lundi 25 juillet 2011

STENDHAL et NOUS...

Stendhal est vraiment très proche de nous. J'ai pu le mesurer à travers mes dernières relectures. Il semble qu'il soit quelqu'un de nos amis, même de notre famille, et ceci est fascinant. Nous savions que ce qui nous touche dans une oeuvre, littéraire, musicale, sculpturale ou autre, c'est son universalisme. Chacun ressent à son contact une émotion, quelque chose qui nous fait dire "C'est ça !". "Ce" qui est de notre source commune, de notre "Ciel" commun, celui de l'exactitude, du "juste" dans quoi nous nous trouvons "bien", en pleine adhésion dans un bonheur commun.
Avec Stendhal ce sentiment est enrichi par des milliers d'annotations qui le font vivre avec nous. Nous sommes très près du père d'Henri Beyle, nous connaissons ce personnage, conservateur dur, bourgeois entiché de sa "position sociale", ne fréquentant que ceux de sa classe sociale : Cela serait un déshonneur que de se commettre avec quelqu'un qui ne soit pas de son rang... Nous connaissons l'animal politique, prêt aux compromissions pour garder son poste, ses prébendes, l'actrice qui coure le rôle, les amours qui surgissent et s'évanouissent d'un coup, les rêves de succès, l'ivresse de gloire de la jeunesse, le dynamisme romantique, les amants calculateurs, la jalousie dans l'amour...
Tout ce vécu, Stendhal l'a transcrit dans son oeuvre avec ce style simple, direct, mais qui touche parce qu'il est sincère, et aussi parce qu'il côtoie sans cesse un monde qu'il voyait "beau", par le prisme de sa personnalité.
"Il ne pouvait penser profondément que la plume à la main."(Henri Martineau)

A noter que c'est Sainte-Beuve qui créa le mot "Hussard" pour désigner les jeunes écrivains romantiques de 1820. Et "Hussard" pour le créateur de Fabrice ou Lucien Leuwen... était parfaitement trouvé.

Romancier peu lu en son temps... il ne fut "découvert" que par un article élogieux de Balzac, sur "La Chartreuse de Parme" en 1840. Stendhal était alors consul de France à Civita-Vecchia, dans les Etats du Pape. Il avait 57 ans. Il mourra deux ans plus tard, à Paris,rue Neuve-des-Capucines (près de l'Opéra), pas loin du 71, rue Richelieu, où il vécu longtemps.

En dehors des oeuvres qu'il publia, parfois à compte d'auteur, il faudra attendre 1854, puis 1880, pour que l'on découvre toutes ses oeuvre intimes : "Sa vie".
Une sorte d'eau de jouvence.

Une oeuvre à relire.

Henry Zaphiratos

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