samedi 27 août 2011

Paris-Athenes, de Vassilis Alexakis, Seuil Edit. 250p. 1989

Un journaliste-écrivain gréco-français se penche sur son passé et analyse son parcours avec le talent d'un conteur à voix basse, qui chuchote plutôt à l'oreille qu'il ne parle à voix haute en soliloquant. Cela permet une petite promenade dans une lecture agréable, parfois un peu tristounette, sans éclat de style, avec un monsieur qui s'est laissé pousser la barbichette parce qu'il trouve que cela fait très "français", style Napoléon III... Nous passons de la Grèce aimée et désirée, mais que l'on a quittée pour une ville du Nord de la France, Lille, où l'a boursé l'archevéché catholique d'Athènes, dans une école catholique pleine de tristesse, et une école de journalisme où l'auteur va apprendre son métier...
Comme pour l'auteur du "Dicôlon" qui lui a été étudier en Belgique (Louvain, la catholique), le Nord est pour lui un exil sinistre. Mais il y apprendra son métier, puis "filière catholique" il commencera dans sa profession à La Croix... puis Le Monde... les journaux grecs etc.
On plonge dans un univers de culpabilité dans son déchirement entre France et Grèce, Paris et Athènes, sexe et plaisir solitaire de la masturbation, course aux femmes, des bordels aux rencontres etc.
Il y a des annotations très intéressantes sur les Parisiens, le langage parigot, la vie à Paris, froide et anonyme, celle de Grèce chaleureuse et bavardante. Sur la force attractive du français, les variantes québecoises, le grec qu'il lui faut se réapproprier etc.
Les succès des livres des auteurs qui veulent écrire en français comme Matkine avec son "Testament français", l'auteur chinois du livre sur Balzac etc. démontrent l'attraction de cette langue élégante, riche et fluide...
Un livre somme toute intéressant, intelligent, bien écrit... Mais sans souffle, sans force, comme le déversement d'une tristesse insondable, besogneuse comme les murs gris qui semblent cerner l'appartement de l'auteur à Paris.

13/20

Henry Zaphiratos

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