vendredi 28 janvier 2011

A propos de Philippe Besson...

Philippe Besson que j'ai vu l'autre soir chez Laurent Ruquier est un homme plein de charme. Il parle avec calme, lenteur et son regard brille derrière l'éclat de ses lunettes. Toute la presse semble à ses pieds, à part, peut-être, quelques contestataires chagrins d'une réussite si merveilleuse qu'elle tient du prodige. Le dernier livre, que je n'ai pas lu, aussi n'en parlerai-je pas, fait allusion à Raymond Radiguet, un précédent que j'avais lu,lui, et de qualité, parlait de Rimbaud et de sa soeur Isabelle. Sans tapage avec une élégante discrétion Philippe Besson creuse son sillon vers l'Académie. Le souffle d'Alcibiade.
Hermès

jeudi 27 janvier 2011

Des nouvelles de JD.Salinger, suivant l'AFP

Une cinquantaine de lettres écrites par J.D. Salinger à un ami anglais entre 1986 et 2002 et dévoilées par une université britannique ce jeudi, dessinent l’image d’un homme chaleureux, amical et plein d’humour, très différente de l’ours souvent décrit. L’auteur de L’Attrape-coeurs (The Catcher in The Rye), décédé en 2010, a écrit pendant des années à un ami de jeunesse, Donald Hartog, un Londonien avec qui il étudiait l’allemand à Vienne en 1937, alors qu’ils avaient 18 ans. Après des années de silence, en 1986, Donald Hartog écrit à son ancien ami, et s’ensuit alors une correspondance plus ou moins régulière pendant 16 ans, et des visites de part et d’autre.

Loin de l’image d’homme reclus souvent véhiculée par les médias - qu’il haïssait -, Salinger sortait régulièrement pour voyager, aux Etats-Unis et à l’étranger. Il visite le Grand Canyon, les chutes du Niagara, et rend visite à Londres à son ami pour son 70e anniversaire, en avril 1989. Il se montre alors «absolument charmant», selon Frances Hartog. La fille de Donald Hartog, qui a hérité des lettres, cartes postales et photographies à la mort de son père en 2007, vient d’en faire don à l’Université britannique d’East Anglia.

Un homme chaleureux

Selon la correspondance, Salinger était amateur de tennis et pariait sur le vainqueur de Wimbledon, aimait écouter les grands ténors - surtout José Carreras - et jugeait supérieurs les hamburgers de Burger King. Il qualifie dans ses lettres de «stupides» Reagan et Bush, et se montre méfiant vis-à-vis de Thatcher. Il recommande aussi des lectures aux enfants Hartog, joint des coupures de journaux à ses lettres.

Bref, «un autre Salinger, un Salinger ordinaire, et non l’homme reclus, en colère que l’on croyait», commente Christopher Bigsby, professeur à l’Université d’East Anglia, dans le communiqué publié par la faculté. «Aujourd’hui, nous attendons de nos écrivains qu’ils soient des hommes publics. Cela ne l’intéressait pas. Il se méfait des médias et haïssait l’idée d’une biographie», reconnaît dans un commentaire au Daily Telegraph ce spécialiste de littérature américaine. Mais ce n’était pas un «ermite fou, en tout cas tel qu’il se révèle dans ces lettres». Salinger, qui compte parmi les écrivains les plus déroutants du 20e siècle, a connu le succès grâce à L’Attrape-coeurs au style très libre publié en 1951. Il est mort le 28 janvier 2010 à l’âge de 91 ans.
(Source AFP)

A propos de l'article de Frédéric Beigbeder qui s'étonne qu'André Brincourt ne soit pas un vieux schnock !

BDG croit être né de la dernière pluie, de celle qui a créé le monde, et le monde littéraire notamment. C'est tragique qu'un homme si "instruit",si "cultivé", si en phase avec la "Littérature" ait pu songer un seul instant que tous les grands auteurs qu'il énumère dans son papier sur André Brincourt étaient des vieux de la vieille, des gens perdus dans l'oubli littéraire d'aujourd'hui ! Il oublie que la littérature reste toujours jeune, elle est du jour où l'écrivain pose sur le papier ses signes, ses histoires, ses réflexions, du jour où le lecteur les découvre. Ainsi je viens de découvrir un très grand écrivain russe, Ivan Bounine, dont "La Vie d'Arseniev" est un chef-d'oeuvre, etc. BDG oublie que Socrate par Platon est de notre temps, comme de toutes les époques, tout comme Pierre Loti ou Malraux, Giraudoux etc. Qui est vieux ? Qui est du passé ? Celui qui s'ébaubit (néologisme) de ce qui est normal, qui reste de notre admiration, comme les vitraux de la Sainte-Chapelle ou les oeuvres des Impressionnistes.
Où sont les Béotiens ?
Hermès

mercredi 26 janvier 2011

Les Ecureuils de Central Park sont tristes le lundi, Katherine Pancol, Albin Michel, 850 p."Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil"

"On récolte toujours en observant. J'aime apprendre. J'aime la vie, l'amitié, les rencontres, les voyages, l'imprévu. J'ouvre grand les bras, même quand j'aurais envie de les refermer. Tout m'étonne, je ne suis jamais blasée. 
Et de cette étreinte avec la vie naissent des livres…" a écrit Katherine Pancol dans sa biographie sur le web. Tout le monde peut observer, voyager, rencontrer l'imprévu, écrire... Mais Katherine Pancol a quelque chose en plus, elle aime les gens, les personnages qu'elle crée. Et de cet amour naît une complicité fabuleuse, celle du bonheur, de l'optimisme. Elle oriente ses personnages vers tout ce qui est positif, gai, insouciant, elle les propulse vers l'avenir. Et comme ses livres renferment un grands nombre de personnages, de situations, partant de l'enfance à la grand-mère, en passant par les amours d'adolescence, de jeunesse et des autres âges, elle couvre un panel immense de gens qui sont heureux de vivre, qui vont vaincre les difficultés de la vie, qui vont s'épanouir dans la recherche de l'amour, du pouvoir, à travers les continents, dans le monde tel qu'il est, mais toujours avec la lumière de l'espoir au bout. Lorsqu'on rentre dans l'univers de Katherine Pancol, une jeune femme me le disait :" Je retarde la lecture des dernières pages, parce que je ne veux pas que cela se termine, perdre ce qui va arriver aux personnages." Quel plus beau compliment ! Comme Alexandre Dumas après "Les Trois Mousquetaires" leur donnant une suite pour les lecteurs avec "Le Vicomte de Bragelonne" et "Vingt-ans après", c'est le monde de la tolérance, du possible, de la délicatesse malgré les situations que certains pourraient juger incongrues. Katherine Pancol, recrée ses personnages, ses familles, à travers tous ses livres. L'homme idéal serait du genre Gary Grant. Beau, séducteur, ironique.
"Les Ecureuils de Central Park", font plus de 850 pages. De quoi ravir les 900.000 lecteurs qui ont déjà acheté le livre.
Un livre pour se perdre dans le bonheur. Une sorte de "Mélodie du bonheur", genre qui a triomphé au cinéma avec "Le fabuleux destin d'Amélie Poulain" de J.Jeunet, et qui s'est retrouvé, avec un énorme succès, dans les romans de Muriel Barberry avec "L'Elégance du hérisson"(600.000 ex.), d'Anne-Marie Gavalda, idem, et dans le nouveau livre de Marie-Sabine Roger "Vivement l'avenir", qui vient de remporter un prix littéraire à l'unanimité du jury.
Des romans pour "se soulager grâce au remède de l'écrivain" ou " le livre m'a changé, et en plus, il m'a rendu meilleur" comme l'ont écrit deux lecteurs sur blog.
Autrefois les jeunes gens lisaient pour "apprendre le monde", d'autres lisent pour "découvrir", pour s'instruire... André Gide, lui, conseillait malicieusement de jeter tous les livres et d'aller vivre...
Grâce au talent des auteures cette littérature est apaisante et tranquillisante.
Le style est rapide, discursif, avec très peu d'analyse psy. et une très grande part en situations et dialogues.
Ce sont des univers et une façon d'écrire totalement à l'opposé de ceux d'Amélie Nothomb, tout de bruits et de fureurs.
14/20
Hermès

A propos d'un article de François Busnel dans "L'Express" sur Pierre Jourde

Il faut remercier François Busnel pour le coup de projecteur sur Pierre Jourde et le combat qu'il mène pour la Littérature avec un grand L. Il n'est pas le seul à se lamenter sur l'effondrement littéraire en France depuis les années 1975. Le tout média a envahi la pensée, l'écriture; le pragmatisme, l'efficacité, l'"intrigue cinématographique", les grosses éditions d'Outre-atlantique, le marketing dominent la pensée des écrivains, la paralysent, les jettent dans l'à-quoi-bonisme ! Quel intérêt à tenter à combattre pour l'oeuvre littéraire ? Aucun. Il vaut mieux le silence, le "blog-isme" à la rigueur. Mais on rétorquera qu'à toutes les époques on se lamentait ainsi, et que cela n'a pas empêché de grandes oeuvres de s'écrire... Il faut l'espérer... C'est une question de survie, et peut-être d'un nouvel épanouissement littéraire...
Hermès

samedi 22 janvier 2011

MEILLEURES EMISSIONS TV DE DIVERTISSEMENT

Les meilleures émissions de divertissement hors les soirées :

1/ LE JUSTE PRIX avec Vincent Lagaf' et Gérard Mirès TF1
2/ N'OUBLIEZ PAS LES PAROLES AVEC Nagui FRANCE 2
3/ LE COUP DE 12 HEURES TF1
4/ QUESTION POUR UN CHAMPION AVEC JULIEN LEPERS FRANCE 3
5/ UNE FAMILLE EN OR AVEC CHRISTOPHE DE CHAVANNES TF1
6/ LE MOT DE PASSE AVEC PATRICK SABATIER FRANCE 2
7/ DUEL AVEC JULIEN COURBET FRANCE 2
8/ DES CHIFFRES ET DES LETTRES

Hermès

vendredi 21 janvier 2011

A propos du compte-rendu d'Em.Hecht, du roman de Miribel "Saïgon la Rouge" La Table Ronde Edit.

A lire ce compte-rendu du livre de M.de Miribel, on espère que la qualité du roman(style-intrigue) sera bonne, car le fond historique est déjà douteux. Le "Continental" ne sera célèbre qu'entre 1948/1954, lorsqu'il sera le quartier-général des correspondants de guerre en Indochine comme Max Clos du "Monde", Yves Desjacques du "Figaro", Graham Greene, Lucien Bodard de "France-Soir" et ceux de l'Associated Press, Reuter etc. et pas avant cette date, où il n'était qu'un hôtel pour voyageurs. Pour ce qui est de la situation en Indochine(Viêtnam-Cambodge-Laos)entre 1940-1945, malgré les troupes Japonaises en "stationnement"dans certaines zônes définies, fixées par accords entre l'ambassadeur de France à Tokyo et le Gvt. Japonais, dus à la carence des Alliés(Américains et Anglais, impuissants à aider les Français), elle est toujours restée sous le contrôle de l'administration française, le Gouverneur-Général Decoux n'était pas un "fantoche", la France n'était pas une "fantoche". Mais jusqu'au 9 Mars 1945, date de l'attaque générale de l'armée japonaise contre les troupes françaises et l'écrasement de celles-ci, les Etats du Protectorat : Viêtnam, Cambodge, Laos, et la colonie de Cochinchine(Saïgon), vivaient en paix, les Européens circulaient en paix et vivaient en osmose avec ces pays. Après le 9 mars 1945, commenceront les désastres des guerres d'Indochine(fin à Dien-Bien-Phu, 1954 pour les Français), du Viêtnam avec le Américains et le napalm, les défoliants, Pol-Pot etc. la fuite des Américains du toit de leur ambassade à Saïgon en 1975(document filmé). Aujourd'hui les pages sont tournées, le Viêtnam est devenu un des Dragons de l'Asie du Sud-Est et un pays ami, le Cambodge et le Laos, de magnifiques pays à visiter et à aimer. Aussi, c'est inutile de trafiquer la VERITE. C'est vrai que le roman est mensonge. N'écrit pas qui veut :"Guerre et paix".
Henry Zaphiratos
("LA SALANGANE" et "FLâneries dans Saïgon")

jeudi 20 janvier 2011

A propos de la liste de critiques de livre à faire de André Clavel, Jérôme Dupuis, Marianne Payot, Baptiste Liger, publiée dans "Lire" et l'"Express"

Je trouve scandaleux que des critiques aient fait un "choix" de critiques à faire sur tel ou tel livre "attendu" ! Ils sont guidés par qui ? par quoi ? Par des attachées de presse des maisons d'Edition ? Par leur préférence personnelle ? Alors où est leur "liberté" de choix ? Il y a 500 nouveaux bouquins qui sortent ce trimestre, ces "critiques" en ont déjà pré-sélectionnés une trentaine ! Je trouve cela scandaleux. Ils pervertissent ainsi l'esprit de la critique qui est d'aller à l'aventure sur le stock de bouquins que les éditeurs, les auteurs leur offrent, d'aller à la découverte. Ils se comportent comme des Nababs rassasiés et poussifs, qui du bout de leurs pieds repoussent des paquets de livres et d'auteurs ! Ils tiennent des rubriques comme des places fortes pour leurs préférences, et ainsi dénaturent leur fonction de conseil littéraire, tant pour les lecteurs que pour les auteurs, et dé-crédibilisent leurs textes...
Henry Zaphiratos

lundi 17 janvier 2011

Hemingway, témoin du XX siècle. Un anniversaire d'un grand écrivain

Tristan Savin résume en quelques pages dans "Lire" la vie et l'oeuvre d'Ernest Hemingway (1899-1961). Entre ces deux dates des évènements extraordinaires ont bousculé l'Europe et le monde. Entre ces deux dates il y a eu la Grande Guerre, la Révolution russe, la montée du fascisme en Italie, du Nazisme en Allemagne, la guerre civile espagnole, la Seconde guerre mondiale, l'occupation de la moitié de l'Europe par le communisme, Fidel Castro, la guerre d'Indochine, d'Algérie. Ernest Hemingway n'a pas vu la guerre du Viêtnam, et les séquelles qu'elle a laissé dans l'âme américaine, il n'a pas vécu la chute du Mur de Berlin et l'effondrement du communisme, ni la renaissance de la Chine, la Mondialisation etc. C'est pourquoi son oeuvre doit être prise pour ce qu'elle est, une oeuvre d'art. Une oeuvre se basant sur l'historique, comme toutes les oeuvres d'art, mais se trouvant par le miracle de l'art, hors du temps, dans un espace à part, parmi les grandes oeuvres du génie humain. Comme il l'a dit lors de la remise du Prix Nobel de littérature en 1954 "(L'écrivain)...oeuvre dans la solitude, et s'il est assez bon écrivain pour cela, il doit chaque jour affronter l'éternité, ou son absence."
Ses oeuvres lui ont été inspirées par de grandes émotions : la Grande Guerre et la défaite italienne de Caporetto lui inspireront "L'Adieu aux armes", La guerre civile espagnole : "Pour qui sonne le glas", la vie à Paris : "Paris est une fête", les corridas : "Mort dans l'après-midi", ses chasses au gros gibier : "Les Neiges du Kilimandjaro" et "Les vertes collines d'Afrique"... ses pêches au gros : "Le vieil homme et la mer"...
Gertrude Stein qui l'avait accueilli et présenté Paris lorsqu'il y vint pendant les "Années folles" l'avait inclus dans ce qu'elle avait nommé "La Génération perdue". C'était une idiotie qu'Hemingway réfutait. En réalité ce Paris des "Années folles" où toute l'Europe et le monde se réunissaient, a marqué le départ de sa prodigieuse carrière de journaliste, et surtout d'écrivain. Il y revint à la Libération en 1944 pour sabler le champagne au Ritz, après les plages de Normandie.
Un très grand écrivain.
Henry Zaphiratos

dimanche 16 janvier 2011

Djamel Debbouze, Gad El Maleh chez Michel Drucker, ce Vivement dimanche.

Djamel Debbouze, Gad El Maleh chez Michel Drucker. Drôles et brillantissimes. Ils ont le sens de l’à-propos, de la netteté dans les rapports. On sent qu’ils sont sincères et vrais, et… bons. Leur rapport avec leurs parents, leur pays d’origine, le Maroc, les actions culturelles ou humanitaires, auxquelles ils s’impliquent, les rendent très sympathiques, très proches. Ils préparent leurs gags, tirés de la vie courante, de leur milieu, de leurs proches. Ils ont le regard pointu et la langue légère. Il n’y a pas d’animosité, de dérision, tout est « naturel », de leur tempérament. Ils donnent une autre dimension à l’époque. On pense à Fernandel, Fernand Raynaud, aux grands humoristes, aux grands comiques.
Cela illumine un dimanche après-midi.
Hermès

lundi 10 janvier 2011

Des gens très bien, d'Alexandre Jardin, Grasset, à paraître

"Des gens très bien" est à l'opposé du méprisant "Ces gens-là..." pour parler de gens "sans importance". Aux "gens très bien", le haut du pavé, l'intouchabilité, l'insoupçonnabilité; ils sont au-dessus de tous, s'ils savent "naviguer", quitter les navires qui prennent eau. Alexandre Jardin à travers l'insouciance d'une jeunesse dorée semble avoir porté en lui cette interrogation terrible : Quel rôle son grand-père a-t-il joué dans la déportation des Juifs, alors qu'il était le bras droit de Pierre Laval, le président du conseil de Pétain ? Il pose la question et accuse dans son livre. C'est un acte courageux et sincère, comment au milieu de l'allégresse d'une vie protégée, bercée par la chance et le succès, ne pas, le soir, dans la solitude ne pas penser à ces heures sombres où son grand-père, éminemment soutenu et consulté par la crème de la politique française de l'après-guerre, a été le directeur de cabinet de l'homme qui avait déclaré :"Je souhaite la victoire de l'Allemagne!" et dirigeait la haute administration française y compris dans l'exécution des lois et décrets antisémites ? Comment Alexandre Jardin, diplômé de Sciences-Po, fouailleur de bibliothèque et de sa vie familiale n'a-t-il pas pu se poser des questions, avoir des doutes ?
Ecrivain, poseur de questions, interrogateur de la vie, il ne pouvait pas ne pas échapper à cette prise de conscience. Il l'a fait. Le livre va paraître. Il a passé à la télé.
"Des Gens très bien" va faire grincer des dents. C'est un livre-charge, à lire.
A noter que Jean Jardin, le grand-père d'Alexandre, se fera muter par Laval, en Suisse en fin 1943, après que les Alliés eurent débarqué en Sicile-Italie, et que les Nazis eurent subi la défaite de Stalingrad. Le vent tournait. L'Allemagne allait être vaincue.
Style "vengeur",à l'emporte-pièce.
13/20
Henry Zaphiratos

dimanche 9 janvier 2011

Il fait froid et gris, c'est un jour d'hiver...

Ce dimanche 9 janvier est gris et froid. Il n'y a personne dehors. Si, deux personnes âgés engoncées dans des anoraks passent lentement sur le trottoir d'en face. Fleur lit. Le pot-au-feu mijote. Je voudrais faire partager mon plaisir de lecture en posant un extrait de "L'Amour de Mitia" d'Ivan Bounine, admirablement traduit du russe par Anne Coldefy-Faucard. Voici ce petit extrait très cinématographique :
"La troisième sonnerie leur fut un coup au coeur si imprévu et si violent que Mitia bondit comme un fou de la plate-forme du wagon, tandis que, tout aussi follement,Katia s'élançait à sa rencontre avec effroi. Il baisa son gant, ressauta dans train, agita sa casquette avec un furieux enthousiasme, en retenant ses larmes;elle, cependant, une main retenant sa jupe, voguait en sens contraire avec le quai, sans pourtant le quitter des yeux. Elle voguait de plus en plus vite, à mesure que le vent dérangeait plus fort les cheveux de Mitia penché à la fenêtre et que la locomotive s'éloignait plus vivement, plus implacablement,exigeant, dans un hurlement insolent, menaçant, qu'on lui ouvrît la voie. Et soudain, elle disparut comme par enchantement, avec l'extrémité du quai."

J'ai fini de reporter ce texte et je songe à ce que les médias ont annoncé hier : la mort des deux jeunes Français, enlevés, au Niger... que 75 pour cent des jeunes Algériens sont au chômage, et dans une interview trois disent s'ennuyer dans leur pays... qu'il y a eu une fusillade en Arizona, un jeune homme de 22 ans a tué six personnes, blessé une vingtaine dont une candidate... qu'en Afghanistan un soldat français a été tué, la 53° victime française de ce conflit... que l'on a retrouvé le corps de la cavalière disparue de Rambouillet...

Il fait froid et gris, c'est l'hiver. Je reprends "L'Amour de Mitia".
Hermès

mercredi 5 janvier 2011

A propos de l'article de Jérôme Dupuis sur Patrick Modiano, dans l'Express

Il y a dans l'oeuvre de Modiano un charme indéfinissable. On sort de ses livres avec encore dans l'oreille une musique. Il place les mots avec une élégance et une justesse qui en font des accords. Même les titres de ses romans évoquent la musique. Du Vivaldi ? du Pergolèse ?... Je ne sais pas, mais un truc très XVIII°siècle italien. Pour Le "Sabbat" de Maurice Sachs, c'est un livre magnifique, qui emporte. Il faudrait le rééditer. Il y a une maîtrise de la langue qui en fait un grand auteur. Pour ce qui est du jeu de piste de Patrick Modiano, c'est une sorte de "Jeu de l'oie" pour tenter de sortir du labyrinthe du passé. Il a transcendé ce passé, rendu attachants son père et sa mère, rendu intelligible un certain Paris, celui des derniers mois de l'Occupation, de "La Traversée de Paris"... On découvre dans l'article de Jérôme Dupuis son amitié avec Michel Audiard, sa collaboration pour "Lucien Lacombe", ses écrits dans LSD du Crapouillot. Ce qui est moins bien, c'est son auto-censure décrit par Jérôme Dupuis, ses coupes, à posteriori, dans ses livres, pour suivre la ligne de la "bien-pensance" du moment, se recalibrer, se mettre au pas, reprendre la file.
Extrait de l'article de Jérôme Dupuis. Concernant les "coupes" de Patrick Modiano :
"Coupes discrètes. Ce premier roman, paru en 1968... Pourtant, la version aujourd'hui proposée en librairie a été discrètement "rabotée" par son auteur, qui, au fil de rééditions successives, en a fait disparaître des paragraphes entiers. Ainsi cette tirade de l'un des personnages : "Les juifs n'ont pas le monopole du martyre ! On comptait beaucoup d'Auvergnats, de Périgourdins, voire de Bretons, à Auschwitz et à Dachau. Pourquoi nous rebat-il les oreilles avec le malheur juif ? Oublie-t-on le malheur berrichon ? le pathétique poitevin ? le désespoir picard ?" En 1985, ce passage disparaît. Plus tard, ce sont d'autres pages, qui auraient pu être perçues comme homophobes ou antisionistes, qui sauteront. Bien évidemment, cette "autocensure" nous en dit bien plus long sur notre époque que sur Modiano."Fin de l'extrait.
Hermès

mardi 4 janvier 2011

A propos d'"Ecrire", question de l'Express: Qu'est-ce qu'écrire pour vous ?

Ecrire c'est se reconnaître soi-même à travers l'univers, et comme être "divin", c'est-à-dire "communiquant" avec les êtres et les choses, le Temps et l'Espace. Ecrire, c'est, pour moi, l'acte "artistique" par excellence, car de création. Et si l'on tient un "journal" c'est un acte de création continue, grâce à ce "journal" on peut se retrouver, retrouver l'être que l'on fut, que l'on est. Si c'est dans un ouvrage de fiction c'est à travers lui, soi-même, comme Flaubert disant "Madame Bovary c'est moi". L'écriture s'apparente à l'Odyssée, une navigation à travers l'existence. Henry Zaphiratos

lundi 3 janvier 2011

Respire la Vie

Respire la vie
Qui vient à toi
Onde après onde
Sous le souffle léger
Du printemps.

Respire la vie
Et ses promesses
Et la courbe gracieuse
Des arbres et des fleurs

Les bras et les jambes
Qui t'entourent, et
Les visages souriants
Qui appellent à la vie

Respire, respire
L'air embaumé
Et la mer enchantée
Et les villes rapides
Assises au milieu des prés
Les filles et les garçons
Qui rient, chantent, dansent
Dans des salles immenses
De concert fabuleux

Respire la vie
Petite Alicia
Avec le rêve qu'elle procure
Dans le silence de soi,
Et le silence des autres
Respire la vie
Pour tout vaincre.

Henry Zaphiratos