samedi 30 juillet 2011

EN CAS DE MALAISE OU DE DOULEURS CARDIAQUES TELEPHONER AUX URGENTISTES....

Ne pas attendre, consulter par téléphone le médecin Urgentiste du SAMU ou des POMPIERS, qui donnera la marche à suivre...
IMPERATIF QUE CE SOIT RAPIDE, pour éviter des complications.

Hermès

jeudi 28 juillet 2011

Stendhal a 18 ans : Extraits de "Vie de Henry Brulard"

Rue de Lille/ rue Bellechasse à Paris:

"Ce n'était rien que de loger chez M.Daru, il fallait y dîner, ce qui m'ennuyait mortellement.
La cuisine de Paris me déplaisait presque qu'autant que son manque de montagnes et apparemment par la même raison. Je ne savais ce qu'était que de manquer d'argent. par ces deux raisons, rien ne me déplaisait comme ces dîners dans l'appartement exigu de M. Daru.
Comme je l'ai dit, il était situé sur la porte cochère.
C'est dans ce salon et dans cette salle à manger que j'ai cruellement souffert en recevant cette éducation "des autres" à laquelle mes parents m'avaient si judicieusement soustrait.
Le genre poli, cérémonieux, accomplissant scrupuleusement toutes les convenances, encore aujourd'hui, me glace et me réduit au silence. pour peu qu'on y ajoute la nuance religieuse et la déclamation sur les grands principes de la morale, je suis mort...
C'était la contrainte morale qui me tuait.
.................................................................................
Qu'on juge de l'étendue de mon malheur ! Moi qui me croyais à la fois un Saint Preux et un Valmont des "Liaisons dangereuses, imitation de "Clarisse"( qui est devenu le bréviaire des provinciaux) moi, qui me croyant une disposition infinie à aimer et être aimé, croyais que l'occasion seule me manquait, je me trouvais inférieur et gauche en tout dans une société que je jugeais triste et maussade ! ...
C'était donc là ce Paris que j'avais tant désiré !
Je ne conçois pas aujourd'hui comment je ne devins pas fou du 10 novembre 1799 au 20 avril à peu près que je partis pour Genève.
.....................................................................................
Un homme devait être selon moi amoureux passionné et en même temps portant la joie et le mouvement dans toutes les sociétés où il se trouvait... l'amabilité que je voulais était la joie pure de Shakespeare dans ses comédies, l'amabilité qui règne à la cour du duc exilé dans la forêt des Ardennes.
.....................................................................................
Je mourais de contrainte, de désappointement, de mécontentement de moi-même. Qui m'eût dit que les plus grandes joies de ma vie devaient me tomber dessus cinq mois après !"
Pages 892-897 (La Pleïade)

Textes extraits par Hermès

mercredi 27 juillet 2011

"Supplément au roman national" de Jean-Eric Boulin, roman, Stock, 156 pages 2006

C'est un texte éructant, manié au scapel, au style imagé, bouleversé, fonceur. Le thème : une France déchirée entre les gens de pouvoir, d'argent, de réussite sociale, ou d'héritiers bourgeois, tenant le haut du pavé, dominant le populo d'Africains, d'Arabes, de "petits" blancs, RMI etc.parqués dans les cités de banlieue comme Franconville, le 93 etc. Et ceux-ci ne rêvant que de se farcir les autres en les attaquant dans leurs richesses, dans ce qu'ils sont, tout en trimant la nuit à nettoyer les bureaux, les palais, les appartements, les hôtels particuliers des premiers, en déboulant de la Gare du Nord, du métro... L'auteur décrit avec fureur les personnages de Kamel Barek, Yann Guillois, symboles des "opprimés" sans avenir qu'une retraite minable, enfoncés dans leur m... , et ... de François Hollande qu'il propulse comme le prototype de l'"endormeur" politique, bon à passer la vaseline pour mieux dominer le bon peuple...
Mais ce "bon peuple" se révolte (l'auteur est heureux, il jubile) et détruit tout, même le Café de Flore, les sacs Vuitton, les robes Gucci, les foulards Hermès, même les CRS etc. C'est le Grand soir dont rêvaient en leur temps les communistes etc. (C'est la lutte finale...)
Voilà une présentation rapide de l'"oeuvre".
Si ce n'était un ancien candidat à l'E.N.A.(ayant échoué à l'oral), un membre de la Mairie de Paris, le bouquin, par ailleurs écrit correctement, aurait été refusé par tout éditeur pour la crudité des propos. Pour un autre écrivain lambda la messe aurait été dite.
L'auteur n'a pas la métaphore du "Camp des saints" de Jean Raspail. Ici l'auteur y va au bulldozer, ce qui permet de le lire aussi vite.

Que dire de plus ?
Que ces trucs hexagonaux sordides jouent avec la vérité.
Mais le roman n'est-il pas de jouer avec le réel ?

11/20

Hermès

lundi 25 juillet 2011

La cuisine de la Rome antique avec Apicius - In La Croix du 25 juillet

"Depuis vingt ans, ce petit ouvrage épais, dans lequel figurent cinq cents recettes de la Rome antique, ne le quitte plus. « C’est mon livre de chevet », dit Renzo Pedrazzini, le chef du restaurant le Lugdunum, à Valcabrère-Saint-Bertrand de Comminges (Haute-Garonne), le seul en France à disposer du label du CNRS pour la cuisine antique romaine (1). Au début de cette aventure culinaire, cependant, le recueil d’Apicius lui a donné bien du fil à retordre.

Par exemple, la recette de chevreau : « Une demi-once de poivre, six scrupules d’asaret, un peu de gingembre, six scrupules de persil, un peu de laser et une hermine de garum ». Ou alors, celle du « poulet à la fronton », l’un des premiers plats romains que le cuisinier a fait renaître, qu’il faut « arroser de défritum » une fois la cuisson terminée. Aujourd’hui, ces termes antiques lui sont familiers. Le scrupule correspond à 1,136 gramme et le défritum est une réduction de moût de raisin proche du Malaga – les Romains ne maîtrisaient pas le processus de vinification. Quant au « garum » issu du poisson macéré dans le sel comme le nuoc-mâm asiatique, il est devenu un élément central de sa cuisine, à la manière de celle de l’Empire de Tibère, au premier siècle.

« UN DÉFI UN PEU FOU »
Pourtant, lorsqu’il ouvre les portes de son restaurant en 1990, Renzo sait le pari périlleux. Il lui faut trouver des ingrédients rares, se départir de certains réflexes et surtout trouver l’équilibre entre les nombreuses épices utilisées par les Romains dans un but gustatif mais surtout nutritionnel et digestif. « Ils n’avaient pas les médicaments d’aujourd’hui, rappelle Hélène Pedrazzini, l’épouse du chef. Chaque épice, chaque légume avait un rôle précis, comme par exemple le poireau coupé en julienne, excellent pour le transit. » Mais comment parvenir à une saveur subtile ? À lui seul, le vin de columelle, un vin blanc servi très frais marie quatorze épices… Il a aussi fallu faire face aux a priori. « Les gens pensaient qu’une cuisine à base de miel serait mauvaise », se souvient Renzo, également accusé de « folklore ».

En réalité, depuis le début, la démarche du couple s’inscrit dans un cadre scientifique. Dans les années 1980, Saint-Bertrand de Comminges – l’ancienne cité antique de Lugdunum des Convènes – fait l’objet de fouilles. Marie-Thérèse Marty, archéologue au CNRS, se lie d’amitié avec Renzo Pedrazzini, qui tient le restaurant de l’hôtel où elle séjourne. C’est elle qui lui procure le recueil d’Apicius et lui lance le défi un peu fou de cuisiner comme les Romains, dans une région qui s’y prête tout particulièrement.

Pour obtenir le label du CNRS, le cahier des charges est très strict. Pas question d’ajouter un ingrédient qui ne figure pas dans la recette, encore moins un produit inconnu à l’époque : le citron, la tomate, le beurre, la crème… Les Romains utilisaient de l’huile d’olive comme matière grasse et liaient les sauces à l’aide de fruits secs – dattes, pruneaux, raisins… – et des pignons de pain. Pas question non plus de brûler les étapes : à l’époque, nombre de viandes sont pochées avant la cuisson pour éliminer les toxines.

DES PLATS AUX MILLE ÉPICES
Il a ainsi fallu au chef quatre ans de travail pour élaborer 80 recettes. « Tous les mois, un panel de goûteurs venait tester les plats », se souvient le chef, fier d’avoir obtenu la consécration du CNRS mais surtout d’avoir convaincu des confrères, sceptiques au départ, et le public. « Certains s’étonnent de ne pas manger allongés, comme chez les notables romains, fait remarquer Hélène Pedrazzini. Mais notre but n’est pas d’être pittoresque : ce qui compte, c’est l’authenticité de l’assiette. »

Ce jour-là, le restaurant accueille une vingtaine de convives, à l’occasion d’un baptême. Dans la cuisine, Renzo s’affaire au milieu de bocaux d’épices venues du monde entier, grâce au concours d’un herboriste passionné, James Forest. Cardamome, livèche, poivre long, Sumac de Syrie, myrrhe du Maroc, macis d’Indonésie… Odeurs âpres, piquantes, suaves… qui viennent composer le menu du jour : moules au moretum, crevettes sur patina d’asperges, saucisse de Lucanie, tranche d’agneau à la parthe, le tout arrosé d’un vin rouge miellé, poivré, dans lequel ont infusé pendant une nuit des herbes de toutes sortes…

Une fois le plat dégusté, Hélène – qui a suivi des cours à l’Université de Toulouse le Mirail – en donne la composition, évoque les mœurs de Rome et répond aux questions de clients tour à tour surpris, bousculés ou comblés par ces saveurs insolites. « Nous sommes des interprètes », tient toutefois à rappeler à maîtresse des lieux. Car si les recherches du CNRS ont permis de décrypter les recettes d’Apicius, certaines adaptations sont nécessaires : incertitudes liées à la traduction, plantes introuvables, comme le laser, utilisation d’un matériel de cuisson moderne… « Et on n’a pas un Romain sous la main pour nous dire si c’est bien ! », s’amuse Hélène. Depuis un an, le couple a limité son activité, accueillant seulement des groupes, notamment scolaires. À 72 ans, Renzo espère trouver un successeur prêt, lui aussi, à faire revivre la table des empereurs de Rome."



(1) Renzo Pedrazzini est l’auteur de La Gastronomie d’Apicius, cuisiner romain aujourd’hui , éditions de Terran, 240p., 35€.

MARINE LAMOUREUX (A Valcabrère, Haute-Garonne)

STENDHAL et NOUS...

Stendhal est vraiment très proche de nous. J'ai pu le mesurer à travers mes dernières relectures. Il semble qu'il soit quelqu'un de nos amis, même de notre famille, et ceci est fascinant. Nous savions que ce qui nous touche dans une oeuvre, littéraire, musicale, sculpturale ou autre, c'est son universalisme. Chacun ressent à son contact une émotion, quelque chose qui nous fait dire "C'est ça !". "Ce" qui est de notre source commune, de notre "Ciel" commun, celui de l'exactitude, du "juste" dans quoi nous nous trouvons "bien", en pleine adhésion dans un bonheur commun.
Avec Stendhal ce sentiment est enrichi par des milliers d'annotations qui le font vivre avec nous. Nous sommes très près du père d'Henri Beyle, nous connaissons ce personnage, conservateur dur, bourgeois entiché de sa "position sociale", ne fréquentant que ceux de sa classe sociale : Cela serait un déshonneur que de se commettre avec quelqu'un qui ne soit pas de son rang... Nous connaissons l'animal politique, prêt aux compromissions pour garder son poste, ses prébendes, l'actrice qui coure le rôle, les amours qui surgissent et s'évanouissent d'un coup, les rêves de succès, l'ivresse de gloire de la jeunesse, le dynamisme romantique, les amants calculateurs, la jalousie dans l'amour...
Tout ce vécu, Stendhal l'a transcrit dans son oeuvre avec ce style simple, direct, mais qui touche parce qu'il est sincère, et aussi parce qu'il côtoie sans cesse un monde qu'il voyait "beau", par le prisme de sa personnalité.
"Il ne pouvait penser profondément que la plume à la main."(Henri Martineau)

A noter que c'est Sainte-Beuve qui créa le mot "Hussard" pour désigner les jeunes écrivains romantiques de 1820. Et "Hussard" pour le créateur de Fabrice ou Lucien Leuwen... était parfaitement trouvé.

Romancier peu lu en son temps... il ne fut "découvert" que par un article élogieux de Balzac, sur "La Chartreuse de Parme" en 1840. Stendhal était alors consul de France à Civita-Vecchia, dans les Etats du Pape. Il avait 57 ans. Il mourra deux ans plus tard, à Paris,rue Neuve-des-Capucines (près de l'Opéra), pas loin du 71, rue Richelieu, où il vécu longtemps.

En dehors des oeuvres qu'il publia, parfois à compte d'auteur, il faudra attendre 1854, puis 1880, pour que l'on découvre toutes ses oeuvre intimes : "Sa vie".
Une sorte d'eau de jouvence.

Une oeuvre à relire.

Henry Zaphiratos

vendredi 22 juillet 2011

STENDHAL et PROUST... Philippe Sollers...

En relisant à quelques années d'intervalle les "Souvenirs d'égotisme" de Stendhal et des pages de son "Journal" des années 1832, je m'aperçois qu'il y a bien des similitudes entre son style et celui de Proust. Celui-ci a du lire avec beaucoup de plaisir et d'attention Stendhal, particulièrement ces deux livres. On y trouve la même inspiration dans la description des Salons que fréquenta Marcel Proust, et qui lui firent créer les personnages de Guermantes, du baron Charlus, des Verdurin, avec celle que nous trouvons chez Stendhal parlant des salons de 1832, comme celui de Mme et M. de Tracy, où papillonnait le vieillissant La Fayette, et où se mêlaient légitimistes et Orléanistes.
On retrouve avec intérêt des similitudes dans le comportement des aristocrates du début et de la fin de ce XIX° siècle.
J'aime bien les "pedzouilles et rapiates" de la duchesse de Proust, et les annotations sur les femmes et les filles chez Stendhal. Et puis ce "ridicule" qui tombait sur l'amant que sa maîtresse abandonnait. Il perdait tout crédit auprès des autres femmes. Aujourd'hui dans la vulgarité (qu'ils chassaient tous deux)ambiante, les femmes diraient entre elles : "C'est un mauvais coup", et passeraient à un autre homme.
Relire Stendhal fait rire. Il se demande de temps en temps si cela n'est pas "ennuyeux", et quand il le sent, passe à un autre sujet. L'intérêt ainsi ne faiblit pas.
Je le compare au Philippe Sollers de "La Fête à Venise", tout en fureur, coq-à-l'âne,
crispations, jeux de mots, avec un étalage d'érudition qui nous montre que nous sommes des minus devant lui. Un abattage de mots, d'idées, d'affirmations péremptoires qui en quelques pages ont raison de nous, assommés que nous sommes par ce souffle un brin pédantesque!

Henry Zaphiratos

mercredi 20 juillet 2011

Sur l'A.V.C. de Jacques Chirac, comment cela s'est manifesté ? Extrait :

Je lis cet évènement dans les Mémoires 2 de Jacques Chirac, et je pense qu'il intéressera d'identifier les symptômes qui se sont manifestés.
Jacques Chirac a eu la perspicacité d'avoir réagi rapidement et d'avoir consulté immédiatement.

Voici sa relation :

"Tout a commencé ce jour-là par une violente migraine attribuée, bien qu'elle soit inhabituelle chez moi, à un simple coup de fatigue. Puis je me suis aperçu que n'arrivais plus à lire le discours que je devais prononcer devant les représentants de la Principauté d'Andorre.
...................................................................................
Le docteur Jack Dorol(médecin de l'Elysée)...urgentiste de formation a réagi sans tarder en me conduisant à l'hôpital du Val-de-Grâce afin que je sois examiné... les médecins venaient de diagnostiquer un "petit accident vasculaire cérébral"(AVC) pris suffisamment à temps pour être maîtriser."

Page 542/543 des Mémoires 2

Hermès

lundi 18 juillet 2011

Mémoires N°2 de Jacques Chirac-LE TEMPS PRESIDENTIEL- NIL Edit. 610p. 2011

C'est un livre très intéressant à tous points de vue. Il est nécessaire à toute personne qui vit de, ou s'intéresse à la politique, et ouvre les yeux à tout électeur potentiel.
Il intéressera particulièrement les militants, de quelque bord qu'ils soient, les étudiants en droit, à Sciences Po, à l'E.N.A., ainsi qu'à toutes les grandes Ecoles, dont les "sortants" vont faire une carrière élitiste, et les hauts fonctionnaires, préfets, sous-préfets etc.
En effet, Jacques Chirac a ouvert un très large panel dans ce qu'il a voulu dire, au-delà de la langue de bois, il dit d'un chat que c'est un chat. Il a réuni toutes les notes de son agenda présidentiel, soigneusement tenu par son secrétariat, mais il les commente sans détour, sans périphrase. La part de l'ombre en étant exclue.
Le premier enseignement :
L'ambition majeure est la prise de pouvoir. Comment réunir sur son nom la majorité des suffrages, simplement parce que l'on est persuadé que l'on est le meilleur, que l'on y croit ferme, et que les "autres" ne sont que des lieutenants chargés de réunir la valetaille des électeurs. L'épisode "Balladur" lui reste en travers de la gorge, c'était un lieutenant, un marche-pied, et voici que celui-ci "trahit" etc. on connaît la suite.
Le second enseignement :
Une organisation à toute épreuve pour remettre les lieutenants récalcitrants dans le rang de la "majorité" à constituer, cela sera l'oeuvre notamment de Jérôme Monod.
Le troisième enseignement :
Quand on est élu, c'est de manoeuvrer en douceur pour ne pas effaroucher l'électeur.
La marge de manoeuvre de toute façon est étroite, surtout quand la croissance n'est pas là. Un petit point et c'est une bascule de quelques milliards. Les correcteurs de Bercy sont là pour alerter... mais parfois on n'en tient pas compte... ça réussit ou ça craque...
Le quatrième enseignement c'est l'importance des sondages. la vie politique du président, du premier ministre et du gouvernement est rythmé par les sondages. D'où l'extrême importance de l'opinion publique... Ce qui explique toutes ces enquêtes avant les décisions pour la SS ou le reste, la création de commissions, de bureaux d'études,etc. le tout pour surfer en douceur sans plonger.

Mais on ne demande pas l'avis des sondages pour les opérations "extérieures", guerres, traités etc.

Quand on se plante comme pour la "décentralisation" c'est la Gauche qui rafle la mise de 24 régions sur 26 !(Page 485), défaite due aussi aux 200.000 demandeurs d'emploi de longue durée virés de l'Unedic par une mauvaise manoeuvre! Due aussi à la réprobation de l'opinion publique devant l'hécatombe de personnes âgées provoquée par une mauvaise gestion de la canicule de 2003. P.486. etc.

En conclusion gouverner = surfer sur les sondages pour "survivre"
Autre astuce aussi : créer des "bidules" (style La Halde)pour faire croire que l'on fait quelque chose, car il faut à tout prix occuper le terrain( sans faire trop de vagues).

C'est dans le domaine de la politique extérieure que le président peut agir à son aise. Mais là, il se heurte aux ambitions, aux politiques des autres présidents ou chefs d'Etat, et parmi ceux-ci du président des Etats-Unis, comme par exemple G.W.Bush avec son Axe du "mal", sa volonté de créer un Grand Moyen-Orient partant du Maroc à l'Irak, en passant par la Syrie...
Ses vues, Jacques Chirac les expose avec clarté, elles continuent pour la plupart la politique traditionnelle de la France.

Il y a quelques pages émouvantes, celles qu'il consacre à son ami Rafic Hariri, porteur de l'espoir d'un Liban libre, dégagé de l'emprise de Bachir al-Assad, le même qui massacre aujourd'hui ses opposants en Syrie...

L'auteur développe aussi dans son livre ses idées sur la Mondialisation, qu'il considère comme une fatalité nécessaire, ainsi que l'Euro. Il raconte ses contacts avec le leader chinois Jiang Zemin, grand admirateur de notre pays, ceux avec Boris Eltsine, Poutine, G.W. Bush, Mandela... les G 7, G 8, G 20 pour faire avancer ses idées de taxe pour aider le tiers monde etc. Ces "G" étant de grands centres à palabres, des clubs pour grandes puissances.

A noter cette incroyable phrase du bouquin, page 407, extrait (au président G.W. Bush): "tandis que je lui rappelle les méfaits de la colonisation sur des populations dépossédées de leur culture et auxquelles nous avions imposé notre religion, le président des Etats-Unis se fera un malin plaisir de répondre : "Speak for yourself, Jacques".
Comme si le président des Etats-Unis n'allait pas comprendre que Jacques Chirac sous-entendait les massacres des Indiens des Etats-Unis !

(On espère que Jacques Chirac ne regrette pas que les Aztèques aient été dépossédés de cet aspect de leur religion qui leur faisait arracher le coeur vivant de millier de jeunes filles et jeunes gens, et d'esclaves pour l'offrir à leurs dieux ! et que certains autres peuples aient pratiqué le cannibalisme...(Wikipédia))

A noter que les deux tiers des personnages cités ont quitté la vie politique, et que Jacques Chirac, dans sa demi retraite, semble observer avec minutie la vie politique présente... L'animal politique ne dort que d'un oeil. Gare à ses coups de griffe.

Cependant, en conclusion, ce qui est presque tragique c'est la sensation en lisant ce livre de l'instabilité du pouvoir politique en France et de sa grande vulnérabilité.

Ces Mémoires se terminent par deux chapitres intéressants :
L'un concernant les "Arts Premiers" qui seront valorisés par le Musée du Quai Branly,et continuant l'intérêt que les Impressionnistes, les Surréalistes et André Breton, les collectionneurs portaient à cet art.
Le second est une sorte de testament politique, où Jacques Chirac redit son opposition totale à la droite extrême, chauvine, raciste, rétrograde etc. et valorise les grands piliers de l'industrie française : EDF-SUEZ-AREVA-SNECMA etc.

Un livre à lire.

15/20

Hermès

samedi 16 juillet 2011

Où sont les ânes ? A propos du 14 Juillet...

La France a eu la fête de la Fédération qui s'est tenue sur le Champs-de-Mars, en présence du roi, Louis XVI. Puis les fêtes nationales se sont transformées au XIX° siècle en fêtes royales avec les Bourbons ou impériales avec les 2 Napoléons. Ce n'est en 1880 que l'on retrouve le défilé militaire du 14 juillet. Pourquoi ? Parce que la France vaincue en 1870 par les Prussiens de Bismarck se sentait menacée par celui-ci qui voulait écraser définitivement la France et dominer l'Europe, ce qu'ils tenteront de faire en 14/18, puis qu'Hitler tentera. Il fallait donc montrer que l'armée avait été reconstituée et était prête. Armée garante de la Nation. Aujourd'hui le 14 juillet est la fête de l'Unité de la Nation, et l'Armée fait partie de la Nation. Aujourd'hui beaucoup ne veulent plus de nations, mais comme les Mondialistes, la création d'un "Village planétaire", genre de village gaulois d'Astérix à l'échelle de la planète, où il n'y aurait plus qu'un seul peuple : les "Humains", pour cela il faut éliminer la diversité : plus de Français, d'Américains, de Chinois, de Norvégiens, de Japonais, de Russes, de Libyens etc. mais un grand peuple fraternel uni dans le culte de l'Environnement. D'où la prochaine fête qu'ils prôneront d'une grande Messe de l'Environnement, à l'échelle planétaire. Mais voilà, il y a des dictateurs partout, des peuples instables conquérants, des fanatiques... Le cerveau humain peut tout imaginer, même les désastres les plus sanglants. Aussi ces utopistes font penser aux pacifistes de l'Entre-deux guerres qui prêchaient la paix à tout prix (Pas de réoccupation de la Rive gauche du Rhin devant Hitler et Munich en 1938), et ont ouvert les vannes d'une guerre effroyable.

Hermès

vendredi 15 juillet 2011

PARIS... L'Arrivée... -La vie de Milley Brose -Extrait du roman- Henry Zaphiratos - 2011-

"À Paris c’était l’automne.
Je découvrais ma petite chambre au foyer d’étudiants, perdue comme moi, dans l’immensité d’une ville que je ne connaissais pas. Je suis descendu dans la rue de Rennes pour respirer tant j’étouffais entre ces quatre murs. Dans le couloir quelques silhouettes de jeunes gens, des « bonjours » un peu crispés pour les nouveaux arrivants encombrés de sacs et de valises. J’ai préféré fuir dans la rue pour humer l’air et recouvrer une sorte de liberté. Je l’ai arpentée toute la journée descendant vers l’église de Saint-Germain-des-Prés que je visitais, puis remontais vers la gare Montparnasse. C’est une longue et large rue sombre, aux immeubles gris. Le croisement du boulevard Raspail avec ses allées d’arbres encore feuillus apportait un peu de douceur à cette âpreté que je ressentais plus fortement après les douceurs de Nice. Aussi je tournais dans Saint-Germain-des-Prés, dans le dédale des petites rues champêtres comme les rues Saint-Benoît, Bonaparte, de l’Abbaye, la place Fürstenberg que j’aimais de suite, et où je viendrai souvent flâner, passais et repassais devant les cafés des Deux Magots et de Flore cherchant quelques visages familiers, puis je remontais sur la bruyante et vivante place Montparnasse avec ses kiosques à journaux, ses cinémas, jusqu’à la rue de la Gaîté et ses théâtres. En passant devant la FNAC, j’y feuilletais des livres et écoutais les derniers 33 tours de Dutronc, Antoine. Ce soir-là épuisé de fatigue je suis tombé dans un fauteuil du cinéma La Rotonde et je me suis endormi. Je me sentais perdu dans l’océan de la ville."

Extrait du chap. XII de "La Vie de Milley Brose" de H. Zaphiratos

Note sur Bangkok, Extrait de Devant la mer... de H. Zaphiratos

"Pris un pot à l'Oriental avec Richard, toujours aussi beau et décontracté. Il aime bien le Siam, mais commence à s'en lasser(le sexe sans ses interdits n’aurait-il plus de charme ?) J'admire son visage lisse,... nous jouons un jeu très agréable d'être tous deux au-dessus de tout, de nous tendre la main et le coeur, d’être sur une autre planète, exotique à souhait, avec ses boys immaculés, son luxe, son raffinement. Des Anglais ou peut-être des Suédois, à quelques tables de nous parlent avec cette lenteur de seigneurs. J'ai tout oublié, je me suis grisé tout l'après midi de tout et de rien, nous sommes allés sur Syphia-Road, puis près du marché flottant, Richard s'est acheté de nouveaux sarongs de brocard. Le soir nous avons rejoint A.un gros bénêt de la banque, rivé à son costume, rouge de chaleur sous le ventilateur, qui nous a fait le rapport d'une journée de travail, en ajoutant :"Ce n'est pas sérieux Richard, vous avez été absent toute la journée". Et Richard avec un doux sourire le désarme d'un: "Je me confie à vous".

Week-end à Paknam sur le Golfe du Siam. Embouchure du Ménam, rien, le vide à part quelques maisons sur pilotis, pas de plage comme à Kep, la terre à fleur d'eau.Le bungalow de Pranit suspendu au-dessus du fleuve. Le soleil partout qui flambe l'air ; avec son canoë à moteur, sortis vers la mer. Paysage lagunaire, dilution des âmes et des corps, pays féminin qui reçoit et fait vibrer la part intime de l'être. Les hommes et la terre ne faisant qu'un, absorbant les rares conquérants qui s'y sont risqués. Les milliers de jeunes portugais des XVI°,XVII° Siècles que le goût de l'aventure avait emporté sur ce rivage, assimilés, mêlés à ce mélange de Thaïs, de Chinois, de Malais, de Mongs et de Khmers (40% de la population seraient d’origine khmère d’Angkor)
Après le bain dans le fleuve, je porte le sarong, bien plus agréable que le pantalon ou le short.

Les terres ne sont vierges que pour ceux qui les voient telles. Le sourire d'une femme de Bangkok ou Paris n'a toujours que le même parfum d'aventure qu'on lui prête, de même que le souffle de la mort comme celui de la vie n'entoure que celui qui n'en perçoit que l'effluve."

Henry Zaphiratos (Devant la mer)

jeudi 14 juillet 2011

Come Baby, de Patrick Besson, roman - Mille et une nuits Edit/Fayard 90pages 2011

Un roman pochade à lire à la va vite au creux d'une sieste, au cours d'un voyage. Le héro raconte en se dédoublant. Dans une partie il emploie le "JE", c'est la partie "chic" du récit. Grand reporter il aime une écrivaine-journaliste à particule(Astrid- comme la reine). C'est une bêcheuse, mais ils fréquentent les mêmes restos "Le Grand Véfour", "La Closerie des Lilas"," descendent au "Crillon", participent en invités aux grands raouts de la haute finance dans des lieux où les dictateurs fleurissent comme la Syrie, boivent le champagne en prenant la pose dans le désert près de ruines célèbres comme Palmyre, courent la Jet society, Saint Florent tenant lieu de Cap Cod etc. S'aiment, s'aiment pas, baisent, baisent pas, ou baisent tout en bouquinant ou en matant la Tv, bof ! Dans l'autre partie qui est comme dans une édition bi-lingue, le héros, Delteil,devient "IL" fréquente les putes de Bangkok, particulièrement deux : Aom et Noï, les paient 50 euros chaque, puis plus radin, un peu moins, leur paye à bouffer, veut qu'elles se trémoussent ensemble pour "voir", les baise, pense qu'il aime l'une, bref, des histoires de cul d'un quinquagénaire, au milieu d'une ville asiatique que le mec déteste, dont il ne visite que les quartiers à tourisme sexuel, et dont il méprise au fond de lui les autochtones.
D'où le "JE" pour les parties fines avec l'Européenne: Astrid, et le "IL" pour les parties tarifées avec les Siamoises.
Patrick Besson veut nous faire croire que son mec (4° de couverture) "vient en Thailande... pour voyager dans sa jeunesse avec la faculté de l'arranger à son goût".
Mais nous sommes loin de là. Son personnage achète les baisages, fellations, etc. Tout est fric, mépris.
Une seule chose surnage de cette bérézina : Les trois principes de la philosophie de la vie thaï : Chaï yen - n'aimer personne.
Choei - garder sa maîtrise
Kreng chaï - rester modeste.

L'auteur a voulu surfer sur le Tsunami sexuel thaïlandais, né avec le livre d'Emmanuelle Arsan "EMMANUELLE" dans les années 1960. Puissance de la littérature! ...

Le style du livre de Patrick Besson est banal et se termine par une pirouette : F I N I.

Noté "un mal de dos de sa mère quand elle était vivante" ! Ah bon !

8/20

Hermès

14 Juillet... la Fête nationale...

Un beau défilé militaire, un grand soleil. Cette année l'Outre-mer était de la fête avec des défilés d'enfants de la Martinique, des Antilles, de la Réunion, le Akka débridé et tonique des Polynésiens.
Une onde de tristesse avec la mort de cinq soldats hier, et d'un autre aujourd'hui en Afghanistan, dans la région de la Kapisa.

Ce soir les bals musettes, les concerts et les feux d'artifice.

Mais le coeur n'y est pas.

L'idée de supprimer le défilé militaire est absurde. L'armée fait partie de la nation, et c'est une fête nationale, commune à tous.
Ce qu'on peut regretter peut-être, c'est le manque de liesse populaire. Mais il y a le calme, les bals, les concerts, la Comédie française, l'Opéra ouverts à tous et gratuits... une joie simple.

Hermès

lundi 11 juillet 2011

Frida Khalo, La femme aux perroquets -



Frida Khalo ou La femme aux perroquets

Peinture de Cyrille "K" Zaphiratos

samedi 9 juillet 2011

Céline, Cinquantenaire de sa mort... Excellents numéros spéciaux de Télérama et de Lire...

"Du berceau au profundis,la rose répond du ciel pour vous." L.F. Céline
(cité par Henri Godard in Télérama).

J'ai imaginé que Céline nous répond de ses Champs-Elysées... :

"-Voilà ! Vous enfourchez mon dada du cinquantenaire ! Je vous dirai pas "merci"! Je me fous de ce que vous pensez, écrivez, dégoisez ! Vous n'êtes pas ma soupe, dans ce que j'ai vécu, et dans ce que j'ai été. Tout ça c'est pour moi, c'est l'oeuvre, mon oeuvre! Voilà je voulais faire mon oeuvre, et je l'ai faite avec ma vie. Mon bras mutilé, mes copains tués, mon canasson fusillé... par toute cette merde de guerre... et tous ces connards de chantres qui ne l'ont pas vu, ne l'ont pas faites, la guerre ! Et les pauvres, les miséreux, les dernières minutes ! J'ai toujours eu un coeur de loufiat, et j'ai toujours respiré l'odeur des pauvres... Les riches, je les connais, j'ai vécu près d'eux, savent pas... comprennent pas, jamais, pas pour eux. Un autre monde, eux, un monde de chance et de saloperies... de combines... de trucs pas très clairs..., mais aériens avec leur fric de pouvoir tout se payer, de ne rien voir, de tout dominer, alors que les autres, la trime! Faut vous dire que quand je suis arrivé ici, pas le Paradis, non, pas le Paradis, mais à un pas... je me suis fait vachement engueuler, parce qu'ils m'ont tous dit qu'on étaient pareils, qu'ils n'y avait pas de différence, que c'était une connerie, une lubie de cinglé, et que ceux qui étaient des enculeurs de mouches, des merdes, c'était ces types qui avaient provoqué ou faisaient des guerres, des massacres, des tortures, étaient foutus sur une immense planète pour s'entre déchirer comme des minables qui continuent à s'étriper sans rien comprendre...
Voilà... Et je voulais vous dire aussi,que je demande pardon parce que je ne voulais faire que mon oeuvre, et que j'ai dépassé, j'ai fusé, j'ai éructé comme un malade contre ceux qui étaient comme moi, pareils à moi, des "compagnons d'infini". Voilà dites-leur que je leur demande pardon..."

p.c.c. Hermès

jeudi 7 juillet 2011

Une histoire fantastique près de Angkor, au Cambodge, sur "Libération".

Au Cambodge, un père sorti du néant :
Trente-six ans après son arrestation par les Khmers rouges, Nam Péou a été miraculeusement retrouvé par un de ses fils. Torturé, il avait perdu la mémoire.

"C’est une longue histoire», commence Phyrun Péou, accoudé à une table de l’Herb café, un bar en terrasse situé à quelques pas du monument de l’indépendance, au cœur de la capitale cambodgienne, Phnom Penh.«Jamais nous n’aurions cru que cela puisse nous arriver.»
Cette histoire, rendue publique le mois dernier, détonne par rapport aux récits tragiques qui hantent ce pays martyrisé par le règne des Khmers rouges, ces communistes ultra-radicaux qui voulaient niveler la société cambodgienne et dépasser la Chine de Mao. Le prix de l’utopie a été la disparition, entre avril 1975 et janvier 1979, d’un quart de la population du pays, soit entre 1,7 et 2,2 millions de victimes, mortes par exécution, de famine ou d’épuisement sur l’autel de la pureté révolutionnaire.
Le Cambodge foisonne d’histoires de séparations, de disparitions, d’orphelins, de familles déchiquetées, mais rarement de réunions inespérées entre parents dispersés par le maelström khmer rouge. Or l’odyssée que raconte ce quinquagénaire énergique, en fumant cigarette sur cigarette, est le récit de retrouvailles entre lui et son père, Nam Péou, trente-six ans après qu’une section de Khmers rouges l’eut embarqué de force dans un camion militaire.
En 1975, Nam Péou, âgé de 47 ans, est un officier de police de belle allure, le regard déterminé, le front dégagé et surmonté d’un épais casque de cheveux, comme c’est la mode en Asie du Sud-Est à cette époque. Père de cinq garçons et de deux filles, il travaille dans la ville de Poipet, poste frontalier avec la Thaïlande. Sa femme, de huit ans sa cadette, vit avec les enfants à Battambang, seconde ville du pays. La famille se rassemble régulièrement à Poipet, notamment pour les grandes occasions.
«Maman s’est évanouie»
En ce mois d’avril 1975, Poipet fête le nouvel an khmer avec une exubérance toute particulière, comme pour se voiler la face devant la plongée imminente dans l’abîme. Phnom Penh tombe le 17 de ce mois aux mains des différentes unités khmères rouges venues de l’est, du sud-ouest et du nord. Poipet connaît le même sort quelques jours plus tard. «Comme tous les habitants, nous avons été évacués dans le village de Kob Touch à une vingtaine de kilomètres au sud-est», raconte Phyrun. C’est dans ce hameau, composé de huttes sur pilotis, entouré de rizières vert émeraude, que le destin de cette famille sans histoire va basculer.
Policier au service du régime déchu, Nam Péou est rapidement identifié par les Khmers rouges comme appartenant à l’ennemi. Sous prétexte de l’assigner à des tâches bureaucratiques, il est emmené devant sa famille dans un camion avec une douzaine d’anciens policiers et militaires du régime de Lon Nol, au pouvoir de mars 1970 à avril 1975. Phyrun Péou, alors âgé de 15 ans, et son grand frère, Sorpong Péou, voient leur père être hissé à l’arrière du GMC par des hommes habillés de pyjamas noirs.«Ma mère s’est évanouie», se rappelle Phyrun. Lui et son frère sont suffisamment mûrs pour comprendre qu’ils n’ont guère de chance de le revoir.
Comme pour la grande majorité de leurs compatriotes, les trois ans, huit mois et vingt jours sous le joug des Khmers rouges sont une indicible période de souffrance pour la famille de Phyrun Péou. «Mes frères et moi étions attelés à des charrues, comme des buffles, pour labourer la rizière», dit-il. L’espoir de revoir leur père n’est toutefois pas éteint, même si plusieurs villageois assurent avoir vu Nam Péou être exécuté. «Tous les soirs, après le travail, mon frère aîné Sorpong et moi allions l’attendre sur la route. Dans notre cœur, nous avions le sentiment qu’il pourrait revenir», raconte-t-il. Mais petit à petit, cet espoir s’amenuise. La destinée fatale des personnes emmenées par les Khmers rouges est connue de tous : un coup de gourdin sur la nuque et l’anonymat de la fosse commune.
Réfugiés au Canada
Quand les troupes vietnamiennes envahissent le Cambodge et provoquent la débandade du régime khmer rouge, en janvier 1979, Phyrun et sa famille sont emportés dans la vague qui reflue vers la frontière thaïlandaise. «Nous avons traversé fleuves et rizières sous le feu des Khmers rouges. Des bandits nous ont dépouillés. Près de la frontière, nous avons profité de la panique causée par les bombardements pour passer en Thaïlande», se rappelle-t-il. Amaigris et épuisés mais vivants, Phyrun, sa mère et ses frères et sœurs échouent à Khao I Dang, un immense camp de réfugiés improvisé du côté thaï de la frontière, où les militaires locaux exercent un contrôle mêlant compassion et exploitation.
En 1982, les Péou sont «acceptés» comme réfugiés par le Canada et s’installent à Ottawa. Phyrun devient entrepreneur paysagiste. Son frère Sorpong lave la vaisselle dans un restaurant chinois. Il faut tenter de s’adapter et - encore - de survivre. L’image du père n’est plus qu’un déchirant souvenir. Vingt-cinq ans après, Phyrun Péou renoue avec son pays. Entre 2006 et 2010, il vit entre le Canada et le Cambodge, scrutant les opportunités d’investissement dans un pays qui reprend son essor économique après des décennies d’immobilisme. «J’ai retrouvé mon oncle et ma tante, mes cousins. Aucun n’avait de nouvelles de mon père. Tout espoir était évanoui», dit-il. Phyrun s’immerge dans le nouveau Cambodge, apprenant les codes d’un pays qui n’a plus grand-chose à voir avec celui de son enfance. Les plaies mal refermées de la tragédie khmère rouge sont omniprésentes et ne manquent jamais de raviver chez lui la douleur lancinante du passé. «Je ne voulais plus penser à mon père, parce qu’à chaque fois cela me mettait en rage contre les Khmers rouges», dit Phyrun.
Mais un jour de février 2010, un étrange incident se produit quand un frère cadet de Phyrun consulte une voyante à Ottawa sur ses affaires. D’entrée de jeu, la voyante lui dit : «Je peux voir que votre père est encore vivant. Vous devez le rechercher.» Choqué, le frère cadet rétorque que son père est mort il y a longtemps. Mais à plusieurs reprises, l’incident se reproduit, d’abord quand une sœur consulte la même voyante à Ottawa, puis quand Sorpong, l’aîné, professeur d’université, se rend lui aussi chez un voyant à Vancouver. Le doute s’installe, renforcé par des rêves récurrents de la mère. Sorpong appelle Phyrun au Cambodge et l’informe. Le voyant de Vancouver a donné des précisions : il faut chercher le père près de l’endroit où il vivait auparavant.
Sceptique, Phyrun se rend à Poipet et du côté thaïlandais de la frontière. Il fait imprimer des milliers de prospectus avec la photo de Nam Péou en 1975. S’il est encore vivant, il doit habiter en Thaïlande, pense-t-il, sinon il aurait visité la famille qui réside au Cambodge. Le Thai Rath, le plus grand quotidien thaïlandais, publie la photo et raconte la quête de Phyrun à la une. Des radios locales se prennent au jeu. Mais tous ces efforts sont vains. Les ressources de Phyrun s’épuisent. Après huit mois, il est près d’abandonner.
Crise de larmes
Mais alors qu’il songe à retourner à Phnom Penh, à l’automne 2010, des habitants de Poipet lui parlent d’un vieux mendiant, habitué des lieux, qui ressemble beaucoup à la photo diffusée par Phyrun. Ce dernier décide de faire un dernier effort et rencontre le mendiant. C’est une déception : «Ce n’est pas mon père, je perds mon temps», pense Phyrun. Il l’invite quand même dans une échoppe pour partager un bol de nouilles. Le vieil homme dit ne plus se souvenir du passé et avoir perdu sa famille il y a bien longtemps. Il partage l’avis de Phyrun : «C’est sûr que tu n’es pas mon fils.» C’est alors que la situation prend un tour étrange. Le vieil homme se met à pleurer de manière incontrôlable. «Il pleurait tellement qu’il n’arrivait plus à respirer. Tout le monde nous regardait. Il disait simplement que je lui rappelais quelque chose de son passé, peut-être dans une vie antérieure», raconte Phyrun.
Nouvelle rencontre quelques jours après et nouvelle crise de larmes sans fin. Phyrun ne comprend pas : pourquoi mon visage lui rappelle-t-il son passé ? Se pourrait-il qu’il soit mon père ? L’énigme sera finalement éclaircie grâce au logiciel Photosphop. Une simple superposition de deux photos et des retouches pour effacer les rides montrent que les traits des visages sur les deux clichés correspondent : le menton, les lèvres, la mâchoire…

Le vieil homme demande à converser par téléphone avec la mère de Phyrun qui se trouve à Ottawa. Au fur et à mesure de la discussion, il se souvient du nom de sa femme, de détails de leur vie avant et après le mariage, d’indices physiques. Engourdie, la mémoire du vieil homme se réveille d’un long sommeil. «C’étaient autant de preuves concrètes qu’il était bien mon père. Il avait perdu la mémoire à cause des tortures sous les Khmers rouges», raconte Phyrun.
«Je veux vivre à ses côtés»
Fascinées par son récit, les serveuses de l’Herb café forment un cercle autour du conteur et regardent les photos d’un album dont il tourne les pages. Son histoire a déjà fait le tour de Phnom Penh. Grâce aux témoignages d’amis de son père, Phyrun parvient à reconstituer ce qui s’est passé après sa disparition en avril 1975. Détenu et torturé par les Khmers rouges pendant plusieurs semaines, il est ensuite emmené dans un champ pour y être exécuté d’un coup de bâton sur la nuque avec des dizaines d’autres «traîtres» de l’ancien régime. Mais Nam Péou s’extirpe miraculeusement du monceau de cadavres et se fond dans la masse du «nouveau peuple», les habitants des zones urbaines déportés dans les campagnes après 1975.
Après la chute du régime khmer rouge, il s’installe à Kampot, dans le sud, et se marie. Dans son vieil âge et malgré une santé déclinante, il ressent une impulsion incontrôlable de se rendre régulièrement à Poipet à quelque 600 kilomètres de là.
Muscles saillants sous sa chemisette, grosse bague en diamant au doigt et sourire engageant, Phyrun Péou dit vouloir rester désormais au Cambodge auprès de son père retrouvé. «Je veux vivre à ses côtés pendant sa vieillesse», dit-il. En juillet, sa mère, ses frères et ses sœurs vont venir du Canada pour des retrouvailles qu’ils n’espéraient plus. Après trente-six ans de séparation."

Par ARNAUD DUBUS Envoyé spécial à Phnom Penh (in Libération)

mercredi 6 juillet 2011

Pour la rentrée Cinq romans étrangers-présentation

-"1Q84" de Haruki Murakami roman en 2 tomes de 600p. chaque, Edit.Belfond
Clin d'oeil à "1984" d'Orwell. Très bonne traduction de Hélène Morita.
Où l'héroïne s'appelle "haricot de soja", Aomamé. C'est une tueuse des hommes qui battent et violent les femmes... Une écriture efficace mais en finesse dans les 3 pages lues.

-"Freedom" de Jonathan Franzen. La middle-class américaine des années 70 à 2010, avec l'ex-basketteuse écolo Patty, Carol une mère célibataire fonctionnaire, dans un quartier pourri etc. Une logorrhée à tunnels d'explications, de descriptions sur la vie américaine pénible, des rapports amoureux difficiles etc.
Soporifique compte tenu de la lecture des pages lues.
Edit.de l'Olivier 720p.

-"Une femme fuyant l'annonce" de David Grossman. Livre au thème grave : une mère fuit le domicile conjugal pour vingt-huit jours, délai que l'armée prend pour vous annoncer la mort d'un soldat, en l'occurrence son fils parti en opérations. Elle retrouve son amour d'enfance, peut-être le père de ce fils parti au combat...
Texte vivant, dialogué, rythmé.
Edit.Seuil 668p.

-"Les vaches de Staline" de Sofi Oksanen. Livre qui possède un certain charme à travers ses personnages. Histoire sur fond de complexe et de boulimie.
Ecriture "électrique", efficace, d'une pensée en mouvement.
Edit. Stock, 514p.

-"Désolations" de David Vann.(Caribou Island)de Jonathan Franzen: Gary veut construire l'impossible. Il se lance sous la pluie, la bourrasque à remplir son pick-up de rondins devant servir à construire une baraque sur une île, sans plan, sans autorisation. C'est sa BA, pour se prouver... Il entraîne sa femme Irène dans cette aventure dingue, tout ça pour ne pas "passer pour un salaud" à ses yeux.
Edit. Gallmeister. 300p.

Hermès

A propos des films de Jean-François Delassus à la TV., sur 1936 et les forces politiques en France.

Après le visionnage du film de Delassus sur 1936 et Le Front Populaire, on s'aperçoit que la structure politique de la France n'a pas changé : Extrême-gauche, gauche, centre gauche-droit, droite,et extrême-droite.

Pour prendre le pouvoir par les urnes, que détenait la Droite depuis le Second Empire, la gauche socialiste de 1934 avait besoin des voix de l'Extrême-gauche-communiste, et des voix des Radicaux-socialistes(Centre-droit-gauche) de Daladier. Ce qui sera réussi en 1936 avec le Front Populaire, l'alliance de Léon Blum-Daladier-Maurice Thorez (celui-ci après le feu vert donné par Staline).

Avec De Gaulle, en 1945, l'évènement se répétera, puis, en 1981, avec Mitterrand par l'Union de la gauche : Socialistes-Communistes-Radicaux.
Il se répétera aussi avec Chirac à l'élection présidentielle de 2001.

Aujourd'hui, à la veille des élections présidentielles de 2012, la situation fractionnée de l'électorat est la même : Extrême-gauche(Mélanchon),Gauche socialiste, centre gauche (Ecologie),Radicaux de droite : centristes:Bayrou-Morin-Borloo, Droite UMP Sarkozy-Copé-Villepin-Dupont Saint-Aignan..., Extrême Droite de MLP.

L'équation est la même.
Les pesanteurs sociologiques sont les mêmes.

Le très remarquable film de Jean-François Delassus n'a fait qu'éclairer cette situation historique et sociologique.

L'ENA, et Sciences-Po à la TV.

- En 1936 : A noter que la mixité garçons-filles que l'on voit après 1936 dans les Auberges de Jeunesse, les balades en tandem etc. était celle des jeunes de la classe ouvrière, des apprentis, des employés... La jeunesse bourgeoise reste coincée dans les valeurs de la bourgeoisie chrétienne et sur son "quant-à-soi", et fréquente dans sa classe, son univers parental. Il n'y a pas de "mixité" pour elle.

- En mai 68 cette même jeunesse étudiante de la bourgeoisie réclamera cette "mixité" pour les foyers et les maisons d'étudiants et d'étudiantes(Nanterre), se heurtera à un refus et celui-ci sera le détonateur de Mai 68 (avec Cohn Bendit, Alain Geismar etc.). On le voit sur les bandes d'actualités les jeunes étudiants révoltés du Quartier Latin portent vestons, cravates etc. D'ailleurs la classe ouvrière (CGT etc.) refusera de pactiser avec cette jeunesse bourgeoise. (Refus aux Usines Renault de Boulogne-Billancourt des ouvriers d'ouvrir les portes à une délégation des étudiants).

Hermès

mardi 5 juillet 2011

L'Automne des romans 2011. Quelques-uns de ceux-ci sélectionnés par "LIRE". Leurs extraits annotés par Hermès.

"Lire" a la bonne idée de nous présenter en avant-première un extrait de 10 romans d'auteurs français devant paraître à l'automne. Voilà un petit condensé d'analyse de ces textes, ou de phrases extraites. Les analyses ne préjugent pas de la qualité des romans...

-"Des vies d'oiseaux" de Véronique Ovaldé : Un soir d'octobre 1997, M. Izarra demande au lieutenant de police Taïbo de venir constater que des inconnus se sont installés chez lui pendant son absence et celle de sa femme, mais qu'il n'y a pas eu de vol. Celui-ci est reçu par Mme Izarra...
Style banal, récit vivant... Des annotations de l'auteur comme : "extrait":"C'était une chambre d'adolescente..., le genre de chambre qui porte encore des oripeaux de l'enfance,..." Commentaire : Tiens,tiens il y a des "oripeaux" de l'enfance ?
Edit. de l'Olivier.

-"Le dos crawlé" de Eric Fottorino : extrait - :" J'ai entendu à la radio que l'été 76 sera le plus chaud du siècle... Moi j'ai treize ans et mon nom c'est Marin si vous voulez faire connaissance. Lisa elle a dix mais quand elle roule son regard noir avec
du grave autour alors je suis sûr qu'elle a dans les douze ans et c'est pas si mioche que ça pour une fille. On se colle tout le temps moi et Lisa. ..."
Style travaillé pour rentrer dans le personnage du petit garçon, le narrateur, mais parfois un peu "forcé", et sonnant faux.
Edit.Gallimard

-"Rien ne s'oppose à la nuit" de Delphine de Vigan :..." Ma mère est morte depuis plusieurs jours..."... "Quatre ou cinq semaines plus tard, dans un état d'hébétude d'une rare opacité, je recevais le prix des libraires pour un roman dont l'un des personnages était une mère murée et retirée de tout qui, après des années de silence, retrouvait l'usage des mots... A la mienne j'avais donné le livre avant sa parution... consciente cependant même à travers la fiction, d'agiter le couteau dans la plaie."...
Edit.JC. Lattès

-"Clèves" de Marie Darrieussecq. "Lire" écrit en fin de sa présentation du livre : "scandale en perspective ?" L'histoire : le passage de l'enfance à l'adolescence de Solange, élève en primaire, gardée par un M. Bihotz...
Style sec, heurté, choc, au scalpel, pas mal de "bitte" dans le texte.
De "Je vous salue Marie..." à..../...
Edit. P.O.L.

-"Comme une ombre" de Michel Schneider. Texte de présentation de "Lire" : "Plus de trente ans après la mort de Bernard, son frère aîné, en 1976, Michel Forger se décide enfin à écrire sur lui... Michel évoque leur rivalité secrète, sa jalousie envers ce frère trop aimé par une mère inique, puis leur éloignement, à l'âge adulte... La guerre d'Algérie...".
Ecriture banale, parfois des impropriétés comme :"...nos rapports toujours tendus
comme une corde qui s'effiloche..." Si ils sont "tendus", ils ne peuvent s'effilocher ... CQFD. (A la rigueur "craquer" comme une corde qui craque d'être trop tendue).
Edit.Grasset

-"Les souvenirs" de David Foenkinos : ...Extrait :"Il pleuvait tellement le jour de la mort de mon grand-père..."... "Deux jours auparavant, il était encore vivant..." !
La Palice n'aurait pas dit mieux.
Ecriture courante, style neutre.
Edit. Gallimard.

Pas mal de morbide dans ces 6 premiers livres. Mais ça plaît aux éditeurs : Pédophilie, mort de la mère, du frère, du grand-père, scandale pour accroître les ventes etc...

C'est daté pour qu'on s'y retrouve : 1976, 1997.

-"Le système Victoria" de Eric Reinhardt. C'est une sorte de "choc" émotionnel qu'éprouve le narrateur, David, pour une femme style, citations : " Prospérité et élégance", "Un rayonnement de reine", "Cheveux massifs,ondulés. Corpulente, une poitrine volumineuse" "...un peu plus d'un mètre quatre-vingts". Femme qu'il rencontre lors d'un séminaire... Citation :"Aurais-je l'audace d'adresser la parole à une femme si distinguée ?" Conclusion : Il l'a eu, le bouquin le raconte.
Edit. Stock.

-"L'Equation africaine" de Yasmina Khadra. Les 3 pages concernent le début, la présentation du "médecin ordinaire" fou d'une femme qui se rétracte, puis dans un cabinet médical où il est interrogé sur l'au-delà par une patiente obsédée par la mort. Une grande partie du livre d'après la note éditoriale se passe dans la Corne de l'Afrique...
Edit. Julliard

-"Hymne" de Lydie Salvayre. Un hymne à Jimy Hendrix qui a interprété à sa façon "Stars Splangled Banner" le 18 août 1969 à 9h. devant une foule à Woodstock.
Les trois pages présentées sont parfois grandiloquentes.
Edit.Seuil

-"La femme au miroir" de Eric-Emmanuel Schmitt. La note annonce trois nouvelles, sur trois femmes : Anne(dans la Bruges du Moyen Âge), Hanna (dans la Vienne du XIX°siècle), Anny (dans Hollywood aujourd'hui).
Les 3 premières pages de Anne à Bruges sont légères et graves (il n'y a plus d'hommes, ils sont partis aux Croisades...), Anne va se marier à Philippe, un camarade d'enfance ?
C'est écrit avec délicatesse, avec des accents "contemporains" pour les personnages de jeunes, style les ados de lycée, la grand-mère, elle, fait penser à Denise Grey de "la Boum".

Hermès

lundi 4 juillet 2011

A propos de Céline... après lecture d'un extrait des Mémoires de Hermann Bickler, présentés par "Lire" N° Spécial sur Céline.

C'est une petite découverte que ce passage sur Céline. Ces Mémoires, qui n'ont été tirés probablement à compte d'auteur, qu'en allemand, sont inédits et dépendent de la Succession Hermann Bickler.

Vraiment intéressant ce témoignage. On "voit" très bien Céline sur sa moto fonçant vers les quartiers pauvres de Bezons, on le voit aussi chez lui, dans son gourbi, réfléchissant et parlant en demi-ton, possédé par son monde intérieur. Son anti-sémitisme effroyable semble avoir été existentiel et irrationnel, comme le paroxysme du pessimisme dans lequel il se mouvait, peut-être désabusé, désespéré, bloqué par sa terrible découverte de la guerre qu'il affronta à 20ans dans la cavalerie qui fut sacrifiée sur les champs de bataille ! Ce qui est fou c'est qu'il désespéra de la France, des Français, lui si Français par la force de son style. Il était comme "impropre" au bonheur, un réprouvé en lui-même.

H.Z.

samedi 2 juillet 2011

Mariage sympa et princier à Monaco...

Il y avait beaucoup de charme dans ce mariage de Albert-Alexandre de Monaco et de Charlène-Linette aujourd'hui. Une liesse qui partait du fond du coeur de tous ces gens massés autour d'eux au palais princier, sur la grande place et sur le long trajet conduisant à la chapelle Sainte Dévote. Un monde heureux, grave aussi pour ce mariage très attendu par la petite population de la principauté, mais aussi par le monde entier où l'image de Monaco est celle d'un pays heureux, riche, libre, attentif à l'océanographie, à l'environnement. Après les malheurs familiaux des Grimaldi, une chance d'avoir un prince athlétique, sympa, ouvert sur le monde, chaleureux, et qui sait, parce qu'il est authentique, plaire et être aimé. La planète avait envoyé des représentants prestigieux, le président Nicolas Sarkozy avait tenu à être là, au premier rang, près du roi des Belges. Charlène a découvert soudain le cérémonial religieux et poétique, entendu les chants et des extraits de la Messe du couronnement de Mozart, et la cantate à la Madone couronnée, chantée par une mère et sa fille dans la chapelle Sainte Dévote, où suivant la tradition les jeunes mariées déposent leur bouquet de fleurs sur l'autel de la sainte. Elle a essuyé quelques larmes d'émotion.
Au milieu d'un monde en crise, d'évènements qui se bousculent à cent à l'heure, avec, l'outrage de l'arrestation de DSK, pour quinze jours plus tard le retrouver en semi liberté, à cause d'une instruction judiciaire américaine à la va-vite, la guerre en Libye, qui n'en finit plus, les morts en Afghanistan, la libération des deux otages français etc. C'est heureux qu'il y ait ces moments de paix et de grâce avec ces paroles de tendresse que celles du Nouveau Testament, et ce "Benedicite" au début du grand banquet de mariage...
Le Rocher est tout petit, 2km2, mais cela suffit pour rester un symbole dans l'océan des problèmes de la planète.

Note historique :
Au Congrès de Vienne en 1814/15, alors qu'il s'achevait entre les grandes puissances européennes après la chute de Napoléon, le Prince de Monaco attendait dans l'antichambre et voyant les ministres des Puissances sortir, il va au-devant de Talleyrand, ministre des Affaires étrangères de Louis XVIII:
-Et moi, prince ?
Talleyrand le regarde avec surprise. Ils l'avaient oublié. Alors revenant dans la salle de conférence, il fait ajouter en bas du traité :
"Et Monsieur le prince de Monaco rentrera dans ses Etats".
C'est ainsi que Monaco fut sauvé.

Lire dans les "Voyages touristiques" d'Alexandre Dumas, sa traversée des Etats de Monaco au milieu du XIX°siècle.

A noter que c'est le chemin de fer amené par Napoléon III qui désenclavera la principauté et la reliera aux grandes capitales européennes.

Hermès

Trois livres intéressants indique "LE CANARD ENCHAINE" du 29 juin 2011

Je les ai pas lus, mais j'ai lu les comptes-rendus dans cet hebdomadaire de Frédéric Pagès,Alain Dag'Naud et Jean-Luc Porquet.

-"LA BOMBE" de Howard Zinn, éditions Lux. 93 pages 11,95 € trad.Nicolas Calvé.
Ce livre est le témoignage d'un ancien pilote de guerre sur les bombardements "matraquages". Après l'étude du Général Vincent Desportes sur la doctrine de la "Guerre Totale" américaine, on comprend pourquoi ces destructions et exterminations massives comme Dresde en 1945, Hiroshima (bombe à l'uranium), Nagasaki( bombe au plutonium), en France, à Royan, pour un bombardement au napalm en 1945, puis les 160 avions pour un bombardement intensif du Viêtnam en 1965 etc.
La doctrine c'est l'écrasement total de l'ennemi...
Depuis, après les échecs de la Guerre du Viêtnam, d'Irak... où les stratèges comprennent les limites de la doctrine "technique", ils reviennent un peu plus aux guerres dites conventionnelles (Afghanistan-Libye)
On peut cependant faire remarquer que les militaristes japonais n'auraient jamais capitulé sans la Bombe A, et l'intervention de leur empereur Hiro-Hito... Tout laisse à penser qu'ils se seraient battus jusqu'au bout, île par île, maison par maison etc. en 1945.

-"BISMARCK" de Jean-Paul Bled, Perrin Edit. 324p. 23e.
C'est un décryptage d'un homme qui ouvrit la voie à Hitler sans le savoir. Il préconisa l'écrasement de la France, la disparition de la Pologne, l'hégémonie allemande sur l'Europe.
Citations de Bismarck :
"Je n'exige qu'une seule chose, que l'on me comprenne et qu'on m'obéisse"
" les grandes questions de notre temps ne seront tranchées que par le fer et le sang."
" Nous n'avons pas d'autres solutions que de les exterminer" (les Polonais)
Pour les Français : "ils ressemblent à 30 millions de nègres serviles".etc.
On comprend pourquoi l'Europe ne fut qu'une poudrière prête à s'embraser au XX°siècle

-"LA SEMAINE DES QUATRE JEUDIS" Journal de Emmanuel d'Astier( de la Vigerie)Edit. Le Félin/Kiron, 264p. 22€ Présenté par Marc-Antoine Burnier & Bernard Kouchner.
Un peu plus gais, et plus plongés dans l'espérance, ces Mémoires (inédits)d'un jeune homme qui se révolta contre Vichy dès 1940, fit un long chemin avec le parti Communiste etc.

Livres à découvrir.

Hermès