vendredi 19 août 2011

Edith Wharton, Tatiana de Rosnay, Anna Gavalda, Katherine Pancol... Marc Lévy...

"C'était lui maintenant qui semblait contraint et gêné; elle devinait cela en le voyant changer une fois encore de position..., et en constatant qu'il avait de la peine à articuler. Elle en eut elle-même la gorge nouée.
-Vous avez été parfaite avec moi,poursuivit-il. Ce n'est pas ma faute si vous m'avez fait sentir que vous pouviez tout comprendre... tout admettre... reconnaître qu'un homme a pu tenir bon, lutter contre quelque chose...tant qu'il en a eu la force... C'est peut-être mon unique occasion... et je ne peux pas partir sans vous en parler.
.....................................................................................
Margaret se pencha vers lui, la main sur son bras.
-Si j'ai vraiment été... si j'ai fait pour vous ne serait-ce qu'une toute petite partie de ce que vous dites...de ce que vous imaginez...ferez-vous pour moi, maintenant, une seule chose en retour?
Il s'immobilisa comme s'il craignait qu'elle retirât sa main, mais elle conserva son geste timide, simple part d'un rituel d'adieu.
-Quelle chose ? demanda-t-il à voix basse.
-De ne pas me parler ! fit-elle avec un soupir suppliant.
-Ne pas vous parler ?
-Ne rien me dire... laisser notre... notre amitié... rester ce qu'elle a été... comme un peintre, si un ami le lui demande, peut laisser sa toile...inachevée, sans doute...mais d'autant plus belle...
Il retira sa main, se ravisa, essaya de prendre de nouveau la main de Margaret, mais elle se déroba aussitôt- elle eut l'impression qu'il sursautait comme s'il avait été pris sur le fait, et saisi au collet."

Extrait de "Une affaire de charme" -"Le Prétexte" Edith Wharton 1908

J'ai mis cet extrait délicat d'un grand auteur américain du début du XX°siècle, annonçant Scott Fidzgerald, pour relier les romans écrits par des femmes de talent d'aujourd'hui, à la grande tradition des romancières des siècles passées comme Mme de La Fayette, George Sand, Colette, Simone de Beauvoir etc.

Chacun pourra y puiser ce qui lui plaira, et suivra ainsi l'évolution des moeurs, les jeux de l'amour, les rapports avec les hommes, la société etc. Le roman est une sorte de révélateur de la société du temps.

Hermès

Aucun commentaire: