mercredi 30 avril 2014

Un bon fils de Pascal Bruckner, récit - Grasset 264p. 18€

La mode est au récit autobiographique que ce soit à l'étranger ou en France. Ainsi hier je parlais de Paul Auster, et de son Excursion dans le roman de sa vie, ici, c'est Pascal Bruckner qui part de son enfance catholique, de sa tentation pour la ferveur religieuse d'enfant de choeur pour la prêtrise et de son évolution marquée par le contre-pied qu'il prend vis à vis de son père, ingénieur, gueulard, antisémite, admirateur de l'Allemagne hitlérienne, devançant le STO pour travailler chez Siemens en Autriche... Ce qui le poussera à envoyer son fils, Pascal, s'y faire soigner, et apprendre l'allemand... Pascal Bruckner écrira ce livre au lendemain de la mort de son père, père détesté, honnis, mais qu'il "suivra" jusqu'à la fin de sa vie. 
Une partie de la jeunesse bourgeoise s'est toujours construite en opposition à la famille, au père dominateur, éructant, à la mère soumise, acceptant cette domination... Les enfants "victimes" assistant passifs, interrogatifs, avant que d'être révoltés, de prendre le contre-pied de cette sinistre bourgeoisie. Gide écrivait déjà "Famille, je vous hais !", Sartre la détestait, Hervé Bazin a donné une auto-fiction terrible dans "Vipère au poing"... Lénine se soulèvera, les Staline, Pol Pot, Kieu Sampham, enfants de bourgeois, etc iront jusqu'aux tentatives d'extermination de la bourgeoisie en génocides de masse...
Nous sommes loin de "Mon père ce héros..." de Victor Hugo, des belles pages de Chateaubriand sur son père et les siens, de Marcel Proust, Marcel Pagnol... On a l'impression qu'une rudesse, un côté "plouc" , vulgaire a envahi l'âme de certains êtres, a détruit leur face lumineuse... Les idéologies meurtrières se sont construites à partir des rancoeurs, de la haine, et ont voulu tuer le "père"...
Mais "pères", ils le deviendront... les générations se suivent, les colères recuites se transmettent, font des livres, des témoignages. On témoigne de la souffrance, on ne témoigne peu du bonheur... On témoigne de ce qui dérange, achoppe, meurtri... On a comme honte de dire que l'on a été heureux... Pour construire une réflexion, un livre, c'est comme un cheminement pour sortir des ténèbres, de ce que l'on ne comprend pas, de ce que l'on rejette, pour aboutir à soi-même...
"Les gens heureux n'ont pas d'histoire" dit le dicton...
C'est pourquoi ces livres se terminent bien, par un "Happy end" : l'enfant, l'adolescent, devenu adulte a conquis son monde, il domine sa vie, et regarde avec un certain orgueil ce qu'il est devenu, grand romancier, grand reporter, "Grand tyran" parfois, et jette un oeil de compassion, parfois de mépris sur ce monde qui l'a entouré et d'où il s'est extrait, qu'il domine et veut contraindre... La guerre politique succède à la guerre morale, la domination des "fils" sur le "père" que l'on renverse... en tragédies ou en livres.
Hermès      

mardi 29 avril 2014

Excursion dans la zone intérieure de Paul Auster, Actes Sud Edit. 368p. 23€

Paul Auster interroge son enfance, sa jeunesse, sa vie... "J'ai été celui qui a été, qui est devenu...". Il regarde son passé, sa vie, se remémore ses refus, ses craintes, ses espoirs.Extrait : "Le Dieu qui était partout et régnait sur tout, n'était pas une force d'amour et de bien mais de peur..." Il se parle à lui-même, et se redit comment il s'est extrait de cet univers, comment il a appris à vaincre ce qui l'emprisonnait, son évolution vers la littérature, la politique par son rejet de la Guerre du Viêt-Nam, la Guerre des Six-jours... 
Un livre sur l'évolution de "soi" dans l'univers américain, sur le cinéma qu'il aime, et où il a réalisé deux films..."Lulu on the Bridge" et "La Vie intérieure de Martin Frost".
Constat à froid d'un sexagénaire sur cet enfant, cet adolescent, ce jeune homme, cet homme qu'il fut. D'où ce titre "Excursion..." Une vue du dehors... en surface... un descriptif... avec le silence du "moi" profond. Une certaine indifférence. 
13/20
Hermès

lundi 28 avril 2014

Les Feux de Saint-Elme de Daniel Cordier, Gallimard 208p. 16,50€

Les élans du coeur, les élans de la sexualité à 14ans... La découverte de l'amour, des beautés de la vie qui s'ouvre devant l'adolescent que l'on est. Daniel Cordier décrit avec passion son jeune passé, son amour pour David... dans le monde clos d'un collège, d'une ville de province, d'une bourgeoisie où l'on doit "se tenir", "cacher" ses sentiments, jouer la comédie de l'impassibilité, des convenances, les émotions affleurent, se déploient... 
Un témoignage sur l'apprentissage de la vie... le rose aux joues... "feu de farfadet"
16/20
Hermès


dimanche 27 avril 2014

Le jeune homme qui voulait ralentir la vie, roman de Max Genève, Serge Safran Edit. 218p. 2014

"Candide" de la lenteur... Max Genève a trempé sa plume dans l'encre de Voltaire pour écrire cet ironique, gai, facétieux "Jeune homme qui voulait ralentir la vie". A la course à la vitesse du monde moderne, aux voitures qui foncent, aux informations qui fusent à tout instant, à la recherche de "plus", "plus vite", le jeune Benoît Nest oppose la lenteur...mais pas n'importe laquelle lenteur puisqu'il travaille normalement dans une quincaillerie, s'occupe de la comptabilité, surveille la fille du patron etc. et reprend ses études. C'est une lenteur "calculée", faire l'amour lentement, rêvasser d'aventures imaginaires, former une ligue européenne pour la lenteur, rencontrer dans cette ligue des amitiés, des ambitions, laisser aller les choses, plaire, et avancer malgré soi, pion par pion, propulser par l'inertie du temps qui passe et la passive gentillesse...
Un roman de la tranquillité, qui fait penser au Paul Valéry de Mr.Teste, à Valéry Larbaud... 
Un Eloge de la lenteur...
16/20
Hermès

sergesafranediteur.fr

  

samedi 26 avril 2014

"Ferrari"... poème extrait de "Nos Amours" Fantaisies érotiques et libertines de HZ... 100p.

Ferrari

Ta main sur le levier de vitesse
Prend ma verge
Haute et forte
La Ferrari bondit
Avec les muscles de mon corps
Tu fonces à travers des cris de plaisir
Tandis que ta langue embrase
Le prépuce de ma jeunesse
Attention
Je vais jouir, la voiture folle de mon sexe
Traverse les champs et les nuages
Je suis fou de toi
Tu es ma Ferrari
J’explose

Extrait de "Nos Amours" Poésies érotiques et libertines de H.Z
- e-book sur Amazon-Kindle - 


vendredi 25 avril 2014

252 livres sur la Seconde Guerre Mondiale paraissent ! LE VOYAGE DE DORIAN retrace le prélude à cette guerre !

Les éditeurs annoncent : 252 livres sur la Seconde Guerre mondiale vont paraître !  Comment débute-t-elle ? Qu'est-ce qui la provoque ?, Le roman "Le Voyage de Dorian",retrace en filigrane comment a été conclu le Pacte d'Acier entre Hitler-Mussolini en 1938, à Rome, Pacte qui déclenchera la 2° Guerre mondiale, avec le pacte Germano-soviétique (Molotov-Ribbentrop) !

Le Voyage de Dorian est édité chez Publibook Edit.

lundi 21 avril 2014

La fête de l'insignifiance de Milan Kundera, Gallimard - 144p. 15,90

Milan Kundera aime l'insignifiance, la vacuité de tout. En cela il rejoint Diogène dans son tonneau se moquant de la gloire d'Alexandre le Grand : "Ôte-toi de mon soleil !". Dans ce "roman" quatre personnages se baladent dans Paris, parlent et agissent (peu) de tout et de rien. Ils tuent le temps, comme les gens qui au lieu de peindre la girafe font la queue pour une exposition Chagall qu'ils "verront" à toute allure... Milan Kundera est arrivé au summun de son art aux yeux de l'intelligentsia parisienne. C'est le bouddha vivant d'où émanent des oracles. Tout ce qu'il écrit est parole d'évangile, aussi tout le monde s'est empressé de saluer son dernier livre de 144p. au style banal, aux réflexions insignifiantes attendues dans le détachement philosophico-moral de l'Insignifiance..
Nous sommes insignifiants, tout est insignifiant... alors...
10/20
Hermès.

samedi 19 avril 2014

ICI de Christine Van Acker, nouvelles "du cul du monde" Le Dilettante Editeur - 160p. 2014

Une succession de croquis acerbes sur la vie ICI et Là-BAS. La vie au fin fond du cul de la province dans un petit village de 120 habitants perdu dans un trou de la Belgique (comme un petit coin de la campagne française). Le regard que porte l'auteure sur les êtres et les choses de ce monde et sur les gens de la ville qui viennent "rendre visite" aux péquenots est peu amène, c'est-à-dire sans concession, parfois cruel. La maison est un îlot au milieu de la dévastation des âmes, des soûlographes, de jeunes déjà vieux, trompant leur ennui sur des bécanes rafistolées, refusant de sortir d'un monde sans avenir; monde emporté dans le silence et la solitude de l'hiver, des rencontres de "taiseux" sur la route, ou au bord de fenêtres mal fermées, parce qu'il n'y a plus rien, ni bistrot, ni épicerie, un désert où chacun surveille et médit de l'autre. Un petit monde avec son "Monsieur de" , son curé africain, ses visites de citadins, venus humer pour quelques heures le "bon air" de la campagne, avec le sourire dédaigneux pour les fous qui sont venus s'enterrer ICI.
Une apocalypse de terroir, un foudroiement des esprits et des coeurs... On se demande tout de même si le siècle n'est pas passé par dessus la tête de l'auteure pour entrer dans ces foyers de campagne, de paysannerie, de culs-terreux par les programmes de la RTB, ou des TF1, France 2 etc. si Télé-Luxembourg est peut-être suivie... 
Ces historiettes noirâtres si bien brossées au sinistre, ne sont, peut-être, que le reflet d'un état d'âme d'un moment, ou d'un parti-pris d'auteure pour attirer l'attention du public, de la Presse, pour créer un petit scandale autour d'une province malmenée, un micro événement enfin, pour que l'on s'intéresse à un auteur, un talent.
L'éditeur qui aime l'inattendu, le coup de tête, a plongé sur ces récits et en a fait un petit livre pour ceux qui promènent leur "solitude" de week-end ou de vacances au milieu des carottes, des pommes de terre et des navets, sur ces terres "perdues" au bout du monde...

A rapprocher du "Pays perdu" de Pierre Jourde.
13/20
Hermès

"Dans la Rome fasciste"... Extrait du roman "LE VOYAGE DE DORIAN" de H. Zaphiratos- Publibook-Edit. 2014

"Le Duce trouva le chancelier irrité par la visite que venait de
lui rendre le cardinal-légat dans la salle de la Mappemonde du
palais de Venise.
— Méfiez-vous de ces gens-là, mon cher ami, ils vous enrobent
des formules qui vous endorment pour des siècles. La
chute de l’Empire romain, c’est eux qui en sont responsables en
annihilant l’esprit de courage et l’instinct de lutte des guerriers.
La formule « Tends ta joue gauche si on te frappe sur la
droite… » Non, non et non !
Il arpentait la salle avec Mussolini, en proie à une grande colère.
— Mais Rome ne s’écroulera plus ! s’exclama le Duce, elle
régnera sur toute la Méditerranée !
— Mon très cher Duce, nous devons nous débarrasser de
toutes ces forces négatives, puis sentant le moment venu, j’ai
grondé lorsque ce cardinal m’a parlé des juifs ! Ils veulent
maintenant les couver, c’est un comble ! Ce peuple qu’ils désignaient
comme déicide et qu’il présentait comme ayant apporté
le malheur et la ruine ! Je l’ai dit à votre gendre, Ciano, l’action
de nos deux peuples doit aussi se faire sur ce terrain-là. Vous
avez ça, il désigna, sur un tableau Renaissance, la basilique
Saint-Pierre, chez vous…
Mussolini sentit la colère monter en lui, quoi ! lui ! qui depuis
la Marche sur Rome, il y a seize ans, tenait l’Italie sous sa
férule, recevait des conseils de ce blanc-bec de dictateur qui
n’était au pouvoir que de depuis cinq ans ! Cela en était trop ! Il
éclata.
— Non, monsieur le chancelier ! Rien n’arrêtera le fascisme,
nous balayerons tout sur notre passage, la nation italienne n’a
qu’un mot d’ordre : « Croire, obéir, combattre ! » Quant au
pape, à la Curie, ils n’ont qu’à bien se tenir et à leur place ! Ils
ne bougeront pas ! N’avait-il pas mis au pas le roi, n’avait-il pas
refusé le titre de prince qu’il voulait lui conférer pour
l’acheter ? N’avait-il pas crié : « Majesté, je suis et veux rester
seulement Mussolini, issu de générations de paysans fiers de
l’être ! »
Hitler sourit, il avait atteint son but, sortir l’Italie de la
mainmise du Vatican, par l’amorce de la persécution contre les
juifs. L’Allemagne ne serait plus seule en Europe, l’Italie, nation
chrétienne, allait entrer dans ce cycle infernal, et, il pourrait
envoyer à tous les diables, le clergé allemand, en tête le cardinal
Faulhaber !
— Vous savez ce qu’il a osé me dire… non … non, ça n’a
pas d’importance…
Mussolini s’était approché en souriant, voyant son ami plus
détendu, la moustache bien brossée.
— Le Grand Conseil fasciste prendra, monsieur le Chancelier,
les décisions qui s’imposent sur cette question, je chargerai
Farinacci, Preziozi, Interlandi de ce problème et vos conseillers
pourront se mettre en rapport avec eux.
Hitler jeta un regard trouble sur la grande tapisserie où saint
Georges terrassait un dragon. Il était mal à l’aise dans ce palais
où tant de gens avaient vécu, étaient morts, où tant de rêves
erraient encore. Il songeait à la nuit qu’il venait d’y passer. Ce
dragon qui était terrassé, était-ce lui ? Où était-il le saint Georges
? Balivernes que tout cela… balivernes, les prières que sa
mère lui faisait réciter à genoux au pied de son lit, balivernes
que la Bible que lisait son père dans l’humble maison de Spital,
sans compter ces racontars familiaux sur un arrière-grand-père
juif !
Il n’entendait pas le Duce parler de la grandiose manifestation
qui se préparait au Stade, il revivait la frayeur qu’il avait
éprouvée, cette nuit, lorsqu’il s’était retrouvé, seul, dans la
grande chambre, dans ce lit à baldaquin, entendant la voix de
Faulhaber crier : « Damnation, damnation éternelle ! »
— Vous et moi, Duce, nous n’avons que deux possibilités,
réaliser nos projets ou échouer. Si nous aboutissons, nous serons
les grands hommes de l’histoire, si nous échouons, nous
serons condamnés, réprouvés et damnés.
Le Duce eut la fugitive vision d’un gouffre.
— Mais inutile d’avoir de crainte, ajouta Hitler, Napoléon
disait à Gourgaud à Sainte-Hélène qu’il ne se souvenait de rien
d’avant sa naissance et qu’il ne se souviendrait de rien après sa
mort. Croyez-vous que les tyrannosaures soient damnés ?
Allons donc, mon cher ! Il haussa les épaules.
— Leurs Majestés ! annoncèrent les valets de pied ouvrant
grandes, les portes."

"Le Voyage de Dorian"  Roman - Extrait
henrizaphiratos@orange.fr

vendredi 18 avril 2014

Les Oubliés... sur une émission-souvenir sur ce que fut la Guerre d'Indochine...

De jeunes officiers ou soldats ont écrit et filmé... avec de petites caméras 8 m/m des bribes de vie sur leur guerre, sur les pays de rizière, de jungle, de forêt... et aussi les villes, les gens... Ces documents saisissants et émouvants ont été réunis, complétés par des documents d'archives cinématographiques, et aussi de propagande... C'est la première fois qu'on les voit, que l'on entend des voix venues de très loin, et pourtant très présentes, notamment les films et la voix du lieutenant Le Boudec... Toute une jeunesse  dans une guerre sans issue, dans un monde inconnu de chaleur, de moiteur, de pièges mortels... Dans une guerre d'une cruauté absolue, suite de la Seconde guerre mondiale... Un monde se défaisait, celui de la "colonisation", de la domination administrative, politique, économique de l'homme blanc... Des convulsions survenaient terrifiantes, des millions de victimes pour le "passage" d'une époque à une autre... Massacre aux Indes que les Anglais quittent, entre les Musulmans et les Hindous, massacre en Insulinde que les Hollandais abandonnent, massacre à venir en Afrique... Une décolonisation sanglante... L'Indochine ne fut pas épargnée, l'évolution vers l'indépendance des nations viêtnamienne, Cambodgienne, Laotienne, devait se faire dans le sang, et aussi celui de jeunes français idéalistes,jetés dans une guerre sans issue. Le film de toutes ces souffrances a été tourné, document bouleversant sur ces "Oubliés" de l'Histoire... qui ne le sont plus... Certains hommes politiques portent une lourde responsabilité dans le malheur des peuples... Mais ils s'en moquent, ils ont disparu, eux aussi... A quoi tout cela a-t-il servi ? La Marche du Temps, l'Accélération de l'Histoire... Le monde communiste cruel, terrorisant est devenu un grand marché capitaliste où les villes sont devenues de gigantesques Métropolis... Les peuples sont asservis par de nouveaux maîtres, la démocratie lutte pour se défendre, survivre... Les techniques, le progrès sont souverains... Le mieux-être est là...
Un film souvenir,qui referme une plaie douloureuse de vies sacrifiées pour la survie de ceux qui voulaient fuir l'enfer communiste, les millions de réfugiés du Nord Viêtnam, premiers Boat-people, diaspora à venir... de peuples en marche.
19/20
Hermès 


Le Cerveau....

Contre une étude canadienne qui prétend qu'après 24 ans, le cerveau régresse...

"Cela me semble un peu court !" 

La force du cerveau se développe tout au long de la vie, en surcapacité pour les individus qui travaillent en innovant continuellement, comme dans la création continue, style Pablo Picasso, Clemenceau, De Gaulle, Winston Churchill etc. Le tout est de se battre jusqu'au bout pour concevoir, créer, même dans les jeux électroniques, l'écriture, le débat politique ou intellectuel... C'est l'avachissement, le désarroi, la perte de repère, l'arrêt de la lecture, du contact etc. qui créent des risques énormes. Le sport est très important, surtout la marche pour la variété des paysages, des émotions, les découvertes etc. Le cerveau est une formidable machine à vivre !
Hermès

jeudi 17 avril 2014

Le dernier tigre rouge, roman de Jérémie Guez, Edit.10/18

Roman sur la confrontation entre deux personnages, l'un, légionnaire du Corps Expéditionnaire français en Indochine, le second, un Français, communiste, luttant du côté du Viêtminh... 
Roman intéressant pour découvrir comment un jeune écrivain d'aujourd'hui voit cette guerre déjà lointaine dans le temps, elle s'est terminée en 1954, et lointaine dans l'esprit, oubliée, occultée... Aujourd'hui on va en Indochine, c'est à dire au Viêtnam, au Cambodge ou au Laos pour découvrir des pays magnifiques et des cités d'art comme Angkor-Vat, ou Hué...
Hermès

mercredi 16 avril 2014

Libera me, de François Gibault - Essai - Gallimard 23€

Croquis de clients ou de personnages des Lettres ou de la politique qu'a fréquentés, défendus l'avocat- écrivain François Gibault. Une somme sur sa vie, ses expériences, les ambiances des prétoires, ses rencontres.
Un livre salué pour sa liberté de ton, parfois son impertinence
Hermès

De la création... de romans...

Chaque roman est une oeuvre nouvelle, qui emmène le lecteur dans un nouveau monde, dans un univers psychologique différent. L'originalité, la perfection du style, la justesse des sentiments et des réactions sont les bases du récit. Il faut différencier le roman de création, du roman-récit, du roman-autofiction, du roman d'aventure, du polar etc. C'est la richesse et l'intérêt du roman, qui permet au lecteur de pénétrer dans un nouveau monde, ou de "voir" certains aspects du monde, ou des gens, sous un nouvel angle. Le roman permet tout, et c'est sa force, grâce à lui, on peut "inspecter", les comportements, les profondeurs de l'esprit... Je relisais "Le Voyage de Dorian"pour faire d'ultimes corrections, et j'ai été surpris : "comment avais-je pu écrire ce livre ? Cette somme de travail, d'agencements, de psychologie, ce charme diffus, cet univers recréé des années 1937/38, quand Hitler et Mussolini menaçaient la paix du monde, comment avais-je pu raconter les aventures amoureuses, et héroïques de ces jeunes gens, qui seraient aujourd'hui nos grands-parents ? Comment avais-je pu me promener dans les rues du Paris de l'époque, de la Rome fasciste avec ses défilés, prendre la route pour l'Autriche pour sauver des vies menacées... Comment ? Mystère de la création, mystère de l'amour pour l'écriture, pour l'expression, volonté de raconter, de créer un univers le plus proche de l'âme, avec la voix de Louis Jouvet, les émois d'une jeune fille, les gestes héroïques des jeunes qui partent combattre pour la liberté... Comment ai-je pu écrire tout cela ? Mystère... Aujourd'hui, si je veux donner une suite à ces personnages... Quel travail en perspective ! Et à quel moment les reprendre dans leur vie ? à vingt-cinq ans, dans la guerre ? quarante ans, l'âge des ambitions ? Je ne sais plus... Ce que je sais, c'est que ce livre existe, que ces personnages comme ceux des romans des écrivains que j'admire, existent... Ils vont vivre leur vie dans les mains et l'âme des lecteurs à travers le livre ou le numérique... Ils sont partis vivre leur vie, qui est celle de ce monde que j'ai créé avec ferveur.
H. Zaphiratos  

mardi 15 avril 2014

AFFICHE FESTIVAL DE CANNES 2014 / MARCELLO MASTROIANNI

Le Festival de Cannes 2014 , a choisi pour son affiche une belle photo de Marcello Mastroianni !

Photo de Marcello Mastroianni le journaliste du film "La Dolce Vita" de Fellini. Marcello Mastroianni était un homme fantastiquement gentil, simple, son succès est venu de sa concordance physique (élégance) avec l'Italien de son époque (1960/1990), et de sa culture. Le cinéma italien était à son apogée. Entre films de fond et westerns spaghetti, sans compter les magnifiques péplums, Maciste contre Hercule, Poppée etc. Après la guerre ils ont créé le cinéma vérité avec "Le Voleur de Bicyclette", "Rome ville ouverte" etc. Des réalisateurs géniaux, des acteurs magnifiques. J'ai tourné "Les Lionnes" avec Don Backy. Carla Romanelli, Nadja Tiller, Daniel Ceccaldi , et Tarass Boulba avec Erno Crisa, Fosco Giacchetti, Lorella de Luica etc. Des années merveilleuses dans un univers merveilleux... "Marcello...Marcello , mio amico..." le festival de Cannes 2014 le fait revivre dans cette très belle photo... Le cinéma est l'éternité des acteurs et des auteurs.... Viva le cinéma !  H.Zaphiratos

samedi 12 avril 2014

A propos de la thèse de François Huguenin, auteur de Histoire intellectuelle des droites, Perrin Edit. 2013

Une étude qui ressort les vieux fonds des théories que l'on enseigne à Sciences Po. La Gauche = le mouvement, et le progrès, la Droite = le raidissement rétrograde. Assez stupide raisonnement. Les hommes de droite ou de gauche ont toujours lutté pour le progrès, les découvertes, la liberté, la dignité humaine. Ce sont les démagogues qui par soif de pouvoir, qu'ils soient de droite ou de gauche confondus qui se sont entredéchirés tout le long du XIX° et XX° siècles... La révolution industrielle dans le monde occidentale a jeté des enfants de 12 ans dans les mines en Angleterre, comme en Amérique, en France... Il faudra des lois pour arrêter cela, pour réformer, protéger les travailleurs, comme les créateurs, les chefs d'entreprise... Elles seront votées. La France a été obligée de se défaire d'un dogme politique millénaire, celui du principe de la monarchie de droit divin ( hérité du baptême de Clovis), avec la chute de Charles X, les Trois glorieuses, cela sera le combat de tout un siècle pour arriver à la loi sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Les catholiques l'ont accepté dans le creuset des tranchées de la guerre de 14/18 (Charles Péguy). L'Entre-deux guerres sera clivé par la Révolution russe et le fascisme, le national-socialisme hitlérien, la France partagée, déchirée dans le Pacifisme, et le Front populaire, que partageront aussi les catholiques, comme sous l'Occupation, De Gaulle était catholique.Le clivage réel est entre les Bruxellois et les autres.

jeudi 10 avril 2014

L'Emprise, roman de Marc Dugain, Editions Gallimard 2014 320p.

Un roman qui dénonce la classe politique ? 
"Ce qui m’intéresse n’est pas de «descendre» la classe politique, mais de montrer ce qu’il y a de tragique, de crépusculaire, qui tient à la fois de Shakespeare et de l’Ancien Testament, dans le parcours des hommes politiques. C’est beaucoup plus intéressant que les magouilles et les combines. Au final, le sujet du roman est : «que signifie prendre le pouvoir ?», avec comme réponse : «un asservissement total, absolu».

Voilà ce que résume Marc Dugain de son nouveau roman.
Tout ce que l'on sait ou devine à travers les articles de la presse, les attaques judiciaires, les polémiques politiciennes, l'Europe, la Mondialisation, la course à l'argent-roi des politiques, le fait qu'il n'y ait plus de "secret" avec les découvertes technologiques sur les écoutes etc. Le monde est devenu transparent pour la surveillance et opaque pour les âmes tortueuses et prédatrices.

Tout cela on le sait. Mais Marc Dugain y a ajouté sa touche personnelle de romancier pour "tout" dire... Le roman sombre alors dans l'océan de la presse politique, à la découverte d'un monde succède le "mais on connaît tout ça", ce "type, Launay, qui veut devenir président de la République, on le connaît", les embûches, on les devine etc. sa politique d'enfumage, on la connaît... C'est une "répétition", un "calque" de la situation actuelle à travers une, des enquêtes et "l'emprise" des milieux financiers, militaires, de la nomenklatura et des oligarques français...
Cousu de fil blanc...Il y manque la rouerie narquoise, en plus du cynisme, d'un personnage comme "Bel-Ami", le journaliste arriviste de Maupassant...
Le style est clair.
Dommage.
13/20
Hermès

mercredi 9 avril 2014

French Kiss, extrait du livre "Nos Amours", fantaisies érotiques, de H. Zaphiratos 2014

Le parfum de ta bouche
French Kiss

"Oh je voudrais que tu me laisses t’aimer
Pour garder longtemps
L’odeur de ta bouche sur mes lèvres
Et la caresse ruisselante de ta langue
Sur la mienne
Tandis que nos sueurs se mêlent
Sur nos ventres souples et bruns
Que le soleil et la mer
Ont unis dans une danse sans fin
D’un été de Lambada"

 HZ.


vendredi 4 avril 2014

Deux livres à découvrir :

-202 Champs-Elysées  roman
-La Correspondance de Fradique Mendes
Edition : la Différence.

Deux Romans d'Eça de Queiros, traduits du portugais par Marie-Thérèse Piwnick, relatant la vie mondaine du Paris de la fin du XIX°siècle, le Paris d'A la recherche du temps perdu de Marcel Proust, avec une ambiance luxueuse et "décadente", un sentiment d'éternité et d'ennui, le Spleen baudelairien, un monde qui vit à côté de la réalité dure, brutale des peuples de paysans, d'ouvriers etc. et qui danse sur les volcans des guerres à venir, des révoltes sociales et politiques, et des révolutions...
Les derniers jours d'un monde qui va se transformer, se muer à travers les Apocalypses du XX° siècle...
14/20
Hernès 

jeudi 3 avril 2014

Grand vainqueur des ventes de livres ce mois-ci : GUILLAUME MUSSO !

900.000 exemplaires de son nouveau livre CENTRAL PARK,  XO éditions.
Quatre premiers jours =  75.000 exemplaires vendus !

Qui dit mieux ?
Hermès

mercredi 2 avril 2014

Les demoiselles de Provence de Patrick de Carolis, Plon Editions, 434p 2005.

Un beau roman sur les filles du comte de Provence à marier, au XIII° siècle. Elles épouseront des rois, et l'une d'elles apportera à la couronne de France, la Provence.
Les Croisades, Saint Louis, Aigues-Mortes(qui était un port vivant à l'époque, contournant Marseille) etc.
Le monde du Moyen-Âge dans tout son éclat et sa combativité. Monde que Jacques Le Goff a si bien décrit dans son oeuvre d'historien. C'est la grande époque de la création des cathédrales, 80 dans toute la France, sous l'impulsion de Surger, l'évêque de Paris. L'art gothique, les vitraux flamboyants... 
Le roman est d'une lecture agréable.
A la fin du livre des repères chronologiques de 1205, naissance du comte de Provence, Bérenger V, à 1295 date de la mort de la reine Marguerite.
Le livre se termine sur une note de remerciement à Philippe Franchini pour sa "documentation très précieuse", par l'auteur Patrick de Carolis. 
14/20
Hermès

Fleur de Tonnerre de Jean Teulé, roman, Pocket Edit. 259p. 2014

Le roman noir de Fleur de Tonnerre, une jeune bretonne, Hélène Jegado, des années 1820/1852, portant en elle des secrets de poisons que lui a transmis sa grand-mère, et qui passe sa vie dans la passion effrayante de zigouiller les gens qui l'entourent jusqu'au jour où elle sera arrêtée, condamnée à mort.
Un livre sans suspens, d'un intérêt mineur, à part une description de la misère morale, physique, intellectuelle bretonne de l'époque. Un monde arriéré, des gens frustes, brutaux... L'auteur a traduit des phrases celtiques pour donner une coloration pierre à son livre.
Une écriture banale, journalistique avec parfois des lieux communs.
Rien de transcendant.
8/20

A propos du livre sur les Bordels Militaires de Campagne lors de la guerre d'Indochine... : "Les repos des Guerriers" de Jean-Marc Binot, Fayard Edit. 320p. 22€

Sur l'article du Figaro.fr 

Nuits câlines en Indochine


Le plus grand bordel militaire fut ce que l'on nommé "Le Parc à buffles" qui se trouvait à l'intérieur d'un immense centre chinois de jeux d'argent, de restauration, une sorte de Las Vegas asiatique appelé "Le Grand Monde", situé entre Saïgon et la ville chinoise de Cholon (le Grand marché), tenu par la pègre et rançonné par des pirates ralliés (Les Bing-Xuyen). L'Armée française a tenté de contrôler l'état sanitaire du bordel et la "tranquillité" des lieux en y installant une garde militaire permanente et un service médical.
C'est le président Ngo Dinh Diem qui fera fermer le Grand-Monde après un combat entre les troupes régulières viêtnamiennes et les pirates Bing-Xuyens, après le retrait du Corps Expéditionnaire en 1954.
Quant aux prostituées vietnamiennes elles ont été souvent héroïques, et certaines autres étaient des agents infiltrées."
Hermès