dimanche 30 juin 2013

La Fresque de Eliane Serdan, roman, Serge Safran Editeur 160p. Prix Tortoni 2013

Un style feutré, proche du silence de la lecture en chuchotis dans l'oreille. Une douce mélancolie d'un jeune homme qui se réfugie avec des grâces et un coeur de jeune femme dans une masure dans une forêt au bord d'un vallon, loin de Sienne d'où il a fui pour échapper à la mort. Il vit son exil entre Lauretta une jeune domestique, Leila, une noble du coin qu'il aime, et qu'elle aime sans trop aimer... un vieux moine Giovanni herboriste, un ermitage, un monastère... L'hiver vient. Il écrit, son seul plaisir, son seul ancrage dans la vie lorsque vient la vieillesse.
On sent l'écriture effluve féminine, un brin parfumé, mélancolique.
Des réflexions philosophiques, religieuses qu'un long exil provoque.

En contre-point : On vient de retrouver dans un sous sol à Florence une cave où s'est caché pendant deux ou trois mois Michel-Ange Buonarroti pour fuir ses persécuteurs, et dont il a décoré les murs de fresques d'étude pour passer le temps !

Pour un coeur raffiné, en lecture au bord d'une sieste sur un hamac ou un transat.
14/20
Hermès

Au nom du père, du fils et du Rock'n'roll de Harold Cobert, Héloïse d'Ormesson Editeur. 240p. 2013 , 17€ - degré Zéro de la littérature -

17 euros, c'est cher payé les trois pages intéressantes du livre : les pages 239/240/241. C'est la liste des morceaux des Rolling Stones, des The Doors, David Bowie, Mickael Jackson etc. qui ont accompagné l'auteur pendant l'écriture de son livre, mais qui ne l'ont vraiment pas inspiré malheureusement !
Le reste n'est que l'histoire scénarisée d'un grand-père Marcel qui bat sa femme à coups de ceinturon(P.45), et disparaît un jour avec une femme riche, en l'abandonnant avec ses enfants, dont Christian qui deviendra un célèbre DJ (disc-jockey), hantera les boîtes, se fera des copains dans la "Haute" bourgeoisie branleuse de l'Aquitaine et du "Tout" Paris, puis de Victor, le fils de Christian, petit-fils de Marcel, qui est un formidable surfeur, sur les vagues de 3m.50 de Biscarosse et autres lieux.
Des rapports vraiment "sympas" entre parents et enfants à coups de "fait chier !", Putain de sa race!, " etc; Une littérature de snobs qui singe la banlieue sans l'égaler. Dont l'âme, l'esprit, la qualité littéraire sont absents.
Quelques renseignements sur le surf : "leash", "vague du shore break" "combi à 2 bandes blanches" "combi à 2 bandes noires"  ??? ...
Bref un bouquin qui ne vaut pas son pesant de papier.
2/20
Hermès

samedi 29 juin 2013

Parisiennes à l'Opéra...

Cyrille T. Zaphiratos- Huile/toile 1988


LIVRES NOUVEAUX ....

-La Fresque de Eliane Serdan, roman, Serge Safran Editeur 160p.  Prix Tortoni 2013
-Confessions Cannibales de Pierre d'Etanges, roman, Flammarion Editions 236p.
-An nom du père, du fils et du rock'n'roll, roman de Harold Cobert,EHO Edit.244p.
-Deux Etrangers, roman de Emilie Frèche,  Actes Sud Prix Orange 2013
-L'Oeuvre de Stefan Zweig à La Pleïade (Stefan Zweig est maintenant dans le domaine public)
-Un long moment de silence, polar de Paul Colize, Prix Landerneau 2013 (E.Leclerc-Culturel)
-La Poupée, roman de Daphné Du Maurier, Albin-Michel Edit. , 256p. -Réédition-
-Le Fil des souvenirs, roman de Victoria Hislop, Les Escales Editions 432p.
-Sur la musique, essai de André Suarès, Actes Sud Editions 224p Réédition
-D'ombre et de poussière, doc. de Thomas Goisque et Sylvain Tesson Albin-Michel Edit.
-Un enfant dans le siècle, romans-souvenirs de G.E.Clancier, Omnibus Edit.
-Sauf miracle, bien sûr, Essai de Thierry Bizot, Seuil Edit. 444p.

jeudi 27 juin 2013

Les heures souterraines de Delphine de Vigan, roman édit.JCLattès, 300p. 2009 . A déconseiller aux NEURASTHENIQUES...

Mathilde, Jacques, Thibault et les autres. des vies tristes, coincées dans une grande ville comme Paris, dans de grandes entreprises ou dans la situation d'un travailleur indépendant ( médecin célibataire) comme Thibault. La haine entre collègue, la mise au placard, la lutte pour exister, se battre pour vivre... Une mise à jour pas très réjouissante dans ce roman de Delphine de Vigan. Tout est sans avenir, tout est destiné à la désespérance humaine. Un monde de moutons, d'esclaves, de sous-êtres, se débattant avec intelligence pour rien, pour un constat de rien, de finitude. Le métro transporte des cargaisons de chairs humaines sans espoir :
"Il lui a semblé que cette femme et lui partageaient le même épuisement, une absence à soi-même qui projetait le corps vers le sol. Il lui a semblé que cette femme et lui partageaient beaucoup de choses. C'était absurde et puéril, il a baissé les yeux." Extrait page 299.

"Elle voudrait hurler sortez de là, regardez ce que vous êtes devenus, ce que nous sommes devenus, regardez vos mains sales et vos visages blafard, regardez les immondes insectes que nous sommes, rampant sous terre, répétant chaque jour les mêmes gestes sous la lumière des néons, votre corps n'est pas fait pour ça, votre corps doit être libre de ses mouvements.... Mathilde passe les portillons qui marquent l'entrée dans le métro." Extrait page 289.

On comprend mieux la crise politique dans laquelle nous vivons depuis des décennies, les votes continus pour les mêmes partis. Enfoncer les êtres dans un no man'land de vie personnelle, les faire dériver sans espoir.  Delphine de Vigan a très bien décrit les murs qui entourent les êtres et l'hostilité entre eux qui les anime, jalousie, esprit de domination, solitude, détresse etc.

A ne pas lire si l'on est neurasthénique, cafardeux, triste, désenchanté.
15/20
Hermès

mercredi 26 juin 2013

Le Musée d'Orsay...

Un musée imaginaire réalisée dans l'ancienne gare d'Orsay, avec tout le romantisme de l'Avant guerre 1914/18 dont le centenaire tombera l'année prochaine. Le Corbusier a failli faire démolir ce monument, gare des trains du centre de la France, pour y installer un immense building de béton assez horrible d'après le projet qu'il a proposé. Heureusement que le président Pompidou, puis les présidents Giscard d'Estaing et Mitterrand, hommes amoureux des Années 1900, et des Années folles, ont décidé, organisé, suivi la création de ce très beau musée qui présentent des collections magnifiques des peintures des Impressionnistes, des peintres du XIX° siècle, ainsi que des sculptures comme celles de Camille Claudel, Rodin... Un bel exemple de l'architecture de la fin du XIX° siècle, au bord de la Seine, face aux jardins des Tuileries, près de l'Hôtel de la Légion d'honneur, avec sa grande horloge que des millions de touristes visitent et admirent... Une gare sauvée par l'Art.
Hermès

dimanche 23 juin 2013

L'admirable XVIII° siècle avec Saint-Simon, les Encyclopédistes, Mozart, Marivaux, l'Indépendance Américaine, la Révolution...

L'autre soir le Theatro de Madrid nous a offert un spectacle magnifique avec "Cosi fan tutte" de Mozart. Dans une mise en scène mêlant moderne et époque, ce fut une réussite quasi  totale. Ne disons pas totale pour laisser la place à quelques nouveaux talents futurs. Attendons aussi de voir et d'entendre celui que va présenter Francis Huster ces prochains jours.
L'enchantement du XVIII°siècle est étonnant : des écrivains géniaux avec Voltaire, Rousseau, Saint-Simon, l'Abbé Prévost, Diderot, les Encyclopédistes, Casanova, Mme de Staël etc. des compositeurs extraordinaires comme Mozart, JS. Bach...des peintres délicats comme Watteau, Boucher, des créateurs, décorateurs, ébénistes, jardiniers etc. tous travaillant pour l'embellissement de la vie, et l'accélération de l'Histoire qui arrivera à la fin de ce siècle avec la révolte des colons d'Amérique contre le roi d'Angleterre, la guerre d'Indépendance soutenue par Louis XVI, la Révolution française.
C'était trop beau, le siècle se termine dans le sang de la Terreur, des guerres révolutionnaires, l'avènement de Napoléon...

Mais le temps d'un plaisir vaut le détour de se replonger dans cette atmosphère raffinée par la musique, la littérature, l'histoire, les promenades dans les jardins, les musées.

Peut-être qu'une autre époque aussi raffinée a-t-elle aussi existé en Europe et en Amérique, c'est l'Entre-deux-guerres - 1920 à 1939 - avec la floraison artistique, littéraire, musicale... Epoque qui fut ternie par la crise économique, les éructations menaçantes des dictateurs Hitler-Staline-Mussolini... Mais on chantait et on dansait avec Fred Astair, Ginger Roger, Charles Trenet, Louis Armstrong, Ray Ventura, les grands acteurs... les grands auteurs...
Hermès

lundi 17 juin 2013

La disparition de Jim Sullivan, roman de Tanguy Viel, Edit. de Minuit, 156p. 2013, 14€

Tanguy Viel est un grand écrivain. Il a réussi le tour de force de se mettre à la place d'un romancier américain, et de créer un "roman américain", ce roman où l'on trouve de sempiternelles histoires de bar, d'espaces vides, de prof, de campus, de cocufiage, d'incendie, de psy, de prison, de Côte Est, de lacs, de forêts de pins, de serveuses-étudiantes, de femmes esseulées ou délaissées, de parties de poker, de Dodge, de Chrysler, de trafic, de malfrats, de bière, de bourbon, Twin Towers, de guerres Viêtnam-Irak etc.
Il mène tambour battant sa création littéraire, rentrant dans les méandres de l'âme de ses personnages, dans le décor de Detroit, des Lacs, puis un saut dans le coeur de la "baleine" américaine.
C'est un livre gai, ironique, sincère, car l'auteur cherche à percer à jour ses personnages, mais évidemment, le côté obscur reste...
Un prix pour ce livre. Il le mérite amplement. C'est la saison, c'est le moment de le lire avec l'été, les voyages, les siestes. Un bouquin aussi intelligent, ça ne se loupe pas.
15/20
Hermès

dimanche 16 juin 2013

SOLDATS. Procès-verbaux de récits de soldat allemands pendant la Seconde Guerre Mondiale; Edit.Gallimard 619p. 28,90€

Les soldats allemands, leur comportement atroce pendant la Seconde Guerre Mondiale. Leurs récits enregistrés alors qu'ils ne le savaient pas, par le service secret anglais.
Le propos du général Siry, enregistré le 6 mai 1945, dissipe toute illusion: «On ne peut pas le dire à haute voix, affirme ce militaire à ses camarades de chambrée, mais nous avons été beaucoup trop mous. Maintenant, on est dans la nasse avec toutes ces atrocités. Mais si on était allé au bout des atrocités, à cent pour cent, si on avait fait disparaître les gens sans laisser de traces, alors personne ne dirait rien.»
Procès-verbaux de récits de soldats allemands, de Sönke Neitzel et Harald Welzer, traduit de l'allemand par Olivier Mannoni, Gallimard.

samedi 15 juin 2013

Philippe Labro, Johnny Halliday, Jo Dassin etc. et le Rêve américain...

Toute une génération a tourné le dos à la vieille France, et s'est tournée résolument vers l'avenir américain. Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, toute une génération née de cet après-guerre a été envoûtée par le rêve américain. L'avenir se situait de l'autre côté de l'Atlantique, vers la route du soleil, l'axe du soleil couchant attirant les coeurs et les esprits d'une jeunesse qui étouffait dans la France de l'Après-guerre avec tous les problèmes de survie de la génération de leurs parents, la fin d'une Occupation terrifiante qu'elle n'avait pas connue, et ne comprenait pas, la grisaille des immeubles, des voitures noires, l'esprit étriqué des petits-bourgeois ou celui des "travailleurs" fascinés par le monde communiste du soleil levant, espérant et croyant ferme que l'avenir du monde viendrait du Marxisme-Léninisme-Stalinisme, ou de la classe politique fiévreuse embringuée dans les problèmes de la décolonisation, les débats fratricides entre ceux qui voulaient la pérennité d'une certaine idée de la France, et ceux partisans d'un repli sur l'Hexagone, avec la réconciliation franco-allemande, base de l' Union européenne,  et toujours suspendue sur la tête de l'Europe de l'Ouest la menace soviétique guettant derrière le Rideau de fer, la création de l'O.T.A.N etc.
Une jeunesse vivait dans la nouveauté, et la nouveauté, l'avenir étaient l'Amérique avec son dynamisme, ses GI qui avaient libéré l'Europe, sa musique : Jazz, Blues, Spirituals, ses films découvrant des espaces infinis, un mode de vie gaie, une décontraction dans les rapports entre supérieurs et subordonnés, la beauté de ses vamps comme Rita Hayworth, ses danseurs comme Fred Astair ou Gene Kelly etc.

Des Etats-Unis viendront les grandes structures commerciales découvertes par de jeunes entrepreneurs français, structures des Super , Hypermarchés (Carrefour-casino-Auchan etc.), les drive-in etc.

C'est ainsi qu'une grande partie de la jeunesse s'est engouffrée dans ce monde nouveau, et on a vu le déferlement des nouveaux chanteurs style US comme Johnny Hallyday, Dick Rivers, Jo Dassin etc. de Salut les Copains, leur revue etc.

Le phénomène a été plus subtile en littérature. L'âme d'un peuple est beaucoup lent à changer. Les grands écrivains, les grands intellectuels sont restés dans les thèmes de l'avant-guerre, de la guerre, du drame mis à jour de la Shoah... Il n'y a pas eu une "révolution" littéraire réelle. le Surréalisme, le Dadaïsme dataient des 1920/1930, et les romans restaient dans la ligne des romans de la bourgeoisie comme "Bonjour Tristesse", ceux de Mauriac ou Julien Green, ou de la réflexion politique comme "La Peste" ou l"Etranger" d'Albert Camus, ou ceux de Sartre, Simone de Beauvoir...

Philippe Labro est intéressant parce qu'il décrit la jeunesse d'après guerre, la jeunesse qui rêve d'Amérique, d'ailleurs il écrira quelques paroles de chansons pour Johnny Halliday...

Je reviendrai sur quelques-uns de ses livres.

Hermès

A propos des scandales qui secouent la France...



Bon appétit, messieurs !
                    Ô ministres intègres !
Conseillers vertueux ! Voilà votre façon
De servir, serviteurs qui pillez la maison !
Donc vous n'avez pas honte et vous choisissez l'heure,
L'heure sombre où la France agonisante pleure !
Donc vous n'avez ici pas d'autres intérêts
Que remplir votre poche et vous enfuir après !
Soyez flétris, devant votre pays qui tombe,
Fossoyeurs qui venez le voler dans sa tombe !
– Mais voyez, regardez, ayez quelque pudeur.
La France et sa vertu, la France et sa grandeur,
Tout s'en va. – nous avons, depuis Charles De Gaulle
Perdu...
Mais voyez. – du ponant jusques à l'orient,
L'Europe, qui vous hait, vous regarde en riant.
Comme si votre pays n'était plus qu'un fantôme,
Bruxelles et Washington partagent ce royaume ;
Rome vous trompe ; il faut ne risquer qu'à demi
Des demandes à Bruxelles;

L'Europe pour vous avaler attend des jours propices.
L'Angleterre et la l'Allemagne vous guettent
La France se meurt, vous le savez. – quant à vos vice-commissaires,
Ils vendent, ils perdent dans les Flandres.
Quel remède à cela ? – l'État est indigent,
L'état est épuisé de troupes et d'argent ;
Nous avons sur la mer, où Dieu met ses colères,
Perdu toutes nos localisations, sans compter nos containers.

Victor Hugo et pcc Hermès

vendredi 14 juin 2013

Cahiers de Doléances (de l'Espoir) des Français de 2013, de Jean Lassalle, député in Le Point


Après deux mois de marche sur les routes de France, le député centriste Jean Lassalle a lancé vendredi un cri d'alarme sur la colère populaire dont il a pris le pouls durant son périple, appelant les politiques à entendre ce désespoir avant qu'il ne s'exprime dans la rue.
"Neuf personnes sur dix me disent: ça va péter. Et encore, j'ai du mal à trouver la dixième. On nous déteste, nous les politiques, on n'a plus confiance en nous (...). C'est un rejet total", assure à l'AFP l'élu du sud-ouest de la France.
"Je ne suis pas un oiseau tombé du nid. Depuis 1977 j'ai occupé tous les mandats locaux que l'on peut avoir et pourtant je me rend compte que la réalité de notre pays est pire que ce que j'avais imaginé", dit-il.
Depuis deux mois, le député arpente à pied les routes à l'écoute des Français. Après 1.300 kilomètres de marche, il est revenu vendredi à Paris pour quatre jours afin de rendre compte des paroles des Français qu'il a croisés. "Plus d'une centaine chaque jour".
"La réalité est difficile à percevoir depuis les bancs de l'Assemblée et même dans ma circonscription où dans les discussions avec les proches", a-t-il constaté. Alors, en costume cravate, béret sur la tête et sac à dos, il est parti à la rencontre de cette France qui lui échappait pour lui donner la parole.
"Une phrase revient tous les jours. Ne déformez pas ce que nous vous avons dit, dites-leur qu'on n'en peut plus, que la cocotte minute va exploser, qu'on n'a plus aucune confiance en vous, les politiques", résume l'élu de sa voix rocailleuse.
"Autre rejet que je n'avais pas identifié à ce point: l'Europe (...). Et puis, ces questions récurrentes, comment a-t-on pu laisser tomber notre agriculture, notre industrie sans que personne ne s'y oppose?", ajoute Jean Lasalle en évoquant "un sentiment d'abandon et de colère".
Sur son site internet (www.ledeputequimarche.fr), il a initié des "Cahiers de l'espoir" pour collecter les attentes et revendications des Français, sur le modèle des cahiers de doléances de l'époque de la monarchie, dont les plus célèbres en France sont ceux de 1789, juste avant la Révolution.
La France est en proie à une crise sociale et économique, dans un contexte de chômage record et de récession".
Click here to find out more!

La nuit à rebours, de Zoé Valdès, Arthaud Edit. 114p. 2013, 10,50€

Une nouvelle sur la dictature cubaine qui prend les corps et les âmes, qui tente de tout subjuguer. Une jeune femme d'origine juive qui a subi l'oppression par l'embrigadement dans les jeunesses communistes castristes, tombe enceinte, et ne rêve que de fuir ce pays de cauchemars et de bêtises. Une valise en bois est comme le symbole de la liberté, qu'il faut conquérir à tout prix dans un quartier d'affamés du "départ", de la "fuite"... Elle confie son bébé à un couple qui "part" au Mexique, en réalité prétexte pour gagner Israël, et de ce moment ne rêve que de s'échapper de l'enfer de Fidel Castro. Le salut ne lui viendra que d'un diplomate français...
Zoé Valdès a représenté pendant des années le régime castriste à l'Unesco, à Paris. Puis s'en est défaite, et a rompu avec celui-ci.
Les films, les témoignages nous ont appris depuis 1954 ce qu'était que le régime de Fidel Castro, un en casernement de toute une population, la ruine d'un pays, un UBU roi dézingué.
Ce petit volume ne nous apprend rien de nouveau.
Hermès

dimanche 9 juin 2013

Le Sultan de Byzance, roman de Selçuk Altun, Editions Galaade, 376p. 2013- 22€

Selçuk Altun est un conteur d'une grande ampleur. D'une érudition remarquable, d'un sens de la virtuosité dans le récit, d'une imagination impressionnante, il joue à cache-cache avec le lecteur, l'Histoire, le tourisme, le Bosphore, l'Anatolie, la Cappadoce, Athènes, Mistra, les empereurs byzantins, les sultans, Constantinople, la Tour de Galata, Istamboul, Trébizonde, Londres, New-York, l'Ecosse, Venise etc. à coups de voyages aériens, de visites historiques guidées, d'hôtels Méridiens, avec en toile de fond une grand-mère acariâtre et généreuse, du fric en pagaille, une descendance impériale etc.
Tout ça dans un style endiablé, rigolard sur le bord, sans toutefois manquer à la vérité historique... les empereurs byzantins qui régnèrent mille-cent ans eurent souvent des morts violentes comme en Angleterre, les rois anglais, en France, les Capétiens, Valois, Bourbons, sans compter avant eux les Mérovingiens et les Carolingiens... Tout est relatif...
Un livre qui donne le tournis lorsqu'on tente de suivre les chapitres comme les lettres de l'alphabet grec... Alpha...Beta etc.jusqu'à Oméga. et les aventures "impériales" du héros, d'une famille d'un débris d'empire à Trébizonde.
Saluons le talent du conteur.
14/20
Hermès

NOUVEAUTE : Correspondance Michel Leiris-Jacques Baron, Edit.Joseph K 190p. 16,50€ 2013

La jeunesse est toujours la même, révolutionnaire, dérangeante. Chaque nouvelle génération voit le monde, la société, la politique sous un oeil nouveau. Cela vient des SWITCH de nos chromosones, de nos ADN. A un moment donné dans l'organisation de la vie un SWITCH se fait et le mélange des facteurs provoque une légère "mutation"; qui fait que chaque être humain voit le monde avec des idées nouvelles... ainsi va le monde...
Ici, c'est L'ambiance des Années 1920/30, les Années folles, et la joie de vivre, des heurts littéraires avec les Surréalistes, les nouveaux poètes, les nouveaux peintres etc. La lecture de cette correspondance, où chacun se vouvoie  est instructive... et Philippe Sollers en dit "  En réalité, ce qui frappe le plus, par rapport à notre époque étriquée et sinistre, c'est l'importance que tous ces nouveaux venus attachaient à la poésie. Pas à la poésie des «poèmes», bien sûr, mais à celle de l'expérience intérieure de vivre, fête ou tragédie. Revendication de liberté chez Leiris: «Je ne peux vivre que dans l'antithèse et le changement.» De sensibilité, chez Jacques Baron, cet enfant perdu du surréalisme: «Il y a quelque chose qui unit les gens, une question de chair, de peau (affinités électives si l'on veut), qui dépasse l'idéologie.»
Correspondance Michel Leiris-Jacques Baron, édition établie, annotée et préfacée par Patrice Allain et Gabriel Parnet, 

samedi 8 juin 2013

La vie quotidienne à Rome à l'apogée de l'empire, Jérôme Carcopino, Hachette, 350p. 1972

Un livre remarquable sur la Rome entre 100 et 200 après JC. La description de la ville, de la vie des Romains, les rues, les immeubles, la façon de vivre, de se vêtir, d'avoir l'heure par cadran solaire ou clepsydre (horloge à eau), de manger, les jeux, les soirées. Un livre très vivant qui se lit comme un roman tant on fait de découvertes à chacune des pages. Jérôme Carcopino s'est basé sur les livres, les lettres, les poésies, les découvertes à Pompéï, Herculanum, le port d'Ostie... Pline le Jeune, Martial, Juvénal, Tite-Live, Suétone, Cicéron, Vitruve le grand architecte de l'époque, Plaute etc. ont été les témoins et les sources de ce livre.
En ouvrant la première page on entre dans un monde nouveau et pourtant familier. Un charme s'en dégage, dû au style léger, direct, à l'évocation qui tient de la grande littérature.
17/20
Hermès

jeudi 6 juin 2013

Ces chers Italiens, essai de Curzio Malaparte, Les Belles lettres Edit. réédition 2013

Ce livre posthume de Malaparte a été publié en 1961. Réédité dans la traduction de Mathilde Pomès, il ouvre la porte à une compréhension de l'homme italien. Malaparte le définit comme un homme lié à la nature, qui ne vit qu'avec la nature et ce qui explique que toutes les oeuvres d'art italiennes, celles qui viennent de l'Antiquité, comme celles du Quattro-Cento, ou plus modernes, sont liées à celle-ci. C'est pourquoi tout est sexe, érotisme dans les oeuvres italiennes, verges, seins, pubis, culs nus, fesses, testicules en olives etc... peuplent les tableaux, les statues des musées, des églises... Il fait une différence entre les oeuvre "italiennes" et celles d'Espagne, plus rudes, plus sèches, plus tristes, celles de l'Europe du Nord, plus ternes, à la chair triste etc.  Il oublie bien sûr que l'Art grec était antérieur à l'art romain, et que déjà, là, la nature et la sexualité explosaient dans les statues, les peintures etc.
On comprend mieux l'élégance italienne, les raffinements de Florence, des couturiers, la finesse des comédies à l'italienne, des grands films etc. et le côté flamboyant des Italiens comme Berlusconi, Fellini, Vittorio de Sica, etc. des actrices comme Gina Lollobrigida, Sophia Loren, Monica Vitti... en lisant ce livre. Une réflexion d'un italien sur lui-même.
Hermès

mercredi 5 juin 2013

Bérénice 34-44 roman de Isabelle Stibbe, Serge Safran Edit. 317p. 2013 18€

Un livre intéressant sur la vie théâtrale et particulièrement de la Comédie française de l'Entre-deux guerre, et de l'Occupation, à travers le destin d'une petite fille, Bérénice, dont les parents sont des fourreurs, d'origine juive de l'Europe de l'Est, venus s'installer à Paris, rue d'Hauteville, et qui passionnée de théâtre deviendra une grande actrice sous le pseudonyme de Bérénice de Lignières. Le roman, très bien documenté, relate d'une façon alerte les aventures théâtrales, puis plus tard, pendant l'Occupation, l'engagement physique de la comédienne dans les rangs d'une résistance armée juive en gestation.
On croise les grands noms du théâtre et du cinéma, Jouvet, Berard, Vilar, Véra Korène, etc. le livre est très bien documenté. L'auteure, Isabelle Stibbe, a fait un gros travail de documentation et par une écriture soignée a rendu très intelligente la lecture de son roman.
Un livre pour tout amoureux du théâtre.
Hermès

lundi 3 juin 2013

Librairie Desmos à Paris fête son 30° anniversaire...

La librairie Desmos, à Paris (14e).

Trentième anniversaire de la Librairie Grecque de Paris  DESMOS
rue Vandamme dans le 14° arrondissement. 1983-2013
Littérature grecque ancienne et moderne, cours de grec. La librairie est dirigée par son créateur et son épouseYannis et Clio Mavroeidakos.

A noter la revue trimestrielle DESMOS, éditée par la librairie.


samedi 1 juin 2013

Les Impressionnistes au bord de l'eau, Expositions Paris-Normandie - par Sabine Gignoux - La Croix -

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La preuve en un florilège de tableaux exposés à Paris et à Caen.
En 1847, l’ouverture de la ligne de chemin de fer Paris-Le Havre bouleverse toute la côte normande. De paisibles villages de pêcheurs, dans le bocage du pays d’Auge, vont connaître un remarquable essor. 
Encouragée par Napoléon III qui a offert à son épouse une somptueuse villa à Biarritz, toute la riche bourgeoisie du Second Empire s’entiche soudain des bains de mer et de leurs vertus supposées thérapeutiques. Elle débarque en grand équipage sur les plages de Sainte-Adresse, près du Havre, pousse jusqu’à Honfleur et Trouville, rallié en navire à vapeur.
Fils d’un marin honfleurais, Eugène Boudin assiste en témoin privilégié à cette révolution des mœurs. « Courir après les bateaux, suivre les nuages le pinceau à la main » devient son quotidien. Grâce aux nouveaux tubes de peinture (inventés en 1841) qui permettent de travailler en extérieur, il croque dès 1862 « ces Parisiennes qui sortent comme les libellules aux premiers effluves de chaleur et qui sont belles et coquettes à souhait ».

LES PEINTRES DESCENDENT SUR LA PLAGE

Ses tableaux, au Musée Jacquemart-André à Paris et au Musée des beaux-arts de Caen, saisissent avec tendresse le vent dans les crinolines, les chaises traînées sur le sable en un salon improvisé. Des cabines à roulettes tirées par des chevaux permettent même aux pudiques d’entrer directement dans l’eau, accrochées à une corde !
Boudin entraîne sur la plage son jeune ami Monet, « fasciné par ses pochades, filles de l’instantanée ». Et bientôt c’est toute la bande des « impressionnistes » qui prend ses quartiers d’été en Normandie : Bazille, Degas et Mary Cassatt, Berthe Morisot et son cher Manet… 
Tous à l’affût de modernes sujets : les régates à la mode, les corps qui se dénudent peu à peu et cette « Côte Fleurie » par un chatoyant parterre de grands hôtels, casinos et établissements de bains, de Dieppe à Cabourg en passant par Trouville-Deauville…

ÉCHOS INTERNATIONAUX DE L’IMPRESSIONISME

Si tous ces artistes sont représentés au Musée de Caen, l’exposition fait aussi la part belle à des scènes balnéaires de Gauguin, des nabis, des néo-impressionnistes et d’autres figures, un peu oubliées comme Paul-César Helleu, grand ami de Marcel Proust qui s’en inspira pour son personnage du peintre Elstir. 
L’accrochage présente également quelques échos internationaux de l’impressionnisme, par exemple sous le pinceau merveilleux de l’Espagnol Sorolla ou, plus inattendu, de l’Américain Sargent, auteur d’une irrésistible sieste en barque, sous les saules, éclaboussée de lumière. Rien que pour ce coup de soleil, il faut reprendre le train dare-dare vers la Normandie !
SABINE GIGNOUX  - La Croix -
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