"Un libertin d'ailleurs,qui, sans âme et sans foi
Se fait de son plaisir une suprême loi"
Nicolas Boileau (1636-1711)
Ce libertin-là n'en est vraiment pas un. C'est un pervers qui considère l'autre comme un "objet" à soumettre à son bon plaisir. C'est un prédateur qui est à l'opposé du vrai libertin, celui qui aime et respecte les femmes. Alberto Eiguer dans son livre analyse et différencie les aventures libertines sympathiques d'un Casanova, qui aimait les femmes et les respectait en les accompagnant dans ses jouissances amoureuses, à travers un code subtil de badinage, de civilité, de conquête légère, de langage amoureux, du pervers qui se comporte en prédateur, parfois "masqué" et qui regarde l'autre, la femme comme une proie à dominer à soumettre à son bon plaisir, à ses exigences, en la dérobant, en la forçant. Le pervers ne respecte pas la "dignité humaine" ne respecte pas la "dignité de la femme". Entre le joyeux libertin qu'est Casanova et le sinistre pervers, il y a Don Juan. Molière, Mozart l'ont pris comme l'archétype du séducteur-absolu. Il veut tout, l'âme et le corps de la femme qu'il désire, mais il y met les formes, il joue de sa séduction, il veut que Dona Elvire, comme toutes les femmes qu'il désire, s'effondre à ses pieds, se livre corps et âme à lui, et pour cela promet tout, offre tout(le mariage), joue de tout avec art. C'est Méphistophélès et Faust à la fois. Et son crime c'est "voler l'amour", "dérober l'amour". Pour ce rapt il sera châtié. Cela nous donnera des oeuvres sublimes. Car ce combat de l'homme avec lui-même, de l'homme avec sa foi, son honneur, qui se joue de la foi et l'honneur des femmes, porte au paroxysme l'idée de la dignité de ce qu'est l'être humain : Un sommet de la civilisation, de l'art d'aimer et d'être aimé. Don Juan pour avoir transgressé toutes les règles, à la fin, sera châtié. Apparaîtra le "Commandeur" et le "Festin de pierre".
Hermès
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