jeudi 29 juillet 2010

Les enfants horribles. Jean Cocteau avait écrit les Parents, puis les Enfants terribles

Mais il y a aussi des enfants non terribles, mais horribles. La presse (RMC) relate aujourd'hui l'histoire d'une vieille dame de 75 ans qui revient de vacances et trouve la porte de sa maison murée. Elle ne peut entrer chez elle, et on l'avise que ses meubles ont été déménagés dans un box..., son linge dans un sac poubelle, tout ceci étant le fait de ses propres enfants, qui veulent reprendre le terrain sur lequel est bâtie la maison de la vieille dame. Folie de l'argent qui remplace la chaleur humaine, l'affection, le respect filial. D'autres histoires terrifiantes encore avec ces radiateurs que l'on ferme en plein hiver pour accélérer le "départ" de parents dont on guigne l'héritage, ou le coup des meubles que l'on fout dans la cave ou dans un box, en profitant d'une absence... pour s'installer dans les lieux.
Les vieux doivent trembler. La justice est aveugle et sourde, les certificats de complaisance d'internement prêts. Des "enfants" aux dents longues peuvent pavoiser, ils auront rapidement leur appart. leur Rolleix, leur 4 X 4 etc. Ils pourront frimer devant leurs copains.
Agatha Christie, Simenon, Mauriac etc. enfoncés !
Les vieux peuvent trembler.
Et les "horribles enfants" pondront d'autres "horribles enfants" qui leur réserveront le même sort.
"Tes père et mère honorera..." Une vieille fable.
Les vieux peuvent trembler.
Hermès

dimanche 25 juillet 2010

La vie littéraire, Anatole France, Diverses éditions

Cela fait plaisir de se plonger pendant des heures de loisir dans des textes de cet écrivain qu'admirait Marcel Proust. Auteur de plusieurs romans, il reste cependant fort intéressant dans ces chroniques intitulées "La vie littéraire", où il touche à tout, à commencer par les ouvrages de ses contemporains. Il dit ses admirations, donne ses coups de griffe, et aussi il livre ses réflexions, ses analyses. Son érudition le porte à évoquer toute la littérature et l'histoire littéraire, sans exclusive. Nous avons ainsi des vues sur Mme. de la Sablière, Boileau, Saint-Simon, Pascal, Rabelais etc. C'est une sorte de trésor littéraire avec vue sur l'histoire. Anatole France a une écriture courante, parfois des expressions pour ne pas "faire mal" lorsqu'il égratigne, parfois des mots un peu mièvres comme "charmant". Mais il parle si bien de Judith Gautier, de la rame d'Ulysse, de Vivant Denon et de ses collections qui se trouvent au Louvre aujourd'hui, etc. Toute l'armature de l'histoire littéraire de la France jusqu'au début du XX° siècle semble là. C'est une promenade reposante dans un jardin de "contes populaires", de poèmes de Verlaine, Baudelaire etc.
J'aime bien. Je crois que c'est un plaisir à partager que de flotter dans la rêverie littéraire.
Hermès

jeudi 22 juillet 2010

Cher amour, Bernard Giraudeau, Edit.Métaillié, 2009

C'est le livre d'un grand écrivain. Il est foisonnant de vie, de réflexions, et comme en suspension entre plusieurs mondes : le monde africain de Djibouti, celui de l'Amérique latine, celui de l'Asie avec le Cambodge d'après l'intello massacreur Pol Pot, les Philippines, et le monde futile et angoissant du théâtre de l'Aide-mémoire de Jean-Claude Carrière, Richard III de Shakespeare. Mais le monde réel de l'auteur c'est la mer, la "Jeanne d'Arc", l'uniforme de capitaine de frégate qu'il endosse, c'est la pensée, la vie en soi plus que la vie devant soi. Ce qu'il y a d'extraordinaire dans ce livre, c'est la somme de plaisir et de travail pour rentrer dans l'âme des pays où ses pas le portent au gré des voyages, des films où il "joue". Ce sont les "à-côtés" que le divers traiterait à la légère, sans se donner l'humilité de comprendre. L'auteur a ouvert grands les yeux sur les massacres de la conquête espagnole et portugaise en Amérique du sud qui est devenue "latine", les peuples pré-colombiens y ayant perdu leur culture, et pour une grande part leurs langues. Il écrit comme Blaise Cendrar en entrant au fond des choses avec ces femmes terrifiantes comme cette Inés de Suàrez. Au Cambodge il est ébloui par Angkor, mais vit la misère, le chaos d'un pays détruit par des intellos, fils de la bourgeoisie, formés à l'Université de Montpellier qui deviendront les tueurs de l'Angkar qui va détruire le Cambodge, pays que les Français avaient sauvé du dépeçage entre le Siam et les Viêtnamiens au XIX° siècle, pays du sourire et de la paix pendant cent ans, sourire et paix détruits par la guerre américaine au Viêtnam, et étrange retournement de la situation, pays restauré par l'intervention viêtnamienne qui a chassé le régime mortel de Pol Pot et Ieng Sary.
Bernard Giraudeau vit un rêve sur la "Jeanne". Rêve qu'il nous communique, c'est la paix, la tranquillité de l'équilibre. Tout est ordonné, organisé pour une fête immuable, celle de la mer et de la Royale. Il se souvient de ses débuts, de son travail dans les machines, maintenant, il est là-haut sur le pont, dans la cabine de l'amiral, près du Pacha. Il rêve. Il aurait dû continuer son rêve, et se détacher
de ce qui le travaillait, le théâtre.
Je l'ai vu dans des films, je le préfère dans son livre.
Je ne l'ai pas vu dans ses pièces. Il a dit l'angoisse des textes, des répétitions, de "fabriquer" et de ne pas être "le personnage". Dérisoire Richard III qu'il cherche
à travers le film dans lequel il tourne "L'Empire du tigre", au Cambodge. Richard III
et ses milliers de vers à apprendre, pour être un "autre", alors qu'il est si près de nous dans ces mots qu'il écrit à travers ce texte à une inconnue. Une Inconnue qu'il a aimé, peut-être désiré aimer.
Les pages sur Henri de Monfreid, Djibouti, Obock, sont lumineuses. Calmes. Ses pages sur le voyage La Goulette-Djibouti, sont des pages d'anthologie, dignes des plus belles pages de Pierre Loti.
Henry Zaphiratos

mardi 20 juillet 2010

La fille du capitaine, Alexandre Pouchkine, Edit.Aubier-Montaigne-Librio, 2007, 2€

J'avais douze ans, Monsieur Yang, un ami chinois de mes parents m'avait offert un livre pour mes vacances, c'était "La fille du capitaine". J'ai commencé à le lire dans la grande maison où j'étais seul avec ma petite soeur et la nounou de celle-ci, quand soudain dans un vrombissement d'enfer des avions ont lâché des bombes à quelques centaines de mètres. C'était des avions japonais. Nous entrions dans la guerre. J'ai couru à perdre haleine en tirant par la main ma soeur. Nous nous sommes réfugiés dans un grand champ à découvert. Le silence est venu. J'ai perdu mon livre.
Je l'ai retrouvé dans une librairie il y a peu. Je me suis dit il faut que je le termine ou que je le lise, ne sachant plus rien de l'histoire avec ce cataclysme. Je l'ai lu. J'ai été transporté dans la Russie de Catherine II, au temps des nobles, des serfs, de l'usurpateur Pougatchev, à Kazan, Bielogorsk, sur la Volga. J'ai vécu les aventures et les amours du jeune Enseigne Pierre Andréievitch Griniov. Ce fut un grand plaisir. Pouchkine a le mot juste, le sentiment exprimé juste, et l'on se sent de connivence avec lui, avec son âme. Preuve que les grands écrivains remuent au fond de nous des émotions universelles. Nous sommes tous reliés à ce mystérieux monde de la beauté, de la vérité, de l'exactitude. Et quoi d'autres que les mots justes peut nous rassembler dans la tranquillité de l'esprit et du corps ? C'est le même pouvoir que la note de musique arrivant juste, de la touche de peinture placée à l'endroit exact, de l'"euréka" scientifique, mathématique, dans le mystère de la création.
C'est là, la grande différence entre l'oeuvre et le reste qui n'est que gribouillage.
Jules Verne est venu cinquante ans après avec son "Michel Strogoff". Un chef d'oeuvre aussi. Mais Pouchkine exprime, en plus,la terre,l'âme russe, que l'on retrouve dans Gogol. C'est drôle, mais en découvrant l'usurpateur Pougatchev, son regard roublard et dangereux, sa voix caverneuse et parfois mielleuse, cela m'a fait irrésistiblement penser à Wladimir Médar dans mon "Tarass Boulba". J'avais peut-être approché ce personnage délirant des steppes sanglantes.
J'ai noté l'influence immense que Pouchkine attribue aux Lumières et à leurs préceptes d'humanité dans la libéralisation des conditions des serfs par le Tsar Alexandre, qui était de culture française(page 54).
La traduction de Raoul Labry est excellente. Un français parfait, une justesse des mots qui frappe.
Un grand livre.
H.Z.

mercredi 14 juillet 2010

A propos du mot "colonie" pour l'Afrique francophone, en ce 14 juillet 2010

Pourquoi dire encore "ex-colonies" ? Le mot "colonie" devrait être banni de notre vocabulaire concernant l'Afrique francophone, quant à l'ancienne Indochine (Viêtnam, Cambodge, Laos) ou au Maroc et à la Tunisie, ces royaumes étaient des protectorats régis par des traités internationaux. En effet,les "colons", ce sont des soldats ou des gens qui s'installent dans un pays pour y vivre, faire souche, comme dans le cas des légions romaines. Les Français n'ont pas fait à proprement parler de "colonies de peuplement", sauf au Canada, en Algérie, et en Nouvelle-Calédonie. Ailleurs, elle a respecté les us et coutumes des pays qu'elle a administrés, parfois stoppé l'esclavage, et n'a jamais pratiqué ou toléré le racisme, la ségrégation comme aux Etats-Unis ou en Afrique du Sud. L'Angleterre, elle, a pratiqué la colonisation de peuplement en Amérique du Nord, y compris dans les colonies anglaises qui deviendront les USA, en Australie, Nouvelle-Zélande, Afrique du sud, après les Hollandais(Boers), l'Espagne et le Portugal aussi dans toute l'Amérique latine. Aussi il serait judicieux, je le pense, lorsque l'on parle de l'Afrique francophone, de dire : les anciens pays de l'Union française, ou si l'on veut les anciens pays de l'Empire français. La France aussi, si on parle ainsi, fut une colonie romaine pendant 5 siècles, puis un pays envahi et dominé par des tribus germaniques, dont celle des Francs qui a imposé sa loi... Mais cela c'est de l'Histoire... de France.

lundi 12 juillet 2010

Sur Stefan Zweig, réflexion de Barbara Thill in Le Figaro commentaire du 11-07-10, et note de Gérard Cotton

"Barbara Thill:Quand j'ai lu, au lycée, "La pitié dangereuse", j'ai été foudroyée, littéralement (c'est le cas de le dire). Mais plus encore que par la beauté des phrases, c'était par leur justesse. Il me semblait nécessaire de pouvoir connaître ces sentiment in vivo pour les décrire aussi bien, avec autant de force, de réalisme, de clairvoyance. Je me suis empressée de lire ses autres ouvrages... et j'ai vite compris qu'il n'a pas pu vivre tout ce qu'il décrit. Mais il sait le décrire, et comment. C'est une partie de sa séduction ; sobriété mais force, sentiments mais pas de niaiseries, la justesse plus que le réalisme. On sent, on sait intimement que "c'est comme ça, exactement", et en fait il n'est pas nécessaire de le vivre, même si la situation n'a jamais existé, elle est vraie. Zweig est un psychologue d'une extrême finesse ; sa prose épouse si subtilement son sujet qu'il apparaît dans ses moindres aspects. Freud ne s'est pas trompé, il admire Zweig sans réserve : son amitié avec lui a duré plus de 3O années, et il estime que Zweig est maître dans l'art de comprendre les autres. Comment ne pas se souvenir que "dans la plupart de nos actes, la vanité joue à coup sûr un rôle des plus importants et les natures faibles succombent plus facilement que les autres à la tentation de faire ce qui a l'apparence de la force, du courage, de la résolution" ou que "le pire de ce monde ne résulte pas toujours de la méchanceté ou de la violence, mais plus souvent de la faiblesse" ou qu' "aucune faute n'est oubliée tant que la conscience s'en souvient" ? Zweig, un maître dans l'évocation des réalités les plus sombres, les plus troublantes, les plus cachées, mais sans jamais exercer de violence sur le lecteur, sans hypocrisie, en disant tout, et en toute beauté."

- Votre analyse est très juste. On pourrait ajouter que c'est un être fraternel, très proche du lecteur. Il n'est pas alambiqué, ou froid, "distancié" comme beaucoup d'écrivains. Il rentre au coeur des êtres, s'assied près de vous et vous raconte ce qu'il a ressenti. Il y a toujours du rythme chez lui. "le monde d'hier..." est un chef d'oeuvre. Il s'est suicidé avec sa femme, désespéré, chassé de chez lui, comme tant d'autres, chassé d'Angleterre qui entrait en guerre, comme autrichien, sans lecteur, sans argent, au Brésil. Mais toute son oeuvre est là. Henry Zaphiratos

de :
-Gérard Cotton: Merci à vous deux . Ce que je retiens le plus peut-être de ce géant , ce sont les rencontres dans sa maison du Kapuzinerberg , au bout du petit chemin . Une élite exceptionnelle . Il poursuivait un rêve de culture européenne aboutie , s'y conformait , tant celle des débuts du 20 ° était marquée surtout par cette élite juive assez exceptionnelle , il faut bien le reconnaître . Et pourquoi donc le nier . Que serait le parfum des heures chaudes de Montparnasse sans elle ? Rien du tout ! Quelle grandeur incomparable que cette " Ecole de Paris " ! « Nous étions toute une génération, des enfants du heder jusqu'aux étudiants talmudistes, épuisés par tant d'années à la seule analyse des textes. Nous emparant de crayons et de pinceaux, nous avons commencé à disséquer la Nature, mais aussi à nous disséquer. Qui étions nous ? Quelle était notre place parmi les nations ? Qu'en était-il de notre culture ? A quoi devait ressembler notre art ? Tout cela s'ébaucha dans quelques petites villes de Lituanie, de Russie Blanche et d'Ukraine pour se prolonger à Paris. Nos artistes apportent un regard nouveau, un nouveau souffle dépourvu de tout classicisme. De cet arrachement à la religion naît un expressionnisme d'une mélancolie vigoureuse. » Je le dis et le confirme : restons éveillés , surtout pour le legs immense de tous ces virtuoses . Combien le reconnaissent ? Tristesse .

lundi 5 juillet 2010

LAURENT TERZIEFF, L'incandescence de soi.

Laurent Terzieff, ou l'incandescence de soi. Il fait irrésistiblement penser à Sacha Pitoeff pour la passion du théâtre. "Etre autre", à chaque rôle, et "soi" en permanence. Il fait aussi penser à Arthur Adamov pour le regard profond qui "voit" au-delà. Alain Cuny, qui avait la voix grave et mélancolique, était son contraire. L'un avait la force, Laurent, lui, la conviction de la fragilité, et de la pensée qui court au-delà des limites de notre être. On craignait toujours pour lui, tant il vivait au bord extrême de l'oeuvre littéraire, voulant révéler le secret ultime de l'auteur. Celui qu'il a caché derrière ses mots, et que Laurent retrouvait soudain dans des inflexions graves, des temps morts, où la parole du silence compte. Dans les films, il a "joué" d'être ce qu'il était, le jeune homme blessé, sans amertume, mais avec cette distance aux êtres et aux choses de la vie. Il n'avait pas la fulgurance grave de Gérard Philip, ni le charme ravageur des jeunes premiers comme Alain Delon, Jacques Charrier, mais la délicatesse à la douce-amère de Tchekov, et parfois le ronflement de la brutalité des personnages dostoievskiens. Il faut espérer qu'à l'ère des caméras portatives, tout ce qu'il a joué ou fait, soit là, comme un témoignage essentiel de la sainteté et de la puissance de son théâtre, qui est le révêlateur de nous-mêmes, bouffons de nous-mêmes, césars de nos désespoirs. Incandescence de soi, de nous.Il était cela, portant le poids des tribulations et misères d'un siècle rouge et noir.
Henry Zaphiratos

dimanche 4 juillet 2010

A propos de l'article de Anne Fulda in Le Figaro Magazine du 2 juillet 2010

Anne Fulda titre son article : MATTHIEU PIGASSE LE NOUVEAU MAÎTRE DU "MONDE". Puis, en intertitre :
"Directeur de Lazard France et propriétaire du magazine Les Inrockuptibles, ce banquier d'affaires vient d'entrer au capital du quotidien du soir avec Pierre Bergé et Xavier Niel. Richissime, se réclamant de la gauche, il nourrit de très hautes ambitions politiques et médiatiques."

J'ai trouvé cela fantastique ! Dans les mêmes semaines les océans de milliards où se meut toute une élite économique, financière et politique, les montées vertigineuses, l'éblouissement des ambitions démesurées et à portée de la main ! M.Matthieu Pigasse sera-t-il le Pompidou de la décennie ? Pompidou qui sortait de chez Rothschild, lui qui "sort" de chez Lazard ? Formidable aventure que Balzac avait décrite, mais qui prend aujourd'hui dans l'inouï développement de la finance, une proportion gigantesque. Grâce à la Presse nous vivons cela au jour le jour, dans un feuilleton qui dépasse ceux de la TV. Jusque-là, les "montées" au pouvoir étaient "discrètes" pour ne pas "faire peur". Aujourd'hui, on joue "cartes sur table": "Je veux le pouvoir suprême !".
Quel va être le prochain épisode ?
Hermès

jeudi 1 juillet 2010

La Route, de Cormac McCarthy, L'Olivier Edit. 252p. 2009

Ce livre aurait pu s'appeler CENDRES.
C'est un livre que l'on peut lire en une heure. Les dix premières pages et les dix dernières, et on a compris tout le livre. C'est une sorte de livre pour flash-lecture. L'auteur a eu la géniale idée de développer un excellent scénario de film (réalisé par John Hillcoat en 2009) pour en tirer un pavé de plusieurs centaines de pages.
L'histoire est mince : Le monde n'est qu'un amas de ruines, d'arbres calcinés, de végétations pourries sous une pluie de cendres. Les villes n'existent plus, des hommes il ne reste que des êtres hagards, vêtus de loques errant, se bouffant entre eux, au propre comme au figuré. Dans cette fin du monde, fin de l'Amérique, un père et son fils, un jeune garçon d'une dizaine d'années, marchent vers le Sud. Pendant deux cent cinquante pages, ils marchent, traversent ce monde glacial et lunaire, où il pleut sans cesse. Ils marchent des jours et des nuits pendant des mois... se baignent dans l'eau glaciale, et n'en meurent pas... mangent, rarement, en ramassant de vieilles boîtes de conserve, une pomme de ci de là, et, affamés, font deux à trois mille kilomètres en poussant à travers les racines des arbres des forêts un chariot de supermarché !!!. Dans leur pérégrination ils croisent des cadavres fichés dans le macadam, des troncs d'arbres calcinés, des "méchants" qui errent loqueteux et
sans espoir. Un monde sans avenir, pour une marche sans fin dont l'action initiée dans les dix premières pages se répètent sans discontinuer, d'une manière obsessionnelle, pendant tout le livre, avec, à la fin, l'arrivée devant une mer plombée où dérive un bateau abandonné !
Aux deux dernières pages, le père, "l'homme", meurt blessé et épuisé, mais il y a le "Happy end" : le petit garçon(qui se porte comme un charme après ces épreuves effrayantes) est recueilli par un "gentil" ranger qui surgit de la forêt comme Zorro.
Il faut ajouter qu'il y a de temps en temps des formules sentencieuses pour faire profond.
A lire en diagonale.
Hermès 10/20