samedi 28 août 2010

Coluche, une émission remarquable de France 2 . Il disparaissait le 21 juin 1986, sept mois après sa création des "Restos du coeur"

Coluche a laissé une trace lumineuse dans la fin du XX° siècle et dans le début de celui-ci. Il a réussi sa vie d'amuseur public, jetant un regard enflammé et perçant sur les travers des hommes de son époque, il a joué de leurs pulsions, de leurs envies de rire. Il est allé jusqu'à tenter de transformer la vie politique en une immense mascarade. Là, il touchait aux fondements de la vie sociale, on le lui a fait comprendre et il s'est arrêté. Claude Berri lui a ouvert les portes du cinéma. Il y a triomphé remportant un César pour son interprétation dans "Ciao Pantin". Enfin le 21 novembre 1985, il a créé l'oeuvre de sa vie, celle qui lui vaudra la reconnaissance de toute une nation : "Les Restos du coeur". Les hommes politiques comme Eric Nallet, Jacques Attali ont appuyé son action. Les innombrables bénévoles sont venus et en ont assuré le succès. Aujourd'hui, vingt cinq ans après, l'oeuvre est là,et devant la crise, les difficultés, la misère, elle n'est pas prête de s'éteindre. France 2, dans son émission du samedi 26 août, de 13h15, lui a rendu un hommage ému, en retraçant sa vie. Ses amis ont parlé. Parmi eux Paul Ledermann, son agent, Dominique Jamet. Une oeuvre très émouvante pour une vie hors du commun. Comment un trublion au grand coeur a mené un combat pour les hommes comme Mère Thérésa, l'Abbé Pierre, ou, en son temps, saint Vincent de Paul.
Henry Zaphiratos

mardi 24 août 2010

A propos du "beau et du bien" du "Kalos-Kagathos" des Grecs, il y a deux-mille huit cents ans.

De l'Art de vivre.
De la Grèce antique est venu l'art de vivre. Tout d'abord à partir de l'expression : "Kalos-Kagathos" le beau et le bien. Des valeurs positives que l'homme trouve au fond de lui-même, et dans la nature. Le laid et le mal se perçoivent, eux, comme des valeurs négatives, qui sont aussi dans l'homme et dans la nature. Les Grecs ont propulsé dans la réalité ce qu'ils ressentaient intensément. De là sont nées des oeuvres immortelles comme celles d'Homère, le Parthénon, et les dizaines de milliers d'autres oeuvres d'art. A l'homme, Socrate, parmi d'autres philosophes, propose des maximes de vie "heureuse", et non "aliénée", parmi celles-ci "Connais-toi, toi-même", que l'on avait inscrit au fronton d'un temple à Delphes (l'Omphélos ou "nombril du monde").
De là, tout est parti, tout a commencé. Et l'évolution de monde occidental s'est faite sur ces deux trajectoires : la beauté et le bien. C'est sur cette trajectoire que nous sommes avec toutes les merveilles que l'homme a pu créer, au milieu de l'incomparable beauté de l'univers.
"Kalos-Kagathos" et "Connais-toi, toi-même".
Hermès

dimanche 22 août 2010

De "Juger les discours par les bénéfices que l'on en retire" de Plutarque, Poche Editions

"Ecouter comme les abeilles « sans cesse voltigeant au milieu des prairies émaillées de violettes, de roses ou de jacinthes, descendent en piqué jusqu'au thym, de loin le plus âcre et le plus amer, et s'y posent, façonnant l'or du miel, elles y prennent ce qui est utile et s'envolent dans leurs ruches vaquer à leur travail. Un auditeur raisonnable et curieux de s'instruire méprisera cette langoureuse floraison verbale et tous ces sujets propices à la pompe du théâtre et à l'éloquence épidictique, véritables herbes folles dont se nourrissent les boudonosophistes. » (p. 31)
« Et [l'auditeur] extraira de l'oeuvre ce qu'elle a d'utile et de profitable, se souvenant qu'il n'est pas venu à une représentation théâtrale ou lyrique, mais qu'il se trouve dans une école, dans un lieu où l'on s'instruit et où il a le dessein de réformer sa conduite à partir des paroles qu'il entend » (p.32)
« demande-toi (...) comment tu pourras guérir de ta suffisance, de ta fatuité, de tes pulsions amoureuses et de ta futilité, pour t'établir désormais en une vie de modestie et de santé morale. » (p.38)
« aussi l'homme qui est victime d'un blâme doit en accepter la douleur et le coup de vent, et faisant fi du découragement ou de l'abattement, doit supporter, en guise de prélude à cette mystagogie philosophique, les prémices purificatoires, les premiers troubles initiatiques, dans l'espérance que ces tourments amèneront des compensations lumineuses et douces.

Les reproches qu'on essuie ne sont-ils pas mérités ? Il n'est que plus beau d'écouter patiemment et avec résignation celui qui nous les fait, et quand il a fini, de s'approcher de lui, de se justifier et le prier de réserver pour une faute véritable la franchise et la rudesse qu'il montre à notre égard.» (p.60)
« il faut inventer en même temps que l'on apprend. Par ce moyen, on remportera de son étude une disposition d'esprit qui ne sera ni celle d'un sophiste, ni celle d'un homme qui veut seulement connaître des faits, mais celle d'une connaissance et d'un enracinement philosophiques. Songeons à cette maxime : le commencement de bien vivre, c'est de bien écouter ». (p.69)
Très instructive postface du traducteur, Pierre Maréchaux, qui développe la pensée de Plutarque sur la musique.

vendredi 20 août 2010

Le Grand Salon littéraire de MMC, à propos de l'article du Figaro "Bonjour jeunesse" du 20-08-10

Il y a un nombre impressionnant d'écrivains en devenir ou en tentation d'écrire. C'est heureux. Ils font attention ou apprennent l'orthographe, la syntaxe, la construction d'une intrigue. Ils réapprennent ou continuent à lire des romans, classiques ou contemporains, s'intéressent à leurs prochains,au monde qui les entoure, fouillent les librairies, cherchent, se documentent pour leurs travaux d'écriture pour des romans de science-fiction, d'aventures personnelles, de rêveries, de poésies etc. C'est vraiment heureux. Ce qui les préoccupe c'est leur intérêt absolu et leur plaisir pour la littérature, sans vraiment chercher un succès éditorial ou autre, qui les guident. Ils peuvent ainsi assouvir un besoin personnel de se connaître, de rechercher une affirmation d'eux-mêmes à travers l'écrit. Aujourd'hui par différents canaux d'Internet, dont MMC, ils ont bousculé un mur, celui du silence, de l'indifférence et ils communiquent entre eux ou avec le public qui veut les lire, découvrir des auteurs. Ils vivent, espèrent, se construisent, et construisent. C'est une sorte de triomphe de la communication, la création d'un grand salon littéraire, d'un immense comité de lecture, plein de respect l'un pour l'autre, de civilité, d'intelligence, et d'élégance. Et c'est une grande force pour le monde littéraire que cette passion.
Henry Zaphiratos

jeudi 19 août 2010

A propos de Michel Houellebecq, l'article de Sébastien Le Fol, in Le Figaro du 19-08-2010

L'analyse de Sébastien Le Fol est excellente. Les romans de Michel Houellebecq représentent bien le stade "ultime" (?)du paragdyme "intello" de Saint-Germain-des-Près. Le monde n'a aucun sens, la vie n'a aucun sens, les rapports humains n'existent pas, c'est la proximité du nihilisme au bord du précipice de la civilisation occidentale, qui tourne autour du "rien" qu'est le cul, la finance, le passé ou le futur. Les romans de Michel Houellebecq sont, et veulent être, la négation du roman, de la littérature, comme "Le chevalier à la triste figure" enterrait la chevalerie du Moyen-Age, ils veulent enterrer l'ensemble de la culture occidentale. Vaste programme, vaste ambition. Michel Houellebecq serait une sorte de Nicolas Gogol du XXI° siècle, agitant les "Âmes mortes" de ce siècle.
Mais il reste un artiste, un artiste mélancolique et romantique. "Spleenneur" à la Baudelaire.
H. Z

lundi 16 août 2010

L'ETE A PAS DE LOUP...

C’est l’été au pas de loup, qui s’avance au petit matin.
Les oisillons étirent leurs ailes.
Ils regardent de leurs yeux étonnés
Le petit monde à l’entour.
De l’eau ! Ils s’approchent, becquettent la surface,
Puis s’installent, étirent leurs ailes,
Barbottent, et se coulent dans la petite
Mangeoire.
-C’est l’été au pas de loup, qui s’avance au petit matin
Avant le grand soleil de midi.
Henry Zaphiratos

samedi 14 août 2010

Merci Beckbecker, de Julien Simonet, à paraître. MMC

Un travail fou ! Détailler des vies croisées de célibataires, de couples en phase de rupture, de cadres en costard-cravate, de rencontres dans des bars, de recherches d'emploi, de travail de vendeuse pour l'une etc. Un travail fou ! Mais tout ceci est désespéré et désespérant car, à part les pleurs sur la perte d'un ami d'enfance, Marc, il n'y a rien, pas d'âme, pas de souffle, rien. Un calme plat, total et tragique. Est-ce-là, la peinture des trentenaires de notre époque ? Des coucheries sans suite, des appétits de réussite professionnelle, des rencontres
"Meetick". Rien ! Un vide sidéral. Des "âmes mortes" ! Une époque de fringues, de bouffes, de marques. Rien ! C'est époustouflant ! Jean Simonet a écrit un bouquin très fort. Il a réussi à mettre le doigt sur la vacuité de nos contemporains, qui se jettent dans des charters pour la "touristica", pour s'oublier dans les aéroports, les lieux à la mode, les boîtes, les ONG etc. Un monde de Zombies. Un roman qui peint des zombies. Axel, lui, a passé des mois, peut-être une année à écrire un roman sur un platane de la Porte de Bagnolet, roman refusé partout, peut-être que ce roman était plus "vivant" que celui que l'on s'efforce de lire pour comprendre sociologiquement les années 2000, en France, et plus particulièrement à Paris. Tragique.

jeudi 5 août 2010

Les Chevaux de Saint-Marc, Jean Diwo, Flammarion 2000

Les quatre superbes chevaux de bronze doré qui sont dans la Basilique Saint-Marc à Venise, décoraient le grand Hippodrome de Constantinople depuis l'Antiquité, lieu où se déroulaient les fameuses courses de chars, et ont été volés (et sauvés)par les Francs et les Vénitiens qui avaient attaqué par surprise la capitale de l'Empire Greco-romain d'Orient en 1204, lors de la 4° Croisade, pour la piller, afin de (et c'est incroyable) payer les frais de transport des soi-disant croisés vers Jérusalem, à la République de Venise. De cette catastrophe est née la méfiance, l'hostilité même que les chrétiens orthodoxes portent à l'Eglise romaine, qui a soutenu et accepté ce drame, afin d'étendre son autorité sur tout l'Empire Byzantin. Il faudra 60 ans de guerres et de guerillas pour que les peuples de l'empire chassent l'empereur latin de Constantinople et reconstruisent l'Empire. Mais le mal aura été fait, et l'Empire byzantin abandonné par l'Occident (la Guerre de Cent ans a lieu en France) sera submergé par les Ottomans, et Constantinople, la capitale, la seconde Rome, tombera en 1453.
Il faudra la création de l'Europe pour que les plaies se cicatrisent.
Jean Diwo a écrit un mauvais roman sur cette époque. Il n'y a pas eu d'épopée de la chevalerie, mais une sombre et terrible histoire de brigandage, où l'honneur n'avait rien à voir.
Hermès

mercredi 4 août 2010

A propos de la désillusion d'un voyage en Crête de JP. Kauffamnn, in l'Express de 4 août 2010

Voilà bien raconté les désillusions qui attendent le voyageur devant les ruines de ce qu'il espérait trouver. Napoléon n'est plus à Saint-Hélène, Zeus s'est barré de la Crète, Naples vend de faux Vuitton et accroche ses linges en travers des rues etc. Il vaut mieux marcher comme un rêveur éveillé, voir ce que l'on veut voir, ne pas tomber dans la réalité déprimante. Le Monde a changé, Alexandrie n'est plus Alexandrie, le "France" a disparu des flots,etc. mais c'est vrai, Venise est toujours là, et je la retrouve tous les mardis avec l'inspecteur Brunetti, sur France 3,avec allégresse. Mais voyageur immobile ou en mouvement, le monde est un grand trésor, on y apporte ce qu'on est, ce que l'on rêve.
Hermès

lundi 2 août 2010

L'Eté, c'est la fête ! Plage, athlétisme, musique, lecture...

L'été est vraiment là ! Enfin, les 30° du Sud sont remontés vers le Nord. L'esprit et le corps se détendent, vont vers de nouveaux plaisirs. Depuis Mai, avec le Festival de Cannes, le Grand-Prix de Monte-Carlo, Roland-Garros, le Mundial de Foot, Les Chorégies d'Orange, Avignon, nous avons eu de quoi vibrer ou déchanter. Aujourd'hui les championnats d'athlétisme de Barcelone ont focalisé notre attention, et nous avons applaudi aux formidables médailles d'or de Christophe Lemaître, Myriam Soumaré, Véronique Mang, Yohann Diniz, Teddy Tamgho, Renaud Lavillenie... Une relève splendide.
Mais tout était beau sous le soleil de Barcelone. Toute la fine fleur de l'athlétisme européen s'était donnée rendez-vous, et où mieux que dans l'Espagne qui vient de triompher en Formule 1, au tennis, au Mundial de foot ! A cette joie de voir ces spectacles, s'ajoute le plaisir de la plage, des randonnées, de la lecture, comme celle dans ces paillotes-lecture-plage mises à la disposition des baigneurs ou autres, à quelques kilomètres de Montpellier, sur la plage du Petit Travers à Carnon, de la musique des Chorégies d'Orange et des autres festivals, et les feux d'artifice. Le temps d'un été, pour nous donner l'illusion que cela durera toute l'année, tout le temps, ce temps du plaisir partagé.
Et puis, l'Internet se met de la partie avec ces sites dédiés aux auteurs, aux éditeurs. D'un coup de clic chacun peut s'exprimer, livrer son travail, ses réflexions, son oeuvre. Le monde est devenu un grand champ de foire, comme ces villes-marchés du Moyen-Age, où tout le monde se connaissait, s'appréciait ou se haïssait, où les produits et les oeuvres circulaient.
L'été, c'est le temps de la rêverie devant la mer, sous les platanes, les palmiers, dans les grands sous bois hercyniens, le long des fleuves paresseux, dans les déserts. C'est le temps des cerises, des framboises, des abricots, des pêches, des melons. Viendra le temps des figues, des poires, des pommes. Mais cela sera la prolongation de la rêverie. Fermons la porte à l'argent. Soyons riches le temps d'un été. Mon père me disait : "Le soleil brille pour tout le monde".
H.Z.

dimanche 1 août 2010

Xavier Müller pour son prochain livre "Dans la peau d'un autre"

Se découvrir quelqu'un d'autre, tout en restant soi-même. C'est le thème de ce thriller, d'un style nouveau, dont je viens de parcourir les quelques pages présentées. Max Lance, le héros, cherche à comprendre ce qui lui est arrivé dix ans auparavant lorsqu'il s'est réveillé dans la peau d'un autre. Hypnotiseur, il revient sur les lieux du drame qui l'a fait basculer dans un autre état. Il remonte le fil d'Ariane de ses études sur les neurosciences, à travers un Laboratoire de Neurologie. Tous les instruments du monde d'aujourd'hui vont l'aider dans sa quête.
Un thème fascinant, une écriture fluide, un suspens continu. Ce livre qui devrait être édité obtiendra, je le pense, un franc succès.
Xavier Müller a le talent et la vision d'un excellent "thrillerman".
Henry Zaphiratos