jeudi 27 janvier 2011

Des nouvelles de JD.Salinger, suivant l'AFP

Une cinquantaine de lettres écrites par J.D. Salinger à un ami anglais entre 1986 et 2002 et dévoilées par une université britannique ce jeudi, dessinent l’image d’un homme chaleureux, amical et plein d’humour, très différente de l’ours souvent décrit. L’auteur de L’Attrape-coeurs (The Catcher in The Rye), décédé en 2010, a écrit pendant des années à un ami de jeunesse, Donald Hartog, un Londonien avec qui il étudiait l’allemand à Vienne en 1937, alors qu’ils avaient 18 ans. Après des années de silence, en 1986, Donald Hartog écrit à son ancien ami, et s’ensuit alors une correspondance plus ou moins régulière pendant 16 ans, et des visites de part et d’autre.

Loin de l’image d’homme reclus souvent véhiculée par les médias - qu’il haïssait -, Salinger sortait régulièrement pour voyager, aux Etats-Unis et à l’étranger. Il visite le Grand Canyon, les chutes du Niagara, et rend visite à Londres à son ami pour son 70e anniversaire, en avril 1989. Il se montre alors «absolument charmant», selon Frances Hartog. La fille de Donald Hartog, qui a hérité des lettres, cartes postales et photographies à la mort de son père en 2007, vient d’en faire don à l’Université britannique d’East Anglia.

Un homme chaleureux

Selon la correspondance, Salinger était amateur de tennis et pariait sur le vainqueur de Wimbledon, aimait écouter les grands ténors - surtout José Carreras - et jugeait supérieurs les hamburgers de Burger King. Il qualifie dans ses lettres de «stupides» Reagan et Bush, et se montre méfiant vis-à-vis de Thatcher. Il recommande aussi des lectures aux enfants Hartog, joint des coupures de journaux à ses lettres.

Bref, «un autre Salinger, un Salinger ordinaire, et non l’homme reclus, en colère que l’on croyait», commente Christopher Bigsby, professeur à l’Université d’East Anglia, dans le communiqué publié par la faculté. «Aujourd’hui, nous attendons de nos écrivains qu’ils soient des hommes publics. Cela ne l’intéressait pas. Il se méfait des médias et haïssait l’idée d’une biographie», reconnaît dans un commentaire au Daily Telegraph ce spécialiste de littérature américaine. Mais ce n’était pas un «ermite fou, en tout cas tel qu’il se révèle dans ces lettres». Salinger, qui compte parmi les écrivains les plus déroutants du 20e siècle, a connu le succès grâce à L’Attrape-coeurs au style très libre publié en 1951. Il est mort le 28 janvier 2010 à l’âge de 91 ans.
(Source AFP)

Aucun commentaire: