vendredi 22 janvier 2010

La barque silencieuse de Pascal Quignard, 238 pages,le Seuil Editions 2009

Un livre funèbre.
Pascal Quignard porte en lui les horreurs d'une éducation religieuse tournée toute entière sur l'attente de la mort. Il se complaît dans des écrits déterrés des fonds de bibliothèque des abbayes où ils dormaient. Dans un style alambiqué pour faire Grand Siècle (Bossuet,Fénelon,Massillon etc.)il raconte des histoires funèbres, soliloque sur la vie d'"avant", celle qu'inconscients nous menions à l'état foetal, sur le néant etc.
Il glisse chapitre après chapitre, du néant à la liberté totale de soi, de la religiosité ou de la foi à un athéisme incertain.
Dans un salmigondis proche du pathos il passe des penseurs grecs aux Pères de l'Eglise, des extraits paroissiaux des XV/XVI° siècles des fossoyeurs parisiens, des contes et légendes pêchés de ci de là, à des expériences personnelles douloureuses.
Ce n'est pas une oeuvre créatrice, ce ne sont que des pages copiées-collées de réflexions et d'humeurs écrites au fil de lectures noyées dans la désespérance.
L'auteur prône la lecture, mais porte le lecteur dans un univers morbide.
Pour rendre compte du livre, j'ai dû me contraindre avec force.
Pascal Quignard y traverse à chaque ligne l'Achéron sur la barque fatale en invoquant les grandes ombres du passé.
Un écrit proche du pédantisme.
Hermès

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