samedi 14 août 2010

Merci Beckbecker, de Julien Simonet, à paraître. MMC

Un travail fou ! Détailler des vies croisées de célibataires, de couples en phase de rupture, de cadres en costard-cravate, de rencontres dans des bars, de recherches d'emploi, de travail de vendeuse pour l'une etc. Un travail fou ! Mais tout ceci est désespéré et désespérant car, à part les pleurs sur la perte d'un ami d'enfance, Marc, il n'y a rien, pas d'âme, pas de souffle, rien. Un calme plat, total et tragique. Est-ce-là, la peinture des trentenaires de notre époque ? Des coucheries sans suite, des appétits de réussite professionnelle, des rencontres
"Meetick". Rien ! Un vide sidéral. Des "âmes mortes" ! Une époque de fringues, de bouffes, de marques. Rien ! C'est époustouflant ! Jean Simonet a écrit un bouquin très fort. Il a réussi à mettre le doigt sur la vacuité de nos contemporains, qui se jettent dans des charters pour la "touristica", pour s'oublier dans les aéroports, les lieux à la mode, les boîtes, les ONG etc. Un monde de Zombies. Un roman qui peint des zombies. Axel, lui, a passé des mois, peut-être une année à écrire un roman sur un platane de la Porte de Bagnolet, roman refusé partout, peut-être que ce roman était plus "vivant" que celui que l'on s'efforce de lire pour comprendre sociologiquement les années 2000, en France, et plus particulièrement à Paris. Tragique.

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