vendredi 31 juillet 2015

Paris au mois d'Août...

Le long des quais, derrière Notre-Dame de Paris, face à la Tour d'Argent le célèbre restaurant dans un immeuble du XVI°siècle, une rangée de très hauts peupliers grimpant vers le ciel, majestueux. Le Pont de l'archevêché est couvert de cadenas au cuivre brillant et doré, comme à l'entrée du Pont des Arts, lieu magique des amoureux transis que la Mairie de Paris a nettoyé de ses cadenas trop pesant risquant de faire plonger dans la Seine ceux qui s'y seraient aventurés... Les quais ont toujours un charme prenant d'un monde que l'on découvre inlassablement. Je peux faire dix fois, cent fois ce trajet, il sera toujours nouveau.. Tiens,je découvre que derrière le palais de la Légion d'honneur a été érigée une statue de Jefferson dans la plus pure tradition de la sculpture académique. A deux pas du Musée d'Orsay et de ses tableaux XIX° et début XX° siècle.
Tout le monde le sait, la mode, les grands couturiers, les magasins de luxe ont essaimé du quartier Pierre Charron-Montaigne-François I° etc. à Saint-Germain-des-Prés; les cafés "intellos" résistent à l'envahissement, grâce aux visiteurs du Monde entier... Qu'ils tiennent bon !
Un tour à China Town, dans le XIII° arrondissement... Là nous sommes à Saigon ou Hongkong. On y parle un français sélect... au milieu d'un brouhaha joyeux.
Belle balade...
A noter que le samedi maintenant, le parking de la rue est payant... Les automobilistes parisiens payent un lourd tribut pour leur véhicule... La Mairie veut les dégoûter de la bagnole...
Ah oui ! J'oubliais : le soleil est revenu ! 

jeudi 30 juillet 2015

Les jeunes hommes "Kleenex" : les jeunes gens qui n'ont pas encore quelque chose de stable dans la vie, sont pour les femmes, des JEUNES GENS SANS IMPORTANCE. Elles s'en amusent !



Extrait :
"... dans la chambre de la rue Richelieu. Sianne était endormie. J’ai soulevé la légère couverture. Elle était nue. Je me suis agenouillé en tremblant devant ce long corps nacré, magnifique, dans toute sa nudité ; le pubis adorablement soulevé par une petite touffe de poils frisés, le creux du ventre étendu entre les deux légères courbes des hanches comme deux immenses dunes enserrant la chaleur du sable au soleil. J’enfouis mon visage avec d’infinies précautions pour ne pas l’éveiller et remontai mes lèvres jusqu’à sa poitrine aux seins souples nimbés de rose et sa bouche qui souriait… Je me suis dit que j’étais fou de songer à Elise… et pourtant dans la douce fureur qui me prit je ne pouvais dissocier  ce corps de l’autre que j’imaginais plus fort, plus musclé, peut-être plus lourd mais que dans mon délire je mêlais à nos jeux. Parfois dans le regard perdu de Sianne j’avais l’impression qu’elle me devinait, qu’elle lisait ce que j’essayais de voiler, le double bonheur qui m’étreignait.

       Tandis qu’elle continuait sa nuit, je me désenlaçai et sans bruit presque sans lumière j’écrivis pris d’une sorte de vertige :

  Je ne sais quoi tintait dans le chant des oiseaux,

  Un vitrail brisé à coup de pierre ?

  L’éblouissement de la neige a frappé mon regard,

  Le nom de cette mer éclate que j’ai perdu.

Pluie de nacre, de sel,

Les arbres tendaient leur force,

Et les mouettes rasaient l’écume

 

Alors, Tu naquis !

 

Ton corps vibrait au moindre frémissement de l’onde,

Tes muscles couraient désespérément contre mon cœur

              Etouffant ses derniers sursauts.

 

 

Ma main jouait au soleil avec tes doigts

Où luisaient des cascades et des pirogues

 

 Comme la plaine, la nuit, se répond à elle-même,

 Je contemplais ton étonnement

      

                 Dans mon étonnement

                  Où glissait le silence

 

  

Encore, encore, ma Douce, ma Bien-aimée

Je t’attendrai au bord du Fleuve."
 
Extrait d' Un jeune homme sans importance de Henry Zaphiratos

Paris, jardin d'acacias...

Ce jeudi 30 juillet, nous sommes allés vers l'Opéra en passant par la très jolie rue des Mathurins où reposent depuis 1817, dans un très bel enclos calme et ombragé d'arbres centenaires les restes de Gardes suisses et des Gardes royaux qui ont été massacrés à la Révolution alors qu'ils défendaient le Palais des Tuileries...On le dépasse et on trouve à gauche le petit et élégant Théâtre Michel où jadis triomphait Marc Camoletti et ses comédies, puis le Théâtre des Mathurins qui appartenait à Harry Baur dans les années 30/40... aujourd'hui, y règne en maître Fabrice Luchini dans ses lectures des écrivains qu'il vénère... On y joue aussi, ou interprète des textes de Camus...
Dans la rue Royale, le célèbre Maxim's à droite, on tombe sur la perspective superbe au soleil couchant de la pointe dorée de l'Obélisque de Louqsor et dans le fond du ciel, aérien, le dôme doré de l'église des Invalides, où dorment Napoléon, son fils, l'Aiglon. Nous avons pris les Champs-Elysées entourées de ses grands marronniers, passé le Grand Palais, et tourné avenue Montaigne, avec ses enseignes des grands couturiers et le Plaza-Athénée, rêve des jeunes audacieux de la mode. Nous avons remonté la rue François I°, roulé jusqu'au Trocadéro, et surprise de découvrir des rayons de soleil diaprant les feuillages doux et lumineux des arbres de l'avenue Wilson. Un effet surprenant des jeux des couleurs du vert au doré en tonnelles. Passé l'avenue Paul-Doumer, on descend une petite rue, celle de l'ancien hameau de Boulainvilliers et découverte, un grand jardin d'acacias fleuris d'une teinte de miel se déploie tout le long de ces kilomètres d'avenues, de la rue Jean-de-La Fontaine, Théophile Gautier, où vécu François Mauriac, la Porte d'Auteuil, et l'avenue Murat jusqu'à la Seine, des acacias dont les fleurs dans certains endroits tapissent la chaussée. Les abeilles de Paris, juchées sur les toits de quelques immeubles, on dit même de l'Opéra, ont le bonheur de butiner dans ce grand parc qu'est le Paris des avenues et des boulevards...
Une belle jeune femme en robe d'été longue et soyeuse; échancrée  aux épaules et sur la poitrine, à ce coin de rue, la tête penchée, ses longs cheveux faisant rideau, écrivant de ses doigts agiles et nerveux des sms, solitaire et absente...
Belle balade..
Hermès
 

mercredi 29 juillet 2015

Paris aux mois d'été 2

Il fait très beau ce mercredi 29 juillet, les grands arbres sont touffus du vert de leur feuillage, c'est une merveille avec ces grandes allées du Cour la Reine, ou des Grands boulevards, et tout le long des grandes avenues. Ces platanes, tilleuls, marronniers font de Paris une sorte de grand parc, et c'est très heureux. J'ai vu que l'on ressortais la comédie de Barillet & Gredy "Fleur de cactus" un grand succès ! A noter que LE FIGARO lance un numéro spécial consacré à Marcel Pagnol. Un très beau numéro illustré de reproductions de célèbres dessins, et de l'album de photos familial... A ne pas manquer !
Hermès

mardi 28 juillet 2015

PARIS au mois d'août...

Il a plu, il a fait frais, les grands platanes, les grands marronniers, les tilleuls odorants, la pelouse brûlée qui va reverdir, la Seine qui entrelace amoureusement les quartiers, la Tour Eiffel, la Cité, Notre-Dame, tout là-haut le Sacré-Coeur sur la Butte Montmartre, et les cohues de touristes du monde entier qui se pressent comme des fourmis voraces devant le Louvre, le Quai-d'Orsay... ,la Grande Roue et la foire, tout cela donne sous le soleil qui réapparaît un côté enchanteur; les étrangers disent romantique, surtout s'ils se baladent sur les Bateaux-mouches qui longent les quais.
 
"Revoir Paris
Un p'tit séjour d'un mois
Revoir Paris
Se retrouver chez soi
Seul sous la pluie...
Parmi la foule
Des grands Boulevards
Quelle joie inouïe
D'aller ainsi
Au hasard ..."

La chanson de Charles Trenet remonte aux lèvres

et aussi :
 
"J'aime me promener
Sur les grands boulevards
Il y a tant et tant de choses
A voir..."

Avec la voix d'Yves Montand.
 
 
Il y a des bistrots, des jeunes qui rient fort, des grosses frites, des restos chics et des restos pain-beurre, et des PV pour ceux qui roulent trop vite, et des Parcs-mètres à tous les coins de rues... Une ville pour nantis... Pour les autres "métro-boulot-dodo", en banlieue...

Premier PV de stationnement...à 10 minutes près...
 
Bonjour Paris !
 
 

vendredi 24 juillet 2015

Livres pour l'été...

-Un été avec Baudelaire, d'Antoine Compagnon, Equateur-Editions-France-Inter, 172p 13€
-La Brûlure de l'été de Jacques Weber  Editions Stock -216 p. €
-La Classe, la vie d'Aldo Maccione. préface de Claude Lelouche., Editions Christian Navarro 19,50€

jeudi 23 juillet 2015

Décorama de Lucile Bordes, Liana Levi Editions - 157p. 14,50€ - 2013

Entre une ville qui se transforme mal, un jeune homme probablement handicapé par de forts acouphènes, son frère, Ulysse qui disparaît dans un métier de navigateur, ses parents qui possèdent un petit immeuble de rapport, le goût immodéré du jeune homme pour le bizarre comme abandonner un métier d'agent immobilier pour celui de gardien de cimetière, une copine, Pénélope,...
Une histoire abracadabrantesque..
Extrait, page 135 
"C'est moi qui ai trouvé son corps.
C'est la première fois que je dis ça à quelqu'un. Même au psychologue du Centre de Rééducation Fonctionnelle, j'avais caché ce détail.
Et je pleure.
Trente ans de larmes.Des seaux, plusieurs baignoires. Je ne comprends pas ce qui m'arrive..."
Hermès

dimanche 19 juillet 2015

LIVRES que l'on peut se passer de lire... engendrant la tristesse...

-Requin de Bertrand Belin, P.O.L Editions 182p. 14€ 2015
Le narrateur met 182 pages pour se noyer dans un lac...  réminiscences... pour s'endormir.
-Zoé d'Alain Cadéo Mercure de France Edit. avec le CNL14,80€  2015
Un solitaire de 60 ans achète du pain à une jeune vendeuse. Ils se parlent à travers l'auteur. Zoé est le cliché de la jeune fille d'aujourd'hui que l'auteur veut qu'elle soit (jolie un brin révoltée), et lui (Henry) le cliché du vieux solitaire qui a des lettres (il cite Stefan Zweig, Paul Valéry...), ils correspondent en glissant des mots dans la miche de pain qu'il achète... Il meurt, on trouve les lettres. 
Textes soporifiques.
Hermès

jeudi 16 juillet 2015

Le Voyage en Orient, de L'"Âge d'or" à l'Avènement du tourisme 1850-1930 de Feriel Ben Mahmoud et Nicolas Daniel, Place des Victoires Editions, 236p. 2008

Un livre magnifique relatant à travers des illustrations de gravures, affiches, prospectus, daguerrotypes, photos, et des textes choisis de grands voyageurs, de grands écrivains, l'évolution de pensée européenne sur les mondes du Moyen-Orient. Des sources de la Bible, des voyageurs et historiens de l'Antiquité, ceux de l'Empire romain, puis de Byzance, des Croisades... 
Un fenêtre ouverte sur un Moyen-Orient aujourd'hui déchiré, meurtri, pour tenter de le comprendre, et retrouver le regard de l'Européen sur ce monde d'alors.
Hermès

La Villa du jouir de Bertrand Leclair, Serge Safran Edit. 262 pages - 17€ - 2014 - Le Goncourt de l'Erotisme

C'est un chef d'oeuvre de la littérature libertine que vient de publier Serge Safran, avec ce roman libidineux-porno-érotique de Bertrand Leclair. 262pages d'exploits sexuels, de rêveries érotiques, de fantasmes échangistes réalisés tout au long de ces pages. Ce livre est à placer sur le podium du genre, d'autant que l'écriture tourne à la perfection du style, La Villa du Jouir emprunte son titre à Paul Gauguin et à sa Maison du Jouir en Polynésie. Le titre n'est pas trompeur, la villa se trouve dans les Îles Grecques, aujourd'hui si malmenées par l'Europe, mais qui garderont toujours leur splendeur entre la mer turquoise, les montagnes beiges célestes, les maisons blanches aux volets bleus, les tavernes accueillantes sous la treille, délicieux de rencontres des voiliers, des pauvres et des riches, à Mykonos ou ailleurs, sous la protection d'Aphrodite, d'Apollon, d'Eole, de Poséidon... Bertrand Leclair installe la légende d'Adonis au centre de son livre... Mais le reste n'est que Volupté... Luxe mais pas Calme du tout... avec parfois la douce brutalité du rut de la bestialité humaine.
Un livre à découvrir, foutrement beau.
Hermès

Serge Safran Editions - 86, rue du Cherche-Midi 75006 Paris              

dimanche 12 juillet 2015

Une soirée chez Claire, de Gaïto Gazdanov, roman, Viviane Hamy Edit. 170p. 18€ 2015 -réédition de 1930-

Le miracle des livres c'est qu'ils peuvent sauter des générations, courir sur l'aile du Temps, et se retrouver entre vos mains, sous vos yeux, et vous révéler tout un monde emporté, disparu, mais vous communiquer aussi des sensations, des expériences, des émotions, des retrouvailles. C'est ce qui se passe avec les grands livres, les livres plus qu'intéressants, des cailloux lumineux sur notre route. Derrière ce titre dans le style du "Genoux de Claire", en réalité, c'est le monde de l'enfance, de la découverte de la vie, c'est une atmosphère qui se révèlent. Viviane Hamy a  bien fait de rééditer ce roman-récit, ou "souvenirs", que Gaïto Gazdanov a écrit à 28 ans, se racontant, racontant la Russie, sa vie familiale, son enfance, son adolescence, sa guerre dans l'Armée Blanche, et son amour pour Claire. Une jeune fille bourgeoise française prétentieuse rencontrée dans une station du Caucase, Kislovodsk (station toujours en vogue), lorsqu'il était lycéen, et qu'il retrouve à Paris, sous les regards d'une femme de chambre au pince-nez qui va et vient, caisse enregistreuse pour le mari en voyage à Ceylan. 
Gaïto Gazdano livre son moi profond, sa difficulté de réunir ses deux entités profondes qui le troublent, la peur enfouie de ce qui est autour de soi, que l'on ne comprend pas, le soi qu'il faut dominer, maîtriser pour se révéler, il décrit aussi le monde qui l'entoure, son père, mort alors qu'il n'avait que huit ans, sa mère, ses années de collège avec des religieux bornés et ignorants, son oncle Vitali qui cherche le "sens de la vie", son engagement, sans enthousiasme, dans l'Armée blanche à seize ans, alors qu'on lui dit que tout est perdu, où il découvre une faune humaine étonnante dans le train blindé "La Fumée" qui roule en Ukraine, de front en front, de combat en combat, en retraite vers la Crimée. (certaines des pages de 1928 préfigurent le Malaparte de Kaputt de 1943))
Les dernières pages du livre sont d'une beauté éblouissante.
La Russie qu'il décrit ressemble à celle d'aujourd'hui, pour ce qui est de l'ambiance. La parenthèse soviétique n'a en rien changé l'âme russe.
Dommage que la traduction ne soit pas, parfois, à la hauteur de ce texte éminemment littéraire et poétique.
Très bon livre, bien écrit sur les expériences d'un jeune homme de seize ans entraîné dans une guerre qui déchire son pays au milieu de soldats et d'officiers truculents, un jeune homme qui découvre des hommes qui cherchent un sens à leur vie... point lumineux dans le désastre qui se prépare  et s'annonce avec la débandade de l'Armée Blanche et la fuite... le visage lumineux d'une jeune fille française, Claire, rencontrée dans une villégiature dans le Caucase et qu'il retrouve à Paris... Une sorte de "Docteur Jivago" de la jeunesse avec la beauté et la puissance de l'âme russe. Un texte qui rappelle le livre d'Ivan Bounine "La Vie d'Arséniev
Extrait p.158-159 :
"La tristesse de la Russie provinciale toute entière, sa vaste et éternelle mélancolie, saturaient Sébastopol. A l'intérieur des théâtres, des artistes d'Odessa aux pseudonymes aristocratiques chantaient d'une voix de poitrine des romances qui, quelque fût leur contenu, exhalaient une nostalgie  suffocante et remportaient un succès énorme. Les larmes jaillissaient des individus les plus insensibles. La révolution en les privant d'une maison, d'une famille et de déjeuners leur avaient brusquement permis d'éprouver un regret profond et, pour un temps, avait libéré de son enveloppe militaire et grossière une sensibilité morale depuis longtemps perdue et oubliée... C'était la première fois  qu'ils prenaient conscience d'avoir une biographie, une histoire et un bonheur perdu dont ils n'avaient entendu parler que dans les livres. La mer Noire m'apparaissait comme le réceptacle immense des rivières de Babylone et les collines argileuses de Sébastopol comme l'antique mur des Lamentations."
Un grand auteur à découvrir.
Hermès

mardi 7 juillet 2015

ROMANS POUR LA RENTREE...

La revue LIRE présente des extraits de quelques romans pour la rentrée :

-Le crime du comte Neville, le Amélie Nothomb de l'automne... comme les marronniers... roman qui semble égal aux autres de la romancière populaire. Court roman de 144p. Albin-Michel-15€
-Boussole, de Mathias Enard - Erudition et création - 400p. Actes Sud, 21,80€
Juste avant l'oubli, Alice Zeniter - "D'une plume mi-artiste mi-thésarde, Alice libère son écriture"  extrait de la note de LIRE - 288p.  - Flammation/Albin Michel - 19€ ( style courant)
-Petit Piment, de Alain Mackanckou - Un petit orphelin au coeur du Congo - "drame et burlesque" Le Seuil - 284p. 18,50 - (style truculent).
-La Terre qui penche,  de Carole Martinez -  une Iphigénie de douze ans sacrifiée par son père pour libérer les paysans de la misère. 370p. Gallimard - 20€ - ( écriture lyrique)
-Un amour impossible, de Catherine Angot -  Flammarion - 224p.- 18€ 
-2084, La Fin du monde, de Boualem Sansal - 284p. Gallimard - 19,50€ 
-La dernière nuit du Raïs, de Yasmina Khadra - La fin de Kadhafi - 208p. Julliard - 18€


Echapper, de Lionel Duroy, roman, Julliard Edit. 277p. 18,50€ 2015

Prétexte d'une relation amoureuse avec son épouse qu'il aim...e au point d'être esclave de lui-même... Prétexte de la recherche du lieu, Husum, où vécut un écrivain qu'il aime pour un voyage à travers l'Allemagne, puis de l'ex-Allemagne de l'Est, la RDA. prétexte pour un romancier en mal d'inspiration, pour écrire...écrire...
Banalité des dialogues, des personnages, banalité du style, banalité des images... L'auteur passe sur tout avec la rapidité du vide... 
Quand on sort de la lecture d'un grand livre, on s'affaisse, on somnole, et on ferme un roman comme celui-ci.
Hermès

jeudi 2 juillet 2015

Pour la gloire, de James Salter, roman, Editions de l'Olivier, 239 pages - 2015 21€

On peut dire et écrire que ce roman-récit de James Salter est un chef d'oeuvre. L'auteur a été pilote de chasse pendant la guerre de Corée, et c'est cette expérience, de vie dans une escadrille combattante qu'il analyse, et restitue avec profondeur, tact et une grande finesse psychologique. On y découvre l'esprit de corps, mais aussi les rivalités sournoises, les états d'âme des pilotes des F 86 pour qui descendre le plus de Mig procurait une satisfaction et une joie immenses. On n'y parle pas de mort, mais seulement d'exploits à réaliser en volant dans un univers quasi irréel et merveilleux, au-dessus d'un monde étroit, gelé, de casernement, au delà du fleuve Yalou. Les Mig sont touchés, leurs pilotes s'éjectent, descendent en parachute... ce sont des étoiles au tableau de chasse à faire pâlir ceux qui reviennent sans ces trophées... Une guerre qui semble un sport olympique, ou un jeu électronique, sans tellement de gravité, que le "moi" blessé ou "transfiguré".
Avec une écriture à la française James Salter se révèle un grand écrivain, une écriture proche de l'âme, de la philosophie, profonde et vibrante.
"Peut-être est-ce moi qui devenait qu'un homme à travers les défaites, et que les vainqueurs, en réalité, perdaient, à chaque triomphe, cette force vitale qui ne trouvait à s'exercer qu'en reprenant force."   Extrait P. 79/80
"Il n'y a que quelques-uns qui vont plus loin que les autres."  Extrait P. 143
Un grand livre.
18/20
Hermès