lundi 28 juin 2010

Pierre Bergougnoux aime et lit Homère

Un site du Nouvel Obs. publie en vocal Pierre Bergougnoux parlant et lisant Homère. C'est un plaisir d'entendre un écrivain d'aujourd'hui célébrer Homère. Bergougnoux met en exergue le fait que dans l'Odyssée (pour les Grecs Odyssée = Ulysse), Ulysse parle à la première personne. Il raconte ses aventures. Ce n'est pas l'aède qui raconte l'histoire, c'est l'auteur de l'histoire qui la raconte. Un "Je" proche des "confessions". Et c'est ce qu'il y a d'extraordinaire car "Ulysse" raconte toute la civilisation hellénique, tout le monde greco-romain qui va dominer le monde connu pendant deux millénaires, monde qui va survivre dans les scholae de l'Empire Byzantin jusqu'à la chute de Constantinople en 1453, pendant le Moyen-âge occidental, dans les bibliothèques des monastères, puis qui va être redécouvert à la Renaissance, et va couvrir de dieux et de déesses les palais royaux, épiscopaux, cardinaux etc.
Pierre Bergougnoux lit à haute voix le chant IX de l'Odyssée, où Ulysse raconte comment en disant qu'il s'appelle "Personne", il réussit à se sauver après avoir crevé l'oeil du Cyclope, Polyphène. Celui-ci hurle sous la douleur. Les autres Cyclopes(hominidés du Néanderthal ?) accourent, lui demandent ce qui lui arrive. Pollyphène "C'est Personne !". Les Cyclopes s'en retournent puisque c'est "Personne"!
Génial !
Puis Bergougnoux lit de chant XI, la scène où Ulysse, de retour en mendiant, chez lui à Ithaque(Céphalonie)bande son arc, dont il entend le chant de l'hirondelle, et tire dans les trous des 12 haches accrochées au mur, puis il rebande son arc et tue l'un des prétendants, Antinoüs, le plus beau, le plus jeune, qui tombe à la renverse, sa coupe aux deux anses pleine de vin vole dans la pièce, et ses pieds s'étant accrochés à la nappe du banquet, toutes les victuailles sont balancées à terre...
Relire Homère pour retrouver d'autres merveilles.
Hermès

samedi 26 juin 2010

Réflexions d'André et réponse d'Henry

Paul Hazard (1878-1945- académicien) a écrit un ouvrage sur « la pensée européenne au 18ème siècle – de Montesquieu à Leising » parut en 1946.Je te joins en pdf la conclusion du livre. J’y ai retrouvé ton style d’écriture, rapide, dynamique, parfois sarcastique mais toujours plaisant à lire. Ce que j’en retiens tient plus de la surprise que de l’enseignement : surprise de l’époque pour commencer, cela aurait pu être écrit pour décrire notre 21éme siècle, surprise ensuite de la richesse culturelle européenne de ce 18éme siècle, enfin surprise de (re)trouver une France rayonnante qui n’aurait jamais dû quitter cette place, n’ayant rien eu à gagner au change sinon qu’à se perdre dans le labyrinthe du fédéralisme-unioniste à l’anglo-saxon (je retrouve mes racines nationalistes en écrivant ceci) . La faute à qui ? Ceci étant je prends énormément de plaisir à lire cette littérature d’une autre époque, laissée de côté, mise au rebut, constatant, au passage, que la mode est de faire avec du vieux, méconnu ou oublié, du frais et du neuf comme si les connaissances (rationnelles) étaient nécessairement toujours nouvelles, issues de (faux) nouveaux modèles renvoyant nécessairement toute connaissance ancienne au placard ou à la cave au nom de la modernité pour toujours mieux « réemballer » et « resservir » des thèmes et ou des idées vieilles comme le monde (c’est sans doute cela l’art du commerce et de la politique). je découvre aussi une autre littérature s’apparentant plus à une gigantesque masturbation intellectuelle qu’à de réelles réflexions, prouvant que la fantastique profusion d’analyses, réflexions et autres prospectives tient plus de la source de revenus que d’une réelle recherche. Elle se caractérise par une incompréhensibilité chronique des phrases et des mots utilisés, par un style plus halogéné qu’ampoulé aveuglant totalement le lecteur que je suis, me révélant le désordre intellectuel patent des rédacteurs d'aujourd'hui(souvent des doctorants). Je finis par effacer ces fichiers pdf de mon disque dur, sans aucun remords, puisqu’inutile et inexploitable dans mon travail de réflexion. Cependant, tous (quand j’écris tous, cela inclus tous les auteurs que je lis actuellement) mettent le doigt sur ce sentiment de malaise qu’éprouvent (parfois) les gens vis-à-vis de la société. Pour certains cela viendrait de l’ennui, de la lassitude, pour d’autres ce serait une pulsion (primitive), pour d’autres encore c’est l’absence de valeurs et de morale qui provoqueraient ce malaise. C’est franchement peu satisfaisant comme réponse. Néanmoins, une tendance se dessine au fil des lectures validant de plus en plus ma conviction profonde. Je reviendrai dessus lors d’un prochain mail.
André

.....

J'aime bien ton analyse et ta découverte de ce patrimoine extrêmement riche de toutes les analyses faites au XX°siècle sur les siècles antérieurs, le rayonnement intellectuel et littéraire évident des penseurs qui sont sortis de la scholastique du Moyen-âge, se sont aventurés sur les terres nouvelles de la liberté de l'homme, et de l'organisation psychique, sociale et politique (Montesquieu) de la société. Comme je te l'ai dit la France jusqu'en 1940 rayonnait sur le monde grâce à ses penseurs, ses écrivains (Victor Hugo etc.) ses philosophes, son organisation politique issue des révolutions de la fin du XVIII° siècle et tout au long du XIX°, qui se sont terminées par les sanglants affrontements de la Commune. Toute l'Europe pensait français, et le monde entier suivait nos penseurs, nos romanciers etc.
Avec Munich en 1938, Daladier a brisé cette foi, en trahissant la Tchécoslovaquie et partant les Etats de l'Europe formant la Petite-Entente que la France dirigeait. Avec 1940, l'invasion allemande, puis russe communiste en Europe de l'Est, toute l'armature de l'intelligentsia francophone s'est effondrée par les massacres des élites polonaises, juives, roumaines, bulgares, hongroises, tchèques, slovaques, serbes par les nazis et les communistes. Même le grand chef albanais Enver Hodja était francophone et prof de français, cela ne l'a pas empêché de massacrer ses élites. Avant guerre Louis Jouvet, la Compagnie Barrault-Renaud, la Comédie française jouaient sur toutes les scènes de l'Amérique latine, des USA, d'ailleurs Barrault-Renaud seront bloqués en Amérique latine en 1940.
EN 1945, le monde tournera encore les yeux sur Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir puis Deleuze, Lacan, etc. Mais le meurtre des élites européennes, qui, en grande partie, pour ceux qui auront pu s'échapper, viendront se réfugier France comme Ionesco, Cioran etc. aura un effet néfaste sur le rayonnement de la France. Viendront les guerres coloniales, la décolonisation, le désarroi des élites, le manque de grands romanciers pour éclairer une époque, et les Américains avec leur force économique de rouleau-compresseur, leur septième art éclatant, feront croire au rêve américain. Ils noieront avec les Anglais l'Allemagne dans la dénazification, et inviteront leurs élites comme Von Braun pour les fusées etc. L'Europe s'était suicidée. Maintenant il faut tout reconstruire, repartir avec des bases fondées sur les études du passé comme celles de Paul Hazard, de André Siegfried, de Daniel Halévy, etc. Tu fais bien de foncer dedans pour réfléchir sur l'importance de la France, de sa pensée. H.

A propos de Marc Lévy et de son "Voleur d'ombres" Robert Laffont

Dans son interview dans l'Express, Marc Lévy est modeste. D'une modestie qui frise la pose. Mais c'est sympa. Il faut bien prendre une "pose" devant la puissance de la presse et d'un public immense. Je n'ai lu de son oeuvre que les deux pages du "Voleur d'ombres" publiées par l'Express. Comme je l'ai dit c'est souple, l'histoire se déroule sans heurt, en "suivi", avec une écriture fluide. C'est,( j'imagine) un monde où les traumatismes de la vie sont traités tout en nuance, sans grands cris, sans gesticulations, sans coups de révolver, dans la pénombre de soi-même. Marc Lévy me semble être un auteur de demi-teinte, une sorte de Paul Géraldy de "Baisse un peu l'abat-jour..." d'aujourd'hui, et c'est très heureux pour les Lettres françaises d'avoir un tel auteur, qui ressente si profondément la mesure, le tact, et l'élégance. Je lis que les deux "Eric" ne l'apprécient pas. Les tribunes de la télévision portent à trancher en peu de mots. Aussi très souvent on entend des critiques ou présentateurs des exclamations comme "Excellent! Je vous le recommande", pour de vrais navets, brandis. Je pense que le public n'est pas dupe, et que Marc Lévy a le succès qu'il mérite. Peut-être vais-je le lire.
Henry Zaphiratos

lundi 21 juin 2010

SERIE Z, de J.M.Erre, Buchet-Chatel Edit. 2010, 366p. 20€

L'auteur saute d'un coup de la série B, des films à petit budget (à moindre prétention, mais cependant montrant un goût de leurs auteurs pour le 7° Art, et pour l'extraordinaire) à la série Z. On voit le niveau revendiqué par M.J.M. Erre. En 20 pages d'un scénario bien ficelé, l'histoire pouvait prêter à intéresser et à sourire. Là, il s'agit de 366 pages d'un vrai pensum. Faux polar, fausse enquête, faux meurtres, faux suspens, passage de l'écriture d'un scénario à la réalité de l'action, bébé dont le premier mot est de dire "merde", vioques dopés au viagra, etc.
Il vaut mieux les originaux des films B, ou de polars.
Il faut saluer quand même l'héroïsme de l'auteur et de l'éditeur
366 pages !
Hermès

dimanche 20 juin 2010

Roger Diamantis, mon ami, est parti...Deuil au cinéma

Roger était le fondateur du célèbre cinéma d'Art et d'Essai le Saint-André-des-Arts. Fils d'un restaurateur grec, il avait fondé ce cinéma pour l'amour du 7° art, et avait propulsé et fait connaître de très nombreux réalisateurs et auteurs de films. Il ne s'en tenait pas à un genre, mais à tous les genres, à toutes les subtilités du cinéma d'auteur ou populaire. Un réalisateur inconnu pouvait tenter sa chance et grâce à son flair, son intelligence, sa perspicacité, Roger se lançait, lui aussi, dans la bataille. Il avait créé plusieurs petites salles dans cette très jolie et médiévale rue de Saint-André-des-Arts. Des librairies, des éditeurs s'y sont par la suite installés, suivant sa notoriété. Roger avec sa gentillesse, son regard vif et chaleureux, sa voix douce, mais bien timbrée, sa chevelure légèrement rouquine, sa petite corpulence était le parfait marcheur des Festivals, qu'il arpentait avec joie, montant, descendant les escaliers ou les escalators pour se précipiter dans les salles où se projetaient des films formidables. Tous les films sont formidables par ce qu'ils veulent dire, la somme de travail, d'intelligence, les montagnes d'attention des laboratoires, des décorateurs, des techniciens... Roger respectait et aimait tout cela avec passion. Il avait même confié dans un livre ses idées, ses rêves. Il avait aussi écrit et réalisé un joli petit film "Si j'te cherche, je me trouve" ou "Cours après moi que je t'attrape", un peu ironique, un peu farfelu. Avec tout le monde de l'Art et Essai, il a fait une chaîne pour sauver les films. C'est là que sont nés "Les Arpenteurs" de Michel Soutter, qui a lancé Jean-Luc Bideau, "La Salamandre" d'Alain Tanner, les films que j'ai lancés et distribués : "Les Mâles" du Québecois Gilles Carle, "Le Voyage des Comédiens"," Jours de 36" de Théo Angelopoulos, "Va travailler vagabond" du Brésilien Hugo Carvana, "Sweet Love" de l'Américain Eduardo Cemano, "Les Idoles", "Les Nymphettes"... et tant d'autres films, dont ceux d'Emir Kusturica,de Raymond Depardon, Ken Loach, Wim Wenders... Roger ne songeait qu'au cinéma. Il ne songeait qu'au nombre d'entrées, qu'aux fauteuils occupés pour être sûr qu'un beau film tiendrait deux, trois semaines, ou cent, deux cents semaines. Et puis, il reprenait les films qu'il aimait, et qu'il voulait offrir aux centaines de milliers d'étudiants, d'intellos. C'était la "Nouvelle Pagode", le temple du cinoche. "le Chien andalou" a fait des petits, et Roger les a propulsés vers l'avenir.
Voilà, il est parti. Je ne pourrai plus parler avec lui de films, de livres, je ne pourrai plus lui envoyer les miens, je ne pourrai plus déjeuner avec lui, voir son regard merveilleux et tendre, son sourire captivant. Roger, tu restes dans mon coeur. Roger, mon ami.
Henry Zaphiratos - lecturepourtous.blogspot

jeudi 17 juin 2010

7 nouvelles du 7° Art de Claude et Josyane Bertin-Denis- 80p. Pontarlier.25300 avec Illustrations et 2 CD

Sept nouvelles humoristiques et gaies dont l'action se déroule dans les salles des festivals de Cannes et de La Rochelle, et à Pontarlier, dans l'ambiance joyeuse et
parfois intrigante comme cette superbe nouvelle sur les 7 JURES ou le Syndrome du 7, qui est un excellent scénario pour un film. Les auteurs nous content l'incroyable histoire du Renard de Toussaint, de Haïti à Besançon où mourut emprisonné par Napoléon, Toussaint-Louverture. Les nouvelles se succèdent entrecoupées de chansons, d'illustrations toutes tournées vers le Cinéma. Cinéma comme passion que l'on partage avec l'être que l'on aime, et ce, jusqu'au paradis ou en "enfer", où, accueillis par Arletty, Pauline Carton, Raimu, Carette, Fernandel, Oury..., se poursuivent des projections bienheureuses ininterrompues.
En le lisant, un charme étrange. On a décollé de la planète, et on est entré dans le monde merveilleux du cinéma. Tout le cinéma, l'"intello" et le "popu".
Hermès

dimanche 13 juin 2010

Le Visage de Dieu de Igor et Grichka Bogdanoff, Grasset Edit. et Le Chaos et l'Harmonie de Trinh Xuan Thuan

Hier au soir chez Laurent Ruquier, les frères Bogdanoff qui sortent un livre sur les mathématiques et l’univers, nous expliquaient que toutes les études scientifiques convergent vers une intelligence totale du monde. Tout est le résultat d’une pensée supérieure qui a donné l’impulsion sur un schéma explicable par des calculs mathématiques. Hier, par exemple, sur une autre chaîne, on nous décrivait le processus de la vague « scélérate », cette vague qui vient de nulle part et fracasse soudain les navires ou les côtes. Or elles viendraient de l’accumulation des petites énergies portées par des vagues normales qui en s’additionnant provoque cette gigantesque vague. Calcul mathématique. L’astrophysicien Trinh Xuan Thuan, ne dit pas autre chose dans ses études intergalactiques. La présence de Dieu est dans tout l’univers. Et il est probable que dans les myriades de voies lactées qui nous entourent, se trouvent d’autres vies. Nous ne sommes pas seuls dans l’univers. Merveilleuse nouvelle. Songer que peut-être l’on nous regarde, que l’on « agit » sur nous subrepticement… C'est ce que j'ai voulu dire dans mon livre « La Conjurations des Anges». L’homme « prométhée » s’est emparé de ce système de pensée, de calcul, et petit à petit organise et comprend l’univers.
De l’homminidé à nous-mêmes. Une fantastique aventure qui continue. Dieu doit être heureux que l’avorton que nous sommes soit parvenu à comprendre une infime parcelle de l’inconnu.
Des livres à lire pour rêver à nous-mêmes.
Hermès

mercredi 9 juin 2010

CHOIR, de Eric Chevillard, Edit.de Minuit avec le concours du CNL-2010

M. Eric Chevillard fait dans le grandiose. CHOIR est un livre fou, de la folie de l'oeuvre littéraire qui se veut folle, dans un monde complètement dézingué, des personnages qui ne veulent pas exister, un monde qui veut s'engloutir, un ILINUK tragiquement farfelu, un Yoakam prophète ou monstre tordu. C'est l'ensevelissement dans le plus grand chaos qui chut. Ce livre de 271 pages peut se lire en une ou deux pages, tout le reste : 269 pages, est du même tonneau, de la même facture, de "Tu veux du Godot ? et bien tu vas avoir du Godot !". L'auteur veut pulvériser le livre des records de la "littérature" du non-sens. Il faut de tout pour faire un monde, il faut aussi de tout pour imprimer 271 pages.
Eric Chevillard cependant est tout à fait dans la norme syntaxique et grammaticale de l'Académie. Ici, pas de chaos,c'est d'une simple banalité d'écriture, aucune révolution stylitique, aucun flamboiement, la normalité pour un propos chutant.
Hermès

Denis Podalydès, La Peur Matamore, Le Seuil Ed. 2010

Denis Podalydès a écrit un livre triste, sans style, en tournant en rond autour de la tauromachie, sa marotte, qu'il regarde avec des yeux ronds, et qu'il essaye vainement de faire vivre à travers des anecdotes de ses voyages à travers l'Espagne des petites et grandes villes, d'arènes campagnardes ou provinciales, en citant comme un aficionados les matadors plus ou moins célèbres etc. avec obsession. M. Denis Podalydès relie ces expériences au Matamore de Corneille, issu lui, de la comédie dell Arte. Mais cette liaison ne lui permet que de réveiller dans l'esprit du lecteur que l'auteur est un acteur de théâtre et de cinéma. Il y dépeint ses émois d'acteur, ses souvenirs d'équitation etc. Un fastidieux fourre-tout.
A oublier-
Hermès

A propos du "Polar" , réponse à Lillyrush in l'Express

Tous vos commentaires me paraissent excellents. C'est un débat ouvert sur le polar, sur tous les genres de polars,et il y en a... Je ne pense pas qu'il faille le réduire à un genre strict. C'est au suspens, à l'intrigue, à l'enquête, à la poursuite, à la psychologie des personnages, à l'enjeu qui les motive, à leur détermination à passer à l'acte, à l'atmosphère que l'on peut "classer" un polar. Les auteurs des polars doivent refuser le formatage, explorer les nouveaux recoins de l'âme humaine, de l'enfer ou de l'horreur qui rôde sur les conditions humaines. Un polar c'est la face sombre, inquiétante, inattendue de l'homme. C'est pourquoi il fascine. "Oedipe" de Sophocle est le premier polar de la littérature, l'enquêteur c'est Tirésias. C'est pourquoi je pense que c'est un genre noble, idéal, quand c'est bien écrit, commme Simenon, Agatha Christie, E. Poe, Peter Cheney, Hammett et bien d'autres. Je ne vois pas pourquoi dans le monde fantastique dans lequel nous vivons avec toutes les découvertes scientifiques, l'électronique, Internet,l'instantanéïté etc. nous pourrions nous passer, polardisateurs, de ces éléments de la vie courante... J'ai voulu, chère Lillyrush, aller au-delà, vers une enquête qui tombe dans la découverte de l'extraordinaire qui n'est pas loin, il est à nos portes... C'est pourquoi j'ai écrit LA CONJURATION DES ANGES. Le crime est polyforme, comme certains virus, il se transmute. L'homme garde son côté sauvage et inquiétant. Le polar c'est ça : intéresser par les différentes faces de l'être humain, dans des situations nouvelles

Juin 1940, comme si nous y étions !

Une émission remarquable avec des acteurs remarquables. Vuillermoz en De Gaulle, très humain, l'acteur qui "fait" Churchill superbe quand il on le réveille de sa sieste, qu'il veut pisser, qu'il pèse le pour et le contre...
De Gaulle et Churchill, ou Churchill et De Gaulle tous les deux certains avec le peuple anglais de leur victoire finale contre le nazisme et Hitler.
L'épuisement moral et physique de Paul Reynaud, le Président du conseil qui ne résiste plus à l'acharnement de Weygand et Pétain qui veulent l'arrêt des combats.
La France Libre, quelques milliers de jeunes gens.Les 4/5 des soldats français rescapés de Dunkerque préfèreront être rapatriés, seront faits prisonniers(La 8°Compagnie) et resteront en Allemagne jusqu'à la fin de la guerre avec 3 millions d'autres !(Film: La Vache et le Prisonnier)
Les combats de la France Libre pour maintenir la France dans la guerre à côté des Anglais, des actions héroïques, en attendant l'entrée en guerre des Américains(après avoir été attaqués par les Japonais à Pearl-Harbor) et des Russes (après avoir été attaqués par les Allemande: l'Opération Barberousse)...
Churchill et De Gaulle avaient une vision planétaire de l'avenir, et étaient certains de la victoire. Ils portaient en eux la force de leur idéal de liberté.
Une reconstitution jour après jour, de juin 1940.
Hermès

mardi 8 juin 2010

La revue LIRE, un self-service de l'Edition (2)

En dehors du fait que je suis furax que l'on ne mentionne même pas mon polar fantastique : LA CONJURATION DES ANGES dans la revue LIRE,
j'ai trouvé dans les dernières pages de la revue un texte très intéressant de Gérard Oberlé, qui cite Schiller, sur nos ancêtres, les dieux de l'Olympe:

-Quand vous gouverniez encore ce monde riant... /Lorsque brillait les fastes de votre culte/ Lorsqu’on couronnait de guirlandes vos temples/ Vénus, ah ! Comme tout était différent d’aujourd’hui ! Alors la pensée enveloppait la vérité de son voile magique. Alors la création jouissait de la vie dans toute sa plénitude…
Se reposer sur le sein de l’amour c’était obéir à la noble Nature…
L’austère abstinence était bannie de votre joyeuse religion ; tous les cœurs devaient être heureux, car le mortel heureux était votre allié. Alors rien n’était sacré que le Beau, le dieux n’avaient honte d’aucune joie. "Les Dieux de la Grèce".
"À la louange du polythéisme grec, il faut signaler que cette religion incomparable s’est développée sans l’intervention des prêtres. Ce sont des poètes, Homère, Hésiode, qui ont enseigné la généalogie des dieux. La poésie seule la religion. Pas de théologiens pour proclamer l’immuabilité d’un dogme sauvegardé par les tortures et les bûchers. Dans le Monde si beau que pleurent Schiller et Schubert, pas d’Eglise, et partant ni gril, ni Moloch dévorateur, ni autodafé. Dans l’admirable Hellade, le dogme est écrit par l’aède et le culte sera l’œuvre de l’artiste." G.Oberlé.
Dans l'art de vivre et de comprendre la vie, à cette époque-là, si proche de la nôtre, on peut lire les lettres d'Ovide à sa femme que j'ai adaptées dans l'un de mes blogs, Théocrite, Anacréon, Longus et son magnifique Daphnis et Chloé etc.
Alors il peut toujours manquer quelques milliards d'euros à la Grèce, elle s'en fout, elle est toujours là, et sera toujours là pour nous accueillir.
Puis-je ajouter, sur un autre registre que Jésus ne parle jamais de la "chute" dans ses paroles relevées par Saint-Matthieu(Lévy).
Je poursuis ma lecture de ce numéro de Lire. (expérimental) Hermès

lundi 7 juin 2010

La revue "LIRE", un self-service de l'édition.

On y trouve de tout, de ce que veulent bien nous signaler François Busnel et ses amis critiques dans cette revue. C'est un petit panorama mensuel des livres, adossé à l'Express et à Livrehebdo, un agenda des "manifestations"... Et ce n'est pas mal. Ca maintient le contact, et on y apprend des choses. Ainsi que V. Nabokov, par exemple, qui, à la sortie de son "Lolita" m'avait attaqué en justice pour avoir osé intituler mon premier film "Les Nymphettes", se croyant découvreur et propriétaire du mot "Nymphette", alors que dès la Renaissance, les poètes français l'utilisaient couramment, que V. Nabokov donc, qui avait été interviewé par Bernard Pivot à l'époque où il s'installait en Suisse pour sa retraite,et avait répondu à celui-ci qu'il avait choisi la Suisse plutôt que la Côte d'Azur, parce qu'il n'y avait pas de grève de la Poste... j'apprends donc, dans l'éditorial de François Busnel que Vladimir Nabokov est mort à 78 ans, suite à, je cite :" un courant d'air provoqué par une fenêtre laissée ouverte par une jeune infirmière qui éternuait" qui "déclencha un rhume fatal." !!! Voilà : Notre vie peut s'en aller sur un vent coulis !
Dans cette parution j'ai découvert le nouveau livre de Jean-Louis Fournier "Poète et paysan", dont les premières pages font sourire avec les péripéties de cet étudiant en cinéma, fou de La Pagode, qui s'offre, pour les amours d'une copine en Psycho, de reprendre la ferme de ses parents du Pas-de-Calais (les Chtis!)et, pour suppléer à une carence familiale, découvre la vie de "bouseux"...
Ce numéro de LIRE est axé sur le "Polar", aussi je suis un peu furax, car il ne parle pas de mon polar à moi, fantastique : "La Conjuration des Anges" ! J'ai mis deux ans à le composer et à l'écrire, je le leur en ai envoyé des exemplaires flagorneurs style " hommage de l'auteur" etc. et rien, pas un mot dans ce numéro ! Comme si on n'existait pas !
Bon ! je vais me reprendre, je vais poursuivre la lecture de la revue, et si d'autres impressions littéraires me passent par la tête, je vous les écrirais ici.
Ah oui, j'ajoute que les craintes de Frédéric B. d'un Celsius 233 me semblent illusoires. Il y aura toujours quelques millions de lecteurs qui aimeront tourner les pages des livres. C'est quand même mieux que d'être rivé à un écran, grand ou petit.(Sauf cinéma ou TV, bien entendu).
H.Z

vendredi 4 juin 2010

Chez F.O.G. ce soir à la TV

J'ai assisté devant la télévision à un débat parisianiste ce soir chez F.O.G. avec un aréopage d'hommes et de femmes éminents, dont M.Henri Guaino, conseiller de M. Nicolas Sarkozy. Je suis sorti traumatisé de ce dialogues de sourds entre des intellectuels qui ne croient manifestement plus en la pérénnité de la France. Le genre de vie à la française, ce que l'on pourrait appeler la "civilisation française" sont pour eux condamnés à plus ou moins longue échéance. Pierre Nora, l'éminent académicien expliquait que puisque la France changeait il n'était plus opportun d'apprendre au lycée, en 4°, le Cid de Corneille. Pourquoi aussi apprendre d'autres grands textes qui fondent le goût et la culture comme ceux de Racine, La Fontaine ou Proust ? Quel intérêt vraiment pour "La Princesse de Clêves"? Maintenant les lycéens sont beaucoup plus intéressés par I-Pade, PlayStation etc. Le monde et la France sont embarqués dans un consummérisme à outrance, et la phrase prémonitoire de Beaumarchais (XVIII°siècle) " Si l'on veut se faire du bien mieux vaut le savoir-faire que le savoir" est en plein à l'honneur. Les enseignants acceptent que les enfants n'aillent plus à l'école, que les parents n'en soient pas sanctionnés. Mme. Alix de Saint André parle du monde des pauvres pélerins de Compostelle, comme si toute la France allait l'entendre et se mettre en chemin et faire 4kms à l'heure, dormir pour 3 euros, manger pour 7 euros, et s'offrir des Tongs... Un débat surréaliste au coeur de la mondialisation. M. Jean Tulard défend son Napoléon, d'autres parlent de l'absence de Dieu dans ce monde, certains évoquent les ombres de Pétain ! et de De Gaulle, des Trente Glorieuses, oubliant que la France sortait d'une guerre de SIX ans et que les Français se sont acharnés à la reconstruire... Qu'il y a eu les guerres d'Indochine et d'Algérie, la guerre froide... la décolonisation à accomplir et à réussir... Et puis, il y a eu le dénigrement politique pour se saisir du pouvoir, tout flanquer en l'air pour s'assurer un bon électorat pour 50 ans... Et puis, il y a eu la mise à jour de la Shoa, du malheur au-dessus du malheur, du crime des crimes, qui a fait douter de la France.
Mais on a dit, ce n'était pas la République, ce n'était pas la France. Et c'est vrai ce n'était pas la République. La III°République avait été assassinée le 17 juin 1940.
Ce qui est étrange c'est que cet aréopage n'a parlé que pour lui-même, dans une sorte d'irréalité sortie de ses bureaux, de ses bibliothèques, de ses soucis quotidiens de gouvernement, mais qu'en réalité s'ils sortaient d'eux-mêmes ils verraient que les théâtres sont pleins, les lecteurs de grands textes comme Fabrice Luchini remplissent les salles, que les jeunes face-bookeurs tentent de bien écrire le français, qu'ils recherchent et veulent la culture, et qu'une fois qu'ils y ont goûté ils en veulent plus, que les profs se démènent comme des fous pour transmettre.
Non, je ne crois pas qu'il faille voir tout en gris.
F.O.G. réunit son monde pour choquer, il a réussi. Mais pour quelques instants seulement. A la réflexion les Français "qu'ils croient au ciel ou qu'ils n'y croient pas" aiment et chérissent la République, et l'avenir est à eux. Ils ont trop à apporter au monde.
Hermès

De l'importance de maîtriser la langue française

M.F.Fillon vient d'utiliser un mot bien français qui est "parité" en lui donnant un sens différent. Le sens de "rapport". En effet, en disant "parité entre l'euro et le dollar", il voulait dire :" rapport entre l'euro et le dollar". Car comme tout le monde le sait, l'euro et le dollar ne sont pas en "parité".
Cette erreur de vocabulaire a provoqué une émotion sur les marchés financiers et, d'après ce que l'on nous dit, la "rectification", parlant de "niveau", n'a pas été complêtement comprise par les marchés à l'heure actuelle.
Comme la dégradation du niveau du français dans toutes les sphères et tous les milieux est préoccupante, souvenons-nous du néologisme bizarroïde de "bravitude" jeté du haut de la Grande Muraille de Chine, et plus près de nous d'autres lapsus
ministériels, je crois qu'il est du devoir de tous les enseignants d'être très vigilants sur l'enseignement de la langue, et des chefs d'entreprise ou de partis politiques, de s'entourer de collaborateurs possédant une formidable compétence sur le sujet. De Gaulle avait choisi Georges Pompidou pour entrer dans son cabinet, pour cette excellence. Attention, le français est une langue claire, précise, diplomatique. Les grands politiques ont été de grands écrivains.
Hermès

mardi 1 juin 2010

Paris le soir, en mai, notes de balade

J'aime les rues et les boulevards de Paris le soir en mai. Cette année il a fait froid et le soleil jouait à cache-cache avec les nuages, mais les tilleuls de l'avenue de Choisy formaient une voûte de verdure soutenue par des troncs légers et noirs qui créaient un univers de campagne qui masquait d'illusion la circulation bon enfant du quartier. Les Viêtnamiens, les Chinois et les Asiates se baladaient avec leurs sacs, ou sortaient des restos comme le Tricotin le plaisir aux yeux. Quelques malheureux tendaient la main en chantant d'une voix éraillée pour attirer une attention agacée. L'après-midi, dans la banlieue-ouest, des arbres immenses, colonnes de verdure dressées au-dessus des jardins et des maisons. L'hiver vraiment a disparu. C'est l'été. Les gens sont calmes, les voitures respectent les 50km/h. A 40kh/m ça va, ça traîne un peu avec la nonchalance des convalescents sortis du froid et du travail. La Seine entourée de saules pleureurs, de peupliers, d'ormes, de frondaisons et de fleurs est d'un calme olympien. Il n'y a pas de bateaux, pas de canoës, pas de kayaks, je n'ai pas aperçu de pêcheurs à la ligne, et non plus de peintres. Ils sont encore restés chez eux tout éberlués de cette arrivée inattendue du printemps.
Le soir, Paris est en fête. Mais une fête calme, sereine. Devant le théâtre Louis-Jouvet c'est l'effervence joyeuse d'une foule qui sort d'un spectacle de Théophile de Viaux, un auteur du XVI°... siècle, pas arrondissement... Devant l'Edouard VII, une foule aux deux terrasses bavarde et savoure le silence de ce coin de l'Opéra... Devant les autres théâtres devant lesquels nous passons en contrôleurs faisant un tour d'inspection, des foules gaies.
Au théâtre du Rond-Point, c'est la fête. Une foule attentive écoute de grands acteurs, et un ministre, lirent des textes de grands auteurs. Fabrice Luchini avait donné le signal il y a quelques années, d'autres ont suivi. Proust se moquant de je ne sais plus quelle princesse disait que c'était une "rapiate". Les Parisiens ne sont pas des rapiats, ils nous font le plaisir de vivre leur ville.
Ah, j'oubliais, ils s'habillent très bien, costard-cravate, robes - jeans-à-perles. Vous me demanderez s'ils sont snobs ? Non pas comme les films. Ils sont plus simples, lorgnent après l'argent, les situations, les places à conquérir, etc. comme Rastignac quoi ! Rien de nouveau. Mais avec du charme, celui des agriculteurs qui sont venus à Paris un beau week-end avec leurs jardins, leurs productions, leurs animaux pour embellir les Champs-Elysées. Tout Paris et sa banlieue s'y sont donnés rendez-vous, costume-cravate que je vous dis, avec le calme et la nonchalance de déambulateurs amusés et fiers d'être là, et de s'y montrer.
Et puis, il faut vous dire que la Tour Eiffel scintillait au-dessus de tout ça.
Henry Zaphiratos