raconte la pêche la plus fine, la plus délicate, la plus subtile, la plus aérienne : la pêche à la mouche dans les eaux diaphanes et miroiteuses des lacs de torrent des Alpes de haute altitude, celles qui surplombent l'Italie. Pays de la truite "fario" "bécarde"... pays des daims, des cerfs, des bouquetins... pays des fleurs, des herbes rares... d'hommes et de femmes d'un caractère puissant et farouche, luttant pour leur survie, en ces temps de chroniques de guerre, d'Occupation, de pauvreté joyeuse...
C'est un grand roman d'initiation : le grand-père transmettant à son petit-fils, Zian, son savoir de grand pêcheur à la mouche, de grand chasseur, protecteur de la nature, son caractère de courage et de persévérance.
J'ai beaucoup aimé ce livre par la découverte que j'y ai faite de la vie dans ces régions de haute altitude, que ce soit dans les Alpes, dans les Pyrénées, dans les Montagnes Rocheuses ou les Balkans... Les hommes vivant tout près de la nature, la protégeant, l'aimant, la défiant parfois avec ces escalades éprouvantes, affrontant les orages soudains, l'eau glaciale de ces lumineux lacs d'altitude.
Philippe Cortay est un conteur qui captive. Il a su rassembler des chroniques de villages alpins, les fondre dans ce roman, avec ses battues aux sangliers, ses rivalités terriennes. On n'échappe pas à l'égoïsme, à la convoitise, à la méchanceté, aux haines, aux horreurs de la guerre...
Mais au-delà de tout cela, il reste un message de bonheur... Le Vieil homme guide l'enfant vers la vie...dans un hymne à la nature.

16/20
Henry Zaphiratos

lundi 2 mai 2011

Premier trimestre + avril 2011 dans le monde...

-Guerre civile en Côte d'Ivoire Gabgbo/Ouattara. "La Licorne" en action.
-Printemps arabe
-La Révolution de Jasmin en Tunisie : "Dégage Ben Ali".
-En Egypte : "Moubarak dégage".
-"Aube de l'Odyssée" : Guerre en Libye contre Kadhafi.
-Troubles au Yémen contre le pouvoir.
-Tremblement de terre au Japon.
-Tsunami gigantesque. La ville de Sendar ravagée.
-Désastre nucléaire à Fukushima avec 4 réacteurs touchés.
-Déversement de l'eau radio-active dans le Pacifique.
-Incidents et combats à la frontière Cambodgienne et Thaïe.
-Mariage de William et Catherie à Westminster.
-Attentat à Marrakech.
-Béatification de Jean-Paul II.
-Le 2 mai : Baraka Obama annonce que Ben Laden a été abattu par un commando Marine.
-Les deux boîtes "noires"(rouges) du Vol Rio-Paris, qui s'est abîmé dans l'Atlantique
en 2009, repêchées par 4.000 mètres de fond.
Hermès