jeudi 27 octobre 2016

Le dernier des nôtres d'Adelaïde de Clermont-Tonnerre, roman - Grasset - 493p.

Ce roman vient de recevoir le Grand-Prix de l'Académie française ! Ecriture de clichés, style sans profondeur, sans saveur. Il a été "donné" probablement parce que l'auteure est directrice d'un  grand magazine de mode, pour faire un peu de buzz, de pub.
Extrait :
"Son regard morne semblait filtrer entre les volets inclinés d'une persienne. Il me scrutait sans détour et sans gêne. J'étais agacé par le vol d'une mouche qui s'acharnait sur l'abat-jour de la lampe derrière nous. Elle passa devant moi deux fois et, à la troisième, je l'attrapai d'une main et l'y étouffai.
"Vous venez de tuer ma mouche de compagnie, protesta l'édile.
-Pardon?
-C'était ma mouche." "
"Je croyais au pouvoir infini de la volonté et j'étais résolu à me forger un monde à la force du poignet. Je ne savais pas d'où je venais. A qui je devais ce visage taillé à la serpe, ces yeux délavés, ma crinière sable, ma taille hors norme qui m'obligeait à me plier, genoux au menton, dans les bus et au cinéma. J'étais libre de tout héritage, de tout passé, je me sentais maître de mon avenir. L'envie de prouver qui j'étais, l'envie que mon nom trop souvent moqué inspire le respect et, s'il le fallait, la crainte, me brûlait."
"J'avais honte de mon incapacité à l'aimer comme elle le méritait. Elle aurait sans doute dû être plus dure avec moi. Me faire un peu marcher... L'indulgence d'une femme est le ciment de l'habitude, mais elle n'est qu'un faible levier de l'amour."
"Tu ferais l'amour à un fauteuil club si on lui épinglait une perruque. C'est insupportable!"

Une riche héritière américaine et un jeune homme né à la fin de la Seconde guerre mondiale, en 1945, à Dresde sous les bombardements alliés...

Les clichés soulignés par la couleur sont de "lecturepourtous-Hermès"
A noter le ridicule d'une des scènes finales où la mère bourgeoise de la High Society américaine exhibe un pénis...

Comment en est-on arrivé là ? de Michèle Cotta, Journal politique, Robert Laffont, 484p. 21,50€

Carnets tenus par Michèle Cotta depuis l'arrivée de la Gauche au pouvoir avec François Mitterrand, du désenchantement à la désespérance avec François Hollande. Ce que des observateurs avaient analysé et déduit depuis les années 1981/83.
Intérêt politique avec les portraits de certains personnages.
Dans la vague des livres incendiaires politiquement.

Hermès

mardi 25 octobre 2016

Composition de l'académie Goncourt :

L'académie Goncourt, présidée par Bernard Pivot, se compose de Pierre Assouline, Tahar Ben Jelloun, Françoise Chandernagor, Philippe Claudel, Paule Constant, Didier Decoin, Virginie Despentes, Patrick Rambaud et Eric-Emmanuel Schmitt

vendredi 21 octobre 2016

Le Goncourt des lycéens... Un prix téléguidé pour faire vendre des livres déjà sélectionnés...

Les auteurs de la première liste du Goncourt sont automatiquement sélectionnés. Les lycéens n'ont pas un vrai choix. Tout est arrangé, organisé... ce ne sont pas des romans édités qui sont proposés, mais uniquement  ceux de la première sélection des jurés du Prix Goncourt...
Hermès

dimanche 16 octobre 2016

Les Visages pâles de Solange Bied-Charreton, roman - Stock Edit.390p.

Tous ces thèmes se trouvent dans pas mal de romans contemporains. Les enfants de la bourgeoisie nantie décrite n'ont aucune structure morale ou intellectuelle, ils raccrochent à leur enfance, l'enfance symbolisée par la maison du grand-père, que leur père veut vendre, la considérant comme inutile, mais qui pour eux représente leur enfance, leurs souvenirs. Chacun d'eux suit la voie qu'il, ou elle, a choisi, dans le système d'aujourd'hui, start-up pour l'une, décoration graphisme pour l'autre, engagement pour Alexandre pour défendre  une certaine idée du passé. Mais aucun n'a de véritable ressort vital. Ils ne se posent pas trop de questions, c'est le vide de l'âme, ils "vivent" ce monde d'aujourd'hui, mais on ne voit pas, on ne sent pas la profondeur de leur être. L'auteure veut nous faire croire que ce ne sont que des personnages falots, inexistants à part leur agitation d'être. Aucune place pour ce qui constitue l'essence de la nature humaine.
En cela l'auteure décrit un univers bobo comme les aiment les éditeurs, dans '"air du temps", contre les parents "soixante-huitards", contre le romantisme de la passion de la vie ou de l'amour, sans le spectre  de la pauvreté, d'une guerre possible, mais la sensation d'un déclin, d'une décadence, d'un ramollissement général dans le confort ouaté d'une classe sociale sans problème financier, surfant sur le plein emploi.
Des êtres inconsistants.
Hermès

mardi 11 octobre 2016

Un président ne devrait pas dire ça... de Gérard Davet et Fabrice Lhomme - Témoignages - Stock Edit. 662p.

Ce livre est une affaire d'Etat. Cinq années passées à traquer la vérité des faits, au coeur du pouvoir suprême. Voici le récit d'une enquête sans concession, d'une confrontation inédite entre deux journalistes d'investigation et un chef d'Etat, François Hollande. Une étrange relation, émaillée d'agacements réciproques et de fortes tensions. A l'arrivée, des révélations incroyables, des secrets éventés, des déclarations stupéfiantes.
Jamais un président de la République n'avait été poussé à se livrer à ce point. Langue de bois proscrite, conseillers restés à la porte, relecture refusée. François Hollande n'aurait pas dû "dire ça" ? En tout cas, nous, nous devions l'écrire. Les auteurs.

Des propos de tacticien d'élections d'un faux homme d'Etat. Hollande un imposteur comme tel. Cela apparaît à travers ce que rapportent ces deux journalistes. Il n'y est question que d'attitude à prendre, de mots, de discours à prononcer, l'œil rivé sur les sondages... Le combat contre Sarkozy, la mise au placard du FN, les manœuvres politiciennes pour se maintenir ou reconquérir le pouvoir. On comprend mieux la descente aux enfers d'une nation, riche, qui fut prospère et heureuse, dynamique, dirigée par de telles hommes politiques qui ne croient en elle que pour leur carrière, leur confort, leur luxe, leur fortune comme les aristocrates de l'Ancien Régime autour du Roi pour lui demander prébendes, pouvoir, richesses, privilèges...
Tragique, lorsqu'on lit qu'Hollande a dit :" La femme voilée d'aujourd'hui, sera la Marianne de demain"! phrase ambiguë... d'un homme qui semble œuvrer à la désintégration d'un pays auquel il ne croit pas ou plus.
On peut aussi comprendre à travers ces 61 conversations avec les journalistes du "Monde" que Hollande a besoin d'un auditoire permanent, un besoin  d'"être", de se livrer, de se montrer tel qu'il est, ce à quoi il pense, ainsi la fonction présidentielle passe au second plan, derrière son "ego", son besoin de plaire, de communiquer pour cela, et montrer le visage d'un bourgeois ironique et supérieur, d'un étudiant attardé qui a réussi tous ses examens, et qui dit au détour d'une de ces conversations : "J'ai tout réussi"... y compris l'examen d'entrée à l'Elysée...
Hermès


dimanche 9 octobre 2016

Qui est vraiment Donald Trump ? de Laure Mandeville, essai politique, Editions des Equateurs.

 Très fine analyse de la situation actuelle des Etats-Unis et de Donald Trump, de l'opposition entre le pays profond et l'élite politique représentée par Hilary Clinton. Parallèle possible avec la situation politique de la France...
Un homme qui risque sa fortune et son renom d'homme d'affaires pour son pays.
Hermès

Lettres à Anne... de François Mitterand - Gallimard

D'après les premiers extraits publiés dans la presse, il semble que ces lettres du grand amour de François Mitterrand soient un chef d'œuvre de style et d'écriture, tant l'âme se reflète à travers les écrits. Piètre écrivain pour ses ouvrages politiques ou littéraires, le génie de l'auteur s'exprimerait dans ces lettres qui deviennent un classique de la grande littérature... On ne peut d'empêcher de penser à la femme cachée sous ce voile de lettres...

Extraits de la conversation d'Anne Pingeot avec J.M. Jeanneney sur France-Culture dans une émission qui est consacrée sur ce livre : "Concernant sa relation avec François Mitterrand, marié et père de famille au moment de leur rencontre, en 1962, et qui ne se séparera jamais de son épouse, Anne Pingeot, de 27 ans la cadette de l'homme d'État, rappelle le poids des traditions et des familles bourgeoises de l'époque. « Je crois que ça a compté beaucoup parce que l'on comprenait très bien cette trame de devoir, cette trame de limite aussi, que lui a dépassée mais qu'il m'a aidée aussi à dépasser. » « Que n'ai-je entendu, par exemple, sur la vision de la femme... la femme est quelqu'un qui doit être soumis, qui ne doit avoir aucune vie intellectuelle. » « Ce côté de soumission a fait que j'ai accepté au fond l'inacceptable », souligne-t-elle."

"Sans le golf, rien de cette histoire n'aurait existé!" raconte Anne Pingeot. Jeune fille, elle habite en Auvergne, mais passe ses vacances dans les Landes, à Hossegor. Le "grand bonheur" de son père était de jouer au golf d'Hossegor "qui est fort beau et où il pleut beaucoup". Un jour de pluie des années 1950, le père d'Anne invite des amis dans leur maison de villégiature. Il s'agit d'André Rousselet et François Mitterrand. Anne Pingeot a seulement 14 ans. François Mitterrand en a 41.
Le père d'Anne a un an de plus que François Mitterrand, mais qu'importe. "Je n'avais que quatorze ans. Cela m'a laissé une impression... ineffaçable." Anne Pingeot se souvient et chavire : "C'est trop... de se souvenir de ce visage..." Une passion était née, qui se concrétisera cinq ans plus tard, toujours à Hossegor. La première lettre de François Mitterrand, encore amoureux timide, date d'octobre 1962. La dernière lettre est datée du 22 septembre 1995.

Hermès

samedi 8 octobre 2016

Premier ministre... Interview de M. de Saint Simon...

"Premier ministre, monsieur ! Je veux bien que vous sachiez que, s'il y avait un premier ministre à faire, et que j'en eusse envie, ce serait moi qui le serais, et que je pense aussi que vous ne vous persuadez pas que vous l'emportassiez sur moi; mais je vous déclare que tant que M. (le Président) m'honorera  de quelque part en sa confiance, ni moi, ni vous, ni homme qui vive ne sera jamais premier ministre, dont je regarde la place comme le pouvoir comme le fléau, la peste, la ruine d'un Etat, l'opprobre et le geôlier d'un roi, ou d'un (Président) qui se donne ou se souffre ce maître, duquel pour tout partage il n'est plus que l'instrument et le bouclier".
Conversation avec le duc de Noailles qui venait solliciter la place. P 203 des Mémoires (Folio), recueillie par Hermès

mercredi 5 octobre 2016

CRUE, de Philippe Forest - roman - Gallimard - 262p. 2016

Un homme raffiné, qui écrit bien comme il faut, avec des clichés, des mots en guise de sentiments, des phrases appliquées, bien faites, au point d'exaspérer le lecteur, qui fait défiler les pages pour savoir où veut en venir l'auteur qui s'étend de tout son long dans un récit ennuyeux sur un homme d'un certain âge qui a perdu sa fille et qui retourne habiter dans la ville de son enfance où tout a changé et où tout se transforme. Le chat qu'il a trouvé s'en va... bref  tout "fout le camp" et le narrateur se veut l'historiographe des transformations...
On comprend que le roman français soit menacé devant la publication d'une telle nullité fastidieuse.
Si on doit donner une note à ce pensum de 20€, c'est  2/20
Hermès

Livraisons d'automne 2016...

-La Plénitude du vide de Trinh Xuan Thuan - 352p. Albin-Michel, Le vide n'existe pas, c'est le plein, l'univers vient du vide, la réflexion du grand physicien vietnamien professeur d'université en Virginie, est très intéressante, d'autant qu'il allie la pensée des philosophes grecs à la pensée bouddhique, à sa spiritualité.
-Sur les chemins noirs de Sylvain Tesson -148p. Gallimard, récit de l'auteur sur ses balades  dans le monde rural d'une France qui se transforme, un peu sur les pas de R.L. Stevenson avec son âne... Adepte des escalades périlleuses, l'auteur a réchappé d'une chute terrible des toits d'un immeuble de Chamonix... Ecriture banale, sans style.
-Les Larmes de Paul Quignard -224p. Grasset, récits à la mode médiévale, ténébreux. Ecriture qui se veut précieuse - Indigeste..
-Le Bazar des mauvais rêves de Stephen King, nouvelles-scenarios Albin Michel, traduites par  Océane Bies & Nadine Gassie- 608p. par le roi des histoires sanguinolentes à suspens.
-Numéro 11. Quelques contes sur la folie des temps, par Jonathan Coe. Trad. de l'anglais par Josée Kamoun. Gallimard, 448p., 23€. A travers le regard de deux jeunes femmes, l'Angleterre d'aujourd'hui avec ses richards, ses traders, la folie des constructions en sous sol, la spéculation immobilière qui explique le Brexit au grand dam de l'auteur.
-La Matière de l'absence de Patrick Chamoiseau-roman - Seuil Edit. 366p. 21€ -Les Caraïbes entre l'Europe, l'Amérique, l'Afrique... Du monde enchanté des traditions, des senteurs, de la manière de vivre dans la moiteur et la beauté des Iles du Golfe du Mexique, les Antilles, Man Ninotte, son souvenir... Une écriture poétique. 
-Montvert-les-Bains de Maurice Denuzière- roman - Flammarion - 610p. 22,90€ - Une famille de propriétaires-exploitants d'une source thermale à la Belle-Epoque.
Hermès

lundi 3 octobre 2016

Pierre le Grand à Paris... article de M. de Saint-Simon.

"...la justesse et la vive appréhension de son esprit, sa vaste étendue, ses lumières et quelque chose de continuellement conséquent...L'envie de voir et à son aise, l'importunité d'être en spectacle, l'habitude d'une liberté au-dessus de tout, lui fit souvent préférer les voitures de location... la première voiture qu'il trouvait sous sa main des gens qui étaient chez lui et qu'il ne connaissait pas, pour aller par la ville et souvent dehors ; mais, quelque simplement vêtu qu'il fût, quelque mal accompagné et voituré qu'il pût être ou qu'il parût, c'était en roi et en maître qui ne se pouvait méconnaître dans ses manières et jusque dans sa personne. On ne put se défendre  d'être frappé de toutes les grâces qu'il montra avec le Roi (âgé de 9 ans) et dès le premier instant qu'il le vit, de l'air de tendresse qu'il prit pour lui avec la politesse qui coulait de source, et toutefois mélangée de la grandeur d'égalité qu'il fit sentir scrupuleusement, mais légèrement en tout, et de supériorité d'âge, et par ses manières apprivoisa tout aussitôt le Roi à lui, se mit à sa portée, et persuada le monde qu'il s'était pris d'un véritable intérêt en sa personne... Notre luxe le surprit, et nos manières pour lui le touchèrent; mais il montra qu'il nous connaissait bien. En partant, il s'attendrit sur le Roi et sur la France, et dit qu'il voyait avec douleur que son luxe ne pouvait manquer de la perdre, et bientôt... On ne finirait point sur cet homme véritablement grand, et dont la singularité et la rare variété de grandeurs, toutes diverses, en feront toujours, malgré de grands défauts d'une origine, d'une éducation et d'un pays barbare, un homme véritablement digne de la plus grande admiration."
Saint-Simon
Page 409 Mémoires II & œuvres diverses  folio
Texte en couleur de lecturepourtous-Hermès

samedi 1 octobre 2016

Martyr, Vie et mort du Père Jacques Hamel, de Juan De Volder, biographie, Editions du Cerf 9€

Biographie du Père Jacques Hamel assassiné par deux jeunes djidaïstes, immolé sur l'autel où il venait de célébrer la messe, dans l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray, dans la banlieue de Rouen, au mois de septembre.
Saisissant par le dialogue entre ces deux jeunes djidaïstes et le prêtre, le vieil homme, obligé de filmer la scène, sa femme, la sœur. Dialogue de confrontation...
Hermès