Ce livre laisse une résonance profonde. Hemingway avait écrit "Le Vieil homme et la mer", à la fin de sa vie, racontant la pêche au gros dans le Golfe du Mexique, ici Philippe Cortay raconte la pêche la plus fine, la plus délicate, la plus subtile, la plus aérienne : la pêche à la mouche dans les eaux diaphanes et miroiteuses des lacs de torrent des Alpes de haute altitude, celles qui surplombent l'Italie. Pays de la truite "fario" "bécarde"... pays des daims, des cerfs, des bouquetins... pays des fleurs, des herbes rares... d'hommes et de femmes d'un caractère puissant et farouche, luttant pour leur survie, en ces temps de chroniques de guerre, d'Occupation, de pauvreté joyeuse...
C'est un grand roman d'initiation : le grand-père transmettant à son petit-fils, Zian, son savoir de grand pêcheur à la mouche, de grand chasseur, protecteur de la nature, son caractère de courage et de persévérance.
J'ai beaucoup aimé ce livre par la découverte que j'y ai faite de la vie dans ces régions de haute altitude, que ce soit dans les Alpes, dans les Pyrénées, dans les Montagnes Rocheuses ou les Balkans... Les hommes vivant tout près de la nature, la protégeant, l'aimant, la défiant parfois avec ces escalades éprouvantes, affrontant les orages soudains, l'eau glaciale de ces lumineux lacs d'altitude.
Philippe Cortay est un conteur qui captive. Il a su rassembler des chroniques de villages alpins, les fondre dans ce roman, avec ses battues aux sangliers, ses rivalités terriennes. On n'échappe pas à l'égoïsme, à la convoitise, à la méchanceté, aux haines, aux horreurs de la guerre...
Mais au-delà de tout cela, il reste un message de bonheur... Le Vieil homme guide l'enfant vers la vie...dans un hymne à la nature.
16/20
Henry Zaphiratos
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