jeudi 6 mai 2010

La crise de la conscience européenne, réflexions sur la crise grecque

Hier au soir Frédéric Taddeî avait réuni de jeunes et brillants économistes avec Edith Cresson. Ils ont débattu de la crise que traverse la Grèce. Crise qui touche en profondeur toute l'Europe, par l'étonnement, la crainte qu'elle ne se propage, et la défiance qu'elle suscite envers Bruxelles.
Nous voulions l'Europe pour mettre fin aux sanglants conflits qui s'y sont déroulés au cours des deux derniers millénaires. Conflits stupides dûs à la volonté de puissance, de conquête des souverains, des princes, aux haines religieuses. Et nous, peuples de l'Europe après la première et seconde guerre mondiale nous avons décidé pour en finir, de nous unir, sans aucune hégémonie de quiconque. Robert Schuman, Conrad Adenauer ont démarré l'Europe économique par le Charbon et l'Acier en commun, le Traité de Rome. Mais un semblant d'Europe politique n'est venue que plus tard avec les structures que nous connaissons à Bruxelles et Strasbourg, la libre circulation dans l'espace Schengen. Pour l'économie, les directives de Bruxelles, l'"Euro"... Avec la monnaie unique l'inflation des prix. La baguette, pour être terre à terre, est passée en quelques jours de 3fcs,30 à 0,90€ , soit à 5fcs90 ! Les prix des M2 dans l'immobilier ont flambé. Les seuls bénéficiaires de cet arrangement astronomique ont été les banques. Est venu s'ajouter à ce tableau la libération totale des échanges, ce que l'on nomme les "mondialisme", qui devait profiter à tout un chacun. Or il s'avère que les pays à faible coût de main d'oeuvre détruisent les emplois des pays à plus hauts salaires, dont les charges sont plus élevées, etc. antienne connue.
Sur cette navigation à vue éclate la crise bancaire américaine, mais après le colmatage de Washington, les affaires reprennent, puis vient la crise grecque. L'Europe s'aperçoit de la fragilité de son système économique, car par un système de dominos, l'Espagne, le Portugal, l'Italie risquent d'être frappés à leur tour par la crise de confiance des marchés.
Conclusion : Toutes les nations dépendent des immenses organismes financiers planétaires de crédit. Si les peuples vivent au-dessus de leurs possibilités de budget, ils doivent emprunter, et avec la dette, les intérêts s'accumulent. CQFD
Or toutes les nations occidentales vivent au-dessus de leurs moyens financiers,toutes les nations occidentales empruntent, vivent sur le crédit des masses financières flottantes. Or la base d'un mécanisme c'est l'unité de jeu. L'Europe joue en ordre dispersé, et quand une crise survient, comme celle de la Grèce, elle prend chacun au dépourvu, et chacun brutalement regarde dans ses coffres ce qu'il en reste, et évalue les dangers qui peuvent survenir à tout moment.
Je résume là ce que j'ai appris hier au soir, et dans les journaux.
Or ce matin, je ne sais si c'est l'effet du débat d'hier, mais le gouvernement français a décidé "que les dépenses de l'Etat seraient gelées pour trois ans" un gel strict sauf pour les intérêts de la dette, et les pensions, quelque soit l'inflation, si celle-ci augmente le "pouvoir d'achat"de l'Etat diminuera.
Il était temps, d'après ce que je comprends. Et je pense que les dépenses "irresponsables" seront bannies. Il faut ajouter que M. Jean Arthuis, ancien ministre de l'Economie, actuel président de la Commission des finances à l'Assemblée nationale a déclaré :" la crise grecque est un révélateur. Elle doit vraiment nous persuader que nous avons, en France, le dos au mur".
Dans ce contexte on se demande où va l'Europe ? S'il ne fallait pas faire l'Europe politique avant l'Europe économique ? Est-ce que les disparités de l'Europe économique ne vont pas s'aggraver ?
Certains économistes soulevaient l'idée d'une sortie de l'Euro pour la Grèce, qui pourrait dévaluer sa monnaie (le drachme) pour relancer son économie...
Tout semble être sur la table.
Il faut espérer que tout ceci ne débouche pas sur une crise de la conscience européenne.
Hermès

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