samedi 2 août 2014

La soirée de Mrs Dalloway, de Virginia Woolf, traduit par Nancy Huston, Les Allusifs Edit. 76p. 2014 11€

Mrs Dalloway se prépare puis va à une réunion mondaine de la Gentry londonienne. Dans ces pages éparses retrouvées et recomposées par Nancy Huston, tout le génie de Virginia Woolf. Lorsqu'on rentre dans cet univers suranné de femmes et d'hommes pleins d'eux-mêmes et pourtant complètement sujets à leurs préoccupations, leur vie intime, leurs pensées fugaces, leurs observations, les senteurs de leur enfance, de leurs rêves, de leurs préjugés, de leurs espoirs, étonnements... On est happé par la descente dans l'âme des personnages, dans leur vie. Les pensées fusent, s'entrechoquent, comme dans la vie courante, mais il y a en plus l'"éclairage" de cette pensée, la "conscience" de cette pensée qui surgit, comme déjà une étude ou une réaction à cette pensée que l'on peut voiler ou qui était cachée au fond de soi. une sorte de psychodrame infime qui agite les personnages, qui comme dans l'oeuvre de Marcel Proust, sont le décalque de la vérité. La haute bourgeoisie londonienne victorienne était ainsi, ainsi les a peint Virginia Woolf... Hauteurs et Préjugés pourrait s'intituler cette galerie géniale.
"Rien au monde n'est plus étrange que les rapports humains, se dit-elle(Miss Anning) en raison de leurs mutations, de leur incroyable irrationalité, car son aversion pour l'homme venait de se muer en rien de moins qu'un amour intense et euphorisant- mais elle rejeta le mot "amour" dès qu'il affleura..."  Extrait p.56 
Publié judicieusement avec l'aide  du Fonds du livre du Canada et du Québec.
18/20
H.Z.

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