jeudi 29 septembre 2011

-1938- (Une Année à Paris) LE BAL DU PRINTEMPS- roman de Henry Zaphiratos, Athéna Edit. 390p. - Price-Minister-

COUP DE COEUR -

"Un livre vraiment très agréable à lire, on rentre vraiment dans la vie de chacun des personnages et il est difficile de lâcher le livre tellement l'envie de connaitre la suite de l'histoire est présente. Ce livre apporte également un éclairage historique intéressant sur la vision de la haute société parisienne sur cette guerre à venir."
On plonge dans la vie de ces personnes qui sont à l'aube d'un évènement historique majeure. Les histoires des différents protagonistes se croisent et se retrouvent. L'approche du colonialisme est également très intéressante, car souvent peu abordée quand on parle de la 2nde guerre."
Caroline 18/20
07/05/2011

"- Les personnages féminins (surtout Rachel) ne sont pas assez différentes : deux jeunes filles de bonne famille (certes d'origine et d'histoire différentes mais qui au fond ont été élevées de la même façon) et je ne les trouve pas assez développés (surtout Rachel, que l'on ne fait qu'entrapercevoir) - Le soudain revirement de Dorian. Il est présenté comme u jeune homme riche qui se fout un peu de tout et n'est là que pour les femmes et s'amuser. Et tout à coup, voilà qu'il devient patriote (de quelle patrie ???) et décide de s'engager dans la lutte contre le fascisme. Aucune explication n'est donnée pour ce changement soudain alors qu'on pourrait imaginer que son amitié avec Angelo (qui est italien et a fui le fascisme aurait pu donner lieu à une grande discussion ou sa rencontre avec Rachel, jeune fille juive qui fuit le nazisme aurait aussi pu lui ouvrir les yeux) - L'Asie n'est pas assez évoquée. On aurait pu faire un parallèle intéressant entre la vie de Dorian à Paris et la vie de sa soeur en Asie et l'arrivée de la guerre dans leur vie (peut-être sous forme de lettres entre les différents chapitres du livre)
" Personnage principal (Dorian) très intéressant : un profil atypique, un regard neuf sur la vie française et l'époque troublé. - Une histoire qui contient tous les ingrédients romanesques : du suspense, une période historique riche en évenements, de l'amour contrarié, des aventures qui les emmènent sur des pays lointains. - L'époque historique que l'on voit en filigrane et qui donne une sensation de réalité au récit."

Carole 16/20

mardi 27 septembre 2011

Les enfants et la séparation des parents... -Extrait de "la Vie de Milley B." -roman-

"Le déchirement entre ses parents est une source de souffrance inouïe pour l'enfant.
C'est comme un cataclysme qui s'abat sur lui. la première et effrayante manifestation du pouvoir et de la dureté humaine. Quelque chose qui fouaille le corps, l'esprit, tétanise. Entendre et voir des choses absurdes, cinglantes, impensables brisant un ordonnancement des rythmes de la vie. Parfois la déchirure est imperceptible, arrangée, les parents "s'entendent"... les enfants trinquent en silence. La chambre des parents se défait, le lit ne se creuse plus de la même façon. Lorsqu'on s'en approche, en plein sommeil de l'un ou de l'autre on ressent un vide, une absence, un abandon, quelque évènement poignant qui fissure l'être de l'enfant que l'on est.
Quand tout se passe bien, il y a les jours avec "lui" ou avec "elle", et puis les jours sans les deux, et où l'on fuit chez les copains, ou dans la rue, en s'interrogeant. "Qu'est-ce qui a pu se passer ?" "Qu'est-ce que c'est ?"
Personne ne répond parce que l'on ne le demande à personne.
Un jour il y a des commodes, des placards, des bibliothèques qui se vident, et des valises, des sacs, des cartons. la maison devient un désert. Celle ou celui qui reste, va, vient, la cigarette à la main, le regard dur. C'est fait. Plus rien comme avant. "Je" ou "ils" deviennent d'un coup adultes, ils savent qu'ils ne sont là que comme des témoins. La maison s'est écroulée. Les enfants perdus dans la tristesse, face à l'inconnu..."

Extrait de "La Vie de Milley B." de Henry Zaphiratos.

lundi 26 septembre 2011

Nouveauté : Livre important sur les Khmers Rouges de Marc-Raoul Jennar, Editions Demopolis 336 p. 15€ 2011

"Khieu Samphan & les Khmers rouges", de Raoul Marc Jennar.

La vie de Khieu Samphan est le fil rouge de l’histoire du Cambodge. Sa thèse sur le collectivisme agraire est la base économique et sociale du régime khmer rouge.
En 1976, il succède à Norodom Sihanouk, le Parti communiste du Kampuchea démocratique le désignant comme chef de l’État. Depuis la mort de Pol Pot, Khieu Samphan doit répondre de plus de deux millions de morts. Sa défense assurée par Maître Vergès repose sur la théorie du génocide involontaire.
Le récit de ses faits et gestes contredit cette fiction et permet enfin de juger les crimes de ce régime.


Marc Raoul Jennar est, depuis 1989, au Cambodge, consultant pour l’ONU, l’UNESCO, l’UE et le gouvernement cambodgien. Témoin-expert au procès du directeur de S-21 en 2009, il a publié "Trente ans depuis Pol Pot". Le Cambodge de 1979 à 2009 ( 2010).

-Comment un dévoiement de l'étude de l'Histoire de la Révolution française etc. a pu conduire un intellectuel au crime de masse...

Hermès

Du Mépris... ou Terrorisme de la pensée ? Des propos tenus chez Laurent Ruquier ONPC....

L'autre soir dans l'émission nouvelle manière de Laurent Ruquier, un de ses invités, Gérard Darmon, s'est autorisé à insulter l'avocat Gilbert Collard, y ajoutant une comparaison d'un autre âge et peu acceptable.
Propos tenus lorsque Laurent Ruquier a montré une photo de l'avocat :

Gérard Darmon s'est exclamé : ""C'est un avocat (...) Collard qui est légèrement à droite d'Hitler pour les idées. Il a rejoint le Front National il n'y a pas si longtemps que ça. Voilà, c'est un petit con".

Dans cette même émission un des présentateurs de la télévision s'est vu "attaqué" sans ménagement par l'une des nouvelles recrues, et s'en est allé...

Laurent Ruquier aurait-il choisi l'esclandre pour redresser l'audience de son émission ?

Cela serait grave, car il dénoterait un mépris pour les citoyens et les téléspectateurs.


0/20

Hermès

samedi 24 septembre 2011

Attention au RON RON... ZEMMOUR et NAULLEAU ! sur Paris-Première

Hier première émission en demi-teinte, en duo, de Zemmour et Naulleau sur Paris-Première.
Constatations:

FORME :

Décor = OK, pas désagréable (genre fond de générique d'Hercule Poirot, TF1 etc.)

Ambiance = terne, (manque de présence des"figurants", du "chauffeur de salle" pour ponctuer les interventions etc. Même que cela soit "joués" les fausses exclamations etc. font partie du jeu.

Disposition = banal. sauf que Naulleau semble "pontifier" entre Zemmour et les intervenants, ce soir-là Bayrou et un journaliste de Médiapart.

Durée : 1h.30 , couché à minuit, appréciable...

FOND :

Pas d'éclats, pas de révélations, pas d'analyse...

Sauf un Bayrou rabâchant la mondialisation, qu'on ne l'achète pas, qu'il est LE CENTRE,etc.

Un Zemmour trouvant normal (ou je me trompe) les pratiques de valises, de françafrique, rétrocommission etc. Zemmour aurait-il changé ?

Un Naulleau en état d'apesanteur... Il gère un portefeuille d'interventions sur plusieurs chaînes...

Une NON EMISSION.

Attendons la suite ...

11/20

Hermès

vendredi 23 septembre 2011

Vengeance de femme... Le coup de pied de l'âne...

Barbey d'Aurévilly a écrit une nouvelle sur la terrible vengeance d'une femme contre son mari... dans son livre "Les Diaboliques".
Alexandre Dumas dans son théâtre écrit en 1864 : "Il y a une femme dans toutes les affaires ; aussitôt qu'on me fait un rapport, je dis cherchez la femme!"

Les hommes sont pour beaucoup de grands enfants, assoiffés d'action, de richesses, de pouvoir, de gloire(parfois), snobs en diable, voluptueux... et... "étourdis" quand ils sont sur le seuil de leur "bonheur" de gloire, de richesses, sûrs d'eux, de tenir le monde entre leurs mains... Dans leur ivresse ils oublient que souvent tout ce qu'ils ont réussi, ils l'ont réussi avec une femme ou des femmes. Elles sont là pour arrondir les angles, arranger les problèmes, redonner confiance, guider par leur intuition, assurer la matériel avec leur argent, mettre en valeur leur époux ou amant dans les réceptions, les dîners, ou les repas de famille où le ton peut monter...bref, c'est la compagne de tous les jours, des bons et des mauvais...

Souvent parvenu au faîte de la réussite, l'homme décoche alors le coup de pied de l'âne... et envoie valdinguer sa femme, sa compagne qui devient une "EX"... l'horreur quoi, l'ingratitude totale... si ce n'est la haine...

Mais les femmes ont la mémoire longue, les souvenirs précis, parfois ont-elles lu dans le regard, vu dans les gestes, senti dans les rapports amoureux,ou autres... la versatilité, la légèreté, l'inconsistance de ce Nabab du sentiment, de ce pacha vautré dans le confort, la richesse, les relations, les protections en haut lieu..., et elles prennent quelques mesures "conservatoires"... Sait-on jamais ?

C'est pourquoi les auteurs de romans policiers mettent-ils en exergue cette phrase, devenue adage, d'Alexandre Dumas : "Cherchez la femme !"... Aussi les enquêteurs, les juges d'instructions, les détectives dès qu'ils ouvrent un dossier, inspectent-ils l'entourage immédiat... et ils tombent sur la femme, ou les femmes.

Les derniers développements des affaires judiciaires en cours ("affaire" de Karachi) rappellent d'une façon éclatante que l'homme aussi haut soit-il, reste un hâbleur, léger et étourdi, et que le coup de pied de l'âne qu'il a décoché, peut lui valoir une volée de coups de bâton, et le ratatiner, le vitrifier...

Sans la protection de la femme : "le roi est nu".

Comme disait l'une d'elles... : "... ils sont dans la merde".

(Cf. Le MONDE, MEDIAPART, EUROPE 1 etc.)

Hermès

mercredi 21 septembre 2011

NOUVEAUX LIVRES INTERESSANTS... Septembre 2011

LA REPUBLIQUE DES MALLETTES de Pierre Péan, 484p. Fayard Edit.
Guy de Maupassant avait décrit dans BEL-AMI, un personnage -Duroy- qui se sert des femmes pour réussir. Dans le livre de Pierre Péan plusieurs portraits sont brossés, personnages qui ont hanté ou hanteraient les allées du Pouvoir de la République...

LE DIVORCE FRANCAIS de François et Sophie de Closets, Fayard Edit. L'auteur continue une croisade, vaine depuis des décennies, pour réformer l'Etat en France. Un nouveau coup d'épée dans l'eau... -L'auteur note, entre autres, qu'alors que le gouvernement cherche à réduire le nombre des fonctionnaires, les collectivité locales ont recruté plus de 500.000 nouveaux fonctionnaires locaux... -Un livre pour rien- François de Closets prêche dans le désert...

DECODEUR GESTUEL de Joseph Messinger, petit livre de 166p. Editions First 2006
Très intéressant petit bouquin sur la gestuel des gens que vous rencontrez ou étudiez... (croisement des jambes, cercle digital etc.) Une foule de petites remarques...

Hermès

lundi 19 septembre 2011

Affaire DSK :14 MILLIONS de Téléspectateurs sur TF1 ce dimanche 18 septembre 2011 et 12 millions de visiteurs pour le Patrimoine !

Je crois que le record d'audience a été battu en la matière. Un intérêt paroxysmique pour une affaire vertigineuse qui débute un matin de mai 2011, très peu pour une femme, et beaucoup plus pour un homme placé au centre du dispositif économique mondial et du dispositif politique national...
Ce matin les auditeurs se déchaînent sur RMC-BFMTV, et Jean-Jacques Bourdin a du mal a les contenir. On est pour DSK, ou on est contre, comme le professeur Debré. On juge qu'il a été convaincant ou non, 68% disent que non, idem in sondage Le Figaro(72%)! De toute façon la messe est dite et DSK se retire, (pour un temps) du jeu politique. A la gauche de se débrouiller, elle ne manque pas de prétendants sous l'oeil perçant de Mélanchon.
DSK a un peu parlé économie, pour dire que la dette de la Grèce devait être répartie entre tous les états de l'Europe. Cela équivaudrait à plomber toute l'Europe, sans être certain que les mauvaises habitudes ne perdureront pas dans la gestion des économies des Etats, dont la Grèce.
Ancien ministre de l'Economie et des Finances sous la Gauche, DSK sait de quoi il parle, la Gauche qui a ouvert la porte à la théorie du déficit de la dette depuis 1981 avec sa conception de l'"inflation-relance"...

Hermès

jeudi 15 septembre 2011

Un été sur le Magnifique, de Patrice Pluyette, roman, 230p. le Seuil, 2011, Abracadabrantesque...

C'est l'Anti-roman, le roman de la rigolade, du "Ionesquisme". Coller des phrases à la suite, des situations à la suite, des sentiments, des images etc. qui s'entrechoquent, déroutent le lecteur qui est sollicité pour relire, revenir en arrière cherchant à retrouver le fil des idées plus que celui des histoires. L'auteur est un fin connaisseur des Lettres et parodie les romans genre "Angélique, Marquise des Anges", "L'Amant de Lady Chatterley", "Emmanuelle" etc.
C'est amusant. Cervantès a écrit "Don Quichotte" pour se moquer des romans chevaleresques de son époque; ici, l'auteur a le propos de se moquer des romans y compris de ceux de la collection Harlequin.

"L'Eté sur le Magnifique" , c'est l'Eté sur le Pacifique... de "Tant qu'il y aura des hommes"...

13/20

Hermès

mardi 13 septembre 2011

A propos d'HERCULE.... les DOUZE TRAVAUX...

1/ Le lion de Némée (une région de la Grèce)
2/ L'hydre de Lerne (une région de la Grèce)
3/ Le sanglier d'Erymanthe (forêt d'Erymanthe)
4/ La biche de Cérynie (biche consacrée à Artémis, déesse de la chasse)
5/ Les oiseaux du lac Stymphale
6/ Les écuries du roi Augias
7/ Le taureau de Crète
8/ Les juments de Diomède, roi de Thrace
9/ La ceinture de la reine Hippolytè
10/Les boeufs de Géryon (île perdue)
11/Cerbère, le chien à trois tête, gardien des Enfers
12/Les pommes d'or du jardin des Hespérides -(Hercule remplace Atlas et supporte la voûte céleste)

Hermès

dimanche 11 septembre 2011

LION D'OR à Venise pour le FAUST d'Alexandre Sokourov... AFP. le 10 septembre 2011

"Le réalisateur russe Alexandre Sokourov a remporté samedi soir avec son film Faust le Lion d'Or du meilleur film de la 68e Mostra de Venise.

Cette distinction du plus ancien festival du monde n'avait été attribué à un cinéaste russe qu'une seule fois, en 2003, à Andreï Zviaguintsev pour Le retour.

Le Lion d'argent de la mise en scène est revenu au Chinois Cai Shangjun pour Ren Shan Ren Hai (People mountain, people sea).

Le jury, présidé par le cinéaste et producteur américain Darren Aronofsky, réalisateur du Cygne noir, a également récompensé du Prix spécial du Jury le film italien Terraferma d'Emanuele Crialese.

Inspiré du grand classique de Goethe, Faust reprend l'histoire archétype du face-à-face avec le diable sous forme d'une méditation sur la corruption du pouvoir. Les personnages, en costumes XIXe siècle, y sont inquiétants et évoluent dans une atmosphère étouffante et nauséabonde de fin du monde, un thème cher à cette 68e Mostra.

Le réalisateur russe, adoubé par Andreï Tarkovski dans les années 70, l'a conçu comme le dernier volet d'une tétralogie sur les dictateurs, le pouvoir et la folie humaine, entamée en 1999 avec un portrait fictionnel d'Adolf Hitler.

Le film, encensé par plusieurs critiques qui l'ont qualifié de "vertigineux", est placé comme hors du temps. Il suit l'itinéraire du Dr Faust (Johannes Zeiler), gouverné par ses instincts primaires dans une recherche effrénée de pouvoir et d'amour.

Tourné en allemand, en Espagne et en Islande, où le réalisateur a fait construire des répliques de villes allemandes du début du XIXe siècle, il se déroule dans une atmosphère grise et jaune étouffante, peuplée de cadavres, de viscères où le malin lui-même, prêteur de gages mi-homme, mi-animal (Anton Adasinskiy) souffre d'ulcères purulents.

Sokourov, 60 ans, dont les premiers films ont été interdits par les autorités soviétiques et qui a en revanche reçu le soutien du Premier ministre Vladimir Poutine pour ce dernier film, affirme que son obsession pour les dictateurs, comme Faust lui-même, remonte à 30 ans.

"Dans Faust, tout y est, comme s'il avait été écrit au XXIe siècle", dit-il, en estimant que tous les hommes politiques devraient lire cet ouvrage mythique.

Peu soucieux des modes, et ami d'un autre grand cinéaste russe, Nikita Mikhalkov, Sokourov compte une quarantaine d'oeuvres à sa filmographie. Il a filmé les rapports humains (Mère et fils) et les dictateurs (Moloch, Taurus, Le soleil) autant qu'une Russie fantasmée et idéale à ses yeux (L'arche russe).

Vingt-trois longs métrages, tous projetés en première mondiale étaient en lice, dont Carnage de Roman Polanski, donné favori et reparti bredouille."

Source AFP

Notre-Dame de Paris, triptyque de Cyrille "K" Zaphiratos




Notre-Dame de Paris
Peinture triptyque 1987

samedi 10 septembre 2011

A propos d'un reportage du 10 septembre en Afghanistan.

Reportage sur une petite base avancée des forces françaises en Afghanistan où un 75ème soldat français a été tué.
Structure plutôt défensive disposée à proximité, ou en plein coeur, d'une zone contrôlée par les Talibans. Celle-ci est une vallée verdoyante au milieu d'un désert de cailloutis de montagne, vallée où ils ont toutes les commodités,eau, nourriture etc. A la moindre alerte, tirs de roquette ou autre, les soldats se mettent à l'abri dans un sous sol. Cela ressemble à ce qui s'est passé en Indochine entre 1951-1954 avec des postes militaires isolés qui étaient attaqués par surprise et de nuit.
Les Afghans semblent prendre cela comme un "jeu". Le jeu de la guerre, et ils mettent, semble-t-il, un point d'honneur à marquer des points. Combien d'entre ceux, ralliés au gouvernement de Kaboul, jouent-ils double jeu ?
Les repères semblent pourtant clairs à travers ce bref reportage : tout un mode de vie ancestral, religieux, guerrier, résiste derrière la façade des sourires, des kalachnikovs, des voiles, à un Occident casqué, Rambotisé, et tâtonnant.

Dans l'émission TV de France 2 du samedi 11 septembre 2011:
Un Taliban à un jeune conducteur d'une voiture arrêtée à son barrage :

"Pourquoi te rases-tu ?
....
"C'est interdit. Les enfants de Lot se rasaient et Dieu les a punis à Sodome."

Hermès

vendredi 9 septembre 2011

Traîne pas trop sous la pluie de Richard Bohringer, Editions Flammarion, 172p.

Le langage de l'âme.
C'est difficile de parler de ce livre, comme c'est difficile de le lire. On semble être un intrus qui se glisse secrètement dans la chambre d'un grand malade pour écouter les paroles qui sortent de ses lèvres au milieu de ses fièvres et de son délire... L'auteur se met à nu et laisse son esprit vagabonder entre rêves et réalité. Son âme romantique laisse sourdre le tragique de sa vie, les drames et les espoirs de l'enfant qu'il fut, du jeune homme, des souvenirs de son père, de sa mère, de sa mamie. Une tendresse empreinte d'amertume pour le passé lointain si présent, et pour l'amitié, une ferveur.
Richard Bohringer est un écrivain rare. Il parle avec son coeur, ses larmes. Parfois il nous prend l'envie au détour d'une phrase, d'une page, de lui poser la main sur l'épaule...
Il y a la chambre d'hôpital, la maladie qui est là avec la souffrance et l'étonnement qu'elle provoque, les soins du médecin, de l'infirmière, ombres apaisantes, réconfortantes, puis les rêves, l'esprit qui s'évade, s'enfuit vers l'Afrique, les amitiés... Une errance au bord de la mer, comme celle face à la plage de l'Ayguade, face au sable chaud...
Au bout de la guérison, l'auteur rassure le lecteur. "C'est pour toi que j'écris, que j'ai la soif d'écrire..." semble-t-il dire. Alors O.K. je peux écrire sur son livre, je ne trahis rien... Il se livre à nous avec ses fulgurances de poète.

15/20

Henry Zaphiratos

Opium Poppy de Hubert Haddad, roman, Zulma Edition, 172 pages, 2011,Toboggan pour l'Enfer

Une descente dans l'horreur.
Entre les montagnes d'Afghanistan, Kaboul, les passeurs, Paris, sa banlieue de dealers, et de clandestins marchands d'armes, un enfant, Alam l'Evanoui, ballotté, livré, déchiré, enfant de la guerre, de la clandestinité, de l'immigration illicite, fuyant la pauvreté, la misère, sa famille anéantie... Fuyant aussi le centre pour l'enfance où l'on donne des cours d'alphabétisation...
Un livre sur ce que nous apprenons tous les jours par la presse et la TV... des destins noyés, perdus dans le gouffre des faits divers, dans les eaux de la Méditerranée...
L'auteur a eu le courage de prendre ce sujet à bras le corps et à nous le présenter dans ce petit récit.

Des critiques ? Il y en a, mais compte tenu du thème, je n'en dirai rien.

Je rappellerai un autre livre-témoignage sur une enfant dans la guerre : La Salangane.

14/20

Henry Zaphiratos

mercredi 7 septembre 2011

L'Affaire DSK : Le rapport du procureur Cyrus Vance...

L'Express publie dans son N°3139 du 31 août le rapport du procureur Cyrus Vance sur l'affaire DSK (rapport traduit par l'avocat Pierre Servan-Schreiber), affaire qui a tenu en haleine l'opinion publique depuis plusieurs mois.
Ce travail minutieux et très intéressant démontre la méthode des enquêtes criminelles à New York, et est digne des meilleurs téléfilms policiers comme NYPD. On suit le raisonnement, point par point, des assistants du procureur, qui les conduira à abandonner la poursuite de ce procès. Le fait que la loi de l'Etat de New York exige l'unanimité dans le vote final des 12 jurés, contraint le procureur à une rigueur sans faille.
C'est un document qui s'apparente à un roman policier.
A noter l'étude de la clef électronique ouvrant à la même heure, 12h26, les deux chambres, à une minute près : la 2806 et la 2820, du Sofitel de Manhattan...

Hermès

L'affaire Macé-Scaron, un "furieux plagiaire" ?... du journalisme au roman à travers des "piquages chez les autres"...

In Le Nouvel Observateur du 6 septembre 2011, extrait d'un article de Leménager Grégoire :

"Car depuis qu’Acrimed a révélé que son dernier livre avait emprunté quelques passages à l’«American rigolos» de Bill Bryson, ça ne s’arrête plus: les uns découvrent chez lui des phrases d’Ernst Jünger, les autres reconnaissent du Jay McInerney, du Victor Malka ou encore du Rachel Cusk.

Probablement fallait-il avoir l’esprit bien mal placé pour employer alors le gros mot de plagiat, sans percevoir toute la finesse des théories déployées par Macé-Scaron sur l’intertextualité, Montaigne et l’Oulipo, que ce soit sur le plateau du Petit Journal de Canal+ ou dans la matinale d’Europe 1. Les malheureux qui n’y avaient rien compris ne vont pourtant pas être aidés par les nouvelles révélations de l’Express.fr, qui semble s’être équipé d’un redoutable logiciel anti-plagiat depuis une certaine affaire concernant Patrick Poivre d’Arvor.

Il a cette fois passé dans sa moulinette plusieurs articles signés Joseph Macé-Scaron, publiés soit récemment dans «Marianne», soit jadis dans «le Figaro». Le résultat est accablant: «l’Express» signale la présence, sous la plume de l’actuel patron du «Magazine littéraire», de volumineux paragraphes issus du magazine «Lire», du «Monde», du «Matin», quand ce n’est pas de la quatrième de couverture d’un livre chroniqué.

Il cite en particulier un papier paru dans le «Marianne» du 8 juillet 2006, où figure cette «envolée parue mot pour mot deux ans plus tôt dans le mensuel ‘‘Lire’’, sous la plume de la journaliste Laurence Liban»:

Joseph Macé-Scaron dans "Marianne", le 8 juillet 2006
«Il se passe toujours quelque chose chez Catulle: une noce, une danse, des ragots d'alcôve et de caniveau, un copain cocu, des blagues de potaches bourrés au falerne pur. (...) Mais après la bonne fortune viennent les chagrins d'amour, la mort d'un frère, un voyage au loin pour oublier et la beauté des mythes grecs traduit avec une infinie tendresse: 'Bien que le lourd chagrin qui sans trêve me ronge/Me tienne loin, mon Ortalus, des doctes vierges.' Catulle a gardé intacte sa veine sarcastique, mais il est atteint au plus profond. C'est le roman d'un homme blessé qui donne à voir ses plaies sans forfanterie. On est touché au cœur.»

Laurence Liban dans "Lire", le 1er juillet 2004
«C'est qu'il se passe toujours quelque chose chez Catulle: une noce, une danse, des ragots d'alcôve et de caniveau, un copain cocu, des blagues de potaches bourrés au falerne, des cons finis [...] Mais, après la bonne fortune, viennent les chagrins d'amour, la mort d'un frère, un voyage au loin pour oublier et la beauté des mythes grecs traduits avec une infinie tendresse: 'Bien que le lourd chagrin qui sans trêve me ronge/Me tienne loin, mon Ortalus, des doctes Vierges.' Catulle a gardé intacte sa veine sarcastique, mais il est atteint au plus profond. C'est le roman d'un homme blessé qui donne à voir ses plaies sans forfanterie. On est touché au coeur.»

«On a moins à faire à des dérapages isolés qu'à un système», accuse ainsi «l’Express», en racontant l’anecdote d’une caisse de champagne qu’aurait aimablement envoyé Macé-Scaron à un journaliste du «Monde» manifestement trop sourcilleux sur la notion de propriété intellectuelle. Voilà qui ne risque pas de décourager les malveillants, selon lesquels on le surnomme «Macé-Scanner» dans les rédactions où il est passé.

Il y a quinze jours, après les premières révélations concernant son roman, l’auteur de «Ticket d’entrée» avait reconnu avoir fait une «connerie». C'était un euphémisme.

Grégoire Leménager"

"Une connerie" ? Des plagiats calculés...

Hermès

lundi 5 septembre 2011

NOUVEAUX LIVRES à signaler... SEPTEMBRE 2011

LA LOUVE DE SUBURE de Laurent Guillaume, 400p. Edit. Les Nouveaux auteurs.
Roman policier et historique original dont l'action se déroule sous l'empereur romain Trajan, en 105 après J-C. avec les guerriers Goths, les Daces, les Sarmates etc.

BD "POUR EN FINIR AVEC LE CINEMA" de Blutch, Dargaud Editions.
L'auteur de son vrai nom Christian Hincker, Grand prix de la ville d'Angoulême 2009, règle ses comptes en dessins et en bulles contre les anciens grandes stars du cinéma qui l'ont fait rêvé enfant, adolescent, et qu'il est furax de découvrir à l'âge d'homme que tout ça n'était que des histoires, des trucs inventés, des héros bidons etc. Alors il leur tape dessus à coup de traits et de saillies; Burt Lancaster, William Holden, Sacha Guitry, Alain Cuny, etc. sont jetés par les fenêtres de ses souvenirs... Sa femme, sa conscience, seule reste lucide devant ce déferlement.
Une BD amusante et originale d'un barbu en colère...

Hermès

samedi 3 septembre 2011

Paris à 40°, Une soirée avec Sacha Guitry Jean.Laurent Cochet, J.P. Castaldi...

Hier au soir Paris vivait une soirée d'été tropicale. Les rues autour de l'Opéra étaient gaies, les jeunes gens descendaient de la Madeleine vers la place Vendôme, les bars à vin de la dernières mode fusaient de rires et d'éclats de voix joyeuses. Tous les "dandys" performers des sociétés des quartiers d'affaires semblaient s'y être donnés rendez-vous jusque sur les trottoirs, exhibant aux passants des verres de bière et de vodka à la mode. Ils faisaient assaut de rires flatteurs, de courbettes envers leurs"chefs", celui qui les surveillent derrière son écran d'ordinateur aux heures de bureau, du 4/40, des commandes etc. C'était dans ces rue de Paris ce soir-là, comme une kermesse de détente pour eux. Ils semblaient avoir besoin de cette petite obscurité, des lampes falotes des tables, de l'atmosphère "copain" pour tenter de se mettre en valeur, de pousser des pions... Dans les rues quelques vieux beaux au volant des anciens cabriolets Triumph ou Mustang, rouge surtout, tournaient au ralenti le regard fixé sur celui admiratif des passants...
A côté, dans le gentil théâtre de la Pépinière, rue Louis le Grand (tiens l'un des rares rois qui ait une rue à Paris) Jean-Laurent Cochet, aidé par Jean-Pierre Castaldi, tentaient de redonner vie à une pochade de Sacha GUITRY "Tu m'as sauvé la vie", pièce que Guitry avait filmé avec Fernandel dans le rôle du clochard-sauveur. La pièce a bien vieilli avec son baron et sa comtesse, les domestiques, les deux téléphones, la sous-soubrette hurlante. On sentait des efforts inouïs pour redonner un peu de fraîcheur au texte, aux situations. Mais nous ne sommes plus à cette époque de la gaudriole, aux mots policés et nuancés, aux excès de franchise ambiguë. C'est une pièce des années d'insousciance avant le drame de 40; Sacha jouait dans ses meubles de style, avec ses tapisseries, ses bibelots, Jeanne Fuzier-Gyr faisait rire avec ses glousssements de pintade etc.
Jean-Laurent Cochet nous a donné ce qu'il pouvait, Jean-Pierre Castaldi (qui vient de publier ses mémoires au Cherche-Midi) a donné tout ce que sa puissance physique pouvait offrir, rappelant parfois Michel Simon dans "Boudu sauvé des eaux", l'histoire étant inversée... Comme quoi cela donne des idées aux auteurs que de voir les oeuvres des autres.
Une soirée chaude, mais agréable avec tout un monde qui joue la comédie, en vrai et sur les planches... Reste que la comédie de Sacha était pour de rire, alors que celles que jouaient dans les bars nos nouveaux petits "marquis", sous le regard inquisiteur de leurs nouveaux ducs-managers étaient de celles qui peuvent briser des carrières...

Henry Zaphiratos