samedi 15 juin 2013

Philippe Labro, Johnny Halliday, Jo Dassin etc. et le Rêve américain...

Toute une génération a tourné le dos à la vieille France, et s'est tournée résolument vers l'avenir américain. Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, toute une génération née de cet après-guerre a été envoûtée par le rêve américain. L'avenir se situait de l'autre côté de l'Atlantique, vers la route du soleil, l'axe du soleil couchant attirant les coeurs et les esprits d'une jeunesse qui étouffait dans la France de l'Après-guerre avec tous les problèmes de survie de la génération de leurs parents, la fin d'une Occupation terrifiante qu'elle n'avait pas connue, et ne comprenait pas, la grisaille des immeubles, des voitures noires, l'esprit étriqué des petits-bourgeois ou celui des "travailleurs" fascinés par le monde communiste du soleil levant, espérant et croyant ferme que l'avenir du monde viendrait du Marxisme-Léninisme-Stalinisme, ou de la classe politique fiévreuse embringuée dans les problèmes de la décolonisation, les débats fratricides entre ceux qui voulaient la pérennité d'une certaine idée de la France, et ceux partisans d'un repli sur l'Hexagone, avec la réconciliation franco-allemande, base de l' Union européenne,  et toujours suspendue sur la tête de l'Europe de l'Ouest la menace soviétique guettant derrière le Rideau de fer, la création de l'O.T.A.N etc.
Une jeunesse vivait dans la nouveauté, et la nouveauté, l'avenir étaient l'Amérique avec son dynamisme, ses GI qui avaient libéré l'Europe, sa musique : Jazz, Blues, Spirituals, ses films découvrant des espaces infinis, un mode de vie gaie, une décontraction dans les rapports entre supérieurs et subordonnés, la beauté de ses vamps comme Rita Hayworth, ses danseurs comme Fred Astair ou Gene Kelly etc.

Des Etats-Unis viendront les grandes structures commerciales découvertes par de jeunes entrepreneurs français, structures des Super , Hypermarchés (Carrefour-casino-Auchan etc.), les drive-in etc.

C'est ainsi qu'une grande partie de la jeunesse s'est engouffrée dans ce monde nouveau, et on a vu le déferlement des nouveaux chanteurs style US comme Johnny Hallyday, Dick Rivers, Jo Dassin etc. de Salut les Copains, leur revue etc.

Le phénomène a été plus subtile en littérature. L'âme d'un peuple est beaucoup lent à changer. Les grands écrivains, les grands intellectuels sont restés dans les thèmes de l'avant-guerre, de la guerre, du drame mis à jour de la Shoah... Il n'y a pas eu une "révolution" littéraire réelle. le Surréalisme, le Dadaïsme dataient des 1920/1930, et les romans restaient dans la ligne des romans de la bourgeoisie comme "Bonjour Tristesse", ceux de Mauriac ou Julien Green, ou de la réflexion politique comme "La Peste" ou l"Etranger" d'Albert Camus, ou ceux de Sartre, Simone de Beauvoir...

Philippe Labro est intéressant parce qu'il décrit la jeunesse d'après guerre, la jeunesse qui rêve d'Amérique, d'ailleurs il écrira quelques paroles de chansons pour Johnny Halliday...

Je reviendrai sur quelques-uns de ses livres.

Hermès

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