samedi 27 décembre 2008

Ocean'Songs d'Olivier de Kersauson, Cherche-Midi Ed.

Pour les fans de la mer. Les coups de gueule et les coups de tabac de l'ancien subordonné d'Eric Tabarly, devenu un des vainqueurs des Tours du monde sur les océans. Quelques pages très intéressantes pour les futurs navigateurs en mer d'Iroise, en mer d'Irlande, dans le Pacifique etc.
sur les difficultés et le courage pour affronter les vents, les déferlantes etc. D'autres, historiques, sur Cook, Bougainville et Lapérouse. Quelques anecdotes, parfois inutiles.
L'édition a été établie avec la collaboration de J.L Le Touzet.
Nous sommes loin du charme des voyages d'Alain Gerbault, du style d'un Pierre Loti, des descriptions des navigateurs et découvreurs des XVI/XVII/XVIII°/XIX° siècle.
Mais reste le témoignage, toujours utile, d'un homme qui roule sa bosse sur les océans du globe, adore la Polynésie, et les climats chauds, est sacré l'un des "dieux" de la mer par les amoureux de la grande bleue "ou verte", d'une vedette que Philippe Bouvard a sacré "Amiral".

mercredi 24 décembre 2008

"Le Monde sans fin" de Ken Follett

Il y a des livres d'été et des livres d'hiver.
Les premiers sont écrits pour une lecture d'une durée de quelques heures ou quelques jours, et sont d'environ 200 à 300 pages. Légers, faciles à mettre dans un sac ou un cabas pour lire sur la plage, ou dans un parc, ou jardin. Les livres d'hiver dépassent les 400 pages et vont jusqu'à 1.000 pages, sinon plus, et tiennent leurs lecteurs éveillés pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Ils sont volumineux, et il faut une installation de lecteurs avertis pour tenir dans la main un tel pavé. Parfois les éditeurs les fragmentent en deux ou trois tomes, mais ils perdent alors l'impression de lourd, de sérieux, de mystérieux. Parfois c'est nécessaire, parce que l'auteur est publié au fur et à mesure de ce qu'il écrit, comme dans "Les Thibault" de Roger Martin du Gard.
"Le Monde sans fin" de Ken Follett, écrivain gallois de grand talent, est la continuation de sa saga "Les Piliers de la terre" (2 tomes) sur des familles du Moyen-Âge, autour de la construction d'une cathédrale, sur le modèle de celle de Saint-Denis, et des premières enceintes d'une bourgade.
Ken Follett s'est fait minimaliste dans l'historique et dans le mouvement lent de l’action pour mieux impregner son lecteur. Les scènes d’amour, de jalousie, de viols, de vie commerciale, de drame historique anglais, se déroulent dans la simplicité du style, sans recherche inutile. L’auteur disparaît derrière ses personnages. Ses descriptions sont légères. Aussi le plongeon dans un Moyen-Âge aussi vivant est passionnant. Les fans suivront, page après page, les pérégrinations, les déboires et les succès des acteurs de cette grande saga du XIV° siècle.
Quel plus beau compliment ! Hermès

jeudi 27 novembre 2008

Docteur-Aspirant en Algérie d'Antoine Desideri, Presse du Midi

Récit de la vie d'un jeune étudiant en médecine envoyé en Algérie à 19 ans pour son service militaire en 1959, en pleine tourmente.
Les événements rapportés comme au jour le jour dans tous ses détails laisse à penser que l'auteur, véritable écrivain, a tenu un journal de cette période dramatique. Le jeune homme, jeune marié, embarqué dans une aventure qu'il n'a pas voulu, fulmine. L'armée, il l'exècre, l'Algérie, il se demande ce qu'il y fait, et cependant il se donne avec passion et courage à sa mission : soigner les malades du bled, les blessés. Ce qu'il raconte sur l'état du délabrement sanitaire des services où il pratique est hallucinant. Ce qu'il note sur l'état des populations des douars et du bled, à travers ceux qui viennent se faire soigner, est tragique, tout ceci aux portes du monde occidental que sont les grandes villes comme Oran, Constantine, Alger etc. Deux mondes se cotoyent. Après avoir lu ce témoignage, qui s'ajoute à bien d'autres, on comprend mieux pourquoi la déchirure était inévitable, De Gaulle l'avait perçue, et en avait tiré les conclusions.

lundi 10 novembre 2008

Le Goncourt à Atiq Rahimi

Le Goncourt a été attribué à Atiq Rahimi, pour son livre "Syngué Sabour" ou "La pierre de patience". Cri de colère et de révolte d'une femme afghane devant son mari agonisant contre l'existence d'esclave qu'il lui a fait subir.

samedi 25 octobre 2008

Un grand poète retrouvé: Albert-Paul Granier, mort en 1917 au front

Claude Duneton du Figaro Littéraire a retrouvé le recueil de poèmes, publié à compte d'auteur, de ce jeune poète qui sera tué sur le front pendant la Grande Guerre, et republié chez les Editions Equateurs parallèles.
Voici le premier de ces poèmes, publié,par Claude Duneton dans le Figaro Littéraire du 23 octobre 2008 :

"Haïr

Ô vous, les doux rêveurs, mes frères, les caressants charmeurs de songe,
vous, les chevaucheurs de chimères,
pacifiques héros dont l'âme s'éparpille
en frissons volatils, sur l'univers
ô les adorateurs d'étoiles,
il nous faut laisser fuir la danse ensorcelante
des magiques envols de rêves chatoyants,
le calme exubérant des chambres
bienveillantes,
la quiétude des reflets, dans les miroirs,
la caresse dorée de la lampe attentive,
-ô la douceur des soirs, sous l'abat-jour,
à faire luire et miroiter, dans le silence,
comme une femme qui regarde des bijoux,
les vers fluorescents dans l'écran blanc
des livres,
ô les nuits fébriles de Pensée ivre,
penchés sur des poèmes,
comme un orfèvre ciselant des pierreries.
Tout! Il faut tout laisser derrière nous,
-ô nous, les butineurs d'Idées-
il faut tendre nos volontés,
vieux arcs depuis longtemps lassés,
et darder, darder la Haine!

Haïr ! Haïr! mot dur à l'âme !
Haïr, il nous faut haïr !
Haïr jusqu'à l'enthousiasme !"

Dans un autre de ses poèmes, exprimant comme
plus tard Saint-Exupéry, comme lui aviateur, la
sensation du vol :

"l'azur, palier divin des infinies splendides"

Il fut tué en pleine mission aérienne de reconnaissance.

vendredi 24 octobre 2008

Faillite du christianisme ? de H. Zaphiratos, Chiron éd.

Jésus a-t-il réellement existé ?
Son historicité... les dates...
Comment se fait-il que dans la grande civilisation greco-romaine et hébraïque, il ne reste pas de notes prises pendant les discours de Jésus ? Des pièces écrites du procès fait par les Anciens et Ponce Pilate ?
Lazare a été ressuscité. Qu'a-t-il dit sur ce qu'il a vu de l' "autre côté" ?
Jésus avait des frères et des soeurs... ?
Sur les 38 évangiles, seuls 4 sont reconnus par les Eglises chrétiennes.
Le plus basique est celui de Lévi-Matthieu - saint Matthieu, parce qu'il était le seul à savoir écrire, et qu'il a suivi Jésus.
Ce petit livre nous éclaire sur ces événements, et rappelle les paroles de Jésus rapportées par saint Matthieu, dans son évangile, écrit trente ou quarante ans après les faits.

"Confessions d'une religieuse" de Soeur Emmanuelle, Flammarion édit.

Extraits : "Je veux me dénuder... Confesser la vérité... Il me faudra descendre jusqu'à cette vase inconsistante que recèle tout coeur d'homme... au risque de ternir l'image idéale que fabriquent de moi, les médias, au risque peut-être de choquer. Je m'en excuse par avance : la vérité ne ccomporte-t-elle pas une certaine crudité ?
"Comment et à quelle occasion ai-je commencer à me masturber, je ne m'en souviens pas, puisque je le faisais en cachette et plus volontiers à l'école où je me croyais plus en sûreté...
Un jour, les joues en feu, je me trémoussais en classe et subitement j'ai vu la maîtresse me regarder sévèrement à travers la vitre de la porte. Elle m'expliqua que je ne devais plus recommencer. Mais c'était déjà devenu une habitude...
Depuis lors, se sont développés dans ma chair un penchant pour la volupté et une obsession de la sensualité... Le fait que l'aiguillon n'ait pas complètement quitté mon corps de vieille femme est une source constante d'étonnement et d'humiliation...
Je reste persuadée que ce qu'on nomme " les péchés de la chair" sont les moins graves aux yeux de Dieu...
Un soir, je me sens à bout. Il me faut un homme. Il est 8 heures moins le quart... Je cherche une rue sombre...
Un individu s'approche, me scrute, me saisit le bras. Je le laisse faire. Nous marchons côte à côte. La fièvre qui me possède tombe, je ne sais pas pourquoi. Subitement refroidie, je lui réponds à peine... Il me lâche et, d'une voix paternelle, il me glisse :" Mon enfant, rentrez chez vous."
Texte cité dans "Aujourd'hui".
L'Abbé Pierre avait avoué avoir eu des rapports charnels, poussé par l'amour.
Saint Augustin a mené une vie sexuelle vibrante avant que l'âge et la méditation le calment.
Le Père de Foucauld de même, etc.
La vie, l'instinct de vie triomphe toujours.

lundi 13 octobre 2008

Dépêche de l'AFP du 13 octobre 2008

L'écrivain Milan Kundera, auteur du best-seller "L'Insoutenable Légèreté de l'être", aurait dénoncé, en 1950, un étudiant à la police communiste, ce qui conduisit à l'arrestation et à une condamnation à vingt-deux ans de prison de celui-ci.

mercredi 8 octobre 2008

Au Grand Palais à Paris, les grands peintres et Picasso

Superbe exposition au Grand Palais, à voir absolument à cause de la confrontation des oeuvres de grands peintres et de l'oeuvre de Picasso. L'invraisembable graffouilli de celle-ci saute aux yeux. C'est la pluie des millions de dollars sur des toiles de ce génie qui a osé braver les splendeurs de ses aînés, et ouvert la voie à l'incompréhensible qui est en nous, au chaos initial, au désordre absolu. Une toile de Picasso, à part celles du début, c'est le tsunami de la pensée, de la vision. C'est l'apocalypse, la dissolution du moi dans l'affreux, le laid, la part obscure de soi.
.

dimanche 5 octobre 2008

Chateaubriand, extrait des Mémoires d'Outre-Tombe

Chateaubriand : (Livre VIII-4- des Mémoires d’O.T.) :
« C’est une mère charmante que la terre : nous sortons de son sein : dans l’enfance, elle nous tient à ses mamelles gonflées de lait et de miel ; dans la jeunesse et l’âge mûr, elle nous procure ses eaux fraîches, ses moissons et ses fruits ; elle nous offre en tous lieux ombre, le bain, la table et le lit ; à notre mort, elle nous rouvre ses entrailles, jette sur notre dépouille une couverture d’herbe et de fleurs, tandis qu’elle nous tranforme secrètement dans sa propre substance, pour nous reproduire sous quelque forme gracieuse. Voilà ce que je me disais en m’éveillant lorsque mon premier regard rencontrait le ciel, dôme de ma couche. »

vendredi 26 septembre 2008

La grande librairie sur la 5

Nous manquons tellement d'écrivains, qu'il faut aller les chercher ailleurs. Il n'y a plus, à proprement parler de "littérature française", et outre Manche et outre Atlantique, on a raison de chanter le déclin de l'art littéraire en France. Les livres qui se publient sont des "coups" éditoriaux pour satisfaire une demande d'un public qui veut s'abandonner à la lecture, mais ne sait plus trop quoi lire. Il est désemparé. Les journalistes à qui l'on a confié les émissions dites littéraires ou culturelles, ne savent plus à quel saint se vouer devant l'avalanche des livres (750 romans à ingurgiter, et à "comprendre"). Certains avouent leur impuissance, d'autres font lire, ou parcourir les textes, on fait de résumés, on lit quelques extraits, sous la poussée de brillantes attachées de presse de solides éditeurs. Mais de "littérature" point. Pierre Dumayet, Bernard Pivot, Jean-Edern Hallier, parfois Michel Polac intéressaient les fous de littérature, par leur enthousiasme ou leur détestation. Ils savaient laisser parler les auteurs, ne leur coupaient pas la parole à tout bout de champ, et la caméra fixait l'auteur pour détecter sa vérité profonde, lorsqu'il parlait. Les auteurs restaient proches les uns des autres, avec au milieu d'eux, leur interviewer, comme dans un petit salon attenant à notre écran de télé. Les grandes messes style "Esprits libres" ne conviennent pas, à mon sens, à l'oreille délicate du vrai lecteur. Depuis la rentrée 2008, un vent de déliquescence emporte ces émissions. Elles peuvent faire de l'audience, mais une audience de déconvenus. Gros regret - Hermès

Rabelais et le premier homme volant sur une aile delta à réacteurs

Le vendredi 26 septembre
Premier vol d’un homme, Yves Rossi, sur une aile delta de trois mètres d’envergure propulsée par de petits réacteurs, entre Calais et Douvres.
Lecture de Rabelais. Tout est dans ce livre, point de rencontre des écrivains et penseurs de l’Antiquité et des écrivains et penseurs du monde moderne. Le siècle de Molière, celui des Lumières, du libertinage, de la Révolution, de la séparation de l’Eglise de l’Etat etc. Tout sort de ce livre. Enorme trublionnage contre le fanatisme, l’ignorance et la bêtise.
Noté que tout moine, prêtre, curé qu’il était, il vivait, comme beaucoup de clercs tonsurés de l’époque, en concubinage, et avait eu deux enfants : François et Justine, que le pape Paul III l’autorisera à légitimer. L’hypocrisie ecclésiastique, et ce en pleine période de l’Inquisition triomphante. Dire que quelques décennies plus tard Henry VIII pour des cuisses légères, sera excommunié, et que naîtra ainsi l'Eglise anglicane.
A noter aussi que tous ses livres furent interdits par la même Inquisition et la Sorbonne. Il dut publier les premiers Gargantua sous un pseudonyme. Des chefs d'oeuvre que je ne me lasse pas de lire et relire. Ses expressions comme "science sans conscience n'est que ruine de l'âme"," sortir de la cuisse de Jupiter", "s'asseoir cul entre deux chaises", "mettre la charrue avant les boeufs", " tirer les vers du nez", "manger son pain blanc", "qui embrasse trop étreint mal", " se c hatouiller pour se faire rire"," se gratter où cela démange","prendre des vessies pour des lanternes", "faire de nécessité vertu, " se soucier des pelés comme des tondus", " le rire est le propre de l'homme"etc. Et faut-il ajouter "la dive bouteille", "ma petite couille bredouille" etc. ? Formidable leçon de vie ! Hermès

vendredi 19 septembre 2008

Cité par A. Roumanoff

Quand on a vingt ans on gueule,
Quand on a trente ans on fait la gueule,
Quand on a quarante ans on ferme sa gueule.

Peut-on ajouter : A moins qu'on ne l'ouvre plus grande!

samedi 13 septembre 2008

Lecture de la vie de Jean Chrysostome 344-407 ap.JC

Le Pape ayant cité un texte de ce saint. Intéressé, j'ai lu sa biographie.
Cette lecture m'a laissé perplexe sur l'importance de ce saint(orthodoxe et catholique), et sur son époque, le V° siècle dans l'Empire greco-romain.
Au lieu du "Aimez vous les uns les autres" de Jésus, ce ne sont que conflits religieux, émeutes, guerres, assassinats entre chrétiens, bagarres pour le pouvoir dans les évéchés de Constantinople, Alexandrie, Chypre, Antioche ! Piètre image de la chrétienté!
Et l'Empereur s'en mêle, (qui interdira les Jeux Olympiques en 396) prend partie, destitue, nomme, envoie des troupes etc. et toutes ces guerres civiles sous les yeux des barbares, qui sont aux portes de l'Empire, et qui ne désirent que de s'en emparer avec toutes ses richesses ! Ce qu'ils feront, en Occident quelques décennies après la mort de Jean Chrysostome, et, en Orient, ce seront les Turcs, musulmans, qui s'empareront de Constantinople en 1453.
L'intolérance, le fanatisme religieux baignera tout le Moyen-Âge, il faudra attendre la fin des Guerres de religion, la Renaissance, le siècle des Lumières, pour libérer les esprits.
Je crois que la laïcité est un rempart contre l'intolérance et la bêtise. Hermès

dimanche 7 septembre 2008

Faillite du christianisme ?

On annonce la sortie prochaine de ce livre. Formidable interrogation !

samedi 6 septembre 2008

Télé-littéraire ?

Premier rendez-vous "littéraire" sur la télé.
Je ne donne pas mon opinion sur les livres, ne les ayant pas lus, mais mes impressions sur les émissions elles-mêmes :
F.Busnel : égal à lui-même, avec Amélie Nothomb pour débuter.
Hondelatte : Amélie Nothomb en tête. Un peu fouilli.
Picouly: Catherine Millet, C. Angot, Olmi, pour ouvrir le feu.
60% des lecteurs sont des femmes. Les écrivaines sont donc à l'honneur. Les romans de ces trois dernières semblent ne pas être à l'eau de rose, d'après ce qu'ont raconté les intervenantes : Bite, poils pubiens, sodomie, "trous", limite pédophilie, et le reste, et ceci resterait au niveau du sentiment.
Vu dans l'émission Conversation secrète, le 6 septembre, Muriel Robin s'extasier devant un couple sur un banc, dans le petit square derrière Notre-Dame de Paris, s'embrasser à perdre haleine, s'étonner... que cela puisse encore exister...
Rafraichissant. Hermès

lundi 1 septembre 2008

Les livres à la télé

PPA s'en va en laissant Vol de Nuit se perdre dans les nuages. Il était calme, savait laisser parler. Peut-être que les auteurs pris dans les après-dîners étaient peut-être un peu endormis, et n'avaient plus de ressort pour sortir les téléspectateurs de leur engourdissement. Michel Field va ouvrir une boutique littéraire sur TF1, souhaitons que l'on y découvre moult et moult livres intéressants, et des écrivains dynamiques, au style flamboyant.
Sur France 2, Daniel Picouly installe son Café littéraire. Il sera plus styliste, plus axé sur la "pensée", et nous l'espérons, nous fera découvrir de nouveaux horizons littéraires, à travers des auteurs connus ou inconnus, anciens ou nouveaux, sans exclusive.
Christophe Hondelatte, bourré de talents, va remplacer Guillaume Durand dans une émission multiculturelle. Espérons que le côté grande messe médiatique sera abandonné, pour la sobriété et l'efficacité.
François Busnel, dans France 5, ouvre La Grande Librairie, espérons qu'elle ne soit pas seulement celle des grands éditeurs, des grands groupes, des hypermarchés du livre.
FOG, Olivier Barrot, Philippe Labro, Monique Atlan reprennent leurs émissions. Souhaitons à tous bonne chance, bon discernement, grande tolérance et bon vent ! Hermès

dimanche 17 août 2008

TOLERANCE ZERO de Patricia Cornwell

Une fin d'abord trouvée : L'utilisation récente de la découverte de l'A.D.N. (mise en valeur pour les profits d'un labo californien avec délit d'initié à la clef) pour réexaminer le dossier d'un crime commis avant cette découverte, et "mouiller" un homme politique de la côte Est des USA.
Un début : Un viol et un meurtre pour lancer un policier de moindre envergure sur la piste de cette ancienne affaire, et entre les deux, 180 pages d'allers et venus, de coups de téléphone, de personnages plus ou moins crédibles, de dialogues à plusieurs degrés (réflexions), le tout saupoudré de quelques notes scientifiques.
Un bon scénario de polar américain.

jeudi 14 août 2008

Les amours de Napoléon

Dans l'EMPIRE TRIOMPHANT, du baron Jean Thiry, 1967/Berger-Levrault éditions, l'auteur s'appuyant sur des lettres,mémoires, documents d'époque, raconte le divorce de Napoléon avec Joséphine, et son mariage avec Marie-Louise. Stephane Bern, en contrepoint à ce livre, nous a fait entrer dans les appartements impériaux des châteaux de Compiègne, Fontainebleau, et à La Malmaison. Le baron Thiry décrit en détail Napoléon au faîte de sa gloire. Maître de l'Europe, allié au Tsar de Russie, allié à l'empire autrichien par son mariage, créant avec une cour éblouissante un "style", où le mobilier, les soieries, les parures de diamants, la mode, tout change, la France renaît en donnant le "ton" à l'Europe comme au XVII°, et au XVIII siècle. Mais,à partir du mariage autrichien tout change. Napoléon s'éloigne de la Russie, pour des affaires "balkaniques" (déjà !), la Pologne, délaisse la guerre en Espagne, et tombe dans le piège autrichien, tendu par Metternich. On connaît la suite : 1812/1814/1815, les années terribles, la France envahie... le positionnement de la Prusse aux frontières de la France, source des deux guerres mondiales du XX° siècle. Reste la fascination qu'exerce le grand législateur, l'homme d'action, de chef de guerre qui a porté les idéaux de la Révolution à travers l'Europe, en Egypte, aux Amériques... Mais il ne faut pas oublier qu'il a "bradé" les immenses territoires de l'Ouest américain, la Louisiane,

lundi 11 août 2008

Sainte-Beuve Les Causeries du Lundi

Lecture enrichissante malgré le style un peu XIX° siècle. Les pages sur d'Aubigné, sur son côté "enragé" va-t-en guerre d'un calviniste des guerres de Religion sont lumineuses et donnent envie de découvrir cet écrivain-historien, chef de guerre, dont Robert Merle s'est servi pour écrire sa série "Fortune de France".

Lire aussi ses pages sur Saint Simon, le plus grand de nos chroniqueurs, rapportant ce qu'il a vu, entendu, vécu à la cour de Louis XIV, et au temps de la Régence. Ecrivain au style époustouflant. Son oeuvre n'a été publiée qu'après sa mort. Il écrivait pour lui-même, ce qui lui a donné une formidable liberté de ton, une vivacité incomparable dans le style.

Quand j'y songe, je crois que, au XX°siècle, nous avons eu un âge d'or de la littérature avec Marcel Proust, Montherlant, Mauriac, Malraux, Giraudoux, etc.

Dans l'Antiquité pendant les Jeux Olympiques les cités étaient tenues à respecter la trêve. Aujourdhui, pendant que se déroulent les J.O. de Pékin, on se lance dans la guerre, en Georgie !

Sommes-nous plus civilisés que nos ancêtres ? Je ne crois pas, l'homme reste lui-même.

Hermès



samedi 2 août 2008

LA VIE DE MA VIE de Gian Mario Villalta, Ed. Gallimard(Du Monde Entier). 19€50

Courage furibard d’un écrivain qui se triture les méninges pendant 255 pages, pour « donner » un texte totalement inintéressant. L’autostrada Venise-Udine… un couple enfermé dans une bagnole prise dans un embouteillage sans fin. Elle va accoucher, lui, s’énerve. « Arriveront-ils à temps ? » Pendant 255 pages vaticination sur l’un et l’autre, l’insémination artificielle à l’étranger, parce qu’interdit à l’époque en Italie…, la grand’mère, le grand’père, le séjour au Mexique, le toubib qui endort à force d’expliquer, etc.
Inutile d’ouvrir ce livre à moins que l’on soit maso pour perdre 19€50

LA CITADELLE DE LA MER de Ildefonso Falcones
Pavé de 615 pages, Ed. Robert Laffont
Roman sur la Catalogne de 1320. Les seigneurs et leur droit de cuissage, les paysans taillables et corvéables à merci, les esclaves, les Barcelonais ayant réussi à acheter une certaine autonomie en arrachant des franchises. Ce monde vu à travers le destin du jeune Arnau Estanyol, promu l’un des bâtisseurs de la Cathédrale de la Mer, qui est purement imaginaire.
Roman conçu et écrit par un avocat barcelonais, qui enrichit la connaissance de la vie en Catalogne à l’époque médiévale. Epoque où l’Espagne n’existait que dans des guerres incessantes entre des princes espagnols et les sultanats arabes pour la Reconquista, et en toile de fond la domination effrayante de l’Inquisition.
Ecriture souple, scènes efficaces, mais sensation parfois ennuyeuse du répétitif dans l’action, dans la traduction journalistique, dans les sentiments et les caractères.
Si l’on aime un livre de poids.


L’ANTECHRIST de Dimitri Merejkovki
663 pages, Ed. l’Œuvre Littéraire 20€
Pierre le Grand et son fils Alexis, qu’il fera assassiner parce qu’il représente la Russie du passé, alors qu’il veut qu’elle se tourne vers l’Europe (la Hollande, la France, l’Italie, l’Allemagne) sa culture, sa richesse. La Russie de la Baltique, de Moscou contre la Russie des popes ignares, des Boyards dominateurs, d’un monde asiatique aux aguêts (Tatars-Mongols…)
Alexis sera sacrifié comme le fils d’Ivan le Terrible le sera par son propre père.
Gogol dans « Tarass Boulba » évoquera aussi ce sacrifice du fils par le père.
Evocation très intéressante, très bien écrite, d’un monde que l’on connait à travers l’histoire russe, par un excellent écrivain russe du XIX°/XX° siècles.
Si l’on veut plonger dans un univers brillant et atroce.


LA COURONNE DE PHILIPPE
(Anthologie Grecque II)
Ed. Orphée La Différence
On admire les petits poèmes japonais, qui, en quelques mots, quelques lignes évoquent un paysage, une fleur, une action…
On aimera ces petits textes, réunis par Philippe de Thessalonique en l’an 39 de notre ère, sur le modèle de La Couronne de Méléagre publié cent ou cent cinquante ans plus tôt.
Notre monde ressemble, pour la culture et la licence des mœurs, au monde gréco-romain, aussi les épigrammes réunis dans ce petit livre révèlent un monde raffiné, prêt au plaisir, et à la connaissance.
À noter que l’espérance platonicienne en l’immortalité de l’âme, n’y transparaît pas. Celle, chrétienne, est alors inconnue.
Je t’envoie un parfum délicat
C’est offrir un parfum du plaisir,
Pas à toi : le parfum, c’est toi
Qui peut en faire un élixir
Un regret ! Que ces textes n’aient pas été traduits par un poète inspiré.
Ici, ils portent malheureusement le poids de la platitude de la traduction.
À découvrir et savourer quand même.

L’ACCRO DU SHOPPING ATTEND UN BEBE
De Sophie Kinsella Ed. Belfond 18€

Livre standard type de la politique du merchandising des éditeurs, se disputant pour « recouvrir » les tables des librairies des aéroports, super-marchés et autres lieux d’inattention, et d’achats pavloviens, livre destiné à ceux que l’envol des prix ne gênent pas, et qui peuvent «flanquer à la poubelle» des bouquins achetés au kilo, afin de sembler être dans le coup, sitôt les premières pages, indigestes, lues.

Mieux vaut une bonne pièce théâtre, ou Sex in the City à la télé.

mardi 27 mai 2008

F.O. Giesbert Le huitième prophète

C'était écrit que ce livre viendrait. Surfant sur la vague philosophico-populaire lancée par Paolo Cuelo avec l'Alchimiste et Michel Onfray avec son oeuvre philosophique basée sur les Stoïciens, FOG se devait d'écrire "Le huitème prophète"
Une plongée picaresque entre Pythagore, Socrate, Laot-Tseu, Confucius etc. au même V° siècle avant J.C. par un jeune celte, Voconce.
"Le huitième prophète" est parmi nous.
Hermès

lundi 26 mai 2008

Palme d'Or du Festival de Cannes 2008

Le film "ENTRE LES MURS" de Laurent Cantet, film tiré du roman de François Bégaudeau, professeur de Français ayant écrit trois romans "Jouer juste", "Dans la diagonale", "Fin de l'histoire", s'est vu décerné la Palme d'Or du Festival de Cannes 2008. Le roman fourni d'excellents scénarios pour le cinéma. "Sous le soleil de Satan" de Maurice Pialat, Palme d'Or de 1987, était déjà tiré du roman de Georges Bernanos... Le Da Vinci Code est aussi passé du roman au film, les Simenon, les Stendhal, les Hugo, etc.
Dans le film de Laurent Cantet, le charme vient du jeu des vingt quatre jeunes lycéens-acteurs qui jouent avec la plénitude de leur innocence, c'est à dire, juste, et de l'auteur qui interprète son propre rôle de prof attentif et chaleureux.
A noter aussi les deux films italiens récompensés : "Gomorra" de Matteo Garrone, Grand Prix, et Il Divo de Paolo Sorrentino, Prix du jury.
Reprendre la lecture pour le plaisir tout simplement, et pour aussi, celui de la découverte d'un écrivain rare.
Hermès

mercredi 14 mai 2008

André Suarès et son cri contre Hitler et son Mein Kampf

Voici ce que André Suarès écrivait en 1935 dans son article "Point de paix avec Mein Kampf"
publié dans "Le Jour" du 5 août 1935, et dans "L’Indépendant de Blida" du 13 août 1935 :
“On ne traite pas avec l’Allemagne, ou c’est qu’on veut être dupe. Pour un homme d’Etat, être dupe n’est pas un signe d’esprit ni la preuve qu’il est digne de mener les affaires. Mais vouloir être dupe, cette sottise ou cette ignorance est une forme ridicule de la trahison. Aujourd’hui, on ose parler des bonnes intentions d’Hitler et Londres se donne le luxe insensé d’y croire. Cependant, Mein Kampf est tiré à deux millions d’exemplaires (…) Un pareil délire de maniaque, vomissant l’insulte et la haine, une pareille doctrine de la destruction, prêchée par un chef d’Etat et ses ministres, devenu l’Evangile de tout un peuple, voilà qui ne s’est jamais vu. Les gorilles jusqu’ici n’ont pas publié de livre, et ils n’ont pas eu de philosophe à queue prenante pour les écrire. Tous les assassins, tous les faillis, tous les professeurs de l’Hitlérie répandent cette Bible sauvage : elle est le livre du pur Allemand, autrement dit du bon Aryen. Le diable passait pour être logicien : la brute désormais est ethnologue. Après quoi, traitez avec ces assassins, qui mentent et trompent toujours, quand ils ne peuvent pas se livrer aux délices de l’invasion ou du massacre. Traitez, et si vous êtes assassinés traîtreusement, pris d’assaut au milieu de la nuit, vous l’aurez voulu et vous vous l’aurez mérité (…) Ils haïssent toujours : le mépris est la forme la plus hideuse de la haine, la plus lâche aussi. Et la haine est la matrice de la destruction (…) Il n’est pas permis à un peuple humain et noble de traiter avec l’Allemand”.
Et dans un second article intitulé “Mein Kampf”, publié dans le NRF du 1er décembre 1934 et dans "Panurge" du 20 mars 1936 :
“Celui qui veut tirer quelque miel, fût-ce le plus âcre, de tout ouvrage de l’esprit, doit prendre sur soi pour lire Mein Kampf jusqu’au bout. Le courage de poursuivre ne suffit pas. Cet orage de stupidité, cette explosion de miasmes n’inspire pas moins d’ennui que de dégoût. Tant d’orgueil dans la sottise et la méchanceté, une telle impudence à s’adorer soi-même et à dégrader les autres, tant d’affirmations meurtrières sans l’ombre d’une preuve, le délire de ce primate qui s’accorde tout pour tout refuser à autrui, qui raisonne avec ses griffes et argumente avec ses crocs, ce radotage enragé mène le lecteur de nausée en nausée (…) Il répète cent fois le même propos. ce rabâchage est un signe de la manie : dix fois moins long (N.D.L.R. 700 pages), Mein Kampf ne serait ni plus ni moins vrai, ni plus ni moins complet (…) Sa cellule est tout un peuple; il a l’écho de soixante millions d’hommes; loin d’être enchaîné, c’est lui qui est le maître absolu de leur liberté (…) A l’étranger, il est à peine croyable qu’on doute de sa malfaisance et qu’Hitler trouve encore une excuse. On feint de croire que l’homme de Mein Kampf n’est pas celui qui règne sur l’Allemagne désormais : on soutient qu’en dix ans, il a dû changer et n’être plus si sauvage. Quel aveuglement. Dans ce livre, il y a tous les crimes d’Hitler commis cette année, et tous ceux qu’il pourra commettre encore. Ils y sont, il les annonce, il s’en vante plus même qu’il ne les avoue. Il dit, en termes exprès, qu’il faut mettre le feu au Reichstag, et il l’a fait. Et vous cherchez encore l’incendiaire, le coupable ? (…) Que faut-il de plus que ce livre ? Il confesse les intentions. Tout y est, et tout y aura été, quoi que cet homme fasse. Il serait bon que tous les Français le connaissent, et on les empêche de le lire (…)”
Articles retrouvés par Michel Drouin qui les a communiqués à Assouline qui les a mis sur son blog du 8 mai, et que je retranscris, en ajoutant la conclusion d'Assouline :
"On connaît la suite, les accords de Munich et le honteux soulagement qui s’ensuivit. Michel Drouin, qui fut professeur d’Histoire et qui est l’un des meilleurs spécialistes de l’histoire de la Nouvelle Revue Française, me rappelle qu’à la suite de ce texte, la revue enregistra des désabonnements et André Suarès fut accusé d’”hystérie” par Jean Schlumberger. A noter également qu’on ne trouve rien de comparable, de cette encre et de cette force, ni même rien dans le même ordre d’idées, chez les autres “grands” de sa génération, les Gide, Claudel, Valéry, Giraudoux, Rolland, Bernanos. “Et dire qu’il se voulait avant tout poète et musicien…” Ce n’est pas tant qu’André Suarès nous manque, à nous qui le connaissons si peu; c’est surtout qu’il nous manque un André Suarès."
André Suarès a écrit plusieurs chefs d'oeuvre, dont Le Voyage du Condottiere, sur son long périple à pied, en Italie, dont il découvrait et peignait avec des couleurs vibrantes, les villes, Venise, Florence, Sienne, Rome, etc. Hermès

lundi 12 mai 2008

Voltaire, Traité sur la Tolérance

Lire et relire le texte de Voltaire sur la Tolérance. L'intelligence aiguë de l'écrivain, la clarté, la liberté et la beauté de son style, de sa "voix" enchantent. Hermès

samedi 3 mai 2008

LE GOUT DES FEMMES LAIDES

Roman sans intérêt. Lecture fastidieuse, style ordinaire, histoire soporifique, complaisance dans des clichés:" ...et les filles, particulièrement les jolies, qui, sachant que la beauté est une chose assez rare (!!!)pour leur permettre de régner sur le monde..." "Ma vie était austère et monotone: celle des grands rêveurs, des solitaires, des résignés."..."...une métisse presque blanche, extraordinairement jolie dans une courte robe de soie marron glacé, mal assurée sur des escarpins trop fins pour le pavé de Paris..."
Pas de travail de romancier pour montrer comment est" ma vie...austère et monotone..." ? Cliché "...des grands rêveurs, des solitaires...", puis pour la "métisse presque blanche" aucune explication ou description pour "extraordinairement jolie" ! , et puis " le pavé de Paris" ! un cliché éculé.
Le reste à l'avenant. Hermès

jeudi 1 mai 2008

Romanesques de Jacques Chardonne

Aimé par François Mitterand, charentais comme lui, Jacques Chardonne 1884/1968, a construit toute son oeuvre autour des rapports du couple. L'homme, la femme, et leurs problèmes, la jalousie, la colère, la résignation, très peu : la révolte. Tout cela dans un style feutré, très début du XX° siècle. Clair, concis, parfois élégant, avec des réflexions profondes, des interrogations. Il regarde dans ce roman, vivre un couple qui s'aime sans s'aimer, pris dans l'engrenage de la vie à deux, de la jalousie imperceptible, de l'amour résigné d'une "jeune" femme de quarante ans qui, après une jeunesse pauvre, mais heureuse, voudrait "vivre" au milieu de "jeunes", dans la fréquentation ambiguë d'un amour platonique. Chardonne est à mille lieues de la réalité, mais son style de narration intéresse, ses esquisses des fleurs, des paysages, de la rivière, sont vives. Cette lecture éclaire sur l'état de dépendance des femmes, à l'époque, avant que l'autre versant du XX° siècle ne leur reconnaisse enfin l'égalité avec les hommes, sur la ségrégation qui séparait le monde des adultes de celui des jeunes. Des jeunes gens voués au service militaire, à l'horizon petit-bourgeois de leurs parents, aux cancanneries de la province. On y apprend que la gare Saint-Lazare leur servait de lieu de rendez-vous, étant situé entre quatre lycées parisiens. On y apprend aussi que les appartements de la place Dauphine, dans l'île de la Cité, avaient peu de valeur. Que les livres se vendaient mal, que le succès pour un éditeur ou l'échec, était, comme de nos jours, un imprévisible mystère. L'auteur est aussi celui des "Destinées Sentimentales" dont Assayas a tiré un très beau film avec d'excellents acteurs, dont Charles Berling. Jacques Chardonne décrit le crépuscule d'une petite-bourgeoisie qui sera plongée dans les tourments de la Seconde Guerre mondiale, l'Exode, l'Occupation, la Résistance, la Shoa, et sera définitivement emportée par la jeunesse de Mai 68.

16/20

Henry Zaphiratos

samedi 26 avril 2008

Dernier verre au Danton, de Denis Tillinac, R.Laffont

Les deux cents premières pages sont très bien écrites et narrent avec verve et humour l'expérience d'un Rastignac corrézien, qui monte dans le firmament du milieu littéraire et politique, sous l'aile protectrice de Chirac, leader de la Corrèze et maire de Paris. Des aventures éditoriales très bien vues, avec son combat à la tête des Editions de La Table Ronde, pour tenter de lui enlever sa réputation de "Droite", ses voyages, sa respiration au sein de son pays natal, sa Corrèze, le rugby, les restos de la Rive Gauche et de la Rive Droite, son amour de la littérature, etc.
La deuxième partie du bouquin relate son rôle dans l'élection de Chirac à la présidence de la République, au sein du Club "Phares et Balises", le combat contre Balladur etc. La partie la moins intéressante du livre. On reste toujours surpris par l'assaut mené par les "partisans" pour se saisir des nouveaux postes ministériels, de Cabinet, de hauts-fontionnaires... au lendemain de la victoire électorale.
Ce livre est bien supérieur au premier livre de Denis Tillinac :" Spleen en Corrèze" écrit alors qu'il travaillait localement pour la Dépêche du Midi, de Toulouse, et qu'il créait l'Ecole de Brive avec les excellents écrivains Claude Michelet, Michel Peyramaure et Christian Signol. A lire, si on aime les rues de Paris, les bonnes tables, et la description des milieux des "fesses serrées" et "dents durs" de ceux qui tiennent le haut du pavé parisien.

Hermès

vendredi 18 avril 2008

Aristote au Mont Saint-Michel/Les racines grecques de l'Europe

Un fort important livre que celui de Sylvain Gouguenheim, publié au Seuil, dans la collection "l'Univers historique". La pensée, la science, l'histoire, tout l'héritage grec qui a transité par l'Empire Byzantin, de Constantinople, a irrigué la pensée de l'Occident à travers les voyages, les livres etc. Des monastères, les intellos de l'Europe médiévale, les moines, les copistes (voir Au Nom de la Rose d'Umberto Ecco) ont recopié et conservé une très grande partie du savoir grec. Avec la chute de Constantinople en 1453, les savants, les érudits grecs, les moines ont emporté avec eux une grande partie de ces trésors en Italie, et surtout à Venise, où un musée l'Institut grec (Istituto Ellenico) garde une partie de ces trésors avec les plus belles icônes de Grèce. L'autre partie des trésors grecs se trouve à la bibliothèque de Venise, au Vatican et dans quelques grandes bibliothèques européennes. La langue des Evangiles étant le grec, les études de cette langue avec le latin ont irrigué tout le savoir des séminaires et écoles religieuses jusqu'à nos jours. Les savants européens ont continuellement travaillé sur Platon, Aristote, les Stoïciens, les travaux d'Euclide, de Pytagore etc. Toute la culture occidentale puise sa source directement de la Grèce antique, Homère, la mythologie etc. Le livre de Sylvain Gouguenheim, professeur d'histoire médiévale à l'Ecole normale supérieure de Lyon, qui vient de paraître, est capital à la compréhension de notre univers philosophique, littéraire, technique et scientifique qui vient du monde grec. Hermès

La conjuration des anges, Une enquête du Commissaire Marceau

Sale temps pour Mike Stranford qui court la planète, et tente de la dominer avec des pouvoirs venus du Moyen âge transformés en technologie ultra sophistiquée. Le commissaire Marceau du SRPJ de Versailles, et son adjoint qui croit au paranormal, le lieutenant Desaffre, remontent la filière, à travers Pamela, une américaine blonde et pulpeuse, et le fils de la victime, Edouard, un jeune un peu dézingué. Derrière tout ça, des tueurs en Men in Black, de la haute technologie dans un manoir perdu dans les Cévennes, des coups fourrés, des armes nouvelles comme l'ATM qui zigouille sans bruit, sans rayon, par onde, et des combats, à la fin, entre mollécules géantes qui se tranforment, s'ajustent etc. comme dans la mythologie. Le commissaire Marceau s'en sort avec le lieutenant Desaffre, après avoir neutralisé, avec l'aide des descendants de Templiers, les forces du Mal de Mike Stranford, dirigées par les descendants des chevaliers Teutoniques. Un polar au ton nouveau, totalement dans notre époque avec les découvertes scientifiques déjantées, avec un mouvement continu, une action agencée et rythmée, un commissaire Marceau un peu estomaqué, qu'on retrouvera probablement dans d'autres enquêtes, des personnages vivants et dynamiques. Entre un Agatha Christie et "L'homme invisible". Hermès

jeudi 17 avril 2008

Eurovision 2008/ et romans

C'est scandaleux que la chanson qui représentera la France à l'Eurovision 2008 soit chanté en anglais ou franglais. Honte à la chaîne qui diffusera cette émission ainsi. Mieux vaut la boycotter.
Heureusement que l'on nous annonce un Québecois à la tête de TV5. Il saura défendre et illustrer le français.
La presse anglaise ironise sur l'élection de J.L.Dabadie à l'Académie française, après que celle-ci eût refusé l'élection du grand Charles Trenet. Tout cela pour sous entendre que la littérature française était tombée bien bas. Avec la macdonaldisation des gros bestsellers US, indigestes, qu'on achète pour faire chic, qu'on fait semblant de lire dans le TGV, ou dans l'avion, ou que l'on pose sur une rangée de bibliothèque... (A part le Dan Brown avec son "scoop farfelue" deMarie-Madeleine épouse de Jésus, qui a fait courir le monde à Saint Sulpice...), cette macdonalisation, dis-je, a "pétrifié"la création française, qui court derrière, avec les livres, d'ailleurs intéressants, de Musso, Lévy, Chattham... mais dont le style est sans consistance.
Nos "Bienvenue chez les Cht'mis" des lettres à ce jour : Les Bienveillantes, La Consolante, L'élégance du hérisson. Attendons la suite...

Poème pour Aimé Césaire

"Le Poète est mort dans le jardin,
Eteint par la pluie de silence.
Les femmes sont venues pleurer,
Et l'amphore est tombée,
Tombée sur la vague de soleils,
D'étoiles, de lilas,
Tombée, fruit seul, unique
Dans l'immensité des palpitations..."
-Palpitations- Henry Zaphiratos

Aimé Césaire, qui vient de mourir, était le grand poète "minéral" du XX° siècle Avec Léopold Sédar Senghor, Saint-John Perse (Alexis Léger), Pierre Emmanuel... il faisait partie de la cohorte des prestigieux poètes français qui vibraient et faisaient vibrer au seul son de leur voix. Ils faisaient penser à Lautréamont. Aimé Césaire était inspiré par l'âme de ses ancêtres, par la terre africaine, par la "négritude" qu'il avait inventé, et sublimé. - le lire- Le 17 avril 2008

Léo Malet/ Nestor Burma

Heureuse initiative de la ville de Montpellier d'avoir fait publier cette briographie du célèbre père de Nestor Burma. Des photos des couvertures des livres, et des affiches des films tirés de ses romans illustrent le texte. Nestor Burma, rendu célèbre par Guy Marchand, plus Louis Jouvet qu'un "Incorruptible" made US, a enfin une "origine", un père, et sa façon de mener ses enquêtes dans les rues de Paris, une explication. Pour les afficionados c'est un plus. D'autant que la vie de Léo Malet a été en grande partie une vie très difficile, surréaliste, faisant tous les métiers pour survivre. Dommage que les collections Le Masque et "Noire" de Gallimard, des années 1950, ne l'aient pas publié, et assuré ainsi sa tranquilité. Enfin, il a survécu et nous a laissé une oeuvre intéressante, un personnage marrant, un Paris pittoresque, une Hélène aux belles jambes longues et fines, qui attend les fins de mois difficiles dans une agence de détective branquignolesque. Lisez-le.

Nestor Burma/ Leo Malet

Excellente initiative de la ville de Montpellier d'avoir édité à partir

du fonds Leo Malet, une biographie de cet auteur remarquable de

romans policiers. Plusieurs films ont été tirés de son oeuvre depuis

le début de sa carrière jusqu'à la série avec Guy Marchand en Nestor

Burma. Peut-être ne fait-il pas trop le personnage, mais enfin, il captive

avec la belle Hélène, sa secrétaire, qui attend avec angoisse les fins de

mois. Guy Marchand est allé sur les traces de Louis Jouvet plutôt que

sur celles des "Incorruptibles". Un petit regret que la collection "noire"

de Gallimard, et Le "Masque" n'aient pas publié ses oeuvres.



Mort de Aimé Césaire à 94 ans. Un très grand poète comme Léopold

Sédar Senghor, Saint John Perse, Pierre Emmanuel... Peut-être trop

"cosmiques" pour être aimés aujourd'hui, où, le siècle, à part quelques

soubressauts localisés, est plus calme, très loin des apocalypses des années

1914/1945. le 17 avril 2008

samedi 29 mars 2008

La Consolante d'Anna Gavalda(notes)

Merci d'avoir orienté sur Mme Gavalda votre numéro d'avril de Lire. La formidable audience de cette écrivaine méritait l'interview et l'extrait, d'autant que c'est une jeune femme ravissante qui a fait une Maîtrise en Lettres modernes, donc qui écrit sous le regard de tous les grands auteurs du XX° siècle, dont Ferdinand Céline, Frédéric Dard. Je trouve très bien cette recherche dans le style sms, téléphone portable, peignant notre France dans ce qu'elle a de plus intime à notre époque. Laisser aux autres les orgues de Staline, les descriptions apocalyptiques, les vaticinations nombrilistes, les meurtres en série. A Mme Gavalda, la douce musique de la vie et de la mort comme elles vont, en petits chemins Consolants. Cordialement, Henry Zaphiratos

dimanche 23 mars 2008

Le roman

Bonjour,
Ce blog est dédié à la littérature et particulièrement au roman. Je tenterai d'être naturel et de donner mon opinion sur les livres qui paraissent, sur les émissions littéraires de la TV, sur les auteurs dits classiques. Merci, et à bientôt. Babynotha