vendredi 28 décembre 2018

Sérotonine, de Michel Houellebecq, roman Flammarion Edit. 352p.22€

Le grand romancier des "Bobos" parisiens publie son septième roman dans la même veine que les précédents, la vue horrible sur l'univers de la grande ville devenue inhumaine, sur la vie stupide d'un monde incohérent promu à la décrépitude et la fuite dans le souvenir, les rêveries sur le passé heureux d'un grand amour perdu, et la vie à la "campagne", en "forêt", dans la nature, avec le sexe comme seul compagnon consolateur...
Un événement éditorial et littéraire tant les réflexions de Michel Houellebecq comptent dans ce monde de socialisme-libéral français "exténué" sous les coups répétés des réglementations de toutes sortes, des prélèvements bloquant le développement, des obligations du Traité européen bruxellois, de la richesse insondable et la pauvreté de survie qui vient de se révéler avec les "Gilets Jaunes" que les "Bobos" parisiens et d'ailleurs n'arrivent pas à déchiffrer, un monde qui vit avec en arrière-fond le terrorisme islamiste...
Crise de civilisation, crise de la pensée, crise du bateau fou du modèle "occidental" ou "français" tout court ? Au milieu des réflexions, des discours des médias interloqués, du Monde en mouvement et du Temps... L'homme occidental esseulé, angoissé, livré, suivant Houellebecq, à la médication des calmants, des euphorisants, dans l'attente dont il ne sait quoi, qui relève de l'effondrement de sa pensée, de son moi...
Houellebecq est le parfait littérateur de ce monde boboïsé qu'est devenu la France socialisée, macronisée, il fera des tirages exceptionnels et le monde entier littéraire le lira... Roman de la solitude, du féminisme dévastateur pour le mâle occidental, du culte du veau d'or à tout crin, de la mutilation de la nature, de la laideur urbanistique, de la cruauté envers les animaux, du rejet de l'"enfant" et du crétinisme... 
Reste l'homme, son devenir, la diversité du monde, l'évolution, et son combat contre... avec quand même  au fond de lui la pulsion de la vie, sa recherche du "bonheur"... et la Beauté du monde et des êtres, la profonde beauté des êtres aimés...
Un livre rétrograde, mais nécessaire à la réflexion.
Le désastre de la solitude;
Henry Zaphiratos 

mercredi 19 décembre 2018

Les Jardins d'Allah, de Monique Le Dantec, roman 298p. Morrigane Editions

Plongée dans la France actuelle où s'installe un processus de transformation que différents écrivains , dont Houellebecq, décrivent. De l'amour fou aveugle à la complicité, du désir physique au désir de savoir, mais sans discernement, sans études approfondies. Eva, prof esseulée de gymnastique dans un collège de province passe quelques semaines de vacances au Maroc, et tombe amoureuse d'Othman beau guide qui conduit un groupe de 4x4 touristiques dans les confins du désert. Elle découvre le monde musulman à travers celui-ci, monde musulman qu'elle retrouve en France quand au collège éclate un débat sur le port du foulard islamique par certaines élèves... Se faisant messager de son amant de Marrakech elle pénètre dans un monde qu'elle questionne, tente de comprendre... L'Egypte, puis l'Iran, une histoire où l'on gomme les différences entre Sunnites et Chiites, où les interlocuteurs passent sous silence le rôle de l'Angleterre, où les Pyramides, les pharaons, le monde romain et chrétien de l'Egypte, de l'Arabie n'ont jamais existé, de même que les dix millions de coptes et celui de l'Alexandrie cosmopolite d'avant Nasser... 
Monique Le Dantec a très bien décrit le côté incertain, immature et naïf de son héroïne, professeure de gymnastique, toute à l'aveuglement de sa passion physique jusqu'au moment ultime où elle se réveille et comprend ce que trament son amant et ses amis...
Un roman qui est aussi une exploration de certains milieux où l'esprit d'analyse, où la passion de la liberté, la profonde culture sont en sommeil...
A lire. 
Hermès

       

mardi 4 décembre 2018

Introduction à "La Recherche du Temps Perdu" de Bernard de Fallois, Edit.B.de Fallois - 310p. 18€

Le découvreur en 1951 du premier roman de Marcel Proust,  Jean Santeuil  (Les Plaisirs et les Jours étant une suite de nouvelles) spécialiste de son oeuvre a disséqué et analysé La Recherche pour une édition du Club France-Loisir en 1988/89.
Un livre essentiel pour ceux qui désirent approfondir leur connaissance des rapports entre les personnages, d'en découvrir certains autres, de comprendre leurs motivations. Bernard de Fallois explique, analyse  cette grande  "Comédie humaine" qu'est cette oeuvre, comme celle de Balzac.
Du côté de chez Swann
A l'ombre des jeunes filles en fleurs
Le côté de Guermantes
Sodome et Gomorrhe
La Prisonnière
Albertine disparue
Le Temps retrouvé


"cette réalité que nous risquerions fort de mourir sans avoir connue, et qui est tout simplement notre vie. La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature." Marcel Proust


lundi 26 novembre 2018

Les Loups de Marjevols de Monique Le Dantec roman Morrigane Editions 283p.

Noël, réunion de famille, ceux qui s'aiment et ceux qui se supportent se retrouvent dans la maison familiale au coeur des Cévennes, pas loin du Plateau du Larzac, région de la Bête du Gévaudan, où les loups rôdaient... rôdent, sous d'autres noms. L'auteure raconte et décrit avec vivacité les problèmes des couples, l'ambiance lourde d'une réunion familiale alors que Mattéo, le petit-fils ne rêve que de rencontrer les loups, de voir leur grands yeux obliques, leur longue et lourde queue. On le lui promet... bercé de contes, las d'attendre, il part à la califourchon sur la moto d'un jeune loup du coin... disparition, émotions, recherches... La mer... un autre continent... ou...
Les routes, les paysages, la chaleur familiale, les événements, l'enfant Mattéo donnent à ce roman son charme.
Ambiance de conte le soir à la veillée au coin du feu, sous l'arbre de Noël quand les yeux de l'enfant brillent. 

Hermès

mardi 13 novembre 2018

Leurs enfants après eux de Nicolas Mathieu, roman Actes Sud 426p. 21€

Prix Goncourt 2018   
L'auteur passe de la zoologie de son précédent livre Aux animaux la guerre à l'entomologie, l'étude des insectes. Il a vécu en observateur des milieux qu'il décrit ; c'est ainsi que nous avons ce roman-document un peu "auto-fiction" comme le précédent, sur cette France d'"En-bas", celle que les gouvernants, les dirigeants ignorent ou méprisent, celle qui ne vote pas, ne réclame pas, celle qui vit dans un univers presque clos de la désespérance et l'ennui, entre trafics, drogue shit etc. entre Dupont-Lajoie et les Demi-Sels , une adolescence, une jeunesse qui signe l'échec d'une certaine Education nationale, l'effondrement des rapports familiaux, leur inexistence ou leur brutalité... Des parvis gris des immeubles de banlieue où la jeunesse se traîne aux pavillons disséminés dans une nature que l'on ne comprend plus, que l'on n'aime pas... 
"Les médecins ici étaient complaisants. Toute la vallée était en soins palliatifs, quelque part." p.6,2. 
"Il n'en pouvait plus. La mort devenait par instant un sort enviable." ....
"Putain cette déprime."....
"Fais pas ton fils de pute,on s'en fout"...
Roman de réflexions sociologiques : "A l'usine il avait obéi quarante ans, ponctuel, faussement docile, arabe toujours. Parce qu'il avait vite compris que la hiérarchie au travail ne dépendait pas seulement de compétences..."p.110
Etc.  
La recherche d'une moto volée est à la base de l'intrigue-focus sur ce monde périphérique et rural très Gilets jaunes...
"Resté seul, Anthony alluma une cigarette.Il pensait à son vieux. Cette vie qu'on leur faisait. Il regrettait vraiment de n'avoir plus rien à boire.Il fouilla ses poches pour voir s'il n'avait pas un peu de blé, histoire d'acheter une ou deux canettes aux mômes qui se trouvaient plus bas. Mais ses poches étaient vides. Il regarda le soleil glisser à l'ouest. L'horizon bientôt flamba."... p.425 
Roman du monde "périphérique", un documentaire que les académiciens Goncourt ont couronné.
Neurasthéniques s'abstenir.
Très loin de William Faulkner " Du bruit et de la fureur"  ou " Absalon, Absalon" ou "Des souris et des hommes" de John Steinbeck.!
Descriptions efficaces... parfois répétitives
Style Djeune (salope-chiant-coke-taf-gothique-chiottes-kick-craint etc.) monotone... des longueurs...
Resserré, bon scénario de film.


vendredi 19 octobre 2018

Renaissance française... Trois livres bases

-Destin français d'Eric Zemmour  Parcours historique et philosophique sur ce qui a fait et fait la France.

-Romanesque de Lorant Deucht Construction de la langue française depuis la chute de l'Empire romain à partir des langues alors en usage le Latin et le Grec mêlés aux parlers des tribus germaniques Wisigoths, Alamans, Francs etc.  Un peu rapide, un peu racontard, un peu prof pour ignares...

-Clovis de Philippe de Villiers Edification de la France, issue de la province romaine des Gaules, après la victoire de Vouillé, où le chef des Francs devient Consul et Princeps.

lundi 10 septembre 2018

Ca raconte Sarah de Pauline Delabroy-Allard roman Editions de Minuit-192p.15€

Lecture des pages proposées par la revue LIRE dans son dernier numéro, et encensé par Baptiste Liger, son directeur à la rédaction. Melle. Pauline Delabroy-Allard raconte une passion qui se déclenche d'une façon fulgurante... L'auteure a adopté un ton quasi lyrique, le choc d'une entrée "victorieuse" dans la vie de la narratrice d'une femme violoniste  à la "beauté inédite", "aux yeux de serpent aux paupières tombantes"... aux "paupières mauves"... Jeune mère d'un enfant, abandonnée par le père "qui a disparu sans crier gare"...jeune professeure, elle fait la rencontre de sa vie... une femme libre, dynamique...
Un premier roman à accueillir.
Hermès

vendredi 7 septembre 2018

Destin français d'Eric Zemmour - Albin-Michel 450p. 24,50€

"Je savais où je voulais vivre, avec qui je voulais vivre, et comment je voulais vivre. À mes yeux médusés d’enfant, le mot France brillait de tous les feux : histoire, littérature, politique, guerre, amour, tout était rassemblé et transfiguré par une même lumière sacrée, un même art de vivre mais aussi de mourir, une même grandeur, une même allure, même dans les pires turpitudes. La France coulait dans mes veines, emplissait l’air que je respirais ; je n’imaginais pas être la dernière génération à grandir ainsi. Il ne faut pas se leurrer. Le travail de déconstruction opéré depuis quarante ans n’a laissé que des ruines. Il n’y a pas d’origine de la France, puisque la France n’existe pas, puisqu’il n’y a plus d’origine à rien. On veut défaire par l’histoire ce qui a été fait par l’Histoire : la France. L’Histoire est désormais détournée, occultée, ignorée, néantisée. L’Histoire de France est interdite. On préfère nous raconter l’histoire des Français ou l’histoire du monde. Tout sauf l’Histoire de France. Mais cette Histoire se poursuit malgré tout et malgré tous. Elle a des racines trop profondes pour être arrachées. Elle s’est réamoureuxpétée trop souvent pour ne pas se prolonger jusqu’à aujourd’hui. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Les mêmes lois s’imposent au-delà des générations. L’Histoire se venge. » 
Éric Zemmour 

La garde vigilante d'une génération sur le patrimoine spirituel de la France. Eric Zemmour gardien passionné et farouche rappelle, réveille les insommiaques, les indifférents, les égoïstes, les endormis, les laissés pour compte, les Français...
H.Z. 

dimanche 2 septembre 2018

La Langue Géniale, Le Grec. de Andrea Marcolongo, Les Belles Lettres Edit. 196p. 16,90

Un vrai chef d'oeuvre de pensée et d'amour. Mme Andrea Marcolongo nous décrit les profondeurs de la langue et de l'art de vivre et de penser des Grecs de l'Antiquité... jusqu'en 1453 ! Date de la chute de Constantinople... Mais "tout est là" toutes les oeuvres des poètes, savants, historiens, médecins, scientifiques, philosophes, dramaturges, militaires ont fondé notre civilisation, notre devenir qui est celui de toute l'humanité... Même le grec moderne transporte des effluves de l'antique, à commencer par l'alphabet, la pensée...
J'ai découvert Isidore de Séville(Histatis) dont une partie des oeuvres antiques (latin-grec) sauvegardées par lui, est publiée aux Belles-Lettres... Extraordinaire...
Un livre fondamental, d'une intelligence rare, nécessaire dans toutes les bibliothèques du monde et chez tous les passionnés de littérature et de philosophie, philologie, de politique...
Je rappelle que "The Theater of War" de Bryan Doerries s'appuie sur des textes de Sophocle dont Ajax, Antigone... entre autres pour soigner les vétérans et soldats américains blessés dans leur âme, conscience, et dans leur corps, en retour d'opérations,  
A lire, à méditer... 
Hermès

Brigitte et Emmanuel Macron, L'Enquête interdite, de Valérie Fontaine, Caroline Finzarelli, Edit. Les dossiers pratiques Lafont-Presse 126p. 15€

Le recoupement de la partie visible de l'entourage de Brigitte et Emmanuel Macron et ce, depuis l'ascension au pouvoir de celui-ci. Tout s'organise et se tient dans la vie politique, administrative, people, dans le Paris de l'argent et des ambitions démesurées...
Intéressant.

mardi 14 août 2018

Nouveautés de septembre chez Morrigane Editions

MACRON, LA TRAJECTOIRE DU PRINCE de H.T. Zaphiratos- essai-documents
Vive démonstration d'intérêt pour ce livre où se dévoile un jeune homme balzacien d'une ambition totale qui manœuvre avec la ruse d'Ulysse, la précision d'un César, l'appui des Médias dans une sorte de Blitzkrieg pour arriver au pouvoir... Une sorte d'œuvre d'art politique où l'amour est d'un soutien capitale pour l'apothéose de la soirée du Louvre, de la poignée de mains avec Donald Trump etc. A lire pour découvrir un art de stratégie pour conquérir... Sans préjuger de la suite... réussite ou échec et débâcle....
LE TEMPLIER DE LA MONTAGNE COURONNEE  de Pascale Delacour-Stelmasinski -roman
TE RETROUVER  de Célectine Adil -roman

dimanche 12 août 2018

Nouveautés :-Première phrase :

"La dernière fois qu'elle l'avait vu, dix ans plus tôt, il  rentrait chez lui et elle l'accompagnait" A son image de Jérôme Ferrari -Actes Sud. 219p.
"Il ne décolère pas."  Les Prénoms épicènes d'Amélie Nothomb -Albin Michel - 155p.
"Le Jazz est à l'origine du monde, mein lieber !" Nous étions une frontière" de Patrick de Friberg  - Editions Grands Romans French Pulp  456p.
"La télévision était allumée depuis le matin." Magda de Mazarine Pingeot - Julliard - 296p.
"Juillet 14 Jamais de tels cris n'étaient descendus depuis les collines." Chien-Loup de Serge Joncour -Flammarion - 480p.
"La parcelle. Maman Pauline dit souvent que lorsqu'on sort il faut penser à mettre des habits propres car les gens critiquent en premier ce que nous portons, le reste mon peut bien le cacher, par exemple un caleçon gâté ou des chaussettes trouées." Les Cigognes sont immortelles d'Alain Mabanckou - Seuil- 304p.
"Le calmar. Hangar n°7 24 mars 1941 Sous une pèlerine noire épaisse, elle s'avançait dans l'obscurité et offrait un visage fatigué, un peu fou." Capitaine d'Adrien Bosc - Stock- 396p.

samedi 11 août 2018

La Grande Idée d'Anton Beraber roman Gallimard 576p. 22€

La Grande Idée c'est le rêve de toute une génération de Grecs de revenir sur les territoires de l'ancien empire Byzantin (gréco-romain), avec Constantinople comme capitale. Venizélos incarna cette idée ainsi que de fougueux et téméraires personnages. A l'Armistice de 1918, des troupes grecques alliées  des forces britanniques et françaises font leur entrée à Constantinople, l'empire Ottoman vaincu avec ses alliés allemand et autrichien a capitulé. L'espoir se lève pour des millions de grecs vivant sur les terres de cet empire de génération en génération depuis la nuit des Temps, de pouvoir vivre librement... Cependant les Alliés franco-britannique ne veulent pas que l'on touche au statut des Détroits (Dardanelles-Bosphore), la Russie étant en pleine révolution. et Mustapha Kémal Ataturk, général prend la tête de l'armée turque et s'oppose aux visée grecques. Les Alliés passifs, la petite armée grecque est vaincue par la puissante armée turque formée à la prussienne. Les massacres de la population grecque de l'Anatolie puis des ports de la mer Egée se déroulent sous le regard des flottes française et anglaise particulièrement dans le port de Smyrne.
Ce drame se terminera par le renvoi des populations, des Turcs vers l'Anatolie, des Grecs vers les îles et la Grèce continentale...
Un grand livre a été écrit sur ce drame : LA GRANDE PITIE d'Ilias Vénézis (Edit. du Pavois). Dans Le Voyage des Comédiens, le cinéaste Théo Angelopoulos évoque ce drame historique. 
Le roman d'Anton Beraber se déroule dans cet univers et retrace la vie d'un personnage haut en couleur : :Saul Kaloyannis.
Hermès

mardi 31 juillet 2018

Paris au cent couleurs de Jean Dufy par Jacques Bailly 19,50

Superbe catalogue avec des reproductions de quelques beaux tableaux de Jean Dufy (le frère de Raoul Dufy) sur Paris. Jacques Bailly l'expert de l'oeuvre de ce grand peintre du XX° siècle est aussi l'auteur en 3 volumes de son oeuvre raisonnée.
A posséder absolument dans sa bibliothèque artistique et littéraire.
Hermès 

dimanche 29 juillet 2018

Les Impressionnistes à Londres, Exposition au Petit Palais - Paris

Il faisait une chaleur torride, disons que cela ressemblait au Cambodge ou au désert de Kalahari, une chaleur à éviter d'être sous les rayons du soleil. Pourtant j'ai eu l'audace de quitter les grands arbres ombrageux de l'Allée Marigny, de traverser la grande avenue des Champs-Elysées, de passer devant le Grand Palais, de traverser la belle avenue qui conduit au Pont Alexandre III et aux Invalides pour monter les marches majestueuses du Petit Palais.  La fraîcheur brutale me saisit. Pour ne pas attraper une bronchite je suis entré aux Toilettes pour essuyer toute la sueur qui m'inondait. Obligé de mettre une sorte de cataplasme de fortune et de papier entre la chemise mouillée et le corps...
Ouf ! J'ai pu visiter cette magnifique exposition.
Le Petit Palais est dédié aux arts style XIX°-1900, Dans ce cadre les oeuvres présentées partent de la Guerre de 1870, la Commune qui mirent Paris à feu et à sang, où les Tuileries, l'Hôtel de Ville furent incendiés. Les peintres, les sculpteurs fuient Paris pour Londres... Comme une sorte d'Appel de survie pour la sauvegarde de leur art. 
Les oeuvres des artistes célèbres y sont présentées, mais aussi celles d'autres peintres ou sculpteurs. Des tableaux des drames de Paris assiégé aux oeuvres de Claude Monet, Pissarro, Legros, James Tissot...
A découvrir et à revoir. 
Confortables fauteuils et banquettes assurées...  mais pas de cafétaria.
Hermès  

samedi 28 juillet 2018

Un été avec Homère de Sylvain Tesson, Essai - Editions Equateurs-Parallèles/France Inter 252p. 14,50€ A déguster avec délice...

Sylvain Tesson présente le héros grec dans l'univers d'aujourd'hui, le désir de gloire, de l'Eternité par le renom, l'éclat, au monde de la vitesse, de l'immédiateté, le héros au culte de la victime de nos sociétés occidentales, succédané du christianisme où la protection du "pauvre", de la "victime", le culte de l'égalitarisme contre le culte du"héros" du "meilleur", du "plus intelligent", "plus malin" etc. A travers le jardin littéraire de son livre, bourré de beaux extraits de l'Iliade et de l'Odyssée, on se promène avec plaisir glanant çà là des extrapolations audacieuses; des comparaisons parfois hasardeuses, mais qui révèlent la pensée profonde de l'auteur, son goût pour la littérature, l'art, l'aventure, la méditation.
On pourrait aussi dire qu'Ulysse a été la "victime" dans toute l'épopée de son voyage fabuleux de retour vers Ithaque, mais qu'il a "triomphé"...
Un joli livre d'une très belle collection.
16/20
Hermès

jeudi 24 mai 2018

Le passé définitif de Jean-Daniel Verhaeghe, roman Serge Safran Edit. 106p. 15,90€

Les élans du coeur, les élans du souvenir... Les Thibault, Il re Pastore  de Mozart, Ferdinand, Jeanne, Béatrice s'entrecroisent dans ce petit roman des amours d'adolescent et de l'homme devenu... Mais en filigrane c'est une époque qui défile, des personnages d'un autre temps qui survivent à travers l'univers de celui qui porta à l'écran avec précision et souffle le grand roman de Roger Martin du Gard, le frère de celui qui a laissé un Journal littéraire passionnant  Les Mémorables. 
Mais aussi en songeant aux personnages de Ferdinand, de Jacques on ne peut s'empêcher de songer aux personnages des romans de Jacques de Lacretelle, d'Aragon, de Drieu la Rochelle,... de ceux qui furent aussi de vrais témoins de ces époques avec la force de leur destin... Comment aussi ne pas songer à ceux qui, aujourd'hui, transforment leur rêve en destin... de la petite bourgeoisie provinciale à l'Elysée ? 

Henry Zaphiratos
Serge Safran Editions 86, rue du Cherche-Midi 75006 Paris.

dimanche 13 mai 2018

L'Urgence culturelle de Jérôme Clément et Jean Rozat, Essai Grasset

Quarante dates qui jalonnent l'histoire, le développement, l'épanouissement de la culture française. La culture européenne diverse : grecque, italienne, allemande, russe, anglaise etc. au coeur  de L'Europe.
Hermès

vendredi 11 mai 2018

Le Lambeau de Philippe Lançon - Récit d'une reconstruction - Gallimard

Pris dans l'attaque par les frères Kouachi des bureaux de Charlie Hebdo  Philippe Lançon a été très grièvement blessé à la mâchoire notamment. Il raconte cette tragédie qui a coûté la vie à ses amis de la Rédaction de l'hebdomadaire satirique et l'immense difficulté à se rétablir, à se reconstruire...
Un grand livre promis au Goncourt.
Hermès 

MAI 68 .... La Révolution..... Extrait d'Un Jeune homme sans importance - d'Henry Zaphiratos

Il y a eu un bouleversement profond des esprits et des attitudes, on passait d'une société quasi patriarcale où la docilité était de mise dans un certain conformisme, où la bien-pensance régnait avec une censure cinématographique rigide, la télévision d'Etat (la voix de la France), vers une société plus libérée, plus "permissive", une jeunesse plus dynamique cela suivait Salut les Copains, Johnny Hallyday, Mitchell etc. des années 1960, et cela a donné des films plus libres qui seront bloqués par le X de Giscard... etc. 
Mai 68 est une véritable date, un tournant dans la société française.

"Ethel…  Je lui prends La main. Nous courons vers Saint-Michel. Des CRS bloquent le boulevard vers la Seine. Nous remontons l’avenue, et nous nous mêlons aux étudiants qui forment des groupes de discussion, échangent des nouvelles sur les événements de la veille.  Dans la cour de la Sorbonne le désordre est total. On campe, on rit, on drague. Je suis heureux, je suis entré dans ce temple. Des banderoles : « L’imagination au pouvoir », « CRS=SS », « Il est interdit d’interdire ! ». Je serre la main d’Ethel. Elle est frémissante. Mais déjà elle est happée par un groupe de filles. Elles lui font signer une pétition. Je l’entraîne dans l’amphithéâtre. C’est la première fois. Je suis saisi. Cette rotonde, cette foule en délire, qui crie, proclame, dans un brouhaha de joie libérée ! Je suis pris par cette frénésie, j’embrasse Ethel. Elle me sourit, je la prends par la taille. Je la sens se serrer contre moi. Elle est joyeuse. Nous traversons la foule qui crie : « À l’Odéon ! » Nous y courons. Ce sont les vacances ! Nous sommes ivres, ivres de liberté. Il y a des gars et des filles partout, sur le boulevard, dans les rues, qui rient, discutent. Tout a changé ! La ville n’est plus la même. Plus de voitures, plus de bus, les rues jonchées de journaux, de proclamations. Nous entrons dans l’Odéon. Jean-Louis Barrault est debout dans le hall, il regarde notre horde déferler, déboussolé, happant des mains qui se tendent, son visage parcouru d’un rictus nerveux. Nous passons près de lui. Je suis surpris qu’il soit si petit, si fluet. Il m’avait paru grand lorsque je l’avais vu sur la scène de…. Délicate balance, la pièce d’Albee…

Le père d’Ethel nous reçoit avec stupéfaction et colère.
- Comment pouvez-vous avoir abandonné vos cours ?
Il s’exprime avec véhémence, et son fort accent étranger jaillit du fond de son cœur, dans une voix gutturale, caverneuse. Ses mots grondent avec la force d’un lointain tonnerre.
- Les Français sont devenus fous ! Ma voiture a été bloquée au Cour la Reine, et j’ai vu des ombres innombrables courir à travers les arbres, vers les Champs Elysées. Que veulent-ils? 
- La Révolution, papa. 
Elle a dit cela d’une voix forte, comme prête à l’orage.
Il sursaute.
- Est-ce possible que tu puisses dire cela ? La révolution, mais cela serait terrible ! Nous en sortons. Toute l’Europe en sort, et tu voudrais remettre cela ? Des millions de morts ?
Il lui parle comme si elle représente la masse informe des manifestants qu’il a croisée. À travers elle il voit les milliers de pieds qui s’entremêlaient et couraient dans une même direction : le Pouvoir.
- Et vous, jeune homme ? 
Je le regarde, désemparé. Je ne sais quoi dire devant cette colère. Je balbutie quelques phrases qui racontent ce que nous avons vu, et dis que ce n’est qu’une sorte de fête de jeunes.
- De jeunes ? 
Il bondit. Fait de grands pas dans le salon, puis s’arrête pile devant moi :
- Toutes les révolutions viennent de la jeunesse. Une jeunesse irréfléchie qui veut le changement pour le changement, et qui chamboule tout. Ça commence par des chansons, Camille Desmoulins, Chénier, et ça se termine avec Saint-Just, Robespierre, Lénine, Staline, Ceaucescu, et des guerres ! On ne vous apprend pas tout ça à l’école, au lycée, à l’université ? Qu’est-ce que l’on vous apprend alors ? C’est le b.a. ba de la vie.
- Mais papa, ce n’est pas ce que tu crois. 
Ethel m’étonne, elle est très calme, sa voix est douce :
- Ce n’est pas une révolution comme celles-là, non, non, c’est pour plus de liberté pour les jeunes. Tu te rends compte qu’à Nanterre,  ils n’avaient pas le droit de se réunir dans les chambres pour discuter, que les filles étaient à part, les garçons à part ? 
- Et alors ? Mais le monde a fonctionné comme cela depuis toujours…Vous voulez vous réunir pour coucher, c’est ça ? »
- Pourquoi dis-tu cela ? Les étudiants d’aujourd’hui ne veulent plus de ce vieux système. »
- Alors c’est pour ça, qu’ils font la révolution ? »
- Papa, ça, et pour bien d’autres choses.
Monsieur Sthal se laisse tomber dans un fauteuil, accablé.
- J’ai fui les massacres de Bessarabie où tous tes grands-parents ont été assassinés. Enfant, j’ai traversé toute l’Europe pour me réfugier dans ce pays, et maintenant, toi, Ethel, ma fille, tu me parles comme ça ? Tu m’annonces que la jeunesse française n’est pas heureuse, que tous les sacrifices pour la liberté n’ont servi à rien, que tout va recommencer avec l’anarchie ? 
- Mais non papa. Nous voulons aussi un autre monde. 
La sonnerie du téléphone retentit. Monsieur Sthal arrache le combiné.
- Oui, Bertrand, c’est moi ! dit-il en comprimant son exaspération.
Je fais signe à Ethel qu’il vaut mieux que nous déguerpissions. J’en ai marre d’entendre les gémissements de son père. Nous ne sommes pas des bolcheviks. Nous voulons la liberté, la vraie liberté pour notre jeunesse ! Et les vieux ne comprennent rien. Ils nous envoient des CRS. J’entends à mon oreille « CRS-SS ». Je regarde monsieur Sthal  parlant d’une voix sourde au téléphone.
Il a raison, tout va péter !
- Ecoute Europe 1 ! C’est la CGT maintenant qui se met dans la danse, m’annonce Bertrand,  s’exclame son père en raccrochant.
Nous courons sur le boulevard Malesherbes, vers la Madeleine et la rive gauche, nous avons hâte de nous retrouver entre nous. Nous croisons des CRS sur le pont de la Concorde. Ils nous observent, l’œil méfiant.
Tout est d’un calme ! Un calme d’avant tempête.
Archie est rivé à son transistor.
- Nanterre, Assas, Jussieu, ça barde partout. On va tout foutre en l’air, c’est la révolution prolétarienne ! Vive la fin du capitalisme ! Vive Mao ! Vive le petit livre rouge ! 
Il est blême de joie. Son visage émacié fulmine de bonheur.
Nous courons avec lui à la réunion de Sartre. Des camions avec des étudiants, brandissant des drapeaux rouges et le poing, passent sous les fenêtres des bourgeois en chantant l’Internationale.
Pendant que Sartre, la lippe pendante sous sa cigarette, et le regard bigleux, discourt dans la grande salle, Ethel dévore Archie des yeux, moi, je n’existe plus. Avec sa petite barbe blonde, sa fine moustache, son nervosisme à la d’Artagnan révolutionnaire, il la fascine, je le vois bien. Je m’en fiche intellectuellement, mais j’aime pas ça. Elle va tomber dans un de ces amours minables qui ne m’intéressent pas. Une sorte de complicité dans le crime, dans la destruction, les rapproche. Je veux qu’elle reste elle-même. Ce qu’elle a sorti à son père était très bien, et je l’admire de foutre en l’air son monde, cette tendresse paternelle pour cette aventure qui est là, devant nous. Mais pas la folie bolchevik !

J’aime Ethel.
A travers les vapeurs des gaz lacrymogènes, belle, intrépide, elle passe des pavés que d’autres descellent dans la furie, à Archie. Elle va jusqu’au bout d’une logique à laquelle je n’adhère pas. Oui, pour notre liberté, mais non à cet enfermement dans un système. En courant je lui ai expliqué mes raisons, je lui ai dit que je me battais avec elle pour la libération de la femme, l’égalité des sexes, pour un autre monde, plus juste, tolérant, mais que c’était absurde de suivre les mots d’ordre de « La Cause du peuple », que c’était une dictature, celle d’un soi-disant prolétariat, que les gauchistes voulaient instaurer ; qu’il n’y avait qu’à voir ce qui se passait chez Mao, en Chine ! Rien n’y faisait. Archie, du haut de son aura héroïque, était le plus beau, le plus romantique des révolutionnaires. Elle respirait près de lui l’air des cimes. Elle revoyait la villa de Neuilly, les meubles Art-déco, les domestiques de ses parents, elle entendait la componction qui tombait des après-midi de thé, dans le salon de sa mère.
-C’est l’horreur ! me criait-elle, et elle ajoutait, méprisante :
- Il y a trop de choses dans ta caboche, tu réfléchis trop ! Nous devons raser le passé pour construire un monde nouveau ! Lis Marx, Lénine, « Le Deuxième sexe » ! 
 Je suis frappé de stupeur. En quelques jours, elle était devenue ça ! Une passionaria, une communarde ! 
Je l’ai traitée de « pétroleuse ! Elle a pouffé.
Je ne l’ai plus aimée. J’étais sur une rive, elle, sur une autre.
Elle est partie avec Archie distribuer des tracts. Moi, j’en prends une flopée, je les jette dans une bouche d’égout. Je n’aime pas les tracts. Je préfère la discussion. Parler face à face. Dire ce qu’on pense en faisant des efforts pour se maîtriser. Ce « maoïsme » ne me plaît pas. C’est un truc importé de Chine, avec à la tête, un dictateur sanguinaire ; comme si nous n’avions pas d’idées, une volonté de transformer l’avenir à notre façon, un génie de la Bastille ! Cela me hérisse de les voir brandir leurs journaux au milieu des discussions, des amours de rencontre. Près de la statue de Danton, je trouve Maurice Rosen. Avec sa grande dégaine, son regard heureux et affairé, il me  lance : « Je te vois plus tard, j’ai une touche », et il me désigne les deux filles aux cheveux blonds filasses, heureuses de vivre leur libération sexuelle au Quartier Latin avec ce grand gabarit. Elles m’adressent un sourire ravageur accompagné de quelque invite en anglais. Maurice me déçoit. Communiste enragé, je le voyais en première ligne présentant sa poitrine aux CRS. Et là ? Il cherche un coin tranquille pour baiser ! C’est vrai,  il  plaît aux filles avec sa dégaine d’ours. J’aurais voulu discuter avec lui, connaître ses sentiments sur ce qui se passe, mesurer son degré d’exaltation, lui, l’idéaliste qui, le cœur gonflé de certitudes, raconte la Révolution russe, le Che, Israël et les kibboutz, où il a servi pendant l’été dernier. Je suis sûr qu’il m’aurait comparé les émeutes actuelles à Octobre 17 à la prise du Palais de Saint-Pétersbourg !

Les grilles devant les cinémas ont été tirées. Devant l’un, rue de La Harpe, le film Les Idoles est affiché. Des enfants s’y pressent surpris par l’émeute. Un type entrouvre la grille les met à l’intérieur à l’abri pendant que des CRS chargent.
La radio annonce que le Festival de Cannes est interrompu. La Nouvelle vague menée par Truffaut, Malle, Godard, monte les marches et fait barrage aux projections. Tant pis pour « Les Gauloises bleues » de Cournot qu’on disait gagnant.

Ca y est, tout est bloqué. Les aéroports, les autoroutes, plus de kérosène, plus d’essence. Toute la province s’est arrêtée.
Le vide ! Des voitures en feu. Dany-le-Rouge et Archie se marrent. 
Une seule clameur : celle qui monte du Quartier Latin, portée par les radios. Elles annoncent que des camions d’étudiants, brandissant des bannières rouges, foncent vers les usines Renault de Boulogne-Billancourt pour une grande fraternisation avec les OS. Les ouvriers, eux, se seraient barricadés à l’intérieur sur ordre de la CGT.

De Gaulle a disparu.
La Gauche se rassemble à Charléty.   

Ethel me revient comme un échec. Je n’ai pas pu la convaincre. J’ai appris, bien plus tard que nous n’étions que des multiples, qui nous naissions et disparaissions à nous-mêmes, au fil du temps.

°

Massu - Baden Baden

-Massu, tout est foutu !
Le général Massu sorti de sa sieste observe le vieil homme affalé dans le fauteuil qui fait face à son bureau, les traits pâles, tirés, les joues boursoufflées, le costume qui semble trop grand pour ses épaules tassés. Il a un choc ! Ça De Gaulle ? Cette loque devant qui toute l’armée tremble ? Devant qui il se tenait dans un garde à vous impeccable ? Le patron qui l’avait viré d’Algérie, de ses soldats ?  Il n’en revient pas. Massu reprend son souffle, se tourne vers la fenêtre. Dehors des ordonnances de la suite de De Gaulle s’affairent, plus loin sur la pelouse du parc, l’hélicoptère. Il ne rêve pas. De Gaulle est bien là. Qu’est-ce qu’il vient foutre chez lui,  à Baden Baden ? Toute la France est en crise et le vieux est là, dans ce coin perdu d’Allemagne ! Mais qu’est-ce qu’il attend pour leur rentrer dans le lard ? Il n’a pas voulu le faire de l’autre côté de la Méditerranée, il y a six ans, et maintenant il cafouine en venant s’affaler dans son fauteuil, dans son bureau ! Morbleu ! C’est pas De Gaulle ça !
Massu observe du coin de l’œil. Le vieux tapote l’accoudoir du fauteuil. Il fixe un pied du bureau à côté de la corbeille à papiers. Massu est étranglé de rage. Mais ce type devrait être debout avec sa stature gigantesque et commander à ce troupeau de bleus, de veaux, à ces vieux syndicalistes queutards, ces socialos-communards rouskoffs, à ces politicards de bas étage…
-Je n’ai plus prise sur rien… Tout m’échappe, me glisse des mains…"On ne veut plus de moi !"
Massu éclate : -Mais mon vieux ! Excusez, mon général… De Gaulle lui fait signe de poursuivre.
-Vous avez tenu tête à Churchill, à Roosevelt, à ce diable de Staline, et vous cédez devant des gamins pour une affaire de cul ? J’ai suivi ! Les mecs de Nanterre veulent baiser avec les étudiantes ! Qu’on les laisse baiser, qu’est-ce que cela peut foutre ? C’est d’une formidable connerie ! Et toute la France s’en mêle, et vous baissez la culotte ? Votre place n’est pas dans ce trou, en Allemagne, alors que toute la France vous cherche ! Pompidou attend vos ordres, Grimaud attend vos ordres, et vous êtes là, affalé dans ce fauteuil, à me raconter des balivernes.
-Massu, je voulais savoir si l’armée est restée fidèle ?
Massu éclate :
-Vous ne voudriez pas que je lance mes divisions blindées sur Paris, tout de même ! La Libération c’est terminée. Oui l’armée est fidèle, mais pas pour des conneries. Et y avoir songé c’est déjà une connerie ! Nous ne sommes plus sous la monarchie où le roi sortait de Paris insurgé pour y revenir avec ses troupes. D’ailleurs cela n’a pas réussi à Louis XVI !
-Que me conseillez-vous ?
-Dans le tas ! éructe Massu. Vous êtes le chef de l’Etat que diable ! Toute l’Europe, tout le monde a les yeux braqués sur nous, sur vous ! Adenauer, les Allemands… De Gaulle va être la risée du monde. Vous avez bien crié « Vive le Québec libre ! »  Alors tout, mais pas la guerre civile ! Ca suffit ! Faites comme Henry IV, à cheval, en hélico et à Paris !
De Gaulle se redresse.
-Merci, Massu. Il lui serre la main, le presse contre lui. Appelez Mme. De Gaulle.
Et d’un pas ferme, il sort de la pièce.
Je ferme les yeux
C’était le 29 mai 68."

Un Jeune homme sans importance ou Dernier Eté de Henry T. Zaphiratos -roman- HTZ-Athéna Edit.


samedi 5 mai 2018

La jeune fille et la nuit de Guillaume Musso, roman Calmann-Lévy Edit.320p.

Sophia-Antipolis, Antibes, on va détruire le gymnase du lycée, panique entre trois amis qui il y a vingt-ans ont participé à un meurtre et enterré le cadavre sous la chape de béton... A cette époque ils aimaient à la folie Vinca, une jeune lycéenne, qui s'enfuit avec son professeur-amant par une nuit glaciale...Les souvenirs reviennent, le suspens se déclenche...
Guillaume Musso raconte dans l'efficacité, la rapidité.
Ecriture simple et dynamique.
Hermès

mardi 1 mai 2018

Bilan de faillite, de Régis Debray - Essai, Gallimard, 160p.

Un père donne des conseils à son fils qui entre dans la vie... Un père peu attentionné...
Ecrit sans âme, platement.
Rien, sinon le constat que la France actuelle issue de toute la politique à laquelle le père a contribué se trouve en état de "faillite"...
Pas réjouissant.
Mal écrit.
Hermès
9/20

lundi 30 avril 2018

Napoléon Bonaparte Correspondance générale Tome 15 Fayard/Fondation Napoléon 54€

Vient de paraître :
Napoléon Bonaparte. Correspondance générale. Tome quinzième. Les Chutes(1814-1821). Éditions Fayard/Fondation Napoléon. 1 500 pages, 54 euro
Formidables documents...
Hermès

vendredi 20 avril 2018

Notre langue française de Jean-Michel Delacomptée, Essai Fayard 220p. 18€

M. Delacomptée est très malheureux que l'on porte atteinte à la langue et a pondu un essai en réveillant les mânes des Malherbe, Francis Ponge, Péguy et tutti quanti de la littérature française. Il se lamente celui qui fut parmi les pontes de Gallimard, qui a ainsi entre autres sélectionné les "auteurs Maison" et contribué à l'émergence de la "littérature de bazar".
Il est évident qu'avec les intellos qui sortent des universités françaises et même des "grandes" écoles comme la "Rue d'Ulm" et peuplent, comme "agrégés" les comités de lecture des éditeurs, qui se fient à leur "savoir-faire", leur "compétence littéraire", qui savent tout, sont les "phoenix" des Lettres, les auteurs qui sortent de la "norme" journalistique ou de littérature de gare sont taxés de viocques, passéistes, et rejetés du "monde des Lettres parisien" dirigé à haute main par les maîtres de la Presse, des émissions Télé soi-disant littéraires comme LGL, qui ne sont que des succursales de promotion de la médiocrité éditoriale.
Il n'y a qu'à faire un tour sur les "NOUVEAUTES" que servent les Médiathèques, Bibliothèques de Paris ou de province pour voir le gouffre de l'indigence Littéraire jusqu'aux traductions à la "Vas-y que je te pousse...",
M. Delacomptée prêche dans le désert littéraire.
Il reste cependant ce que Stendhal nommait in english les Happy few et ceux-ci n'ont que faire des états d'âme promotionnels.
Henry Zaphiratos


jeudi 19 avril 2018

Les Conflits sino-vietnamiens de Nguyen Thi Hanh - histoire Démopolis Editions.

La Chine a toujours eu des rapports de domination sur la Corée et le Vietnam, pays de culture et de traditions bouddhiste et mandarinale. Les Vietnamiens de toujours ont tenté de s'émanciper et de soustraire au pouvoir des empereurs chinois, et surtout des seigneurs, vice-rois du sud de la Chine.
Les structures de l'empire d'Annam reproduisaient celles de l'empire chinois, l'écriture était en caractères chinois, les coutumes, les palais, dont celui de Hué. Ce n'est que lorsque la France a étendu son protectorat sur l'empire d'Annam qu'elle a tout fait pour établir une frontière plus sûre entre les deux états, après des guerres et des guérillas (Pavillons Noirs)  et que le Sceau de subordination eut été brisé entre le Vietnam (Annam) et la Chine.
Un livre intéressant.

mercredi 11 avril 2018

Les leçons du pouvoir de François Hollande - récit - Stock Edit. 240p.

Le dindon de la farce présidentielle, roulé dans la farine par son "petit" protégé, jeune énarque qu'il a fait venir près de lui, conseillé par des "amis",qu'il nomme secrétaire-général de l'Elysée, charmant doucereux, aux ordres, puis ministre de l'Economie avec Sapin, raconte sa déconvenue dans ses demi mémoires. Les cinq années de pouvoir "absolu", l'échec final, découvrir le vrai visage de celui qui l'a évincé de l'Elysée... ces propres frasques avec les journalistes, Mme. Treichweiller etc.
Intérêt mitigé.
La politique c'est un art de guerre, et comme le dit un grand stratège chinois de l'époque des Ming, la ruse en est une arme décisive...
On pourra lire, au jour le jour, comment le jeune renard a dupé le corbeau sur son arbre perché qui a laissé tomber son fromage dans L'Enigme Macron, La trajectoire d'un "Prince".

Hermès

samedi 7 avril 2018

Les jeunes gens de Mathieu Lamaudie - Editions Grasset 280p. 19€

L'ENA, l'auteur décrit en roman la Promotion Senghor composé de 134 jeunes gens dont Emmanuel Macron, le président de la République. Il raconte l'ambiance de ces jeunes gens destinés aux plus hautes fonctions de l'Etat, sélectionnés par leur hiérarchie pour pouvoir accéder à celles-ci. Terrain de joutes verbales, de "représentation" d'organisation de "réseau".  Trois critères, suivant l'auteur, animent leur "esprit" :
                                     Le libéralisme économique.
                                     La fidélité aux traités qui organisent l'Europe de Bruxelles
                                     Une "symbolique" de la France.

La France n'est plus au fondement de leur vocation, mais l'Europe et la concurrence en économie, 
Ils apprennent à regarder sans voir, à écouter sans entendre, imbus de leur "supériorité intellectuelle, ils apprennent à "palabrer", mais pour la "décision", c'est la leur seule, c'est la "verticalité" après l'"horizontalité". Intellectuels, ils ont "toujours raison".
L'important c'est que certains de ces "Jeunes gens" ne développent pas le syndrome de Raskolnikov vis à vis des "vieux".

La parfaite illustration en est la doctrine d'Emmanuel Macron décrite dans son livre "Révolution" et appliquée actuellement dans les "réformes" qu'il a entreprises.
Les jeunes gens décrivent leur condisciple Macron comme un être charmant, plein d'empathie pour chacun. Il sera choisi par Hollande comme secrétaire-général de l'Elysée, de ce poste d'observation il sera nommé ministre de l'Economie où il retrouvera des condisciples puis entrera à la Banque Rothschild etc.
La suite se trouve dans le livre L'Enigme Macron, La Trajectoire d'un "Prince récit de son élection surprise et conceptualisée.

14/20
Hermès


jeudi 29 mars 2018

Danièle Sallenave, promotion-entretien de "LIRE" avril 2018

Mme Danièle Sallenave de l'Académie française pour le lancement de son roman "L'Eglantine et le Muguet" a été interviewée par Baptiste Liger, le Directeur de la rédaction de la revue. Dans cet entretien Mme Danièle Sallenave parle du thème de son roman dont l'action se déroule en Anjou, dans une région proche de la Vendée et de la Bretagne, sur les bords de la Loire. Régions qui ont vu se déchirer les passions françaises, celle des royalistes-conservateurs et celle des révolutionnaires, dont les fameuses "Colonnes infernales" qui ont perpétré le premier génocide en France en incendiant des villages entiers avec leur population. Reste de cette guerre l'apaisement de la laïcité, difficile à instaurer entre un pouvoir qui s'estompe, celui de l'Eglise, et celui qui s'installe, celui de la liberté de penser. Mais Mme. Sallenave confond l'Eglise avec le christianisme. L'Eglise est une administration, le christianisme est une croyance. Dans le texte de cet entretien on reste choqué qu'un membre de l'Académie française déclare que la langue française est une langue "dominante" en France. Sans minimiser la force et le charme des langues dérivées du latin ou autres qui se parlent dans les provinces, on peut qu'être stupéfié que le français que l'on enseigne dès la maternelle soit assimilée à une langue "étrangère" "dominante". 
D'autre part si des "colons désoeuvrés" sirotaient du rhum-Coca au bord d'une piscine, elle n'a pas vu ceux qui à l'heure de l'apéro sirotent au bord de la Loire ou de la Seine ou du Rhône etc.  

Sans présager de la lecture de son roman, on peut penser qu'il s'agit d'un "roman" politique retraçant dans un coin de la Loire la guerre entre calotins et laïcards, mais probablement pas dans le genre du "Petit Monde de Don Camillo" de Julien Duvivier  ou  d'un roman de Marcel Pagnol.

Joachim du Bellay oublié avec son petit Littré ?

Hermès

jeudi 22 mars 2018

Un début loin de la vie d'André Blanchard Notes littéraires/Journal Le Dilettante Edit. 320p..

Intéressant pour quelqu'un qui aime la littérature de lire par "à-coups" les notes qu'un fou des livres a parsemé son Journal par ailleurs ouvert sur son monde, comme le monde tout court, contemporain. André Blanchard s'est réfugié dans les livres et a édifié avec ceux-ci un mur adossé à la vie qu'il craignait. La Peur de vivre titre d'un livre semblait l'animer aussi refusa-t-il d'entrer dans la "danse" de la vie, de rechercher un emploi, de créer, et... de vivre ainsi jusqu'à la fin. Une peur existentielle. Mais à la montagne de livres qu'il a lus s'est ajouté son journal, et celui-ci, malgré son pessimisme ardent, reste intéressant, on peut le feuilleter comme une sorte d'annuaire littéraire de l'époque -deuxième versant du XX° siècle plus quelques années du XXI°. Des digressions politiques, sociales, provinciales et parisiennes, le regard narquois sur Apostrophe , sur les fausses valeurs littéraires, les faux-culs de la politique etc. avec une liberté de ton qui charme.
D'un contemporain à un contemporain... ou à plus...
15/20
Hermès

samedi 10 mars 2018

Mémoires T1 "Fils de la Nation" de Jean-Marie Le Pen, Edit.Muller 429p. 22,90€

Des Mémoires cataclysmiques. Chateaubriand dans ses Mémoires d'0utre-tombe décrit les bouleversements qu'il avait vécus, choses et êtres vus, de l'Ancien Régime à travers la Révolution, l'Empire, la Restauration, Louis-Philippe... dans un style éblouissant, vivant. Surprise ! Jean-Marie Le Pen nous livre le premier tome de ses mémoires, de sa vie, de son enfance dans une petite ville de Bretagne, La Trinité/mer, près de Carnac, à ses confrontations politiques avec De Gaulle dans les années soixante... De la France paradis de son enfance à la France et à l'Europe déchirées...
Une fantastique chevauchée d'années, de bouleversements dans tous les domaines... Le Paradis perdu de l'enfance, des certitudes par les cauchemars des deux guerres mondiales effroyables et des idéologies meurtrières...
La puissance émotionnelle qui se dégage des pages sur la mort du père, les souffrances de l'Occupation, le bombardement de Lorient, les combats de Saint-Marcel, un adolescent de 16 ans surpris du déchaînements des haines à la Libération, les réflexions et analyses de l'homme politique qu'il deviendra  etc.
La seconde partie est politique. Engagé dans le combat politique il raconte sa vision de la France, sa souffrance de voir se défaire le monde dans lequel il avait grandi, avait été formé et ses luttes politiques.
Jean-Marie Le Pen a du style, du souffle, la littérature a trouvé en lui un très bon écrivain. Indépendamment de tout sectarisme, on peut dire qu'au de là des événements, il brosse le tableau de plusieurs époques de la vie politiques et de sa vie.  
A lire.
18/20
Hermès 

Un jour je m'en irai sans avoir tout dit... de Jean d'Ormesson - roman-récit Pocket - 278p.

Dernier écrit de Jean d'Ormesson. Un roman-réflexion sur l'amour de la vie, la vie, le passé, le présent, la finitude, Dieu. Jean d'Ormesson se confesse et dit l'incertitude de tout, l'invraisemblable de la vie.
Etrange, les destinées !... Jean d'Ormesson naît, et l'écrit, dans une famille où "l'argent tombe du ciel", d'autres naissent dans des familles misérables, Jean d'Ormesson voulait être un "grand écrivain" et n'était pas satisfait de son talent...
Hermès

mardi 6 mars 2018

Le Temps de l'Insoumise de Jacques Béal Edit. Terre d'Histoires 350p.

Ysolda se débat et s'affirme grâce à l'Art dans un monde de la Guerre de Cent-Ans qui se termine, et a opposé la couronne des Ducs de Normandie, d'Aquitaine, rois d'Angleterre, aux rois de France, tout cela à cause de deux mariages et naissances qui avaient fait des rois d'Angleterre des "prétendants" au trône de France, drame aggravé par la reine Isabeau de Bavière, femme du roi-fou Charles VI...
Une sombre histoire et le destin des femmes alors dynamiques, guerrières et insoumises.
Hermès 

Entrez dans la danse de Jean Teulé, roman Julliard Edit. 156p.

Une danse de sabots s'empare de Strasbourg en l'An 1518, y compris du prince-archevêque... On y comprend plus rien... beaucoup meurent de cette frénésie...
Aujourd'hui on pourrait parler de Rave-parties, ou de Rapp déchaînés...
Une histoire à dormir debout.
Style sans originalité.
Hermès

dimanche 18 février 2018

Nouveautés ...

-La langue géniale le Grec. de Andrea Marcolongo essai -Edit. Les Belles-Lettres

-Dernières nouvelles du futur  de Patrice Franceschi - Nouvelles,  Grasset Editions.

-L'Art d'être fragile "Giacommo Leopardi" d'Alexandro D'Avenia. (traduit de l'Italien).PUF 19€ 
Deux livres essentiels pour sortir de l'ambiance d'une époque difficile où l'homme et la femme sont pris dans l'étaux de la "Modernité" et du "Progrès", où pointe l'aube d'une ère où l'homme et la femme seront asservis à la technique et aux "dominants" du 4° Pouvoir.

-Fils de la Nation  de Jean-Marie Le Pen -Tome I de ses "Mémoires" Editions Muller
40.000 exemplaires pour le premier tirage de ce livre où l'auteur raconte son enfance, sa jeunesse puis sa vie jusqu'à la création de son parti politique. Un texte pro domo sua.

-Histoire de la sexualité -LES AVEUX DE LA CHAIR de Michel Foucault, Gallimard. Le quatrième volume de l'oeuvre de Michel Foucault sur la sexualité. Un livre fondamental.

-L'Entretien de Baptiste Liger  "Florian Zeller"  dans la revue Lire 463. Florian Zeller se confie sur son oeuvre romancée et son théâtre. Une réflexion importante d'un auteur sur son art. 

-Mélanges autour de "Jacques le Fataliste" de Jacques Domenech -De l'influence de Diderot dans la littérature contemporaine Umberto Ecco...etc.
Relire et promouvoir Diderot, les Encyclopédistes et les penseurs d'aujourd'hui pour résister à la pensée dominante et à ses "gardiens" qui briment et limitent nos Libertés.  L'Harmattan Edit.
  
Hermès

jeudi 15 février 2018

Nouveauté :Vercingétorix par Jean-Louis Brunaux, Gallimard histoire

Une belle biographie du chef gaulois, allié de Jules César contre les Germains d'Arioviste, puis son adversaire, et vaincu par lui à Alésia...
Un fils de roi, élevé par les druides, influencé par monde grec qui remontait le Rhône depuis Phocée-Massalia, puis Glanum vers le centre de la Gaule...
A lire
16/20
Hermès

Thai Tuân, un grand peintre Vietnamien...


Thai Tuân (1918-2007
Peintre de la modernité vietnamienne


Les premiers tableaux de Thai Tuân, ont ceci de remarquable qu’ils allient la tradition picturale vietnamienne à la modernité.  C‘est en quelque sorte l’équivalent de l’irruption de l’Impressionnisme dans la peinture européenne.
Théoricien de l’art, Thai Tuân transcende la délicatesse de la peinture traditionnelle sino-vietnamienne en lui apportant des accents d’un ailleurs qui est celui des grands peintres du passé comme le Greco, dans l’attitude hiératique, les lignes longitudinales, ou les peintres des Années folles de Montparnasse.
L’art pour Thai Tuân est en-dehors du temps et de l’espace :  Supra tempus supra locum , dans le domaine du rêve, de l’infini.
La peinture vietnamienne est de l’ordre de l’infini…
Ainsi dans son tableau « CÔ…M… » de 1959 : la jeune vietnamienne assise en robe traditionnelle porte les cheveux courts. Elle fixe l’avenir dans une attitude de défi et de courage … Les couleurs pastel bleu et céladon, le trait précis, sûr, donnent au tableau une grande puissance émotionnelle, qui en fait un chef-d’œuvre.
H.Z.


lundi 12 février 2018

L'autre héritage de "Mai 68" de Malka Markovich Albin-Michel Edit.

Stupéfiant ! Saisissant !

La face cachée de la Révolution culturelle

A lire...

dimanche 4 février 2018

Michel Onfray... Une oeuvre abondante...

Michel Onfray est le philosophe français le plus lu actuellement dans le monde. Il représente une nouvelle façon de voir la vie, la société, la politique. Ses analyses ont ceci d'intéressant qu'elles ne succombent pas à la "pensée unique" créée par une certaine Gauche et une certaine Droite qui ont stérilisé la critique, l'esprit d'analyse, rejeté dans les bas-fonds de l'opprobre ses opposants, ses écrivains, ses penseurs... Les deux vecteurs des politiques de ces dernières décennies : imposer à tout prix les idéaux de "démocratie" et d' "humanisme de civilisation" ont provoqué et provoquent des catastrophes telles que les guerres déclenchées contre Saddam Hussein et Khadafi qui ont plongé le Moyen-Orient et la Libye dans la tourmente et font d'innombrables victimes et ont abouti à ces vagues migratoires meurtrières... En Amazonie (Guyane) l'esprit jacobin détruit peu à peu l'ultime civilisation amazonienne et son mode de vie...
"Les civilisations sont mortelles" rappelle-t-il en songeant à cette phrase de Paul Valéry inscrite en lettres d'or au fronton du Palais de Chaillot.
Le philosophe donne aussi des pistes pour une vie plus sereine, proche des stoïciens et des épicuriens. Conseils précieux dans le monde difficile et brutal.
A lire... chez différents éditeurs.
Hermès  

samedi 3 février 2018

La femme de dos, d'Alice Moine, roman, Serge Safran Edit. 348p. 19,90

A la recherche d'une future actrice pour le rôle principal d'un prochain film d'un réalisateur "intello" du 7° Art. ... Pérégrinations  de Jane, l'"Oeil" d'une agence artistique à la recherche de l'oiseau rare :"La femme de dos" pour un producteur exigeant. Cette recherche se conjuguera avec une descente à Toulon, près de sa mère victime d'un AVC, et de la redécouverte d'un passé cinématographique et amoureux, lors du tournage du film Les Innocents d'André Téchiné.
Aller-retour du présent et du passé à travers le comportement très actuel, avec des dialogues aussi très actuels des personnages. Un roman du bord de mer, du monde du cinéma que connaît bien l'auteure, Alice Moine, monde dont l'exigence et la passion abolissent la densité du réel.
Un roman très bien écrit. 
Hermès
86, rue du Cherche-Midi 75006 Paris

vendredi 2 février 2018

Pour l'amour de l'art, d'Alain Pompidou & César Armand, historique, Plon - 268p. 19,90€.

Alain Pompidou retrace le parcours artistique de ses parents, depuis l'achat du premier tableau jusqu'à la création du Centre Pompidou. Comment replacer Paris au centre du monde artistique, devant l'explosion des musées modernes aux Etats-Unis et en Europe ? En se lançant dans l'art "moderne", l'art le plus souvent "abstrait".
"Incapable de rivaliser avec la peinture ancienne, celle de notre temps cherche à s'en tirer par des moyens à côté. Il est vain de lui faire grief de ses réussites."  Ainsi comme on ne peut "rivaliser" avec les grands peintres du passé, il faut donc se lancer dans l'inconnu de la peinture... une aventure ! "En art ce n'est pas l'intelligence qui juge et discerne,ce sont les sens."
"L'art contemporain est en perpétuel mouvement... il n'est pas confortable parce qu'il n'est pas sûr de lui."  "L'art est contradictoire... mathématique... lyrique... sincère jusqu'à l'impudeur ou insolent... toujours à l'affût du lendemain."
Je pourrais ajouter que l'art est l'explosion de soi dans l'âme d'un créateur.
Aussi Georges Pompidou, président de la République, s'est-il lancé dans la conception et la réalisation du Centre artistique qui porte son nom, et que l'on nomme "Beaubourg" du nom du quartier de Paris où se dresse l'immense usine à art qu'est son musée.
Le livre retrace l'aventure artistique, politique et financière de cette opération que Valéry Giscard d'Estaing, président en exercice, inaugurera.
Une orientation vertigineuse vers une conception d'un art  où tout est permis et accepté, qui mêle le sublime et le pire, parfois la simple folie pour épater le "bourgeois"...
On pourra dire que l'art est dans tous ses états... Mais celui qui est offert ne peut rivaliser avec les sublimes chefs d'oeuvre du passé... même du passé récent comme celui des Années folles où Modigliani, Marie Laurencin, Utrillo etc. régnaient, ou Picasso, Salvador Dali etc.
H.Z.
Serge Safran Edit.86, rue du Cherche-Midi Paris VI°

mercredi 3 janvier 2018

Qu'est-ce qu'un bon écrivain ?

Pour cet éditeur qui a connu quelques monstres sacrés, qu'est-ce qu'un bon écrivain? «La première qualité d'un romancier est de savoir captiver le public. C'est un don rare», insiste-t-il. Il va même plus loin: le style doit s'effacer derrière l'histoire. Il insiste encore: «Dans le roman, le style n'est pas une fin en soi. Ce qu'il faut c'est être vivant. Par le style bien entendu. Mais pas ce qu'on entend par là en général, pas par le côté “bien écrit”.» D'ailleurs, Joël Dicker souhaitait encore travailler son manuscrit, le trouvait même un peu long. Mais l'éditeur ne l'a pas jugé nécessaire: il ne fallait ni couper ni corriger en profondeur - les corrections d'usage suffisaient.«Un éditeur ne doit pas avoir de personnalité!»Bernard de FALLOIS  (extrait de son entretien avec Mohammed Aïssaoui paru dans Le Figaro)