En relisant à quelques années d'intervalle les "Souvenirs d'égotisme" de Stendhal et des pages de son "Journal" des années 1832, je m'aperçois qu'il y a bien des similitudes entre son style et celui de Proust. Celui-ci a du lire avec beaucoup de plaisir et d'attention Stendhal, particulièrement ces deux livres. On y trouve la même inspiration dans la description des Salons que fréquenta Marcel Proust, et qui lui firent créer les personnages de Guermantes, du baron Charlus, des Verdurin, avec celle que nous trouvons chez Stendhal parlant des salons de 1832, comme celui de Mme et M. de Tracy, où papillonnait le vieillissant La Fayette, et où se mêlaient légitimistes et Orléanistes.
On retrouve avec intérêt des similitudes dans le comportement des aristocrates du début et de la fin de ce XIX° siècle.
J'aime bien les "pedzouilles et rapiates" de la duchesse de Proust, et les annotations sur les femmes et les filles chez Stendhal. Et puis ce "ridicule" qui tombait sur l'amant que sa maîtresse abandonnait. Il perdait tout crédit auprès des autres femmes. Aujourd'hui dans la vulgarité (qu'ils chassaient tous deux)ambiante, les femmes diraient entre elles : "C'est un mauvais coup", et passeraient à un autre homme.
Relire Stendhal fait rire. Il se demande de temps en temps si cela n'est pas "ennuyeux", et quand il le sent, passe à un autre sujet. L'intérêt ainsi ne faiblit pas.
Je le compare au Philippe Sollers de "La Fête à Venise", tout en fureur, coq-à-l'âne,
crispations, jeux de mots, avec un étalage d'érudition qui nous montre que nous sommes des minus devant lui. Un abattage de mots, d'idées, d'affirmations péremptoires qui en quelques pages ont raison de nous, assommés que nous sommes par ce souffle un brin pédantesque!
Henry Zaphiratos
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