mercredi 23 septembre 2009

Le Passé, de Alan Pauls, traduit de l'espagnol par André Gabastou, Christian Bourgois Editions 2005, 656 pages

Rimini aime Sofia, après douze ans de mariage ils se séparent. Sofia a couché avec Rafael, un de leurs amis, Rimini rencontre Véra...
Une trame ténue, mais un développement kafkaïen. Rimini ne sait jamais qui il est pourquoi il aime, et se drogue à la dure. Traducteur, il vit dans une sorte de demi conscience. Comme ce livre est confus, traversé d'éclairs, mais aussi de pathos, je crois intéressant d'en extraire certaines phrases :
"...ils allèrent au cinéma voir "Rocco et ses frères" un film pour lequel ils se faisaient concurrence avec un fanatisme sauvage. Combien de fois l'avaient-ils déjàvu ? Douze ? Dix-sept ? Quelques secondes avant d'arriver à la scène ou Annie Girardot et Delon sur le toit de la cathédrale- scène où Rimini perdait son sang-foid et pleurait comme un enfant-..." Page 65
"Le monde brillait comme un sou neuf et Rimini, fatigué mais heureux, vorace comme l'étranger qui vient d'atterrir après un voyage interminable..." Page 76
"Elle(Véra) arrêta immédiatement de pleurer; Rimini aurait juré que les larmes remontaient le long de ses joues pour regagner les conduits lacrymaux..." P.99
"Ils (Rimini et Véra) découvrirent avec l'étonnement lunatique, totalement disproportionné, des personnes tournées vers elles-mêmes qui découvrent tout à coup qu'elles sont à l'endroit où il était évident qu'elles devraient être, qu'ils étaient devant une rôtisserie." Page 109
"Rimini se redressa, suffoqué que le stoïcisme simple avec lequel Carmen déjouait ses gestes de sur-protection" Page 309
"...l'intercession du jeune médecin, "Prostate, Foie" et toutes les oeuvres à venir, le billet de cent shillings, le frôlement divin de sa verge contre le palais du jeune médecin, l'hostilité du soleil cet après-midi-là à la terrasse du café, le "check out" agité à l'Association des jeunes chrétiens..." Page 470
Un livre étrange.
Je me demande parfois si les écrivains latino-américains ne se sentent pas en "exil",en littérature, pas tout à fait Européens, pas tout à fait Latino-Américains. A la recherche d'eux-mêmes.
Livre intéressant, mais difficile. Loin du "long fleuve tranquille".HZ

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