mardi 29 décembre 2015

Paris est une fête d'Ernest Hemingway, Folio-Gallimard 345p. 8€

"Avant d'avoir lu La Chartreuse de Parme de Stendhal, je n'avais jamais lu aucune description fidèle de la guerre, sauf dans Tolstoï, et le merveilleux récit de la bataille de Waterloo par Stendhal était un accident dans un livre assez ennuyeux. Découvrir ce monde nouveau d'écrivains, et avoir du temps pour lire, dans une ville comme Paris où l'on pouvait bien vivre  et bien travailler, même  si l'on était pauvre, c'était comme si l'on vous  avait fait don d'un trésor. Vous pouviez emporter ce trésor avec vous..."  Page 160 de Paris est une fête.

Le Paris des années de jeunesse d'Hemingway - 1921-1928- Le Paris des troupeaux de chèvres traversant la rue Cardinal-Lemoine dans le V° arr. et la Rive Gauche pour livrer le lait des mamelles au broc de l'acheteur, des livres anglais  vendus par des bouquinistes des quais de la Seine, pour rien, qui venaient des touristes anglo-saxons des hôtels alentours comme l'Hôtel Voltaire, ses rencontres avec Gertrude Stein, James Joyce, Scott Fitzgerald et Zelda, Ezra Pound etc.
Le Paris des courses hippiques, du Vel d'Hiv. de ce que l'on appelera "La Génération perdue"... :

"Le patron (du garage où la Ford T de Miss Stein était en réparation) avait dit à son employé : "Vous êtes tous une génération perdue."
"C'est ce que vous êtes. C'est ce que vous êtes tous, dit Miss Stein. Vous autres jeunes gens qui avez fait la guerre, vous êtes tous une génération perdue."
Extrait page 104.

Cela me rappelle ce que mon père me disait de la génération qui sortait de la Seconde Guerre mondiale, en 1946/47 : "C'est une génération perdue"... Elle avait trop souffert de la guerre, des combats, de la désorganisation, des privations, de n'avoir pas eu une vraie jeunesse...

Est-ce que cette situation ne se retrouve pas aujourd'hui ? Pour de multiples autres raisons...

Un livre superbe, Hemingway prend par la main le lecteur et le conduit où il veut dans ce monde enchanté de sa jeunesse... quand il était un jeune journaliste, un jeune écrivain qui cherchait à se faire publier, qui fréquentait les milieux intellectuels anglo-saxons de la capitale à La Closerie des Lilas etc.

La scène avec Scott Fitzgerald lors d'un voyage Lyon-Paris est inénarrable, tant elle est drôle... Scott se soûlant et se croyant mourant... la voiture sans toit sous la pluie... etc.

"Paris valait toujours le déplacement, et on recevait toujours quelque chose en retour de ce qu'on lui donnait."   Dernière phrase du livre d'Ernest Hemingway.
A lire...
Hermès

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