lundi 31 août 2020

ATHENA d'après "ITHAQUE" de Constantin Kavafis


ATHENA

                D’après « Ithaque » de C. Kavafis

Garde la Grèce présente dans ton cœur,
But ultime de tes rêves,
Mais vogue à travers la vie
N’écourte aucun chemin,
Mieux vaut que tu abordes
Ses rivages enchantés,
Riche de tout ce que tu auras amassé.

Souhaite que le voyage soit long,
Où tu respireras des parfums enivrants,
Où tu caresseras des étoffes précieuses,
Où le roi de Siam te couvrira d’Or,
Où ton vaisseau franchira des passes
Ombreuses ou éclatantes,
Où les sages d’Egypte et de Chine,
Les philosophes d’Occident
T’instruiront de leur savoir.

Garde sans cesse la Grèce dans ton cœur,
Rêve premier, but ultime,
Que tu aborderas aux jours de ta maturité
Riche de tout ce que tu auras amassé.

Elle t’aura donné un rêve immense,
Sans lui tu ne serais pas parti,
Ta vie aurait été quelconque
La Grèce t’a conduit vers elle,
Si tu la trouves différente,
Elle ne t’aura pas trompé.
Sophia maintenant t’accompagne
Tu auras enfin compris ce que signifie
La Vie !
 Henry Thano Zaphiratos  Extrait "Poésies 2"

vendredi 28 août 2020

Une Année à Paris ou Le Voyage de Dorian - d'Henry Zaphiratos


"Comment vas-tu  ?
Ils s'étaient retrouvés comme s'ils ne s'étaient quittés qu'un court instant, après une sorte d'entracte de cinéma, ou un arrêt de jeu entre deux sets de tennis, le temps de boire un verre ou de prendre une douche. Il sentit une petite réticence lorsqu'il lui proposa un rendez-vous, une sorte de gêne imperceptible, peut-être aurait-il du attendre quelques jours de plus, mais la voix de Manfred était si enjouée, cela allait de soi que l'on se revît. Maintenant, il était là, dans le salon de la Chancellerie et il avait hâte de le rencontrer. Un journal traînait sur la table basse, il le prit machinalement, il y avait des photos des vallées bavaroises, il porta sa main à son front, des souvenirs lui revenaient, cette traversée de l'Amper pendant ces vacances... Non... non ! dit-il, cherchant à chasser ces visions, mais c'était plus fort que lui, il sentait encore la pression du menton de Manfred sur la saignée de son bras, il se revoyait tentant, à la nage, de le ramener sur la berge, il s'entendait lui dire : -Tiens- moi fort, Manfred, nous arrivons. Il sentait la pression de ses mains, de ses bras sur son corps, à l’étouffer.
Ils étaient tombés à l'eau après une bagarre pour rire dans le canoë. Il sourit à ce souvenir, puis son visage devint plus grave, il y avait cet incident auquel il ne voulait pas penser, mais l'été avec ses champs, ses allées de peupliers et de sapins sous le soleil, dans cette campagne fleurie au bord du lac s'imposa à lui avec le souvenir de leur nudité lorsqu'ils basculèrent dans l'eau glacée, son saisissement lorsqu'il vit que Manfred se noyait parce que par bravade il n'avait pas osé lui avouer qu'il ne savait pas nager.
-Tu aurais dû me le dire.  Il le revit se détournant comme pour pleurer. Devant cette détresse, il eût honte de son reproche dans un élan il l'avait étreint, embrassé. Son éducation puritaine aurait dû le retenir, mais cela avait été instinctif. Il s'était levé et regardait des enfants s'ébattre sur la pelouse sous l’œil de gouvernantes anglaises... Puis, tout se brouilla à nouveau, son pouls s'accéléra, il revivait sa surprise devant leur érection impudique, tendre, inattendue, cette chaleur qui montait en lui, l'étourdit,  il serra les poings... cette attraction fut si forte qu'ils se rejetèrent à l'eau pour réfréner la brutale montée du désir qui les envahissait. Il entendait encore les cris confus de Manfred, il revoyait son regard trouble qui lisait en lui, ce qu'ils découvraient en eux...
- Cher Helmut ! Manfred par dessus son immense bureau lui tendait la main, souriant. Mais Helmut restait troublé, courant derrière ses idées, cherchant quoi dire qui restât dans le ton, Manfred devant cet embarras sauta sur des phrases toutes faites."
Extrait  d'UNE ANNEE A PARIS ou LE VOYAGE DE DORIAN;

lundi 24 août 2020

La Couronne de Philippe - Traduit du grec et présenté par Dominique Buisset Edit. Orphée La Différence

 "L'an Trois ou Quatre du règne de Caligula, soit l'an 39 ou 40 de notre ère, cent à cent-cinquante ans après la Couronne à Méléagre, un certain Philippe de Thessalonique, autrement  inconnu, citant expressément Méléagre comme son modèle, publia une seconde Couronne, qui porte son nom..."  Dominique Buisset.

Ensemble très intéressant et plaisant d'épigrammes de l'Antiquité...

Hermès


vendredi 21 août 2020

La Passion du Christ... à propos de L'émission : "L'ombre d'un doute"... POURQUOI ?

 

Hier les souffrances indicibles du Christ dans des extraits du film de Mel Gibson… L’image  est d’une puissance telle qu’elle vous brise. Jésus a souffert d’une flagellation atroce des soldats romains, d’une montée au Golgotha terrifiante dans ce qui deviendra la via Dolorosa… « Père pourquoi m’as-tu abandonné ? ». L’homme monstrueux dans toute son horreur contre son prochain. Les massacres, les guerres, les crimes résumés dans le corps pantelant, supplicié de Jésus. Toute l’humanité dans sa profondeur de douleur et dans l’abjection de ses actes monstrueux. La condamnation de Caîphe, celle de Ponce Pilate et le corps de Jésus livré aux bourreaux. Mel Gibson a eu raison de tremper son film dans le sang de cette immense tragédie. On comprend soudain le message christique qui vous déchire le cœur, vous prend l’âme. On s’effondre plongés dans une immense douleur. « Grand est le mystère de la Foi » dit le prêtre pendant la messe. Oui grand est le mystère de la mort et de la Résurrection de Jésus, après toute cette épouvantable tragédie.

Le visage du Christ dans le linceul de Turin, le tissu d’Oviedo… Visage que Léonard de Vinci, suivant la Tradition, a tenté de reproduire dans ce tableau parti on ne sait où… et dans La Cène. Les siècles passent, les hommes sont toujours les mêmes, ils torturent, emprisonnent, tuent, massacrent…

« Je vous donne ma Paix » la paix du Christ.

Plonger dans l’étude, le silence, l’amour, l’indifférence pour ce qui heurte, blesse, frappe…

Contraste avec le visage de Marie… la Piéta… la Vierge aux douleurs…

Le jeudi 20 août 2020

 La question centrale : Pourquoi ? Pourquoi le Christ a-t-il choisi d’entrer dans ce que l’Eglise appelle sa Passion ? La Passion des hommes ? De leurs effroyables turpitudes de méchancetés, de douleurs provoquées ? Mais aussi de la lumière pure de certains, de la beauté que l’homme peut créer, dans les Arts, la Science, le dévouement… Jésus est venu pour se mêler à tout cela, pour le « guider », au cœur du monde, au cœur de la joie de la naissance, de Noël, et au cœur profond de la souffrance. " Vous êtes capables du pire et du meilleur…" : « Vous êtes libres de choisir ! »… L’énigme de la Passion fait frémir le monde entier, bouleverse les croyances, suscite l’incompréhension, parfois le refus, le rejet. Des peuples devant des choix, devant des « explications » ; Comment Le choisir, Lui, le plus faible, le plus vulnérable, l’Incompréhensible ? Peut-être par une autre passion, une adhésion, une compréhension : le bonheur d’essuyer le visage du Christ des douleurs comme Véronique, de baiser ses pieds comme Marie-Madeleine, de l’écouter, de l’entendre comme Jean, de le voir vivre comme Marie… D’un coup le Christ est en nous. Il participe à chacun de nos gestes, de nos mots, de notre vie. C’est peut-être cela sa Passion, d’un amour incommensurable à un amour incommensurable. Dieu vit des hommes, témoins ultimes, au cœur de la Création.

La prière, expression de l’amour.

HZ.