vendredi 22 mai 2009

Où est Jean Giraudoux ?

L'autre jour, je voulais lire une page ou deux, ou un livre d'une fraîcheur totale, léger, ironique et gai, pour me désembrumer l'esprit avec ce matraquage télévisuel et la flopée de livres sinistres d'aujourd'hui, je décidais donc d'aller chercher un roman d'un auteur délicieux : Jean Giraudoux. Je suis allé à la Médiathèque et rien, on ne m'a tendu qu'"Eglantine", c'est tout! Il n'y avait à la Médiathèque que ce roman de Giraudoux. Etonné, j'ai fait un tour chez Privat, et là, la jeune responsable ne m'a tendu que trois de ses pièces de théâtre : "Ondine", "La Guerre de Troie n'aura pas lieu", "Electre",et d'un ton dédaigneux elle a ajouté: "C'est pour les scolaires!" Comme si elle sousentendait que c'était un auteur pour des nuls!
Je me suis rebattu sur "Eglantine", et je vais tout faire pour dénicher quelques autres romans de ce merveilleux auteur.
Henry Zaphiratos

Le compagnon de voyage, de Curzio Malaparte, Editions du Quai Voltaire 2009

C'est le texte d’un scénario retrouvé cinquante ans après dans les archives de CINES, une société italienne cinématographique d’Etat. Les images défilent avec des scènes vivantes et prenantes de l’Italie du chaos de la guerre (1943). Dans un fortin face à la Sicile envahie par les Alliés, un petit groupe de soldats commandés par un jeune lieutenant résiste au débarquement américain. Toute la troupe est décimée, le lieutenant en mourant fait jurer à son ordonnance de ramener son corps à Naples où vit sa mère, une princesse napolitaine. Le jeune soldat traverse le sud de l'Italie en proie à la guerre, à la débâcle et à la misère, rencontre une jeune italienne et à travers des péripéties dramatiques et picaresques va atteindre Naples. Et là, il découvre que la mère de son lieutenant n'est en réalité qu'une affreuse bonne femme plus ou moins maquerelle. Il lui abandonne le corps de son fils dans la caisse qu'il a confectionnée et s'enfuit avec sa compagne, vers le Nord,le Piémont d'où il est originaire. Un récit brillant, vif et dramatique. Les images sont là. On regrette qu'un Anthony Quinn n'ait pas tourné un film de ce scénario sous la direction d'un grand cinéaste italien des années 1950.
Malaparte : "Kaputt", "Technique du Coup d’Etat" à la fin de sa vie avait rejoint le Parti communiste italien, et s’était converti au catholiscisme. Il aurait été surpris de l’effondrement brutal du communisme sous Gorbatchev. Il a vécu toutes les péripéties de l’histoire italienne et européenne de la première moitié du XX° siècle, avec la Grande guerre, Mussolini, Hitler, la guerre sur le front russe, puis la débâcle italienne, et entre temps il a connu la prison en même temps que la gloire. C'est près de sa villa dans l'île de Capri que Brigitte Bardot a été filmée dans "Le Mépris". Henry Zaphiratos

mardi 5 mai 2009

A propos des "OLYMPIQUES" de H. de Montherlant

«Les Olympiques » de Montherlant. Texte dépassé, (suite aux Jeux Olympiques de 1924, de Paris) qui laisse un sentiment étrange de ton forcé, d’homosexualité transparente, derrière la découverte trouble par un jeune bourgeois coincé du début du XX°siècle, sortant d’une éducation religieuse et conventionnelle, du corps, de la nudité sous le couvert de l’émotion artistique, du sport, de la virilité, de la domination de soi, etc. Thèmes que les jeunes Allemands exalteront dans les Jeunesses Hitlériennes, et qui éblouira les jeunes petits-bourgeois de la province française, lorsqu’ils découvriront les têtes blondes émergeant des Panzers. Le style du texte est emphatique, truffé de référence aux auteurs antiques. Très loin des plaisirs du sport, et de la vitalité de la jeunesse que véhiculeront les documentaires et les actualités des Etats-Unis.
Avec mes camarades de classe, nous faisions du « sport » sans le savoir avec le foot, le basket, le ping-pong, le cross-country, les descentes vertigineuses en vélo, les longues marches en chantant, les compétitions dans les rivières ou à la piscine… Et aujourd’hui, le sport est partout, dans sa simplicité. Je ne parle pas du sport « commercial et publicitaire », qui lui, pousse à la compet. pour l'argent.