mardi 31 décembre 2013

BONNE ET HEUREUSE ANNEE 2014 !

POUR LA SAINT-SYLVESTRE, AU DERNIER COUP DE MINUIT ! JE SOUHAITE A TOUS MES LECTEURS ET AMIS 

              UNE BONNE & HEUREUSE

                          ANNEE 2014 !

lundi 30 décembre 2013

L'Enfant du 15 août, Mémoires de Régine Deforges, Robert Laffont Edit. 480 p 22€

A l'heure de l'arrivée de nouveaux auteurs, de nouvelles générations d'artistes, Régine Deforges publie ses mémoires, dont bien des pages sur sa carrière d'éditrice, et d'écrivaine.L'auteure célèbre de La Bicyclette bleue et la suite de cette saga, ouvre son coeur et raconte son itinéraire de la petite fille de Montmorillon à l'éditrice avec Jean-Jacques Pauwert de romans et poésies érotiques, jusqu'à sa vocation d'écrire la saga qui a eu un très grand succès, a été adaptée pour la télévision avec Laetitia Casta dans le rôle principal. C'est un livre intéressant, une sorte de revanche sur toutes les avanies judiciaires qu'elle a dû subir, à une époque où démarrait la révolution sexuelle, la libération de la femme etc. Histoire d'O, Emmanuelle, Justine etc. les poèmes érotiques, les romans porno de Guillaume Apollinaire etc. sortaient de l'Enfer littéraire pour être vendus au grand jour...De pair avec cette révolution sexuelle littéraire, aura lieu celle du cinéma...Un livre intéressant, léger, à l'écriture jeune, dynamique, intemporelle.16/20Hermès 

vendredi 27 décembre 2013

Albert Camus, La pensée du Midi, essai de Jacques Chabot, Edisud - 210p

Essai très intéressant et fouillé sur la pensée d'Albert Camus, le "Méditerranéen" face à Sartre et à l'idéologie marxiste.
15/20

mercredi 25 décembre 2013

Nouveauté : HISTOIRE NATURELLE de Pline l'Ancien, La Pleïade-Gallimard 2176p. 79€

Ecrite pour le futur empereur Titus (celui qui détruira Jérusalem en 70 ap.JC), par son officier de cavalerie. Une oeuvre foisonnante et extraordinaire pour la proximité avec l'Empire romain, et le monde de l'Antiquité. Depuis deux mille ans, de nombreux auteurs s'en sont inspirés, et y ont puisé comme Uderzo et Goscinny pour leur Astérix le gaulois. Superbe cadeau...

lundi 23 décembre 2013

JOYEUX NOEL A TOUS NOS LECTEURS !

JOYEUX NOEL

                         A

                          TOUS MES 

                                      LECTEURS-AMIS

HZ HERMES

mercredi 18 décembre 2013

A propos de Guy Bedos disant qu"Hollande est une erreur de casting"... déclaration sur France-Inter

Guy Bedos (Guy parce qu'il faut aujourd'hui le distinguer de Nicolas) s'est construit sur l'humour vache... Comme tous les humoristes politiques. Et c'est bien, on a besoin de quelqu'un qui n'a pas sa langue dans la poche, et qui morde, parce que tout le monde ne peut et ne sait pas mordre. Il est de gauche parce son beau-père détesté était de droite, et faisait "peuple", "populo" quoi... "berk !... Populo ! "... Guy est un aristo de gauche, de la belle Gauche de Mitterrand, des grands espaces, des grandes idées, des grands fauteuils, alors il se sent mal à l'aise avec la "petite gauche" tirebouchonnée, à la cravate mal mise de Hollande, le haut fonctionnaire devenu président, à l'allure d'un petit fonctionnaire... Mais Hollande n'est pas une erreur de casting, il est la suite logique du désistement forcé de DSK... Avec les idées et les méthodes mitterrandiennes, Royale cautionnant le socialiste... Mais que faire de plus pour un ancien secrétaire du PS ? Il est là pour "garder" la Maison, l'Etat, comme il a gardé la rue Solferino... Rien de plus, rien de moins... En attendant de passer le relais à un autre PS ou un autre UMP... C'est dans l'ordre des choses de la médiocrité... Mais Guy Bedos n'aime pas la médiocrité, tout en la caressant de son verbe, de sa langue fourchue. 
Alors de quoi se plaint-il ? Hollande joue bien sa partition dans le bon casting de l'Europe et 
des multinationales... Ayrault la "Voix de son maître" somnole heureux à ses pieds.

Guy Bedos est  H. E. U. R. E. U. X !
Hermès  
  

mardi 17 décembre 2013

A propos de l'élégance et de la courtoisie française... Commentaire dans Le Point


Il fut un temps... des époques, où on aimait et appréciait, à travers le monde, l'élégance, la courtoisie des Français, on aimait et appréciait (et encore, heureusement) l'élégance, le style et la beauté de la langue française, à travers sa littérature, sa pensée... La France de Victor Hugo, que l'on chante dans le monde à travers les comédies musicales comme "Les Misérables", ou "Notre-Dame de Paris" fascine toujours le monde, les 85 millions de visiteurs qui viennent en France, viennent s'abreuver aux sources de l'esprit, de la beauté, de la civilisation... En regardant les nombreuses séquences du Métro parisien du film "Peur sur la ville" d'Henri Verneuil, avec Jean-Paul Belmondo, et en voyant à la télé, les scènes du métro parisien d'aujourd'hui, je sens comme une large distance entre deux mondes... Sans vouloir être passéiste, on peut dire que la femme était aimée, honorée, respectée d'une façon naturelle, il n'y a pas si longtemps, aujourd'hui, j'ai lu les pourcentages d'irrespect pour les femmes dans les administrations, au bureau etc. Ils sont accablants... Le nombre des célibataires est en augmentation, les hommes ne veulent plus se marier, les femmes aussi, on reste entre "soi". C'est l'indifférence, voire l'hostilité des sexes... On fête même un divorce, comme un mariage. Le mariage c'est pour la photo de la robe blanche, de la rigolade, le divorce pour la "libération", la liberté ! Tout change. Depuis trente ans, on a mis le pied sur l'accélérateur. Il faut aller vite, un quinquennat c'est court, il faut tout transformer, tout changer, tout rendre "autre". Demain n'est plus aujourd'hui, et déjà plus hier. La France devient un grand musée où l'élégance, la courtoisie, la beauté vont se figer sur les cathédrales, les statues des bassins, les musées, les Versailles, Chambord, les suites à 35.000 euros la nuit de Courchevel pour milliardaires... Les Français ne deviendraient peut-être plus que des "gardiens du musée "France", chamailleurs que le monde regarderaient avec commisération et ironie. 
Comment s'en satisfaire ?

lundi 16 décembre 2013

Toute la noirceur du monde, roman de Pierre Mérot, Flammarion, 240p. 18€

Professeur en banlieue parisienne, l'auteur est confronté aux dérives des classes surchargées, et la grande mutation des élèves des établissements scolaires. Il dépeint un prof. Jean Valmore, dépressif, malheureux en amour etc. qui sombre dans l'alcool et se noie au milieu d'un groupuscule d'extrême-droite etc. On voit la suite...
Ce livre publié in fine chez Flammarion avait été refusé par plusieurs éditeurs, dont Gallimard et Stock...
Le style est pesant, le sujet "bateau" actuellement. L'auteur a voulu surfé sur la vague des états d'âme des profs de l'Education nationale. Anecdotique.
Livre punition, "caverneux".
9/20
Hermès

L'écriture est toujours "aristocratique".

De tout temps l'écriture est aristocratique. Dès que l'on entre dans le domaine de la pensée, de la réflexion, de la philosophie, de la création, l'univers qui se présente est "aristocratique"... Les grands écrivains forment une "élite" qui domine la pensée et ouvre les routes de la connaissance, de la réflexion, de l'émotion, et permet de comprendre le monde, l'homme. les grands écrivains ou penseurs sont aussi d'excellents stylistes, ils ont chacun une tournure de pensée ou d'écriture qui leur est propre. On reconnaît le style de Stevenson, de Dostoïevski, de Proust, de Camus, de Sophocle, d'Homère, de Bergson... dès que l'on parcourt quelques lignes de leur texte... 
Hermès   

Ecrivains SOLAIRES et Ecrivains CAVERNEUX.... Les deux faces de la littérature française d'aujourd'hui.

On peut distinguer deux sortes de littérature, aujourd'hui. L'une « caverneuse », l'autre « solaire » comme celle de Camus, Rimbaud… Les écrivains "caverneux" sont ceux qui tournent et retournent on ne sait quelle obsession, et qui n'arrivent pas à "décoller" et à prendre de la hauteur. Ils resteront des écrivains de la marge, n'arrivant pas à s'extraire de leur "milieu" familial, social, naturel, de leur "pays"en quelque sorte, qui les a façonnés. La lecture des grands textes ne les frappe pas au point d'être leur "chemin de Damas", de modifier leur vie, ou de la transcender. Les écrivains "solaires" tout naturellement vivent et écrivent dans un autre univers. Les grandes oeuvres qu'ils créent sortent de leur vision du monde illuminée par l'Hélios de la pensée,  la profondeur de l'esprit, l'âme qui se dégage de leur milieu naturel, familial, patrial, et, d’un coup, ils ont des ailes, un style, une réflexion, une domination du réel, une vision fulgurante de ce qui "est", "doit être". Ils "traversent" la réalité comme les grands peintres, sculpteurs, compositeurs...
Hermès.

dimanche 15 décembre 2013

LA PREMIERE PIERRE, récit de Pierre Jourde, Gallimard Edit. 189p. 17,90€/ Castagne au village !

Un western au fin fond de l'Auvergne, dans un bled près de Massiac, raconté par un écrivain qui l'a vécu, et en fait une relation "explicative", mais qui, malgré le contexte douloureux, l'ambiance de tragi-comédie, fait rire. On assiste, spectateur-lecteur ahuri à une empoignade à l'ancienne,croyait-on, dans un de ces hameaux cachés près des volcans éteints (?) d'Auvergne. Pierre Jourde a raconté dans un livre précédent "Pays perdu" des histoires de son village, le "pays" d'où il vient, perché au fin fond de la France profonde. Qu'a-t-il remué ? qu'a-t-il réveillé ? qu'a-t-il fait surgir du passé ? Qu'ont compris ses concitoyens du village, sous le changement des noms ? Toujours est-il que lorsque, écrivain, professeur, il revient avec sa petite famille chez lui, au "pays", il est agressé, vilipendé, et que tout se terminera par une fuite, des plaintes, un procès etc.
Pierre Jourde, de cette amère et dure expérience, en a fait un "Procès-verbal", une sorte de "Montaillou, village occitan", décrivant un village du Cantal, perdu, vivant à son rythme, dans ses secrets, ses rancoeurs, pour qui l'"étranger", est comme dans la plupart des villages, des hameaux de France, celui qui vit en-dehors du périmètre du patelin. L'écrivain en a fait un livre très intéressant, qu'on lit jusqu'au bout, et qui par certaines scènes fait penser au film "DUEL" de Spielberg, ou aux films d'action style "Vampires", ou encore à "La nuit des morts-vivants"...
C'est dire le talent de l'auteur quand il raconte "l'action".
A noter qu'à partir de la moitié de La Première pierre, l'auteur fait une sorte de "défense et illustration" du livre qui a tout déclenché, y compris l'analyse de certaines critiques. Cette seconde partie est un peu "caverneuse",pas romantique, ni poétique
Au détour d'une page de "La Première pierre" on apprend qu'Eric Naulleau était l'éditeur (L'Esprit des péninsules) du Pays perdu, le livre qui a tout déclenché, et qu'il était effaré d'en apprendre les suites.
Un bon film est possible pour la partie "action". Les protagonistes se partageront les droits et se réconcilieront autour d'une grosse potée auvergnate

14/20 pour la première partie seulement (la moitié du livre).
Hermès

Dans la seconde partie de "La Première pierre", dans les ratiocinations de l'auteur sur son enfance, sur ce "pays", sur la "vue" qu'il a eue de ce petit monde, de cette façon de vivre avec une nature rude, froide, pierreuse, qui a façonné les êtres, les esprits, on sent qu'il lui est resté l'idée qu'il était "autre", et qu'il lui fallait s'en échapper, s'en extraire... Beaucoup d'écrivains, de poètes, tel Rimbaud, n'ont pas gardé un souvenir heureux de leur enfance, de leur adolescence, de leur jeunesse dans leur région, leur pays "perdu", mais ils transcendaient par la magie de leur esprit, de leur génie, leur monde, et l'acceptaient, le reconnaissaient tout en le fuyant..Le poète, l'écrivain s'allège pour dominer mentalement le monde.
Georges Pompidou, le président, l'auteur d'une anthologie de la poésie française était originaire du Cantal..

vendredi 13 décembre 2013

Les Livres Gadgets : CENT PAGES, Une dizaine d'euros, un thème "bateau"

Deux livres gadgets à signaler :
"Le sel de la Vie" 100 pages avec une énumération des petits plaisirs de la vie. Pour ceux qui vivent sans s'en apercevoir...
"Le Goût des mots" 112 pages avec des réminiscences plus ou moins "forcées" sur des mots, comme si on peut se souvenir, septuagénaire, de l'effet qu'un mot a pu nous faire à 7 ou 8 ans. A la rigueur "Maman" ou "Papa" ou  "pipi", ou...
Les deux livres sont de  Françoise Héritier, et comme elle est professeur honoraire au Collège de France, elle est invitée sur tous les plateaux de télévision, sur les radios etc.
Pas de quoi "fouetter un chat".
Des livres gadgets pour se distraire si on n'a rien d'autre à faire.
Hermès

jeudi 12 décembre 2013

LE VOYAGE DE DORIAN, roman Vintage des années 1937/38 -Publibook Editions, 330p. 23€

     Au milieu des années 1937/38, au cœur d'une Europe que Mussolini et Hitler cherchent à dominer, une jeunesse heureuse, dynamique se heurte à un monde pacifiste... La tragédie se noue... avec la chasse par les nazis  contre les juifs d'Allemagne, d'Autriche... avec l'héroïsme, et les rencontres amoureuses... Un monde au bord de la guerre…
Un grand roman sur le Paris de Maurice Chevalier, Charles Trenet... sur l'Europe avec la Rome fasciste décrite dans le film "Une journée particulière" d'Ettore Scola

Dans le Paris du Quartier-Latin et des Beaux  quartiers, deux jeunes gens que tout oppose, l’un est riche, insouciant, l’autre pauvre, révolté contre le fascisme, rebelle, se trouvent entrainés dans le tourbillon de la grande Histoire. De Paris à Venise, à Rome, en passant par l’Autriche, emportés par leurs passions amoureuses et l’amour de la liberté, ils devront faire des choix qui ne seront pas sans conséquences pour leurs proches. Le livre apporte un éclairage historique sur la haute société parisienne et le monde politique de l’époque, sur cette guerre à venir. On plonge dans la vie de ces personnages qui sont à l'aube d'un événement historique majeur. Les histoires des différents protagonistes se croisent à travers l’Europe et l’Asie.

Editions Publibook, 14, rue des Volontaires, Paris 75015. Tel.01.53.69.65.55/F....27


mardi 10 décembre 2013

Nouveauté : La Nuit attendra, récit de Jacques Chancel - Flammarion Edit.

Saïgon en 1950... Au milieu de la guerre d'Indochine... Jacques Chancel était jeune... Les soldats qui y étaient, étaient des hommes extraordinaires, pleins de jeunesse, d'enthousiasme, avec le goût de l'aventure et du danger, dans un pays qu'ils découvraient, certains de la mission qu'on leur avait été assigné... Lucien Bodard a décrit l'envers de la médaille, comme Graham Greene, Max Clos, Yves Desjacques, Jean Hougron, dans le roman... Un monde fascinant qui a sombré, disparu, mais qui a été... C'est bien que Jacques Chancel s'en souvienne... 
Hermès

dimanche 8 décembre 2013

L'identité malheureuse, de Alain Finkielkraut, essai, Stock Edit. 240p. 19,50€

Une étude brillante sur la situation sociologique de la France de ce début de millénaire, traversée par toutes sortes de courants, toutes sortes de "révolutions", toutes sortes de conceptions, ouverte à tous vents. Un contexte d'amplitude des phénomènes provoqués par l'urbanisation, l'ouverture des frontières de Shengen, la mondialisation, les mouvements migratoires, les flux économiques considérables, qui donnent à tous une sensation de vide, d'incohérence, de nouveauté, de diversité. Personne ne s'y retrouve. On ne sait plus où est le pivot central, même la famille a été diversifiée avec le mariage pour tous, la déchristianisation rampante, le remplacement de la notion d'humanisme par celle d'humanité,... etc.
Un livre à lire
15/2
Hermès 

samedi 7 décembre 2013

L'Enfant du 15 août, mémoires de Régine Desforge, Robert Laffont, 484p. 22€

L'Enfant du Tout-Paris, qui a vécu mille vies, se raconte dans ses mémoires. Régine Desforges qui a créé et connu un très grand succès avec sa série "La Bicyclette bleue" etc. connaît le Tout Paris de l'édition, de la presse, enfant de Colette, épouse en seconde noce du petit-fils de François Mauriac, après avoir été avec Jean-Jacques Pauvert, décrit sa vie et les milieux qu'elle a fréquentés, les voyages qu'elle a faits, et Malagar, cher à Mauriac.
Hermès

vendredi 6 décembre 2013

Nelson Mandela, Un homme qui marquera son temps et un tournant de l'histoire humaine...

Avec Gandhi, venu lui aussi d'Afrique du Sud, Nelson Mandela s'est converti à la non-violence, et à l'union des peuples. Après une lutte armée, 27 années de prison, il en est sorti en disant à ses partisans et aux autres,"Jetez vos armes à la mer!". Profond appel du christianisme, de l'esprit de tolérance. Il était devenu l'idole d'un peuple, et un symbole pour le monde.
Hermès

jeudi 5 décembre 2013

Trois émissions TV réussies :

1/ Sur CLEMENCEAU, le Tigre.
2/ Sur Françoise SAGAN
3/ Sur DOSTOÏEVSKI, émission russe.
Hermès

mercredi 4 décembre 2013

Des bibles très anciennes sur Internet...

Quelques-unes des premières bibles imprimées, dont une bible de Gutenberg, de rares manuscrits anciens en hébreu et en grec : le Vatican a annoncé, mardi 3 décembre, la mise en ligne d’un véritable trésor pour les chercheurs.

Correspondance I 1949/1960, Paul Morand-Jacques Chardonne, Gallimard, 1.164p. 46€50

Premier des trois tomes que comportera cette correspondance entre deux écrivains qui ont été "bannis" du cercle littéraire à la Libération, pour leur attitude pendant l'Occupation, et pour Paul Morand son poste d'ambassadeur de Vichy.
Pour servir à l'histoire littéraire et le plaisir du style.
Hermès

mardi 3 décembre 2013

La Récréation, de Frédéric Mitterrand, Robert Laffont Edit., Journal de l'imposture gouvernemental, 722p. 24€

Un chef d'oeuvre ! « La Récréation » de Frédéric Mitterrand. D'une lecture facile, légère, d'un style vif, incisif et gai, d'un Rastignac qui regarde son monde avec ironie.
L'auteur met à nu les demandes de prébendes, les organisations administratives du ministère, l’imposture, le copinage, tous les rouages d’un système basé sur les subventions, les relations, les pressions, les haines, les interventions de ceux qui se connaissent, un réseau étendu, tentaculaire, des mailles de filet tendus pour protéger les pêches, pisciculture de l’argent public pour un vivier de profiteurs, de protégés. Au détour d’une page, un appel au secours de Bertrand Tavernier au ministre pour un budget défaillant à cause de la disparition d’un producteur, alors à l’Etat, à l’Aide au cinéma etc.
Le monde clos de ceux qui sont bien placés, qui posent leur pion, défendent leur poste, leurs avantages, en veulent plus, lorgnent des occasions, parfois se nichent dans des appartements inconnus somptueux de l'Etat sans aucun titre, ni autorisation (page 55), des surprises en surprises… Des annotations d’un observateur à la Saint-Simon, sur les courtisans, le président, le premier ministre, ses collègues d’un moment, à l’acide, au décapage, à la mise à nu du ballet des ambitions d’une république malade, suffocante, qui traîne des boulets de plomb de la gabegie.

Un témoignage affolant et peu ragoûtant d’une caste à tous les niveaux du pouvoir, Gauche-Droite-Sans étiquette- confondus. La description d'une chasse à courre pour les places et l'argent dans les allées du Pouvoir.
Une phrase terrible échangée entre l'auteur et Sarkozy, président de la République "Oui je sais que ce type( Alexandre Allard) a sans doute gagné plus d'argent que nous n'en  aurons jamais ni toi ni moi !" page 35. Ce qui signifie la fin du prestige, de la grandeur présidentielle, fin de la notion du service de l'Etat, de la République. L'Argent plus fort que tout, au-dessus de tout, au-dessus de la France, pays à l'encan... D'une tristesse insondable. Deux mille ans d'histoire, de souffrance, de grandeur, de défaites et de victoires pour aboutir au veau d'Or. Comme disait Yves Montand à Louis de Funès dans "La Folie des grandeurs" de Gérard Oury "-Monseigneur, c'est l'Or,Monseigneur c'est l'Or de vous réveiller..." .Mais il s'agit ici d'un pays, de notre pays, de la France.... 
Une notation curieuse et révélatrice :"...l'hétéro de base, espèce à vrai dire menacée dont on rencontre encore des spécimens dans la fonction publique..." page 45. Serait-ce à penser, suivant l'auteur, que la fonction publique se fermerait aux hétérosexuels ?  Etrange...

Un écrivain et un intellectuel lucide.

A lire et à méditer.
19/20
Hermès  

dimanche 1 décembre 2013

A Paraître en janvier 2014 : Le VOYAGE DE DORIAN roman de H. Zaphiratos, 232p. 23€

Au coeur des années 1937/38 insouciantes, au coeur d'une Europe où Mussolini et Hitler cherchent à faire la loi...  Une jeunesse heureuse et dynamique au milieu d'une mentalité politique pacifiste... La tragédie se noue... avec la chasse par les nazis des juifs d'Allemagne, d'Autriche... avec l'héroïsme, et les rencontres amoureuses... dans un monde où la guerre guette...
Un grand roman sur le Paris de Maurice Chevalier, Charles Trenet... sur l'Europe avec la Rome fasciste décrite dans le film'"Une journée particulière" d'Ettore Scola...

Publibook Editions  14, rue des Volontaires 75015 Paris-courriel : guillaume@publibook.com-0177486077/Fax 0153696527 

A signaler : Le Théâtre de Barillet et Grédy, Omnibus Edit. 1248 pages, 31€

Les fameuses comédies du duo Barillet et Grédy publiées. dans le théâtre dit de "Boulevard", ce sont des chefs d'oeuvre. Elles valent le détour, et d'entrer dans toutes les bibliothèques comme documents, en comédies, de la vie en couple au XX° siècle, comme du Labiche pour le XIX°, André Roussin, Sacha Guitry etc.
17/20
Hermès

Nouveautés...

-BISON, de Patrick Grainville, roman. L'aventure du peintre américain Georges Catlin (1796-1872) en territoires Indiens,(Sioux), en 1832. Les territoires immenses de l'Ouest américain, à partir du Mississippi, encore vierges de l'homme européen. Patrick Grainville reconstitue avec talent la vie de ce peintre de Philadelphie dans l'univers des calumets de la Paix, des Wigwams, des millions de bisons etc. De 1832 à 1882, cela sera la Conquête de l'Ouest et en grande partie l'extermination des Indiens... Catlin aura fixé dans ses tableaux l'atmosphère, les visages, les paysages de ce monde disparu... 324p. Seuil Edit.
-MARGUERITE DURAS,de Laure Adler. Marguerite Duras a écrit un beau roman "Barrage contre le Pacifique" qui a été porté à l'écran avec Sylvana Mangano. Roman sur sa vie avec sa mère et ses frère au Cambodge dans les années 1936/37. Laure Adler dresse le portrait de Marguerite Duras en s'appuyant sur une  documentation très fournies. Une étude réussie.
Hermès

jeudi 28 novembre 2013

Le Monde jusqu'à hier, (ce que nous apprennent les sociétés traditionnelles), de Jared Diamond, Gallimard Edit. 56p. 24€

Professeur de physiologie, spécialisé dans la vésicule biliaire, Jared Diamond est plutôt fasciné par le développement des humains, depuis l'aube des six millions d'années où ils apparurent, puis vers les six mille ans d'où l'on retrouve sa trace (agriculture), puis la découverte de l'écriture et l'apparition des temps "historiques", où l'homme écrit son histoire.
D'où sa plongée dans les époques les plus reculées de l'aventure humaine que l'on puisse retrouver de nos jours, et qu'il a découvert dans les tribus de la Nouvelle-Guinée...""Hier", dit-il, ne s'est pas terminé, pas partout en tout cas. En Nouvelle Guinée, ou dans le bassin de l'Amazone aujourd'hui, il y a des tribus qui n'ont encore jamais rencontré les Européens et leur civilisation..." 
Son essai est remarquable, et l'interview qu'il a donné dans LIRE est très intéressant.

Le 22 février 1999, je notais dans mon Journal ,Devant la mer, à la suite de la diffusion d'un documentaire à la télévision  : "En Nouvelle-Guinée, une tribu cannibale filmée et commentée par des ethnologues australiens. Le cannibalisme  vécu et accepté comme une fatalité due à la guerre entre tribus, et aussi comme "sanction judiciaire" après un meurtre.Mais ce qui me frappe, c'est l'absence de Dieu ; peut-être est-Il dans ces rituels ? dans la magie que ressentent ces hommes devant la nature, dans l'animisme ? Le côté exotique de ce document avait disparu brusquement, et se posait le problème de Dieu, dans la confrontation de ces hommes de l'âge de pierre (nos ancêtres), et l'homme d'aujourd'hui. Ces millions d'années de vaticination sur la planète, à travers toutes les expériences, toutes les croyances (les écrits sacrés du bouddhisme dans les refuges branlants de l'Himalaya...) pour en arriver en ce raccourci saisissant : l'homme des millénaires bavardant avec un jeune universitaire de Sydney! Celui qu accepte d'être dévoré par une tribu ennemie bavardant nonchalamment avec un technicien du XXI° siècle, alors qu'un avion survole la zone. "Au début nous avons eu peur et puis maintenant..."
L'habitude gagne les profondeurs du Temps.
Séparation étanche entre les hommes de ces tribus, pêcheurs, chasseurs, cueilleurs, et les femmes ; celles-ci considérées comme des esclaves des hommes, qui les craignent et préfèrent vivre entre eux ! Source de la guerre des sexes."
Extrait de DEVANT LA MER, de Henry Zaphiratos, pages 274 et 275

Pour en revenir à Jared  Diamond, il faut noter que né et travaillant dans un monde d'individualisme exacerbé comme les Etats-Unis, il a été surpris et fasciné par le mode de "vie traditionnelle", ou la famille élargie est  la règle, où les rapports  entre voisins se règlent souvent à l'amiable, parce que l'on se connaît, où la formule chrétienne du "pardon", de la remise des offenses a souvent lieu, avant de recourir aux tribunaux etc. Différence entre le monde "traditionnel" de la grande majorité des peuples en Eurasie, Amérique latine, Océanie, Inde etc. et les modes de vie "nordistes" : scandinavie- britannique, Etats-Unien, marqués par la petite cellule familiale, d'où les grands-parents, si ce ne sont, les parents (quand l'enfant devient adulte)  sont rejetés, où les conflits entre "étrangers", c'est-à-dire l'"autre", le voisin, se portent devant les tribunaux, ou, autrefois, se réglaient à coups de fusil... Aussi, chez Nouveaux-Guinéens (les Papous) où les Amazoniens, il découvre avec étonnement que ces tribus, vivent d'une manière "traditionnelle", mise à part leur spécifité.

D'autre part, parlant de l'"effondrement" des civilisations, à la fin de son interview, il cite le cas de l'Empire d'Angkor, dont il reste des ruines fabuleuses relevées notamment depuis le début du XX° siècle par l'Ecole Française d'Extrême-Orient, et dont des vestiges superbes se trouvent au musée Guimet à Paris, ainsi que des moules célèbres ramenés par Delaporte... donc il cite ce cas, qui, en réalité, n'en est pas un. L'Empire Khmer s'est effondré par suite des attaques conjuguées du royaume Cham, alors sur la côte annamitique, et du royaume du Siam.... donc par des guerres, le royaume du Siam étant lui attaqué par les Birmans qui détruisent sa capitale Ayuthia, dont on peut visiter les ruines (non grandioses comme celles d'Angkor).
Mais à noter que les peuples Khmer, Siamois  existent toujours. Les Chams ont disparu suite à la poussée militaire et la conquête viêtnamiennes...

Un livre à lire, mais avec un esprit critique en alerte.    
 Hermès

mercredi 27 novembre 2013

A propos de Georges Lautner, le papa des "TONTONS FLINGUEURS"

Venantino Venantini est un grand acteur, du calibre de Vittorio Gassman, avec un don d'humour vraiment formidable, comme son copain porte-flingue. Lautner a très très bien choisi ses acteurs, et dans tous ses films. Avec le soleil de Nice, sa maman, Renée Saint-Cyr, joyeuse, il avait le don de la drôlerie, de l'humour. Cela ne m'étonnerait pas qu'il devienne notre Molière du siècle, avec Guitry, tant sa perception  psychologique est juste... avec les dialogues d'Audiard, ses films sont une réussite totale. Le Festival de Cannes se serait honoré de faire, de son vivant, un hommage et une rétrospective... Mais les dirigeants de ce festival l'ont toujours écarté de leurs salles... le considérant comme un petit cinéaste de films "rigolo", sans importance, sans message. Ils vont se rattraper en Mai 2014, en rendant un grand hommage... Dommage pour Georges Lautner, il ne sera pas là...
Henry Zaphiratos

vendredi 22 novembre 2013

Poèmes de Bombay - Kala Ghoda, de Arun Kolalkar, traduit de l'anglais par Laetitia Zecchini et Pascal Aquien, Poésie/Gallimard

Le grand poète indien de Bombay, qui a vécu ses vingt dernières années dans 15m2 avec son épouse, et qui était inconnu des Indes et du monde entier, portait un titre étonnant "Le secret littéraire le mieux gardé de l'Inde". Il est mort en 2004, et douce tragédie, ce n'est qu'aujourd'hui que son oeuvre commence à être connue. Alors pas de prix littéraire, pas de Nobel pour le poète de l'Inde... Et la traduction française ne vient pas du sanscrit, mais... à travers l'anglais...
Hermès

mercredi 20 novembre 2013

Triptyque de Cyrille T. Zaphiratos "Z"

Achille confié par Thétis au Centaure Chiron, apprit de lui l'art de la chasse, du dressage des chevaux, de la musique...

mardi 19 novembre 2013

Moment d'un couple, de Nelly Alard, roman, Prix Interallié, Gallimard Edit. 376p. 19€

C'est le triomphe des Trentenaires, des Quadragénaires ou Quarantenaires... C'est le triomphe des histoires de couple : rencontre,mariage, divorce, adultère, partouzes, triolit, enfants, haine-amour etc.
Ce roman de Nelly Alard décrit l'irruption d'une demi hystérique dans la vie d'un couple, par l'adultère du mari, son amant... Par portable, internet, elle s'immisce dans le couple et fait tout pour le défaire pour arracher Olivier de Juliette. Croquis de la vie à deux, à trois avec l'enfant, à quatre etc. Jalousie bêtasse, ambiance sirupeuse de cantine, de copains-cons etc.
Etude des sentiments ? Est-ce que j'aime toujours ? Est-ce que toute ce tracas en vaut la peine ? Pourquoi souffrir pour un amour qui se meurt ? Pourquoi cette amante est-elle à ce point déchaînée ?  Etc. Non ! plutôt une description clinique de ce qui se passe tous les jours au sein de pas mal de couples... que l'on trouve dans les faits-divers des journaux ou Internet. Rien d'emballant. Plutôt fastidieux sans la magie de l'écriture, de l'art littéraire.
Mais une leçon quand même : soyez prudent lors de vos rencontres, autrement cela pourrait mal tourner... et devenir un polar terrorisant à la Stephen King...
Une écriture journalistique... proche de Facebook, SMS, Twitter etc recherchée par les éditeurs d'aujourd'hui.
Désastre littéraire.
Hermès


La Téléréalité pour l'écriture de roman sur la TV Italienne la RAI....

Après les Masterrepas, les Masterchefs, les Masterpâtisserie... à la TV, voilà les "Masterpièces" qui arrivent.La RAI, la TV italienne 1° chaîne les a inaugurées :
Rappelons ce livre de Pia Petersen, dont avait parlé François Busnel dans la Grande Librairie, avec l'article que j'avais écrit ici même, en mars 2013 :

Pia Petersen, journaliste et romancière vient de publier chez Actes Sud un nouveau roman : "Un Ecrivain, un vrai", où elle raconte dans le style de la téléréalité , la télé-littérature. Un romancier crée sous le feu des sunlights et des caméras. Dans ce roman, elle pourfend ce qu'elle entend comme journaliste à longueur d'années dans les Maisons d'Edition de France : "Ah non pas ça ! C'est de la littérature". On comprend de visu, par son témoignage, que les Editeurs rejettent énergiquement tout livre "littéraire". Ils ne veulent que du "direct", de la caméra TV reportage en somme, pas du Jeunet de "Amélie Poulain" encore moins du Steven Spilberg de " La Guerre des Etoiles". Ils veulent du simple, du simplisme, de l'ultra papier à cigarette écrit, style Lévy, Musso, Chattham et Cie. Il faut donc remercier Pia Petersen pour ce scoop.
A noter que l'extrait qu'elle lit à haute voix de son livre garde ce ton uniforme et simple, qu'elle pourfend.
Hermès

lundi 18 novembre 2013

Le Printemps de la Renaissance... Edit.Le Louvre/Officina Libraria, 45€

Superbe livre de 400p. avec 300 illustrations sur l'Art à Florence de l'an 1400 à 1460. La sculpture et la peinture, et les arts en ce début de la Renaissance, après la redécouverte des trésors de l'Antiquité, enfouis, et cachés, méprisés pendant plus de Mille ans... Les Mille ans d'invasion, de guerres médiévales, d'installation de seigneuries, de châteaux, de péages etc... d'où émergent Venise, Florence, Bologne, les villes franches, la monarchie capétienne, la monarchie anglaise, allemande, autrichienne etc.
Magnifique cadeau de Noêl.
Hermès

Le roi de l'édition à suspens et frayeur : Stephen King à Paris au Grand Rex...

Stephen King ... Carrie... Shining est venu à Paris, invité par son éditeur, Albin Michel, pour la sortie de
son dernier livre Docteur Sleep. Sa dernière apparition s'est faite au cinéma le Grand Rex, sur les Grands boulevards de la capitale.
Deux mille cinq cents fans ont fait la queue dès l'aube pour avoir une place, dont deux mille brandissant son bouquin.  
« Depuis que j’ai lu Stephen King, j’ai peur des clowns »a déclaré  Augustin Trapenard, journaliste à Canal +, Elle et France Culture, qui a su se mettre au diapason de l’humour du maître de l’horreur, et celui-ci menaçait un public enthousiaste : « 5 % d’entre vous ont oublié de fermer la porte. Quelqu’un va entrer chez vous, se glisser dans la douche… ». Interrogé sur son livre préféré dans son œuvre, il a cité L’Histoire de Lisey, « parce que c’est un livre sur l’amour et sur la mort, que j’ai écrit après mon accident – j’ai été renversé par une camionnette —. J’y ai mis beaucoup de mon histoire avec Tabitha, avec laquelle je suis marié depuis 43 ans » a-t-il expliqué.La soirée s’est poursuivie par un dialogue sur l’écriture avec l’auteur Maxime Chattam (Neverland, paru le 30 octobre chez Albin Michel). Si Stephen King avoue que « le processus créatif reste un mystère», il a reconnu que l’écriture « relevait d’une transe hypnotique ».
Les romans de terreur de Stephen King ont été vendus à des centaines de millions d'exemplaires à travers le monde... Dans la suite d'Agatha Christie...

dimanche 17 novembre 2013

Pour les amoureux du Viêtnam.... Flâneries dans Saïgon-Naissance d'une ville-... 110p.

"Flâneries dans Saïgon" est un petit livre charmant qui raconte comment la ville de Saïgon, aujourd'hui "Ho-Chi-Minh-Ville", est née, à partir d'un petit port cambodgien, dans la Rivière de Saïgon, à une centaine de kilomètres de la Mer de Chine Méridionale. Cette ville, devenue la Perle de l'Asie, rivalise avec les grandes métropoles Dragons-Asiatiques, comme Shanghai, Hongkong, Singapour ou Taïpeh.
Un petit livre de promenade dans les jardins, sur les boulevards, avec des détours littéraires de textes d'auteurs célèbres... Le livre contient des cartes de la ville, depuis la première de 1797, quand elle n'était qu'un fort...
Hermès

mardi 12 novembre 2013

Nouveautés pour la fin de l'Année et 2014... en Romans

-L'EUPHORIE des PLACES de MARCHE, de Christophe Carlier, Serge-Safran Editeur 192p. 16€
-LA CIGARETTE et le NEANT, de Horace Engahl, de l'Académie Suédoise, Serge-Safran Ed. 184p. 17€
-LE VOYAGE DE DORIAN, de H. Zaphiratos, Publibook Editions, 326p. 23€
-TANT QUE MON COEUR BATTRA, de Charles Aznavour, Editions Don Quichotte

dimanche 10 novembre 2013

Les Ventes de livres sont soumis au passage à la Télé et Radio...

Question posée à Véronique de Bure, éditrice chez Stock, lors d'une interview précédente :
Extrait :
Qu’est ce qui vous séduit avant tout dans un projet littéraire?
Une idée originale, un ton et une personnalité. Un auteur au charisme certain et, bien sûr, dont la légitimité et la crédibilité sont parfaites. Dans le domaine des essais et documents, et plus encore pour un récit personnel, la personnalité de l’auteur est capitale. Il est en effet très difficile aujourd’hui de vendre sans un bon passage à la télévision et à la radio. - 

Un poète en prison au Qatar pour avoir écrit et récité des poèmes !

 Mohamed al-Ajmi. Alias Iben al-Dhib. Citoyen du Qatar a été condamné à 15 ans de prison pour avoir récité ses poèmes en public, dit le tribunal de Doha, la capitale. Ses poèmes n'auraient pas plu à l'Emir du Qatar. Espérons qu'il soit rapidement gracié et libéré. La place d'un poète n'est pas dans une prison.
Hermès

vendredi 8 novembre 2013

En mer... de Toine Heijmans, traduit du hollandais par Danielle Losman - Christian Bourgois Edit. 156p. 15€ - Prix Médicis Etranger -

Un petit livre qui ne casse pas trois pattes à un canard. Un type s'emmerde au bureau entre ses collègues et ses supérieurs, disons qu'il se fait chier depuis bien des lurettes à obéir, et surtout il a pris conscience qu'il n'aurait plus d'avancement... le mec bloqué. Son rêve c'est son petit bateau et foutre le camp en mer... ses copains préfèrent le Siam, lui, la mer. On lui file, pour s'en débarrasser, un congé sabbatique de trois mois et il part de Hollande faire le tour de l'Angleterre, de l'Ecosse, redescend par le Danemark, et obtient de sa femme, Hagar(sic) de voyager entre ce pays et le port d'attache hollandais, avec sa petite fille de 7 ans. Voyage banal, instruments de bord, mal de mer etc. Une péripétie... Maria, sa fille a disparu... panique à bord etc. mais tout rentre dans l'ordre... sous le ciel gris de la mer du Nord.
Un petit bouquin sans charme, que d'apprendre quelques rudiments de navigation.
Les éditeurs prennent le risque d'ennuyer les lecteurs, même avec un Prix plus ou moins bidon.
8/20
Hermès

Un bouquin... c'est...

Un bouquin c'est un type qui te tape sur l'épaule, te fait un clin d'oeil et te dis: "Viens, je vais te raconter quelque chose d'extraordinaire. " On le regarde, perplexe. Il se fait plus insistant. On le dévisage pour voir s'il ne va nous ennuyer ou nous raconter une connerie, et puis, s'il est amène (si la couverture est belle, le titre accrocheur...) on se détourne, on se balance sur son fauteuil, on l'écoute. Le type, c'est parfois un charmeur, au style châtié, un peu précieux, c'est parfois un lourdaud, c'est parfois un gars qui mâchonne en parlant, parfois c'est un garçon lyrique, ou une fille précieuse. Des mots jaillissent, des vers ou de la prose ou un mélange, et on rêve, on voit le roman policier se dérouler, ou le voyage, ou le Temps qui s'écoule, ou qui remonte avec ses ruines, ses paysages, ses temples, ces amphithéâtres ou ses dromadaires en caravane sur la Route de la Soie.
Le bouquin, c'est tout ça. Pourvu que le timbre de la voix soit juste, et que l'on nous parle, soit avec le coeur, soit avec l'intellect, soit avec des images.
Un bouquin, c'est un type qui vous tape sur l'épaule, et qui vous dit...
Hermès

La femme parfaite est une connasse, de Anne-Sophie et Marie-Aldine Girard, Edit. J'ai lu, 5€

Vademecum des femmes "normales" pour qu'elles s'acceptent telles qu'elles sont : grosses ou maigres, gros ou petit derrière... Qu'elles se fichent de comment elles plaisent ou non aux hommes ou aux...
Le livre connaît un petit succès.
Hermès

jeudi 7 novembre 2013

Repulse Bay, roman d'Olivier Lebé, Edit.La Grande Ourse, 2013, 176p. 16€ - PRIX DU PREMIER ROMAN

C'est une touche très personnelle que Olivier Lebé pose avec son regard sur l'un des grands Dragons asiatiques : Hongkong. En même temps que se déroule une histoire d'amour entre un jeune expatrié et une star du cinéma de Hongkong, il décrit la vie en profondeur, au jour le jour, dans une mer polluée, d'énormes transports de containers qui barrent l'horizon, et le luxe parfois rétro, infini, d'un monde époustouflant de richesse. Sans impôts, sans taxe, c'est l'étalage des fortunes sur cet ancien territoire anglais. Le style parfois précieux, un peu XIX° siècle, repose. L'auteur a trouvé le ton juste. La forme épouse la pensée. 
Extraits : 
"J’éprouve un sentiment de liberté que je n’ai pas ressenti depuis très longtemps. Ici, les jeux ne sont pas faits. Le léger vertige de science-fiction que procure la ville a créé en moi un état particulier d’éveil et de désir. Ici, je vais vivre.
Un éclair dans la nuit, là-bas, loin sur l’océan, ramène mes pensées à la femme de Repulse Bay, sa longue silhouette et son avertissement énigmatique."

"Je reviens de Dragon’s Back, une marche sur la crête des collines que j’ai conclue par une baignade à Big Wave Bay. Je transpire et je suis légèrement exalté. Elle sort de l’allée au volant d’une Mercedes monumentale qui la fait paraître minuscule. Elle baisse la vitre et me dit:
– Seriez-vous libre demain pour dîner à l’American Club ? C’est tout près d’ici. Je vous présenterai mon mari.
La berline s’éloigne sur la route maculée par les fleurs tombées des arbres. Je lève la tête vers le ciel blanc et les frondaisons jaunies. L’espace autour de moi, comme une toile peinte, se construit touche après touche."

Un monde nouveau, un sentiment de liberté... Comme lorsqu'on part pour un beau voyage, que l'on lâche les amarres, que le navire glisse vers l'univers du possible, d'un bonheur entrevu.
14/20
Hermès

Nouveaux Prix littéraires ....

-Léonora Miano,pour "Saison de l'ombre"  chez Grasset  PRIX FEMINA
-Richard Ford, pour "Canada" chez Plon/Grasset PRIX FEMINA ETRANGER
-Olivier Lebé, PRIX DU PREMIER ROMAN.pour "Repulse Bay".. Editions de la GRANDE-OURSE
-Monica Sabolo, PRIX DE FLORE pour "Tout cela n'a rien à voir avec moi" Editions des EQUATEURS
Monica Sabolo est rédactrice de la revue GRAZIA.
Hermès

mardi 5 novembre 2013

L'écriture... les livres.... suivant Marcel Proust

"...car il n'y a qu'une manière d'écrire pour tous, c'est d'écrire sans penser à personne, pour ce qu'on a en soi d'essentiel et de profond"
"Les livres sont l'oeuvre de la solitude et les enfants du silence".
Pages 301/303  Contre Sainte-Beuve

lundi 4 novembre 2013

L'amour passion de Marcel Proust et de sa maman... Extrait...

"-Mais si j'étais partie pour des mois, pour des années, pour... (me dit maman)
Nous nous taisions tous les deux. Il ne s'est jamais agi entre nous  de nous prouver que chacun aimait l'autre plus que tout au monde : nous n'en avions jamais douté. Il s'est agi de nous laisser croire que nous nous aimions moins qu'il ne semblait et que la vie serait supportable à celui qui resterait seul. Je ne voulais pas que ce silence durât, car il était plein pour ma mère de cette angoisse si grande, qu'elle a dû avoir si souvent que c'est ce qui me donne plus de force, en pensant qu'elle n'était pas nouvelle, pour me souvenir qu'elle l'aurait à l'heure de sa mort. Je lui pris la main presque avec calme, je l'embrassai et je lui dis :
-Tu sais , tu peux te le rappeler, comme je suis malheureux les premiers temps où nous sommes séparés. Puis, tu sais comme la vie s'organise autrement, et sans oublier les êtres que j'aime, je n'ai plus besoin d'eux, je me passe très bien d'eux. Je suis fou les huit premiers jours. Après cela, je resterai bien seul des mois, des années, toujours.
J'ai dit toujours, mais le soir, à propos de tout autre chose, je lui ai dit que contrairement à ce que j'avais cru jusqu'ici les dernières découvertes de la science et les plus extrêmes recherches de la philosophie ruinaient le matérialisme, faisaient de la mort quelque chose d'apparent, que les âmes étaient immortelles et étaient un jour réunies..."
Page 293.294 - Contre Sainte-Beuve.

PRIX ... Goncourt-Renaudot-...

Le Prix Goncourt à Pierre Lemaître pour "Au revoir là-haut". Attribution prévisible depuis des mois, car il fallait un roman franco-français, sur la Guerre de 14, dont on va commémorer l'an prochain le centième anniversaire.
Le prix Renaudot, à Yann Moix, pour "Naissance" un  pavé de 1752 pages que personne n'a lu réellement, tant il effraie, avec une naissance à jet continu, page après page.
Un Prix pour Gabriel Matzneff, pour "Sérafin c'est la fin"... L'enfant des Lettres récompensé.
Hermès

dimanche 3 novembre 2013

Nouveaux livres... Entrée Automne 2013...

-Docteur Sleep, de Stephen King, l'auteur de nombreux thrillers dont Shining qui le lança.Albin-Michel
-Verdun, 21 février 1916, de Paul Jankowski, traduit de l'anglais par Patrick Hersant; Gallimard
-Recherches de la France, de Pierre Nora - Gallimard
-Le Monde jusqu'à hier. de Jared Diamond traduit de l'anglais par J.F. Sené, Gallimard
-Le Dalhia noir, de James Elroy, Matz & Miles Hyman, adaptation, Casterman
-Confiteor de Jaune Cabré - Actes-Sud
-Ballade d'un amour inachevé, de Louis-Philippe Dalembert - Mercure de France
-Méthode Arbogast, de Bertrand de La Peine -Edit. de Minuit
-Vie et destin de Célestin Arepo, roman de Jérôme Millon - La Fosse aux Ours- Lyon

vendredi 1 novembre 2013

Le Petit Prince et le Pape François...

Hier nous avons vu une image extraordinaire à la télévision, un enfant près du Pape, au cours d'une cérémonie religieuse sur le parvis de la basilique Saint-Pierre de Rome, allant et venant, puis se penchant sur lui, embrassant sa croix pectorale, refusant de se laisser emporter, pour enfin s'installer sur le fauteuil papal. L'Enfant était chez lui au coeur de l'Eglise. Etonnant. Le Petit Prince et le Pape...
Hermès

jeudi 31 octobre 2013

Prix Apollinaire de Poésie à Frédéric-Jacques Temple 92 ans

Poète à découvrir  avec ces principaux textes :
-Poèmes de guerre 1996
-Profond  Pays- L'Obsidiane Edit. 2011
-Beaucoup de jours, Faux journal Actes-Sud Edit.
-Anthologie personnelle - Actes Sud Edit. 1989
Hermès

Les Petits Blancs, de Aymeric Patricot, Editions Plein Jour, Essai

Essai sur la transformation profonde de la France, et de la naissance d'une classe sociale défavorisée, en but aux difficultés de vivre dans un monde qui se modifie à la vitesse grand V, avec la crise économique, la gestion politique ne favorisant que les grands groupes industriels, favorisant les "pauvres" venus de l'étranger par commisération, mais excluant de cette commisération cette classe qui se transforme d'après l'auteur, en classe de "Petits Blancs". Dans son film "Les Orgueilleux", dont les personnages principaux étaient Gérard Philip et Michèle Morgan, Yves Allégret, décrit cette classe sociale d'Européens paumés dans un pays étranger, (le Mexique dans le film) et qui s'adonnent à la boisson et au désespoir.
Aujourd'hui, l'auteur voit toute une classe sociale, dans son propre pays, "paumée", perdue devant les transformations qu'elle subit, et des millions de gens qui se trouvent réduits au chômage, à la précarité, à la désespérance, parfois à la colère et à la haine... Il cite des jeunes, des moins jeunes comme Estelle, Agnès, Laurent, Damien... L'un dit en traversant les beaux quartiers de Paris : " Je suis terne, ma vie ne me plaît pas." L'auteur parle de "Blancs déchus, figés dans leur archaïsme", d'"animalisation" de cette partie de la population; population abandonnée par la Gauche et les pouvoirs publics. 
Aymeric Patricot cite le magazine de gauche "GLOBE" qui en 1985 écrivait : " Tout ce qui est terroir, béret, bourrée,binious, bref "franchouillard" ou cocardier nous est étranger". Il ajoute cette phrase de Jean-Luc Mélanchon du Parti de gauche :"Je ne peux pas survivre quand il n'y a que des blonds aux yeux bleus. C'est au-delà de mes forces."
Il ne resterait, pour ceux qui sont forts, que l'issue de l'exil, de l'expatriation... ou de la Révolte.
Hermès

L'Oeuf d'Einstein de Romain Puértolas, Publibook Editions

Romain Puértolas dont le roman "L'Extraordinaire Voyage du fakir qui était coincé dans une armoire Ikéa" qui franchit les 100.000 exemplaires de ventes et est le grand succès de librairie actuellement, avait publié juste avant "L'Oeuf d'Einstein" chez Publibook. Sur Internet une critique élogieuse de ce livre loufoque qui est situé entre La Conjuration des imbéciles et Le Dîner de cons. 

L'Extraordinaire Voyage du fakir... va être porté à l'écran. Et les droits ont été vendus dans de nombreux pays, dont l'Espagne.
"Dans le roman, le fakir, dissimulé dans la malle Vuitton de "Sophie Morceaux", écrit sur sa chemise, faute de papier.Ce roman est "un conte humaniste. Cela peut faire rigoler mais je crois à l'amour entre les peuples et tout ça, que les hommes sont meilleurs qu'ils ne paraissent". Car le fakir devient un homme meilleur au contact des clandestins et grâce à Marie Rivière, rencontrée à la cafétéria d'Ikea. "Un peu naïf et utopiste, mais ça fait du bien", reconnaît l'auteur.. 
"Le charme de l'imprévu est l'attrait du roman"
Hermès


mardi 29 octobre 2013

Proust-Maupassant... Coïncidence ? :

Marcel Proust note que dans La Comédie Humaine de Balzac, le jeune Rastignac ( A nous deux, Paris !) épouse la fille de sa maîtresse, Delphine de Nucingen...
Or dans Bel-Ami, de Guy de Maupassant, Forestier, qui a aussi "réussi" à Paris, épouse la fille de sa maîtresse, Mme Walter...

Similitude d'attitude et de scénario à noter.
Hermès

LIVRES A SIGNALER...

-Adieu mon livre, roman de ÔE Kenzaburô, Prix Nobel, Editions Philippe Picquier
-Les Herbes de l'Eternité, soixante estampes de Sekka. Editions Philippe Picquier
-Amères Vacances, roman de Frédéric Pichon. -Antilles-
-Etham a disparu, roman de Frédéric Pichon - Antilles-
-Passant l'Eté, roman de Jean-Baptiste Pédini - Cheynes Editions
Hermès

lundi 28 octobre 2013

"J'appelle cela la Tristesse d'Olympio de l'Homosexualité" écrit Marcel Proust...

Des rapports entre Vautrin-Rastignac-Lucien de Rubempré, Marcel Proust écrit :
… chaque mot, chaque geste, a ainsi  des dessous dont Balzac n’avertit pas le lecteur et qui sont  d’une profondeur admirable. Ils relèvent d’une psychologie si spéciale, et qui, sauf par Balzac, n’a jamais été faite par personne, qu’il est assez délicat de les indiquer. Mais tout, depuis la manière dont Vautrin arrête sur la route Lucien qu’il ne connaît pas et dont le physique seul a donc pu l’intéresser, jusqu’à ces gestes involontaires par lesquels il lui prend le bras, ne trahit-il pas le sens très différent et très précis des théories de domination, d’alliance à deux dans la vie, etc., dont le faux chanoine (Vautrin) colore aux yeux de Lucien, et peut-être aux siens mêmes, une pensée inavouée… Mais le plus beau sans conteste est le passage où les deux voyageurs passent devant les ruines du château de Rastignac. J’appelle cela la Tristesse d’Olympio de l’Homosexualité : Il voulait tout revoir, l’étang près de la source. On sait que Vautrin, à la pension Vauquer, dans Le Père Goriot, a formé sur Rastignac, et inutilement, le même dessein de domination qu’il a maintenant sur Lucien de Rubempré. Il a échoué, mais Rastignac n’en a pas moins été fort mêlé à sa vie ; Vautrin a fait assassiner le fils Taillefer pour lui faire épouser Victorine. Plus tard quand Rastignac sera hostile à Lucien de Rubempré, Vautrin, masqué, lui rappellera certaines choses de la Pension Vauquer, et le contraindra à protéger Lucien, et même après la mort de Lucien, Rastignac souvent fera appeler Vautrin dans une rue obscure. »  Page  212/213 –folio-essais. Contre Sainte-Beuve.

Hermès

dimanche 27 octobre 2013

L'Extraordinaire Voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea, de Romain Puértolas, Le Dilettante, 256 p., 19 €

"Le charme de l'imprévu fait l'attrait du roman." Sainte-Beuve.

L'auteur, Romain Puértolas, a écrit huit romans, 7 de ceux-ci ont été refusés par tous les éditeurs, français et espagnols. Celui-ci, envoyé par la poste, a été tout de suite retenu par Dominique Gaultier, patron de Le Dilettante, l'éditeur d'Anna Gavalda, qui surfe sur le succès.
L'Extraordinaire Voyage... a déjà été vendu à Cent mille exemplaires.
L'auteur, ancien professeur, est aujourd'hui lieutenant de Police à la Police des Frontières, et un fou de littérature.
S'étonnant que tous ceux qui avaient lu son livre riaient, il a déclaré dans une interview au Figaro :
«Je n'ai pas du tout rigolé en l'écrivant et j'étais perplexe lorsque tout le monde m'a dit que c'était un livre très drôle. Tant mieux, mais ce n'était pas le but recherché. Je suppose que c'est un roman différent de ce que font les écrivains français habituellement.»
Le livre fantaisiste trimbale son fakir au milieu des clandestins tout autour de l'Europe et de la Méditerranée. Un sujet qu'il connaît bien. «Une grande partie de mon travail consiste à traquer les passeurs qui arnaquent ces pauvres gens et qui, parfois, organisent des réseaux de prostitution avec les clandestins qu'ils ont abusés. Mais je n'ai pas voulu faire passer de message, ni de critique sur l'immigration illégale. J'ai simplement tenté de montrer que les clandestins sont des hommes comme les autres. Ils sont juste nés du mauvais côté de la Méditerranée. Si j'étais né au Soudan, peut-être serais-je aujourd'hui en train de me faire arrêter par la police à Calais. Qui sait?»
En attendant, Ikea n'a rien dit.
Hermès

samedi 26 octobre 2013

Albert Camus - Etude dans la revue LIRE de novembre 2013 - L'Anti-Proust -

22 pages très intéressantes sur Albert Camus dans ce numéro de LIRE. Son parcours d'enfant pauvre de Mondovi, en Algérie, de membre du football club universitaire d'Alger, de sa vocation littéraire jusqu'au Prix Nobel de littérature, qu'il estimait devoir revenir à son mentor, André Malraux, sa vie chez Gallimard pendant l'Occupation, entre Jean Paulhan, Drieu La Rochelle, Louis Guilloux, ses amitiés, "Combat" et son travail de romancier, qui deviendra célèbre, 7 millions de livres vendus d'après le rapport de son éditeur.
Jean Montenot fait une excellente analyse de ses thèmes.
Un homme qui cherchait, se cherchait.
"la vérité mystérieuse, fuyante, toujours à conquérir;"
"la liberté dure à vivre autant qu'exaltante."
"L'art est le contraire du silence, il est l'une des marques de cette complicité qui nous lie aux hommes dans notre lutte commune."
"Notre seule justification, s'il en est une, est de parler, dans la mesure de nos moyens, pour ceux qui ne peuvent le faire."
Ses oeuvres principales : L'Etranger, La Peste, Les Justes, la  Chute, Caligula, Lettres à un ami allemand, et son dernier texte inachevé : Le Premier Homme, dans lequel il recherche le retour au paradis enfui de son enfance, de sa jeunesse, l'"éternité dans l'instant du bonheur"....
Oeuvres à relire pour savoir si elles ne sont pas trop d'une époque, celle de la guerre, de l'Occupation, d'une atmosphère lourde entre les régimes totalitaires comme le fascisme, le nazisme, le communisme, d'un Paris qui vit au ralenti sous l'Occupation allemande, avec la censure, mais où l'on joue des pièces théâtre, où l'on se fréquente, où on s'écrit entre l'Algérie et la France, où la Résistance se réunit au dernier étage de chez Gallimard, chez Camus, et où, aux autres étages, et dans le comité de lecture, se trouvent des adeptes du fascisme comme Drieu la Rochelle et bien d'autres...  Après la guerre, la lutte entre Albert Camus, anti-communiste,"seul", témoigne sa fille Catherine, dans son interview avec François Busnel, face à Sartre, Jeanson, aux Temps Modernes, crypto-communistes, à André Breton, le pape du Suréalisme etc. Relire son oeuvre  qui pose d'emblée des problèmes métaphysiques, plonge ses racines dans l'inconscient, soulève le voile de la culpabilité, des "autres", de l'absurde... Comment ne pas trouver absurde, difficile, extraordinaire, Contre-nature, cette vie dans la ruche de l'immeuble Gallimard, rue Sébastien-Bottin, à deux pas de la Seine, dans un Paris de l'Occupation, en pleines années de guerre, d'esprits, d'actions antagonistes qui se fréquentent, se côtoient, "travaillent" ensemble, et qui sont pour les uns pour Vichy, la Collaboration, et de l'autre pour la Résistance ? L'un écrivant dans Je suis Partout, l'hebdo collaborationniste, et l'autre dans Combat ?
Epoque terrible et déchirante qui fera naître l'Absurdie des oeuvres de Cioran, d'Eugène Ionesco, d'Arthur Adamov...
Les critiques ont remarqué le style dépouillé, froid, de Camus. Une "pellicule cinématographique", qui "enregistre" dans le genre du style d'Ernest Hemingway : sujet-verbe-complément. Style "journalistique" des téléscripteurs, que l'on surnommera l'écriture "blanche".
Une littérature "cérébrale", dont il manque une dimension essentielle de l'être humain : l'amour. Il est très loin, ce qui a fait son originalité de la littérature ambiante, même engagée comme celle de Malraux ou de Sartre. Camus est à l'opposé de Marcel Proust.  Deux arts différents, deux visions du monde, différentes.
Chez Camus, c'est l'esprit de révolte de l'homme contre lui-même, et contre une époque en proie à des idéologies meurtrières, et plongée dans une guerre mondiale effroyable.
17/20
Hermès

vendredi 25 octobre 2013

Récréation - de Frédéric Mitterrand, Journal tenu de l'ex-ministre de la culture de Nicolas Sarkozy, Robert Laffont 752 pages


Ce "Journal" d'un ex-ministre de la Culture reçu fraîchement par la critique, donne une image balzacienne et tragique d'un homme qui semble seul et fait tout pour exister sous les feux des médias. Pourtant le titre veut dire que Frédéric Mitterrand, Frédo comme on l'appelle familièrement, s'est bien amusé à ce poste prestigieux où il a pu à loisir observer les gens et les budgets.
Jean d'Ormesson s'est fendu d'une lettre mi-figue, mi-raisin, par politesse (?) ou pour donner "le coup de pied de l'âne", ou pour adoucir le choc des critiques prévisibles ?
A noter pour Nicolas Sarkozy, ce que le critique de l'Express cite en extrait  de ce livre :
"12 janvier 2011, en plein "printemps arabe": "A tout prendre, on peut préférer un dictateur corrompu mais solide et moderne à des illuminés islamistes." dixit Sarkozy ! rapporte Mitterrand-le-Jeune. C'est terrifiant ! Voilà un Sarko pleinement conscient de ce qu'il allait faire : des dizaines de milliers de morts, la déstabilisation de l'Afrique du Nord, de tout le Sahara, le Mali etc. Aujourd'hui encore on nous annonce une grande opération au Mali, où nos troupes sont engagées et risquent leur vie !
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A lire ces extraits publiés dans l'Express, on retient seulement des impressions que l'auteur, un vrai écrivain, est obsédé par les culs, la baise et la grande vie, les copains quémandeurs de subventions pour la Gauche "intello", et quelques annotations sur les hommes politiques. On en sort écrasés par la légèreté, l'indigence, la prétention dévoilées. Le masque tombé montre une face inconsistante d'un monde de pouvoir, de gloriole et de vanités.
Alexandre Jardin a raison de chercher un ZEBRE pour sauver ce qui peut l'être encore.


Hermès

Mes Trois Zèbres, d'Alexandre Jardin, Essai, Grasset 2013

Alexandre veut réveiller la France. Pour lui c'est une belle endormie entre les mains d'apprentis-sorciers. Il voudrait que se lève un homme extraordinaire, un ZEBRE, un type inattendu, fort, indépendant, plein de conviction sur la force et la grandeur de la France; Son dernier livre veut rappeler trois grands "Zèbres", comme il dit, trois grands noms :
Charles de Gaulle, en tête, et son immense parcours, depuis son premier bouquin "Au fil de l'épée" et dont la théorie des divisions blindées sera appliquée par l'Allemagne nazie de Guderian.
Sacha Guitry, le prince de la langue et du théâtre parisien.
et Casanova, Vénitien, mais qui écrit ses Mémoires en français, dans la plus pure tradition de la langue.

Alexandre Jardin court les plateaux de télé, tente de secouer la pesanteur politique...
Il voudrait incarner une nouvelle génération avec Florian Zeller et bien d'autres...
Sympa.
Hermès


jeudi 24 octobre 2013

Les Illusions perdues... de Balzac... vues par Marcel Proust :

"La lecture de cet admirable livre qui s'appelle Les Illusions perdues restreint et matérialise plutôt ce beau titre : Illusions perdues . Il signifie  que Lucien de Rubempré venant à Paris s'est rendu compte que Mme de Bargeton était ridicule et provinciale, que les journalistes étaient des fourbes, que la vie était difficile. Illusions toutes particulières, toutes contingentes, dont la perte peut l'acculer au désespoir et qui donnent une puissante marque de réalité au livre, mais qui font  rabattre un peu de la poésie philosophique du titre. Chaque titre doit être ainsi pris au pied de la lettre : Un Grand Homme de Province à Paris, Splendeurs et Misères des Courtisanes, A combien  l'Amour revient aux Vieillards, etc. Dans La Recherche de l'Absolu, l'absolu est plutôt une formule, une chose, alchimique que philosophique. Du reste il n'en est peu question. Et le sujet du livre est bien plutôt les ravages que l'égoïsme d'une passion étend dans une famille aimante qui la subit, quelque soit d'ailleurs l'objet de cette passion. Balthazar Claës est le frère des Hulot, des Grandet...
...Le style est tellement la marque de la transformation que la pensée de l'écrivain  fait subir à la réalité, que dans Balzac, il n'y a pas à proprement parler de style... le style ne suggère pas, ne reflète pas : il explique. Il explique d'ailleurs à l'aide des images les plus saisissantes, mais non fondues avec le reste, qui font comprendre ce qu'il veut dire, comme on le fait comprendre dans la conversation, si on a une conversation géniale, mais sans se préoccuper de l'harmonie du tout et de ne pas intervenir.... "Le rire de M. de Bargeton était comme des boulets endormis qui se réveillent..."  " On ne pouvait pas ne pas comparer M. X... à une vipère gelée."
Note de lecture : "Avec Marcel Proust" H.Z.

C'est pratiquement un "tiers", l'auteur, qui assiste au déroulement de l'action et qui "commente" les personnages... Nous sommes plongés dans le roman avec l'auteur qui s'exclame, commente...
Hermès

mardi 22 octobre 2013

A propos de l'expression "FRANCAIS DE SOUCHE" !

Les Français de "souche" !

Elle est mal venue et malveillante. Les Français ont toujours eu un style, une façon d'être, de voir les choses, le monde, ils ont toujours été comme cela, élégants, présomptueux, aimants la vie, l'art, la littérature, la philosophie, ils ont toujours été "à part" dans l'Europe, le monde. Les Français ont un charme absolu, et c'est ce charme absolu qui fait qu'ils font s'agglomérer autour d'eux, se fondre en eux toutes sortes de gens, de peuples. Les Français ce sont les Grecs d'Athènes qui subjugués par Rome, transforment l'empire romain, en empire gréco-romain, et la Grèce est toujours là, et Rome aussi, et les Français venant d'eux, des orgueilleux Francs sont là, mélangés à tout le monde, mais en gardant ce quelque chose d'immense, d'énorme qui fait que le monde entier vient en France s'abreuver, 85 millions chaque année... L'Amérique sans la France, la Russie sans la France, l'Europe de Merkel sans la France, la Chine sans la France, l'Algérie sans la France, le Japon sans la France ? Qu'est-ce cela serait ? Voilà les Français sont des sortes de pivot... De l'équilibre du monde. Français de Souche ou de l'émigration = idem... Ils deviendront tous des crâneurs élégants, instruits, amoureux de la Beauté... Même le Qatar veut devenir français !
Commentaire in Le Point.
J'ajoute que c'est un pays où le roi danse comme François I° ou Louis XIV, fait construire des palais, des châteaux, des jardins "à la française", où un général part à la conquête avec un bataillon de savants, d'archéologues, de chercheurs, comme Bonaparte, où un roi se ruine, et ruine son pays pour aider une grande nation à naître,celle des Etats-Unis, où les princes comme les quidam font des vers, publient des poèmes, chantent des amours, où les femmes sont aimées, admirées, parfois gouvernent, un pays qui pleure mais sait se relever, un pays à panache etc.  Où les gens n'apprécient pas des présidents prétentieux, orgueilleux, ou larbins ou ploucs... on n'apprécie pas les chaussettes de ville en caleçon à Brégançon, la cravate négligée, le bermuda dans les jardins de l'Elysée, la suffisance pseudo aristo, etc.
Hermès

Fabrice Luchini, fou amoureux de la langue et de la littérature françaises ! Interview in Le Point- Extraits


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Par 


 Je suis un privilégié. J'exerce un métier qui est une passion.
Non, je n'ai qu'une infime responsabilité dans ce qui m'est arrivé. Hélène Luchini, la femme de ma vie, a tout fait pour que j'aille à l'école. Mais ça ne marchait pas. À 14 ans, on me renvoie. Elle ne veut pas que je sois dans les "fruits et légumes", comme mon père. Il se levait tous les jours à minuit pour aller aux Halles, revenait vers 8 heures, dormait une heure ou deux avant d'y retourner jusqu'à 21 heures ! Ma mère trouve dans France Soir une petite annonce : "On cherche un apprenti coiffeur." On est 250 devant la porte et, coup de chance, c'est moi qu'on prend. Au lieu d'être coiffeur, dans mon petit coin, à la Goutte-d'Or, elle me trouve un salon avenue Matignon. Elle me faisait ainsi dépasser en une seconde toutes les hiérarchies des classes sociales. Je me rappelle qu'on a pris le bus n° 80, qui passait par Miromesnil, Saint-Augustin, le rond-point des Champs-Élysées et Alma-Marceau. Ce fut une hallucination pour moi qui n'avais jamais dépassé la place de Clichy ! C'est un coiffeur en étage. On monte au premier, il y a des orangers devant la grande porte. Je me dis : mais où je suis ? C'est Ali Baba ! Un jour, on m'annonce que je suis pris ! Immense joie de ma mère. Le premier jour, je pars à 7 heures du matin, on m'habille en ange. On me met un pantalon en satin de velours marron qui me moule énormément... Il n'y a que des homos là-dedans et on me moule un peu les "ylleucou". Les chemises sont à jabot. À la fin de la coupe pratiquée par le maître, mon travail est de mettre la voilette ou éventuellement de finir la nuque. Au bout de trois ans, après avoir passé, passé et encore passé les épingles, c'est là que j'ai accédé au Graal suprême : la nuque de Joe Dassin, puis l'épilation du maillot de Marlène Jobert, tout en croisant Sylvie Vartan...
En fait, vous tenez les propos d'un petit immigré qui n'en revient pas d'être là !
Absolument. Je n'en reviens pas ! J'ai rencontré Labro vers 17 ans. Il me donne un petit rôle dans Tout peut arriver, puis je vois le producteur de Godard, qui parle à Rohmer. Et j'arrive à 18 ans, ne sachant absolument pas qui est Éric Rohmer, avec un livre de Nietzsche dans la main. Brialy a une liaison affective et affectueuse avec moi. Et à partir de là le puissant Artmedia me convoque et me dit : "Je ne sais pas ce que vous valez. À mon avis, vous ne ferez jamais de carrière, parce que vous n'êtes pas sexué." Je ne vais pas, moi, maintenant, moi qui ai la chance d'avoir appris un métier, de le pratiquer, de vivre de "ce miracle avec soi-même", comme disait Jouvet, flinguer le système... Je ne mène pas la vie de tous ceux qui prennent le train à 7 heures, je ne suis pas légitime, alors je m'abstiens ! C'est d'ailleurs pour ça que je suis toujours sidéré du conformisme et de l'indignation mécanique avec laquelle certains artistes parlent de la société. Même si je prends mon métro à Saint-Georges, ce ne sont pas les mêmes horaires.
...Cette phrase de Cioran me parle assez bien : "Les Français préfèrent un mensonge bien dit à une vérité mal formulée." Comme disait Flaubert : "Je n'aime que les têtes accentuées, les phrases bien tournées et les couchers de soleil."
Vous sentez-vous conservateur ?
Absolument. Je ne lutte pas pour que ce système se détruise. Je n'ai pas la fibre de ces combats. Mais j'aimerais bien... Être de gauche demande de telles vertus et exige une telle excellence, un tel dépassement de son petit égoïsme que j'ai toujours trouvé le projet trop ambitieux. Un tel sens du collectif, ça me décourage avant de commencer. On voudrait m'enfermer dans des prises de position politiques, mais ce qui me passionne, c'est la langue. Est-ce que je lutte contre ce système ou, comme mon père, je reconnais que ce système m'a privilégié, me fait prendre un thé aujourd'hui dans un grand hôtel parisien ? Est-ce que je vais cracher en disant que cette société est abjecte, alors que j'étais avec Daniel Vaillant [ancien ministre de l'Intérieur et maire du 18e arrondissement] à l'école, rue de Clignancourt, et que chacun de nous est parvenu au-delà de ce qu'il pouvait espérer ? Je n'ai pas besoin de m'inventer une existence en banlieue. Je ne m'invente pas, comme pas mal d'artistes, une mère qui m'a négligé ou un père qui m'a frappé ! Mais rassurez-vous, quand je suis à l'île de Ré et que je vois cette droite antipathique, arrogante, certifiée par sa classe - ce qui est pour moi l'abomination -, je la hais autant qu'Alain Badiou l'exècre.
Est-ce un reproche que vous formulez à la France et aux Français ?
Pas du tout. Je n'ai pas de reproche à faire à qui que ce soit. La France est un pays merveilleux. Comme disait Céline : "Loin du français, je meurs." J'ai été élevé par un père qui avait une passion pour la France, qui a choisi la langue française et a quasiment abandonné ses racines italiennes. Ce pays l'a nourri et il a eu la reconnaissance du ventre. Mon père avait une passion et un respect sans limites pour la France. Il pouvait illustrer cette phrase de Cocteau : "Qu'est-ce qu'un Français ? Un Italien de mauvaise humeur." Il me disait également, alors qu'il sortait d'une misère effrayante : "Tout le monde ne peut pas habiter sur la place du village." Je conclurai là avec deux citations de Jules Renard : "L'argent ne fait pas le bonheur, rendez-le", et celle-ci, plus intéressante : "Les Français détestent les riches, mais ils méprisent les pauvres."
Ça y est, le concours de citations redouble...
Ce procès en citations est un procès bidon ! Quand un écrivain génial formule en un seul jet, une seule métaphore, tout un pan de subtilités psychiques, sociales, politiques ou métaphysiques, comment ne pas citer ses fulgurances qui nous évitent le chaos, l'hésitation et l'approximation hagarde de la modernité actuelle ? Ce matin même, je lisais dans le journal cette phrase de Victor Hugo : "La forme, c'est le fond qui revient à la surface." Cela va mille fois plus vite et ça prouve un esprit assez humble qui a - en plus - un sens aigu de la hiérarchie.
In Le Point