dimanche 9 mars 2014

A propos "Du bonheur d'être réac", de Denis Tillinac, essai - Edit. de l'Equateur, 11€40

Denis Tillinac est heureux d'être un réac-tionnaire. Bonheur de vivre avec les grands auteurs classiques, bonheur de se mouvoir dans le monde pérenne des beaux villages de France, sous de merveilleux et carillonnant clochers, dans des rues et des boulevards aux noms chantant, côtoyant des gens aimables, souriant, entrant dans des bistrots gentillets parfumé de bière ou de vin chaud ou de pastis, ou de martini-dry, de flâner dans des librairies accueillantes, de pouvoir croiser la Garde républicaine à cheval avec ses casques étincelants et ses sabres battant les flancs des grands chevaux, d'aller à l'Opéra ou au théâtre, de rire de Feydeau, de Sacha Guitry ou de rêver sous Beckett ou Anouilh... la France de Denis Tillinac est une France de la tranquillité, de la transparence, de la courtoisie, de l'élégance, du raffinement... Il fait partie du décors que viennent acheter, visiter les Qataris, les Américains, les Allemands, les Chinois...le monde entier... La France du Louvre, des châteaux de la Loire, de Saint-Tropez, de l'église russe de la rue Daru, de la basilique de Saint-Denis, des "Morts pour la France", de Notre-Dame de Paris, de "Bonjour tristesse", des grands écrivains, des grands découvreurs, des grands chirurgiens etc. des Grands... Et il pense, et écrit que tout cela est menacé, ou va s'envoler dans le tourbillon du passé, qu'il n'y a plus la relève des grands prosateurs, des grands poètes, que le monde français s'est arrêté à "Mai 68", que l'invasion des gauchistes, des Mitterrandistes, des Jospinistes, des Hollandistes a détraqué la machine bien huilée, bien ordonnancée, que la déstructuration, la destruction est en cours, comme si un grand complot, celui des modernistes communo-socialo-marxistes-démocrato-bruxello-mondialistes s'étaient entendus, organisés, pour faire table rase du passé, de la structure intime de l'homme français pour en faire un consommateur lambda, dans un monde lambda, d'une planète uniforme, saxonnisée, pour un devenir silencieux et mural... Denis Tillinac se sent devant le gouffre, il le voit, il ne peut en mesurer la profondeur incommensurable qui est celle du Temps... Tout fout le camp... Ephèse a été détruite, les Pharaons ont disparu, le christianisme lutte pour passer au-delà du Temps... Denis Tillinac a peur... Il se rétracte... il reveut la rue tranquille, la boulangère aimable, Chateaubriand et Tocqueville, et Lamartine... Et il était patron d'une boîte d'édition, La Table Ronde, qu'a-t-il fait pour promouvoir de jeunes auteurs, de grands auteurs ? Il était "conseiller" ou "copain" de Jacques Chirac qu'a-t-il fait pour le dissuader de se laisser aller, de laisser aller la France au déclin, sur la pente savonneuse de la Mitterrandie ?
C'est beau la France, c'est beau de pleurer, de geindre, de regretter... Peut-être fallait-il du courage, de l'audace, de la vigueur... Peut-être qu'il va en falloir...

Profession de foi réac : "Réac je suis, bel et bien, car horripilé par le monde contemporain. Je le déteste cordialement. Il salit mes joies, encrasse mes désirs, endeuille mes aspirations. Je le trouve vulgaire, mercantile, harcelant,mécanique, grégaire, avilissant à tous égards." Denis Tillinac

Saint-Exupéry avait écrit qu'il avait peur de la multitude...

"Le monde pour être vivable doit être à soi, pour soi... Se retrouver dans la solitude d'un pêcheur à la ligne, d'un slalomer, d'un pèlerin de Compostelle, d'un moine, d'un amoureux de la lecture, de la musique, de l'art, la solitude du regard de l'être aimé..." H. Zaphiratos  

Hermès

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