vendredi 9 septembre 2011

Traîne pas trop sous la pluie de Richard Bohringer, Editions Flammarion, 172p.

Le langage de l'âme.
C'est difficile de parler de ce livre, comme c'est difficile de le lire. On semble être un intrus qui se glisse secrètement dans la chambre d'un grand malade pour écouter les paroles qui sortent de ses lèvres au milieu de ses fièvres et de son délire... L'auteur se met à nu et laisse son esprit vagabonder entre rêves et réalité. Son âme romantique laisse sourdre le tragique de sa vie, les drames et les espoirs de l'enfant qu'il fut, du jeune homme, des souvenirs de son père, de sa mère, de sa mamie. Une tendresse empreinte d'amertume pour le passé lointain si présent, et pour l'amitié, une ferveur.
Richard Bohringer est un écrivain rare. Il parle avec son coeur, ses larmes. Parfois il nous prend l'envie au détour d'une phrase, d'une page, de lui poser la main sur l'épaule...
Il y a la chambre d'hôpital, la maladie qui est là avec la souffrance et l'étonnement qu'elle provoque, les soins du médecin, de l'infirmière, ombres apaisantes, réconfortantes, puis les rêves, l'esprit qui s'évade, s'enfuit vers l'Afrique, les amitiés... Une errance au bord de la mer, comme celle face à la plage de l'Ayguade, face au sable chaud...
Au bout de la guérison, l'auteur rassure le lecteur. "C'est pour toi que j'écris, que j'ai la soif d'écrire..." semble-t-il dire. Alors O.K. je peux écrire sur son livre, je ne trahis rien... Il se livre à nous avec ses fulgurances de poète.

15/20

Henry Zaphiratos

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