Il y a un foisonnement d'écrivains et c'est heureux. Le poids des matières grises, si chères à Hercule Poirot, pèse vachement lourd dans la balance de tous ces livres qui sont dans les librairies, les supermarchés, les centres commerciaux. Quand on pense à ce que cela représente de nuits blanches, d'accélérations cardiaques, intellectuelles, de bagarres avec ses copains, ses proches, son éditeur(si on en a un!), les techniciens de la mise en page etc. On se demande vraiment pourquoi s'embarquer dans une telle galère. Mais c'est plus fort que soi, c'est une question vitale. Pour vivre, pour exister, pour être, l'écrivain a besoin de mettre noir sur blanc sa façon de parler, de penser, de s'exprimer. "Les paroles s'envolent, les écrits restent". Il y a des livres témoignages, ou des vies racontées comme Chateaubriand, Alexandre Dumas, et aussi Roland Dumas avec ses années mitterrandiennes, mais il y a le trop plein des villes, des villages, comme ces histoires de pêcheur à la mouche (Les Murmures du Versant), la chasse et l'éthologie africaine (Mikongdo), la Grèce antique, l'Asie mirifique, etc. Tout le monde parle et peu écrive. Mais ce peu est considérable, et remarquable par la somme de ce travail d'organisation, de retructuration de la pensée, de l'écrit, de l'ordinateur. Certains mettent quelques semaines pour écrire leur roman comme Stendhal avec "La Chartreuse de Parme", d'autres comme Victor Hugo qui mit trente deux ans pour écrire "Les Misérables"... Le temps ne compte pas... Le succès ou non non plus.
Fred Vargas laisse un très intéressant entretien dans le dernier N° de "Lire" sur sa façon de travailler, son insuccès au départ (un exemplaire de vendu pour "L'Homme aux cercles bleus"), puis le succès qui vient lentement et s'installe avec l'affirmation de son talent d'écrivain de polars avec son héros Adamsberg.
Travail d'artiste, travail de titan.
Hermès
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