jeudi 17 décembre 2015

Les Groseilliers d'Anton Tchékhov, folio Edit. 102p. réédition 2015

En ces jours tarabustés par les Elections régionales, la COP21  pour le climat, la sortie de Star War VII c'est un plaisir solitaire de se retrouver avec quelques livres pour se délasser, encore faut-il que ces livres ne nous prennent pas trop la tête, nous fatiguent encore plus, nous envoient dans un remue-méninge épuisant... J'ai ouvert ces petit bouquin de quatre nouvelles de Tchékhov, j'en ai lu deux, La Peur  et L'Etudiant ... Le monde de Tchékhov n'existe plus. La Russie d'aujourd'hui si elle a gardé son âme profonde, sa vérité, son authenticité, n'est plus celle qu'a connue Anton. Aujourd'hui, en Occident, on se marie pour la rigolade, on se prépare pour la fête et pour celle du divorce, les couples se retrouvent, festoient ensemble, vont en boîte... Le moteur profond qui sourdait l'âme de ces personnages n'existe plus: mariage arrangé, Bovarysme de Taïga, grandes propriétés et servage, misère dans le froid glacial, et traîneaux... Reste les douleurs de l'âme, l'étrange sensation d'exister, la crainte de la mort, les mondes différents de la femme et de l'homme... Tout ceci est estompé, comme occulté dans le monde lumineux, brillant, riche, puissant de la société de ce XXI° siècle, ce qui donne une littérature, reflet de nous-mêmes, différente, artificielle, débridée, saccadée parfois, mais nouvelle avec les nouveaux rapports d'amour, les liaisons sans raison, les vacances au bout du monde, la recherche exponentielle de la fortune, de la célébrité, de la puissance incomparable de la Télévision, des médias, et aussi, au coeur de cette civilisation une certitude d'avancer de découvertes en découvertes, vers un monde inconnu, craint, comme dans les films de Science-fiction, mais que l'on va maîtriser, vers une connaissance peut-être d'attente, de l'infini... Tout cela nous propulse vers l'avenir. Autour de nous, chercheurs, savants, découvreurs foncent, l'avenir est à eux, à nous, les planètes sont devant nous.
La beauté de la vie réside en nous. Toutes les merveilles du monde sont nôtres parce que nous le savons, nous en avons conscience, nous la partageons entre nous. Du plus profond passé les nôtres nous écrivent, nous laissent leurs messages, leurs oeuvres, de pierre, de marbre ou de signes. Mais nous restons nous-mêmes avec notre destin, la vie devant nous, de la naissance à la fin. Une beauté incommensurable que nous nous détaillons dans ce que nous sentons, vivons, exprimons. 
L'écrit est là pour consigner la vie, le cheminement de notre âme, de notre esprit, comprendre, exprimer. Tchékhov à travers les personnages de son temps, exprime ce que nous sommes, au tréfonds de nous-mêmes. Il reste cette part de l'enfant, l'adolescent, le jeune homme ou la jeune fille qui découvre la vie, l'univers, de l'homme ou de la femme qui est confronté(e) à celle-ci avec ce qu'il ou elle, est, qui ne changera jamais, car sans cesse en renouveau... vers un infini.
H.Z.   

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