mercredi 14 mai 2014

Un formidable festival : Celui de CANNES ! le 67eme !

Cannes : séquences émotion

C'est vraiment le plus beau, le plus envoûtant des festivals. C'est le déchaînement des folies cinématographiques et festivalières, la démesure, la super intelligence et la super imbécillité s'y côtoient. Tous  les gens qui viennent à Cannes pendant ces quinze jours sont des cinglés, des zinzins, milliardaires ou fauchés avec pleins les yeux de rêves, de films, de projets, d'amours... Le festival de Cannes est le condensé de tout ce qui peut être imaginé dans la connerie, la démesure, l'excellence, la beauté sublime, et les tordus de l'exhibitionnisme. A Cannes tout est permis dans la mode, l'extravagance, la fashion, les nababs et les feux nababs pullulent, le temps des cerises, le grand escalier rouge écarlate accueille avec joie les furieux, les fervents du cinématographe... Tout le monde est là, chaque année, au même mois, après les saints de glace, les derniers vents du printemps pluvieux, dans la beauté souveraine de la rade de Cannes, devant les îles de Lérins.... Le Festival de Cannes c'est plus que Buckingham-Palace, plus de que le Capitole, la Maison-Blanche, ou le Kremlin, l'Elysée fait pauvre prolétaire à côté des fastes de coeur et d'esprits, et de films qui font rêver. Tout change et le Festival change chaque année, c'est ce qui fait son charme, on n'est pas sûrs de revoir les mêmes vedettes, mais sûrs de revoir les mêmes fanas, les mêmes amoureux, les mêmes espérentistes de la caméra ou des plateaux, les jeunes ou vieux fous très sérieux qui portent en eux l'expression d'une époque. Il y eût sur la Croisette, sortant de projections, Sergio Leone, gros barbu débonnaire, ventripotent  au rire énorme, aux gestes à l'italienne, Marco Ferreri, petit barbu, réfléchissant sur quel coup il allait pouvoir faire pour se faire remarquer, Théo Angelopoulos derrière ses lunettes guettant de son silence énigmatique propre à éveiller des soupçons de génie dans le cerveau des journalistes "accrédités, journalistes, acteurs, réalisateurs, producteurs etc. "accrédités" avec badge flamboyant arboré à la chemisette, et Sophie Marceau débitant des paroles confuses, même François Mitterrand en smoking impec, rentrant dans le hall de l'ancien palais du festival, si chic, si classique, et même Claude Lelouche bavardant avec sa mère sur les marches après la projection d'"Un homme et une femme" ...Il y a plein de petits détails, de grands détails comme le réalisateur de la "Vie est belle" se jetant aux pieds de Coppola comme au pied d'un grand Vizir... Le festival de Cannes ce fut aussi la fête dans la rue d'Antibes avec des chars fleuris par des producteurs, fleuris de films, de belles filles, de beaux garçons comme savaient le faire des producteurs québécois avec "les Mâles", et aussi la floraison de films pornos dans les grandes salles, au temps où les vidéo n'existaient pas, alors les grands-mères accouraient voir ces films avec étonnement et découvraient le bonheur et la liberté de leurs filles et de leurs fils...Le Festival du Cinéma c'est aussi les grandes balades sur la Croisettes, les tentes du Marché aux films, où toutes les nations sont représentées, immense foire du spectacles, de l'or, de l'argent, où Tokyo, Shanghaï, Séoul, Singapour, viennent déverser leur savoir-faire, où Hollywood n'est plus dans Hollywood, mais à Cannes, pour les contrats juteux, les projets juteux, Gaumont, Pathé, Marin Karmitz etc.côtoient Sony, Walt-Disney, Coppola etc. Toute cette manne, tous ces talents, ces grandes stars, ces modèles portant des joyaux prêtés, ces torrents de dollars, d'Euros, de Yens, de Yuans... Et la Presse du cinéma, les prix qui se sont créés en marge des prix du Festival, comme celui des jeunes espoirs créé par Marlène et Eugène Moineau... le Prix des critiques -le Fipresci- etc
Et les passants heureux sous le soleil des stars, des bannières, sur les chaises guettant l'air de la célébrité, au son des plateaux de télévisions avec animateurs, gros bras musclés... Le soir la fête continue, au bord de la plage par un film "classique", sur les yachts, dans des "Boîtes" avec veilleurs... Le Festival de Cannes surpasse tous les autres : celui de Venise, si chic, Berlin dans le froid, Moscou empesé... et tous les autres.
Vive le Festival de Cannes !
Henry Zaphiratos

Le photomontage est du Figaro. 



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